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Maryla Laurent (Autre)Maryla Laurent (Traducteur)
EAN : 9782882506573
181 pages
Noir sur blanc (01/10/2020)
3.78/5   104 notes
Résumé :
Lauréate du prix Nobel de littérature en 2018, Olga Tokarczuk nous offre un recueil de nouvelles qui vient confirmer l'étendue de son talent : qu'elle se penche sur les époques passées ou qu'elle s'amuse à imaginer celles du futur, elle a toujours le souci d'éclairer le temps présent et ne se défile devant aucune des questions qui se posent aujourd'hui à nous.
L'esprit d'enfance, le désir d'immortalité, le délire religieux mais aussi le transhumanisme, le ra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
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« Les émotions sont toujours authentiques, leur cause peut ne pas l'être ».

Olga Tokarczuk est une auteure enchanteresse, une conteuse envoutante, qui a coutume de nous amener, toujours de jolie façon, à la frontière, poreuse, entre rêve et réalité. Elle a pris ici le bizarre, l'étrange, l'insolite et s'est amusée à le découper au scalpel en dix lamelles, selon différentes formes, différentes épaisseurs, différents degrés de transparence. Elle nous a concocté de sa plume ensorcelante ainsi dix histoires dont la chute infuse longtemps en nous, bien après leur lecture, tel un poison étrange mais délicieux.
Je dois d'ailleurs vous faire une petite confidence : après avoir lu les deux premières nouvelles le soir assez tard, je me suis réveillée en sursaut le lendemain en étant persuadée que quelqu'un se tenait en plein milieu de la chambre et m'observait…c'était effrayant et je suis persuadée que ce cauchemar éveillé est consécutif à cette lecture, en lien avec le premier texte notamment qui évoque l'histoire d'un cauchemar récurrent dont la chute m'a fait forte impression et m'a fait penser aux histoires d'Edgar Allan Poe
C'est dire comme les nouvelles ont un réel pouvoir, l'air de rien, avec peu de mots, de transmettre beaucoup. Lorsqu'elles sont réussies, comme c'est le cas ici, une vraie profondeur donnant lieu à de multiples interprétations en émerge de troublante façon…vous vous surprenez à repenser à ces nouvelles et à comprendre des choses qui n'étaient pas apparues en première lecture. Elles vous habitent, vous hantent, vous en relisez certaines…rarement des nouvelles auront eu cette effet sur moi qui suis plutôt hermétique à ce format.

Conte fantastique, récit d'un réalisme décalé, mais aussi science-fiction, chacune des nouvelles a sa singularité avec quelques thématiques récurrentes : le rapport de l'homme à la nature, à la technologie, le rôle de la religion pour soumettre les hommes, l'emprise du temps et la mort sont des thématiques très présentes.

L'acmé de la relation entre l'Homme et la faune et la flore se trouve dans deux nouvelles : le récit intitulé Les enfants verts, conte se déroulant au 17ème siècle, dans lequel l'auteure invente des personnages imaginaires, des enfants sylvestres et sauvages, tellement en symbiose avec la nature qu'ils en ont pris certains apparats : cheveux sentant la mousse des bois mélangés à des lichens, peau végétale aux tâches vertes. Et celle intitulée le transfugium relatant le départ volontaire d'une femme vers le monde sauvage (et à quel prix…). Ces deux nouvelles sont fascinantes, la première en prenant l'aspect d'un conte et la seconde en développant une ambiance étrange et oppressante dont on ne comprend la signification qu'à la toute fin…Ce sont sont mes préférées. Les deux portent en elles des germes d'espoir jaillissant dans notre rapport revisité avec la nature, si tant est que cela soit encore possible. Elles permettent de prendre conscience de l'importance de l'interaction entre les humains et leur environnement.

« le monde sauvage. Sans êtres humains. Nous ne pouvons pas le voir car nous sommes des humains. Nous avons choisi de nous en distancier et, désormais, pour y revenir, nous devons changer. On ne peut pas voir ce dont on est exclu. Nous sommes prisonniers de nous-mêmes. C'est un paradoxe. Une perspective de recherche intéressante, mais également une erreur fatale de l'évolution : l'homme ne voit jamais que lui-même ».

