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EAN : 9781910695821
432 pages
Fitzcaraldo (04/06/2018)
3/5   3 notes
Résumé :
Présentation de l'éditeur :

Flights, a novel about travel in the twenty-first century and human anatomy, is Olga Tokarczuk's most ambitious to date. It interweaves travel narratives and reflections on travel with an in-depth exploration of the human body, broaching life, death, motion, and migration. From the seventeenth century, we have the story of the Dutch anatomist Philip Verheyen, who dissected and drew pictures of his own amputated leg. From th... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
+++++++++++++ VOLS +++++++++++++

Cette année Olga Tokarczuk a remporté haut la main le prestigieux prix littéraire "Man Booker International Prize" avec son ouvrage "Flights" ou 'Vols'. Ce prix est probablement le plus coté après le Prix Nobel, qui en 2018 ne sera pas attribué à cause d'une lamentable histoire de harcèlement sexuel de la part du Marseillais Jean-Claude Arnault, 71 ans et l'époux de l'académicienne Katarina Frostenson, auteure ďe "Trois poètes suédois".
Du coup l'écrivaine d'origine polonaise passe ainsi au premier plan sur la scène mondiale de la littérature, et succède à des noms illustres, tels Salman Rushdie, J.M.Coetzee, Michael Ondaatje, Ian McEwan, Arundhati Roy, Kazuo Ishiguro etc.

Non pas que la gagnante 2018 dudit prix, m'ait totalement surpris. Cela fait un bout de temps que Olga Tokarczuk passe, peut être avec Agata Tuszynska - l'auteure de l'inoubliable "Wiera Gran, l'accusée" - tout en haut du firmament littéraire polonais. Comme beaucoup parmi vous, j'ai aussi fort apprécié son "Les Pérégrins" de 2010.
☆ Voir PS.

Je viens de vérifier et la version française n'est pas encore disponible. Cela ne saurait cependant tarder et je présume qu'à l'heure qu'il est il doit y avoir de nombreux traducteurs qui sont en train de "souffrir" sur cet ouvrage hautement littéraire et qui compte tout de même 417 pages serrés dans la traduction anglaise par Jennifer Croft de l'original polonais.

L'ouvrage d'Olga Tokarczuk est un peu surprenant, pour ne pas dire déroutant dans sa conception de base : un texte donc relativement long subdivisé en de très nombreux chapitres non numérotés de longueur fort inégale, allant d'une simple ligne à plusieurs pages. le vocabulaire est richissime et l'auteure nous passe une multitude de faits intéressants à savoir. Des faits parfois macabres comme sortis d'un cabinet de curiosités. Ou originaux, tel le fait que le jour de votre anniversaire est statistiquement partagé par 9 millions d'autres personnes.

Il est dès lors exclu de même tenter de résumer l'oeuvre et je me limite à quelques éléments et aspects.

Olga Tokarczuk est une grande voyageuse et à travers le monde et dans le temps. Elle mélange allègrement des anecdotes lui racontées par des covoyageurs et des détails de ses propres voyages en bateau, train et avion. À ce propos elle fournit une description remarquable d'aéroports modernes, qu'elle compare à des villes avec sa population autochtone et les gens visiblement uniquement de passage, apparemment des réfugiés qui y ont élu une résidence provisoire. Sûrement que l'auteure a aussi vu le film "Le Terminal" de Steven Spielberg de 2004, dans lequel Tom Hanks se trouve coincé à l'aéroport international JFK de New York.

Elle avoue que si un endroit lui a déplu elle le biffe de son atlas mental. Ceci a été le cas de différentes grandes villes "et même de toute une province. Peut-être qu'un jour j'éliminerai tout un pays".

Le livre est illustré de 12 cartes et dessins géographiques, tels de Saint-Pétersbourg, du Parc Monceau, de la Nouvelle-Zemble... dont franchement je n'ai pas très bien compris l'utilité.

Après une ode aux déplacements et voyages, l'auteure nous raconte la sombre et intrigante histoire de Kunicki. Ce Polonais visite avec son épouse Jagoda (= baie en Français) et leur gosse de 3 ans l'ïle croatienne de Vis, en face de Split en mer Adriatique, lorsque soudainement femme et enfants disparaissent. L'île n'est pas bien grande (90 km carrés) et compte seulement 3617 habitants, pourtant les recherches de la police et des volontaires restent vaines.

