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EAN : 9782021426823
384 pages
Seuil (23/01/2020)
3.77/5   64 notes
Résumé :
Macron et les Gilets jaunes ont ouvert une page nouvelle de l'histoire de France, qui mêle retour des luttes sociales et apathie politique, sursaut révolutionnaire et résignation devant les dégâts de l'euro, regain démocratique et menace autoritaire.
À la lumière de Marx, mais un Marx mis " sous surveillance statistique ", Emmanuel Todd examine scrupuleusement l'évolution rapide de notre société depuis le début des années 1990. La vie politique des années 199... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Emmanuel Todd nous a habitué à penser la société de manière non conventionnelle. Son livre répond à une question simple, jamais posée : pourquoi ne remettons-nous pas en cause l'euro, cette monnaie devenue totem qui nous entraîne inexorablement vers le gouffre ?
Se basant sur un travail de recherche original de cartographie de la France selon certains critères : prééminence de la religion, votes historiques, tradition matri et patrilinéaires, anciennes zones industrielles etc... , il nous livre une remarquable synthèse qui me semble indispensable aujourd'hui pour aider à penser la catastrophe sociétale amorcée et imaginer une manière d'en ressortir sans y perdre notre âme.
Avec Guilluy (la France périphérique), Herlin (l'escroquerie de l'Insee), Piketty (le capital au XXI siècle) et d'autres, il dessine le corpus d'idées à appréhender par le citoyen français soucieux de participer réellement à la vie politique contemporaine (ou au moins comprendre loin du ministère de la TVérité). Sous peine de confondre vote quinquennal et démocratie, volonté de paix en Europe et soumission à l'Allemagne (sacré ironie quand même) et finalement euro et horizon indépassable de notre identité.
Les trois premières parties du livre sont les plus intéressantes car produisant le travail effectué de recoupement de différents chiffres et statistiques disponibles, c'est une synthèse académique qui sert de base d'analyse. Ces extractions de données permettent une corrélation entre certains comportements des acteurs de la société et certains faits historiques (catholicisme par exemple) ou géographiques (lieux d'abandon de nos industries, centres villes). Un des apports de cet ouvrage est de redéfinir une nouvelle typologie active de notre société, enterrant les représentations anciennes et se composant de : .
Aristocratie stato-financière (et dépendants) : 1 %, Petite bourgeoisie CPIS (Cadre Professions Intellectuelles supérieures), 19 %, Majorité atomisée 50 % Prolétariat 30%
Il montre que, à part pour la première catégorie, le déclassement social a touché, touche et touchera toutes les autres catégories. Les français l'ont perçu, malgré l'enfumage permanent de l'Insee aux ordres de l'état, et Todd l'explique fort bien puis relie ceci aux différents votes (non-votes également) et aux crises type gilets jaunes.
Il ausculte ainsi, avec des arguments chiffrés et sourcés, notre système éducatif, l'effet de l'immigration, la trahison de nos classes dirigeantes (il faut cesser d'utiliser le mot élite pour ces gens ayant démontré leur nullité) devenues des marionnettes sans pouvoir réel.
Un lecteur intéressé y trouvera une explication de tous les maux qui rongent notre pays depuis des décennies, la mise en lumière de nos comportements face à notre impuissance.
La dernière partie est plus prospective, selon Todd lui-même qui propose des pistes de sortie de cette voie sans issue. Il s'y prend avec précaution, ne voulant pas gâcher la force du travail initial d'explication de notre situation actuelle.
Car selon ses « pires craintes », nous ne sommes plus à l'abri de l'instauration d'une dictature permettant à « l'état » de maintenir coûte que coûte le fameux « ordre républicain » à coups de flashballs, de surveillance d'internet, de censure, de comparutions immédiates et de criminalisation de la contestation sociale. Confinement intellectuel pour tous. Pour notre bien évidemment, ou plutôt pour nos biens, et finalement pour leurs biens.
