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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'auteur raconte l'histoire de sa grand-mère, Gadis Pantai, née au début du 20ème siècle sur l'île de Java. Jeune fille de quatorze ans, élevée dans un village de pêcheurs, elle est amenée par ses parents à un Bendoro. Il est un homme riche, respecté, très pieux …. et il l'épouse en la violant !
Elle est plongée dans un isolement total du jour au lendemain, elle qui a grandi au bord de la mer. Non seulement elle est privée de liberté, mais on tente de lui changer sa personnalité. Une vieille servante la guide dans son nouveau rôle de maitresse. Gadis Pantai n'a pas le droit de s'exprimer, de contester et même de pleurer. On la console avec des parfums et des bijoux, cela lui est égal. Elle veut retrouver sa cabane au bord de la mer, les autres, la vie.
Le style est superbe, la lecture est fluide, imagée, on suit la jeune fille dans son malheur. Difficile à lâcher … car on voudrait comprendre ce qui se passe. En toile de fond, il y a la répression hollandaise et son régime colonial. Les autres n'ont pas dû faire mieux mais les Pays Bas ont occupé cette partie du monde pendant des siècles, affectant la société sur plusieurs générations.
A un moment, le Bendoro, le maître, dit à Gadis Pantai qu'elle est intelligente. Est-ce que cela pouvait la sauver de son destin de reproductrice ? Ou au contraire, lui nuire, car une femme intelligente est évidemment dangereuse et déstabilise l'ordre établi par le Bendoro, sous couvert d'appliquer les principes de la religion musulmane. Celle-ci fait partie de la vie, comme le soleil se lève et se couche. Voilà aussi un intérêt pour le roman car le lecteur peut mesurer l'ancrage social de la religion qui définit les places, les rôles de chacun dès sa naissance. Il ne peut y avoir de surprise dans cet univers ordonné par Dieu. Un siècle plus tard, comment cela se passe ?
Dès qu'elle s'est insurgée contre sa condition, Gadis Pantai est seule, sans qu'elle en soit consciente tout de suite. Ses parents ne l'ont pas préparée à ce destin, sans doute pour la préserver, aussi par fatalisme. Ils sont résignés parce qu'écrasés par ces règles impossibles.
La solitude de Gadis Pantai est semblable à celle de migrants, qui ont dû partir, rejetés de là où ils viennent et rejetés où qu'ils aillent. C'est un livre cruel car il raconte le malheur subi par des gens candides, ayant pour valeur la beauté de la nature, la gentillesse et la confiance envers les autres.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Emprunté par hasard à la bibliothèque .. hasard parce qu'attirée par la couleur inhabituelle de la jaquette - turquoise - et par la mini bio de l'auteur figurant en 4° de couverture ...

Auteur indonésien ... une nationalité enore jamais lue ...

Et c'est comme ça que juste aprè sque le Père Noël m'ait apporté un tas de livres ... je suis repartie de la bibliothèque avec plus de romans que je n'en avais rapporté !

Gadis Patai, la fille du rivage en VO, quitte son village de pêcheurs à 14 ans, emmenée par ses parents à la grande ville voisine pour y épouser le noble notable local.

Sa première vision dans cette maison : celle d'une servante portant un bébé dont la mère a apparemment été répudiée ...

Seule dans cette maison plus grande que son village, elle passera ses journées à attendre le Seigneur et maître des lieux avec, pour seule compagnie celle de cette vieille servante qui lui enseignera ce que doit être la Maîtresse des lieux ...

Vie de solitude, soumise au bon plaisir de son mari et Maître aux apparitions fugaces ...

Roman passionant, au rythme lent, aux descriptions vivantes du village des pauvres qui contrastent avec celles glacées de la maison de ville ...

Parcours étonnant de cette jeune fille qu'on voit devenir femme

Une découverte que je vous recommande vivement

Lien : http://les.lectures.de.bill...
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La fille du rivage est une toute jeune fille, presque encore une enfant. Elle a 14 ans quand on la marie à un riche aristocrate. Bye bye la pauvreté et le travail acharné pour subsister, hello l'opulence et l'oisiveté.
Oui, sauf que ce n'est pas si simple. Parce que ce mariage la fait moyennement vibrer la demoiselle. Au final, elle aurait préféré demeurer dans sa famille, réparer les filets de pêche dans son village et moudre les crevettes. Donc oui, c'est l'histoire d'un mariage forcé. Et dans cette histoire, personne ne comprend pourquoi la jeune fille n'est pas heureuse de son sort, ni pourquoi la séparation d'avec sa famille et l'environnement qu'elle a toujours connu lui est si difficile à digérer.
Ni pourquoi elle ne comprend rien à ce que l'on attend d'elle, aux us et coutumes de son nouveau rang social. Sa seule alliée dans ce nouveau monde sera une vieille servante aux idées bien arrêtées parfois, mais qui lui sera souvent d'un précieux secours.
Cette jeune fille à qui on vole sa jeunesse et sa liberté pourrait être l'histoire de beaucoup d'autres, et l'anonymat qu'elle garde tout au long du récit (elle est nommée Gadis Pentai, ce qui veut littéralement dire "la fille du rivage") donne non seulement un côté intemporel au texte mais aussi une impression d'universalité.
Elle va apprendre à se comporter comme on l'attend d'elle, à poursuivre un unique but : continuer à distraire son mari distant afin qu'il ne se lasse pas et ne la répudie pas. La différence de statut social entre les deux et l'importance d'un bon mariage laisse peu de doutes quant à la réussite de son entreprise, mais c'est au final pour elle la seule façon qu'elle envisage de ne pas jeter l'opprobre sur sa famille.
Mais, à l'aide de sa servante et des quelques propos que son mari lui adresse, sans compter les situations qu'elle va pouvoir observer, elle va surtout apprendre à réfléchir. La justice à plusieurs vitesses, le statut des femmes qui sont la propriété exclusive de leurs époux, le sort des riches et des pauvres, etc.
Bref, enfermée dans sa cage dorée, loin de ceux qui comptent vraiment pour elle, elle va apprendre la dureté du monde et sa cruauté.
C'est donc finalement bien plus que l'histoire d'une enfant mariée de force parce qu'il le faut, c'est aussi l'histoire d'un passage de l'enfance à l'âge adulte et surtout de la perte de l'innocence. Cette évolution se fait dans la souffrance et les larmes et là encore, c'est la cruauté d'une société qui est mise en cause.
Et au final, malgré les épreuves et sûrement un peu grâce à elles, elle va essayer de trouver une autre voie. Elle va se dresser. Et c'est le moins qu'on espère pour elle.
On va retrouver beaucoup de situations quasi oniriques, qui laissent planer une douce odeur de conte un brin cruel sur ce roman que j'ai beaucoup aimé et auquel je ne rends clairement pas justice dans cette chronique.
Lien : http://delaplumeauclic.blogs..
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