AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Domichel


On vient de célébrer à grands renforts de témoignages, de sons et d'images, les six mois des événements dramatiques de janvier. Et la fragile communion républicaine dans laquelle toute une partie de la population s'était retrouvée dans la rue, bras dessus bras dessous, derrière les désormais incontournables “Je suis Charlie”, semble bien délitée avec le temps, le chômage et la Grèçomania. Non que les témoignages d'alors n'étaient pas sincères, mais dans un effet de sidération collective et compréhensible, tout le monde était Charlie. En tout cas, tous ceux qu'on interrogeait, et dont on diffusait les déclarations, les autres n'avaient pas d'intérêt et étaient même incongrues voire incompréhensibles.
Moi aussi j'étais Charlie, forcément, comme dessinateur de formation, et travaillant pour des quotidiens ”papier“, mais pas dessinateur de presse pour être précis. Ce n'est pas pour autant que je cautionnais la ligne éditoriale de Charlie Hebdo que je ne lisais jamais, et j'irai même jusqu'à dire que quelle que soit la religion caricaturée, ou les hommes moqués ou attaqués, je me sentais parfois gêné par cet acharnement, mais puisqu'on a la chance inestimable de vivre dans un pays dont la Liberté est un des trépieds de notre devise, je laissais aux victimes concernées la possibilité de se défendre par voie du justice si l'envie les en prenait.

Durant les semaines suivantes tous les journaux, magazines, émissions de télévision et de radio, nombres d'éditorialistes, de chercheurs, de sociologues se sont penchés sur ce mouvement spontané et quasiment universel, par la grâce d'un slogan apparu sur les réseaux sociaux, et l'ont analysé, décortiqué, expliqué, controversé, critiqué, …

Emmanuel Todd (sociologue, politologue, historien,…) est de ceux-là. Il a publié son livre “Qui est Charlie ?” voici un peu plus de deux mois, et a fait largement parler de lui sur les plateaux de télévision et dans les colonnes des magazines et des journaux. Un ami m'a prêté ce livre, comme ça, parmi d'autres, et j'ai eu envie de savoir de quoi il retournait…
Je l'ai parcouru plus que lu, car à aucun moment je n'ai réussi à m'accrocher à un fil conducteur, ne maniant pas la sémantique sociologique faite de “isme(s)” et de démonstrations dont les terminaisons de phrases me laissaient au minimum perplexe voire le plus souvent embarrassé de ne pas avoir compris un traitre mot de ce que j'avais sous les yeux. Bref, grâce mes proches qui ont l'affection de m'assurer que je ne suis pas complètement abruti, j'en ai conclu que je n'étais pas fait pour ce genre de lecture, mêlant allègrement des affirmations à minima confuses voire choquantes, des tableaux et des cartes à qui l'ont fait dire ce qu'on veut en les analysant dans le sens de sa propre démonstration, et des conclusions (pour celles que j'ai assimilées) par trop alambiquées ou édifiantes.

Je vous renvoie à quelques extraits que j'ai tirés du livre, pour vous montrer à quel point de perplexité je me trouvais, en disant à ma femme : “je ne comprends rien !”. En précisant toutefois que je ne cautionne aucun des propos tenus, quels qu'ils soient.

Je me consolerai en me disant que je ne suis sans doute pas le seul dans ce cas-là, et m'en retournerai à mes romans policiers et historiques, mes bandes dessinées et mes auteurs favoris qui manient la belle langue qu'est le français dans un style qui me convient tellement mieux.

À tous et aux autres, je souhaite de bonnes vacances, à l'ombre d'un parasol et avec soi de nombreux bouquins d'été qui reposent l'esprit sans créer de polémiques stériles !
Commenter  J’apprécie          105



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}