L'état se maintenant contre le peuple, discriminé dans le discours sous forme de "populisme".
Comment s'en sortir par le haut ? Je vous laisse lire ce livre (empruntez-le, toute bonne bibli doit l'avoir) pour le découvrir. Cette issue ne m'ayant parue qu'en partie convaincante même si la création d'une force d'opposition réelle, proposant une sortie de cette catastrophe qu'est l'euro pour la France semble indispensable.
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Dernier livre en date d'Emmanuel Todd, Les luttes de classe en France au XXIème siècle se révèle comme ses autres ouvrages stimulant, passionnant, souvent instructif, parfois très drôle, et .... irritant; il pèche en effet par surinterprétation comme il le fait souvent et surtout comporte un "blanc" dans sa démonstration, sur lequel je reviendrai.
Il se structure en trois parties:

-§. dans la première, "Le changement social: 1992-2018" (la première date, 1992? n'est pas innocente, car elle correspond au Traité de Maastricht, évènement fondateur de la société actuelle selon l'auteur), il reprend tout d'abord ses analyses basées sur les structures familiales comme modèle interprétatif, énoncées dans le livre fondateur de ses théories, L'invention de la France, et il constate qu'elles ne sont plus opérantes aujourd'hui, ces structures s'étant maintenant fondues dans un modèle familial unique. En outre, la société française était structurée par deux forces antagonistes, l'Eglise Catholique et le parti Communiste. Or ces eux piliers sur lesquels s'appuyait l'ordre social ont disparu.
Ne reste donc qu'une masse anomique privée de toute transcendance. Pour la structurer ne reste plus que la lutte des classes, desquelles il établit une typologie profondément originale.
Après avoir récusé les stratifications définies par l' INSEE, il constate les divisions suivantes:
-au sommet une classe dominante, non pas les 10% auxquels ont se réfère habituellement, mais les 1 % voire les 0,1 %; toutes les autrs classes sont dominées;
-viennent ensuite les fameux 10%, auxquels il convient d'agréger le décile suivant; ces 20 % sont des dominés qui se croient dominants parce qu'on le leur a fait croire; ils sont la plus parfaite illustration du phénomène appelé "fausse conscience"
-en dessous, les 50 %,groupe flottant et indifférencié, dépourvu de conscience de lui-même et agrégeant des groupes très divers
-et tout en bas, les derniers 30 %, les pauvres, ou le prolétariat, comme l'on veut.
Ces diverses classes se différencient non seulement par un niveau de revenus mais aussi par un niveau d'éducation, les deux n'étant pas nécessairement corrélés ?
A chacun de ces groupes correspondent des comportements électoraux qui ne sont pas toujours ceux qu'on attendrait
Selon moi, cette analyse, dont je n'ai que très imparfaitement résumé la finesse, constitue la partie la plus intéressante et convaincante du livre

§La deuxième partie, "La comédie politique" ne manque cependant ni de pertinence ni d'intérêt.
Elle est consacrée à l'évènement fondateur de Maastricht et à ses conséquences selon l'auteur: la perte de la souveraineté monétaire a entrainé celle de la souveraineté nationale- On y ajoutera la tragi-comédie de 2005-2007 /l'échec du référendum de 2005 suivi du refus par les élites d'exécuter la volonté du peuple. Dès lors la messe est dite: c'est ce que l'auteur appelle la "comédie politique", c'est-à-dire des élections dont le résultat n'a pas d'importance, puisqu'il ne changera rien en réalité.
Elle a entraîné aussi la destruction du tissu industriel français et un appauvrissement et un déclassement généralisés dont les effets commencent à se faire sentir à plein ?
Il est d'ailleurs dommage que, le livre étant écrit en 2020, il ne puisse bien sûr intégrer les bouleversements importants intervenus depuis deux ans. Il est vrai que les choses vont si vite qu'on en aura hélas sans doute beaucoup plus encore à analyser d'ici six mois seulement..
