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Citations sur Dieu, le temps, les hommes et les anges (103)

Cependant, ne croyez pas, mon frère, que je ne ferais que lire. J’aimerais me rendre utile, et je sais que votre ordre, les réformateurs de Dieu, c’est précisément ce qu’il me faut. Je voudrais améliorer le monde, y réparer tout ce qui est mauvais…
Le religieux se leva, et coupa Isidor au milieu de sa phrase :
—Réparer le monde, dis-tu. C’est très intéressant, mais irréaliste. Le monde ne saurait être amélioré ni rendu pire. Il doit rester tel qu’il est.
—Mais pourtant, vous vous êtes appelés « réformateurs ».
—Ah, tu as mal compris, mon garçon. Nous n’avons pas l’intention de réformer le monde. Nous réformons Dieu.
Un silence passa.
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L’homme est un être bête qui doit apprendre. Il s’enrobe de savoir, il le butine telle une abeille, l’accumule, l’utilise et le transforme. Mais les connaissances qui, comme une couche de crasse, se collent à un homme en surface ne modifient pas cet homme davantage que ne le ferait un changement d’habit.
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— D’une manière générale, il ne faudrait rien que des filles. Si toutes les bonnes femmes se mettaient d’accord pour n’accoucher que de filles, il y aurait la paix dans le monde.
Elles éclatèrent de rire.
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Jeune, l’être humain est obnubilé par son propre épanouissement, par le recul des frontières : son champ d’activités s’étend du lit d’enfant aux cloisons de la chambre, puis à toute la maison, au parc, à la ville, au pays, au monde. À l’âge d’homme vient le temps de rêver à quelque chose d’encore plus grand. Mais aux environs de la quarantaine survient un clivage. À force de manifester sa puissance, la jeunesse se fatigue. Une nuit, un matin, l’homme franchit la ligne de démarcation, atteint son sommet, esquisse le premier pas de la descente. Survient la question : faut-il descendre fièrement, défier le crépuscule, ou bien tourner son visage vers le passé, s’efforcer de sauver les apparences, prétendre que cette pénombre résulte simplement du fait qu’on a provisoirement éteint la lumière dans la chambre ?
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[Le temps de la chienne Lalka]
Lalka ne pense pas comme Misia ou comme un autre humain. Sous ce rapport, un abime separe Lalka de Misia. Pour penser, il faut avaler le temps, interioriser le passe, le present, l’avenir, ainsi que leurs perpetuelles mutations. Le temps travaille a l’interieur de l’esprit humain, pas a l’exterieur. Dans le petit cerveau canin de Lalka, il n’existe pas de circonvolution, pas de dispositif apte a filtrer l’ecoulement du temps. Lalka habite donc dans le present. C’est pourquoi, quand Misia s’habille pour aller dehors, Lalka a l’impression qu’elle part pour toujours. C’est pour toujours, chaque dimanche, qu’elle se rend a l’eglise. C’est pour toujours qu’elle descend a la cave chercher des patates. Quand elle disparait du champ de vision de Lalka, elle disparait a jamais. Le chagrin de la chienne est alors infini, elle pose son museau entre ses pattes et elle souffre. L’homme attelle le temps au char de sa souffrance. Il souffre a cause du passe et il projette sa souffrance dans l’avenir. De cette manière, il cree le desespoir. Lalka, elle, ne souffre qu’ici et maintenant.
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Les gens croient vivre plus intensément que les animaux, les plantes et — à plus forte raison — les choses. Les animaux pressentent que leur vie est plus intense que celle des plantes et des choses. Les plantes rêvent qu’elles vivent plus intensément que les choses. Les choses, cependant, durent ; et cette durée relève plus de la vie que quoi que ce soit d’autre.
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Pour penser, il faut avaler le temps, intérioriser le passé, le présent, l’avenir, ainsi que leurs perpétuelles mutations. Le temps travaille à l’intérieur de l’esprit humain, pas à l’extérieur.
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Ignorer qu’on existe libère du temps et de la mort.
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Tuer, c’est priver du droit au mouvement — car la vie est mouvement. Le corps qu’on tue s’immobilise. L’homme est un corps. Tout ce que l’homme éprouve à son commencement et sa fin dans son corps.
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Elle se mettait au lit, où, malgré les coussins et les chaussettes de laine, elle ne parvenait pas à se réchauffer les pieds.
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