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Critique de isanne


Il parait que, dans notre pays, les lecteurs ne sont pas, pour la plupart, amateurs de nouvelles : c'est ce que m'avait dit la libraire, alors que je lui achetais un recueil de nouvelles américaines, à l'époque il y a quelques années, tout en souriant devant ma joie d'avoir choisi ce type de récits-là, justement.
Et bien, en lisant ce livre, je me suis dit et répété que c'était bien dommage qu'à la différence des pays anglo-saxons par exemple, nous en lisions peu parce que là, du coup, on se prive d'un fabuleux moment de lecture multiplié par dix, le nombre de nouvelles que comptent ces pages !


Olga Tokarczuk est une conteuse, de la plus belle plume, une autrice enchanteresse qui nous prend par la main et nous emmène dans autant d'univers que de récits ici présents. Certaines nouvelles (et je commencerai par évoquer celles-ci car ce sont mes préférées) parlent de la nature, ou plutôt de l'interaction entre notre "pauvre" monde humain - ne parlons même pas d'humanité, et celui de la faune et de la flore. Olga Tokarczuk invente soit des personnages imaginaires qui vivent en symbiose avec la forêt ou les arbres et qui ont tant à nous apprendre ou des personnages humains tellement détruits d'être coupés de cette nature qu'ils choisissent un jour, d'en faire définitivement partie, quitte à...mais non, je ne vais pas tout raconter, à vous de découvrir, son imagination est là, bienfaisante en ces temps actuels.
D'autres nouvelles parlent d'un temps futur, après que les sociétés que nous connaissons aujourd'hui, se seront effondrées, parce que l'homme n'aura pas compris à temps, l'importance de maintenir en équilibre l'écosystème, dans lequel, il évolue. Les temps d'après sont sinistres, sans espoir, sans avenir, sans possibilité de revenir à une vie insouciante. Ne resterait que la possibilité de s'enfermer dans toutes sortes de superstitions, religions, toutes sortes de doctrines qui laisseraient croire à l'homme, que la vénération pourrait conduire à une éventuelle rédemption...

Dans tous les textes, l'homme ne sait pas préserver ce qu'il a : son trésor de vie, sa relation avec ce qui l'entoure, ses rapports aux autres : il y a comme une folie qui le guide sans qu'il ne sache vers où. Et certaines sont la réalité quotidienne de ce monde sans humanité, où juste l'intolérance et l'individualisme règnent, celui qui est différent disparaîtra et les régimes totalitaires foisonneront parce que la sécurité deviendra synonyme d'uniformité. Ce qui fait que certaines nouvelles ne sont pas si éloignées d'une réalité qui fait l'actualité de notre présent et cela en est terrifiant.


C'est un recueil ébranlant, une lecture âpre, qui vrille le coeur, mais aussi une lecture qui parle d'espoir, parfois, parce que si nous voulions bien juste prendre conscience de toutes les interactions qui fourmillent entre l'Homme et son environnement, nous pourrions peut-être faire en sorte de nous diriger vers un monde plus tolérant, plus harmonieux dans lequel le retour vers les principes fondamentaux de l'existence serait gage d'un avenir plus doux pour tous, Homme, Bête et Végétal pour ne citer qu'eux.




Avons-nous encore le courage d'y croire, aujourd'hui quand nous regardons le Monde ? Il nous reste les livres et des écrivains comme cette Dame pour nous laisser penser qu'on peut encore changer les choses; mais alors il faut faire vite...




Un immense merci à Babélio et aux éditions Noir sur Blanc, pour cette magnifique découverte !
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