Si la perte de souveraineté résultant de la monnaie unique n'est réellement contestée par personne, si ce n'est que certains, comme Emmanuel Todd (et moi-même) la déplorent, alors que d'autres s'en félicitent (les mêmes contesteront sans doute aussi le grand déclassement. C'est normal, il les concerne aussi)!en revanche on ne peut le suivre quand à l'indifférence totale du résultat des élections politiques; la preuve en est d'ailleurs que lui-même consacre plusieurs chapitres à critiquer les décisions de nos trois derniers présidents de la République, qui ne résultent pas toutes d'une application mécanique des principes de Maastricht.

§.La troisième partie, "La crise", beaucoup plus polémique et politique, est consacrée pour l'essentiel à une mise à plat et en pièces de Macron, de sa personne, de ses idées (ou plutôt de sn absence d'idées, de sa gouvernance et de sa politique.
Si l'on peut se trouver d'accord avec beaucoup, voire la majorité, de ces critiques, le dénigrement y est cependant poussé à l'excès (comme il l'est dans les écrits récents de Michel Onfray, ce qui leur fait perdre une bonne partie de leur portée.
Par ailleurs j'ai parlé tout à l'heure d'un "blanc" dans le livre, et il est de taille.
Aprés avoir constaté à raison la quasi-disparition du catholicisme, et détaillé ses conséquences sur la société française et son évolution, il ne veut littéralement pas voir les conséquences du surgissement d'une autre religion, l'Islam, dont il constate cependant l'importance numérique, puisqu'il reprend au détour d'un paragraphe la découverte faite par Jérôme Fourquet dans son excellent livre, L'Archipel Français : en 2018, les prénoms arabo-musulmans représentaient 18% des prénoms donnés en France, ce dont il résulte mathématiquement que les Musulmans représenteraient le même pourcentage de la population, ou au moins de la partie en âge de procréer, ce qui revient au même en prospective.
Et cela n'aurait aucune importance? Todd évacue la question en indiquant qu'il s'agit d'une simple attitude culturelle. Cette cécité surprenante se double d'une position pour le moins surprenante, pour ne pas dire scandaleuse, sur les réactions de l'Etat et de l'opinion après les attentats de 2015 (reprises de son livre "Qui est Charlie?".
Il y a peut-être une explication très personnelle à cette cécité qui ne peut être que volontaire: l'auteur indique en passant qu'il a trois petits enfants portant des prénoms arabo-musulmans. C'est une explication, mais ce n'est pas une excuse: le fait bien compréhensible de ne vouloir stigmatiser personne, n'implique pas de nier les conséquences d'un phénomène de cette importance, alors qu'on reconnait par ailleurs l'importance sociale du fait religieux
Malgré toutes ses qualités soulignées par ailleurs, c'est donc loin d'être le meilleur livre de l'auteur.
Et il vaudrait mieux ne pas lire la conclusion, proprement délirante, et que je renonce à commenter. Disons seulement que l'auteur appelle à une sortie de l'euro avec le soutien des États Unis (!) et particulièrement de Donald Trump (!!!) ce qui permettra de réunifier la nation française autour d'un Leninisme libéral (!!!!!). Si quelqu'un a compris, qu'il m'écrive, il a gagné !
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Que signifie le mouvement des Gilets jaunes ? Todd dresse un état de la France en 2018 : elle s'appauvrit, le niveau éducatif baisse (y compris et surtout chez les classes dirigeantes !), depuis 1999 l'action politique n'est plus qu'un jeu, une comédie du « faire comme si », puisque tout se décide dorénavant à Bruxelles et à la BCE, l'Allemagne tenant les rênes, l'idée fondamentale de Todd étant que tous nos malheurs viennent de l'euro.