Comme il se doit pour une bonne Polonaise, l'auteure consacre un chapitre au monument franco-polonais de Frédéric Chopin (1810-1849). Il s'agit, en fait, d'un autre voyage, celui de sa soeur aînée Ludwika (1807-1855) avec le coeur du grand compositeur de la Place Vendôme à Paris, où il est décédé, par carrosse, à Zelazowa Wola près de Varsovie. Une distance de 1590 km. le grand compositeur avait exprimé le souhait d'être enterré dans sa Pologne natale.
Si vous désirez payer un hommage à ce génie, mort à seulement 39 ans, vous n'avez pas besoin de couvrir autant de kilomètres, car il y sa tombe au cimetière parisien du Père-Lachaise, ornée d'une belle sculpture d'Auguste Clésinger, le mari de Solange Sand, la fille de sa bien-aimée George Sand (Amantine Dupin, baronne Dudevant 1804-1876).

Olga Tokarczuk, qui a fait des études de psychologie à l'université de Varsovie, estime curieusement que la psychologie "est un terrain trop glissant, la psyché étant bien trop fragile comme objet d'étude". Ce dont elle est, en revanche, convaincue c'est que chaque moment dans la vie est unique et ne revient jamais, ce qui devrait nous inciter à en profiter au maximum en entreprenant des voyages ! Elle cite le vol régulier d'Irkoutsk en Sibérie qui décolle à 8 heures du matin pour atterrir à Moscou, 6 heures plus tard en temps réel, à la même heure du même jour, 4.200 km plus à l'ouest en vol d'oiseau.


☆ PS : Mon amie sur Babelio, 5Arabella, a attiré mon attention sur la grande similitude de cet ouvrage avec "Les Pérégrins" d'Olga Tokarczuk. Voir à ce propos ses commentaires, pour lesquels je tiens à la remercier.
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Un pavé pour apprendre comment conserver les corps humains dans du formol. Olga Tokarczuk est une femme brillante, mais écrire, c'est avant tout embarquer et non paumer le lecteur. À part quelques réflexions intéressantes sur le voyage, c'est soporifique.
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Vidéo de Olga Tokarczuk
Avec Catherine Cusset, Lydie Salvayre, Grégory le Floch & Jakuta Alikavazovic Animé par Olivia Gesbert, rédactrice en chef de la NRF
Quatre critiques de la Nouvelle Revue Française, la prestigieuse revue littéraire de Gallimard, discutent ensemble de livres récemment parus. Libres de les avoir aimés ou pas aimés, ces écrivains, que vous connaissez à travers leurs livres, se retrouvent sur la scène de la Maison de la Poésie pour partager avec vous une expérience de lecteurs, leurs enthousiasmes ou leurs réserves, mais aussi un point de vue sur la littérature d'aujourd'hui. Comment un livre rencontre-t-il son époque ? Dans quelle histoire littéraire s'inscrit-il ? Cette lecture les a-t-elle transformés ? Ont-ils été touchés, convaincus par le style et les partis pris esthétiques de l'auteur ? Et vous ?
Au cours de cette soirée il devrait être question de Triste tigre de Neige Sinno (P.O.L.) ; American Mother de Colum McCann (Belfond), le murmure de Christian Bobin (Gallimard) ; le banquet des Empouses de Olga Tokarczuk (Noir sur Blanc).
À lire – Catherine Cusset, La définition du bonheur, Gallimard, 2021. Lydie Salvayre, Depuis toujours nous aimons les dimanches, le Seuil, 2024. Grégory le Floch, Éloge de la plage, Payot et Rivages, 2023. Jakuta Alikavazovic, Comme un ciel en nous, Coll. « Ma nuit au musée », Stock 2021.
Lumière par Valérie Allouche Son par Adrien Vicherat Direction technique par Guillaume Parra Captation par Claire Jarlan
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QUEL ROMANCIER A ECRIT CES PHRASES: « Nous disons bien que l’heure de la mort est incertaine, mais quand nous disons cela, nous nous représentons cette heure comme située dans un espace vague et lointain, nous ne pensons pas qu’elle ait un rapport quelconque avec la journée déjà commencée et puisse signifier que la mort — ou sa première prise de possession partielle de nous, après laquelle elle ne nous lâchera plus — pourra se produire dans cet après-midi même, si peu incertain, cet après-midi où l’emploi de toutes les heures est réglé d’avance » ?

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