Tous ces textes écrits par l'auteur, parlent de l'incapacité du système de pouvoir à conduire le Liban. La conclusion est que la classe politique libanaise, comme partout d'ailleurs, se comporte comme un groupe social d'accumulation et de partage du pouvoir et de l'argent, et non plus comme responsable de la direction et de la gestion politique du pays.
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Que nous offrent-ils, tous ces pantins qui nous gouvernent et qui se chamaillent pour se partager notre avenir ? Des promesses ? Un réconfort ? Une assurance contre la peur ? Rien. Ils ne nous offrent rien. Seulement une réalité insupportable et l’absence de rêve. Et nous nous croyons différents des autres, meilleurs que les autres, enfermés dans nos bulles étanches, nous passons à côté.
Ce qui reste, ce sont les combats inachevés et les problèmes qui s'accumulent : régime confessionnel, clanique et inégalitaire ; pauvreté, oppression, discorde nationale ; corruption, État de non-droit, bureaucratie ; soumission à l'étranger, règne des milices, népotisme, classe politique pourrie, déshonneur national ; printemps bancaire qui cache un hiver économique. Tous ces éléments épars et complémentaires qu'on appelle « le système ».
Après le scandale, place au spectacle. La corruption devient banale. La banalité de la corruption est le problème et, en même temps, la solution. À l'ère de la transparence, on a le choix, ou bien tout exhiber ou ne rien montrer. Être transparent, c'est avoir l'option de ne rien cacher ou d'être invisible. Dans les deux cas, on a l'assurance de l'impunité et, par conséquent, la garantie de la pérennité du pouvoir.
La crise, en somme, ce sont des liens qui se délitent, qui se défont, chacun avec sa tribu, chacun dans son coin, vivant dans la hantise de l’autre. C’est l’espace commun qui devient un champ de ruines où l’ignorance se drape de religion, la démagogie de politique et l’imbécillité de fabrique d’opinions. On n’a plus de vision commune, on n’a plus des projets communs. On dit juste : à quoi bon, ce n’est pas grave.
Un déchet en lui-même n’est pas obscène ; il le devient quand il envahit le paysage et veut continuer à occuper la scène malgré son dépérissement et son odeur nauséabonde qui touche les esprits avant d’affecter les sens, aux prix de la mort d’un pays par suffocation ; et dans l’obscène, ce n’est pas tant ce que l’on montre qui est intéressant, mais ce que l’on cache.