Pour analyser la nature du mouvement des Gilets jaunes l'auteur s'appuie sur une analyse des différents scrutins électoraux en les croisant avec des données sociologiques parfois étonnantes comme le taux de suicide. C'est parfois difficile à suivre, toujours passionnant. Je ferais à son étude une critique majeure : il est passé à côté d'une analyse de l'abstention, caractéristique fondamentale des consultations électorales depuis bien des années. (Lui même a d'ailleurs dit ne plus voter !).
Sa conclusion : la lutte des classes est de retour.
Tout cela est écrit avec humour et un goût du paradoxe profondément vivifiant et stimulant.
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« J'essaie d'expliquer l'inexplicable » annonce Emmanuel Todd en présentant son livre : « La lutte des classes au XXI ème siècle ». Objectif ambitieux voire vaniteux ? Référence à Karl Marx provocatrice ou accrocheuse ? Emmanuel Todd, historien, démographe, essayiste, politologue… reste un trublion dans ses analyses sociétales et « La lutte des classes au XXI ème siècle » interroge, dérange, suscite réflexions.
Après le mouvement des gilets jaunes, Emmanuel Todd tente d'expliquer pourquoi la France connaît tant de luttes sociales. A partir de statistiques et des études précédentes, il constate que le territoire national est homogène. Il reconnaît que ses analyses antérieures sur la persistance des structures familiales traditionnelles et leur diversité dans l'espace ne sont plus valables.
Emmanuel Todd étudie les évolutions de la fécondité (en baisse), les résultats scolaires (en baisse) et annonce que la rupture de ces comportements s'opérera vers 2030. Il estime que la France entre dans un cycle socio –économique de 60 ans marqué par l'accroissement des inégalités, la baisse du niveau de vie, la multiplication des luttes.
E Todd dénonce la responsabilité de l'euro, il estime que l'euro a tout bloqué et qu'il intensifie la lutte des classes en France.
E. Todd expose une nouvelle cartographie des catégories socioprofessionnelles qui ont émergé en une génération (1992-2018). L' « aristocratie stato-financière » qui représente 1 % de la population et dont 0,1 % est constitué par les véritables « maîtres de l'Hexagone ». Elle en contrôle les décideurs issus de l'ENA qui détruisent l'activité en augmentant la puissance de l'état. Cette bourgeoisie privilégiée mais non dirigeante ne compte plus au sein de l'Union Européenne. L'Allemagne domine et l'ignore.
Ainsi 99% de la population constate le décalage croissant entre les décisions de cette« aristocratie stato-financière » et le recul des services de l'Etat, la dégradation du tissu économique, la désertification des milieux ruraux…Le pouvoir aux mains de hauts fonctionnaires en vient à employer la violence pour imposer ses décisions. Emmanuel Todd compare ce mode de gouvernement au « modèle aztèque », où le pouvoir sacrifiait ses prisonniers pour maintenir son ordre politico-religieux.
Emmanuel Todd dans une dernière partie analyse la situation politique du moment. Désormais le bas de la société s'oppose à son haut en abandonnant son assise géographique. Un « choc externe »pourrait sortir la France de l'euro, de l'UE … et l'obliger, non sans grandes difficultés, à redéfinir un projet national. Les perspectives ne sont pas optimistes.
Au final, les premiers chapitres fondés sur les statistiques, l'analyse géographique, sociale… permettent une photographie intéressante et actualisée de la France. Les commentaires de l'auteur sur les évolutions politiques et les prospectives sont pessimistes, elles interrogent le lecteur. L'esprit critique est donc de rigueur mais l'ouvrage a le mérite de sortir du « politiquement correct ».
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C'est le livre dans lequel j'ai compris pourquoi le benêt de Laurent Wauquiez avait pu devenir majeur de l'ENA : c'est parce que contrairement à Polytechnique, on ne mesure pas les compétences mais le conformisme.
Je vais finir par souscrire à la théorie de Michel Onfray : on peut dire des choses désagréables sur les femmes, les Noirs en équipe de France ou encore les musulmans et être sur le service publique (cf. Finkielkraut) mais par contre, pas touche à l'Europe !
Car Todd qui n'est pas fan de Maastricht n'a pas souvent voix au chapitre dans les médias publics, je trouve…
Emmanuel mélange les chiffres et les fulgurances et le résultat ne peut laisser indifférent.
"Les statistiques il en faut, mais il faut aussi savoir s'en passer " dit-il d'ailleurs.
Il fait ici référence à Marx.
Le point de départ de ce livre est le mouvement des Gilets jaunes.
Et s'il se décrit comme quelqu'un de plutôt optimiste, l'état des lieux qu'il nous livre n'invite pas à danser la chenille…
On y voit des français résignés, plus maître de leur destin.
Je ne ferai pas le résumé de ce livre car :
1) Blok et Barjabulle l'ont très bien fait.
2) Je suis cossard.
C'est un livre qui m'a beaucoup intéressé.
Notamment ce qu'il dit sur Maastricht et Séguin le visionnaire.
Sur l'éducation : trop d'écran et trop de courses au diplôme
Deux trucs qui empêchent de réfléchir.
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
À bien y réfléchir, le bon animal totémique pour Macron, dans une société dont le tissu est en décomposition, dont il s'acharne à dépouiller les entreprises publiques et à attaquer les blessés, c'est peut-être la hyène.
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L’euro, bien entendu, n’a pas eu des effets uniformément catastrophiques dans tous les pays. Il a nui à certains (la majorité) et bénéficié à une poignée d’autres. Une étude allemande de février 2019, dont notre gouvernement s’est empressé de nier l’importance, a calculé que la France est le pays qui, après l’Italie, y a le plus perdu tandis que l’Allemagne, comme tout le monde s’en doutait un peu, est la grande gagnante de l’affaire
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Une fois en place, elle a entraîné le dysfonctionnement du système politique. Celui-ci s’est mué en une « Grande Comédie », avec des acteurs s’évertuant à offrir aux électeurs un spectacle, allant du grotesque au tragique, pour dissimuler une triste réalité : la fin de la capacité d’action des politiques, l’euro ayant privé la France de sa souveraineté économique, donc de sa souveraineté tout court.
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Le succès du secteur du luxe en France découle lui-même de l’élévation du niveau de vie des classes privilégiées aux États-Unis, en Chine ou ailleurs. Bernard Arnault est donc le bon symbole d’une classe supérieure « dominée », « dérivée », « serviteur » en un sens, des classes supérieures d’ailleurs. Rien à voir avec le PDG d’Amazon ou de n’importe quel GAFA, ni avec les riches Allemands dont la fortune vient pour beaucoup de la construction automobile. Le plus riche des Français n’aurait sans doute été pour Marx qu’un larbin planétaire.
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Résumons-nous. Le vote Le Pen existe, stable en structure de 2012 à 2017. En 2017, il détermine à 86 % (R2) le vote Macron. Voter Macron, dès le premier tour, c’est donc voter contre Le Pen. L’acte n’a pas d’autre contenu. Ce qui nous permet de comprendre pourquoi le vide programmatique de Macron n’a pas représenté un problème son électorat. Dans la mesure où le Front national n’a aucun projet national positif, nous pouvons désormais affirmer que le macronisme, c’est d’une certaine façon la négation d’un zéro. Et surtout montrer à quel point le macronisme signifie l’absence de projet dans la petite bourgeoisie CPIS pour laquelle Le Pen semble être devenue un élément de structuration idéologique et mental nécessaire : la lutte contre le populisme (ou contre le peuple lui-même) est devenue son seul projet. Voilà qui est hautement compatible avec notre vision d’un pouvoir politique français impuissant dans l’Union européenne et la zone euro.
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Entretien chez Thinkerview : Emmanuel Todd : Trahison des élites française ?
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