Le rapport au temps et la présence subtile de la mort, ou plutôt des morts, se retrouvent dans de multiples nouvelles d'un réalisme décalé dégageant une ambiance particulière, nostalgique, très mélancolique, parfois désuète : dans celle, fascinante, des bocaux dans laquelle nous nous demandons si une mère ne s'est pas vengée de façon posthume de son fils qui n'a eu aucun respect pour elle de son vivant ; ou encore dans celle des coutures dans laquelle un homme, après la mort de sa femme, découvre que le monde a changé de façon absurde : les chaussettes ont toutes une couture partant de la pointe du pied au talon, les timbres sont ronds…La nouvelle intitulée le coeur nous montre l'histoire d'un couple de retraités à la vie toujours rythmée de la même manière mais dont la routine va rencontrer des accros lorsque le mari va se faire greffer un coeur et ressentir des sensations très étranges et se poser des questions existentielles.

La nouvelle La montagne de tous les saints est surprenante : pendant toute sa lecture, je ne savais pas où voulait en venir l'auteure jusqu'à la chute éclairant d'une belle lumière l'ensemble. Nous y voyons une scientifique âgée et malade, mondialement connue pour la mise au point d'un test psychologique, le Test des Tendances Évolutives, permettant de prédire le futur, qui est ici amenée à l'appliquer sur des enfants adoptés, à la demande d'un Institut suisse. Nous découvrons à la toute fin la véritable raison de l'étude menée. Personnellement, je n'ai rien vu venir…C'est là encore le signe d'une nouvelle réussie !

« La prieure me racontait tout cela en me montrant les divers recoins du couvent. Je la suivais, sensible à l'odeur dégagée par son habit – il sentait ces armoires où de petits sachets de lavande sont accrochés depuis des années. Dans un agréable sentiment de sécurité, j'étais prête à la laisser me convaincre de passer ici le temps qu'il me restait à vivre, au lieu de poser des électrodes sur les têtes des gosses. Il me semblait que, autour d'elle, l'air vibrait comme si elle était nimbée d'une auréole de chaleur ».

Enfin, mentionnons quelques nouvelles plus futuristes : La visite qui met en valeur la vie en « famille » de quatre femmes strictement identiques -nous devinons qu'elles sont clonées - qui peuvent être débranchées une fois leur mission accomplie au sein du collectif, collectif appelé un egoton, et qui sont étrangement perturbées par la visite d'un voisin venant en duo...Ou encore le calendrier des fêtes humaines où nous découvrons une ère future post-plastique dans laquelle l'âge de fer est revenu. Dans les deux cas c'est un futur glaçant, sombre et très inquiétant.

La plume d'Olga Tokarczuk est un ravissement et enveloppe de beauté délicate les multiples réflexions auxquelles mènent ces différentes nouvelles.

« le soleil s'incline vers le couchant et elle voir alors un spectacle inouï : les frondaisons de la forêt du nord, inondées d'une lumière orange, semblent de gigantesques candélabres se reflétant dans l'eau. La nuit arrive. Elle voit la pénombre sourdre des racines des arbres, des pierres du sous-bois, émerger des profondeurs du lac. Les formes aiguisent soudain leurs arêtes, comme si les choses voulaient prendre encore une fois conscience de leur propre existence avant de s'évanouir dans les ténèbres. Les bougies des arbres s'éteignent et, d'on ne sait où, arrive un air froid qui annonce la nuit ».


L'auteure polonaise, Prix Nobel de littérature, nous offre avec ce recueil un bouquet d'histoires où le bizarroïde est décliné de diverses façons, mélancolie et noirceur imprégnant chaque pétale d'une senteur bien particulière et d'une beauté étrange, veloutée, permise grâce à une plume renversante de beauté…

« Sous nos pas, le parquet grinçait, nos mains frôlaient les courbures lisses des rampes et des poignées de porte qui, au fil des siècles, étaient devenues le complément du creux de la main ».





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Elle se dit obsessionnelle, écologiste et féministe, végétarienne et de gauche. Elle est d'une grande culture et affectionne les voyages. Justement il s'agit bien dans ces Histoires bizarroïdes de voyages, entre réalité et imagination, dans l'univers très particulier du prix Nobel de littérature Olga Tokarczuk.

Dix nouvelles pour voguer (il est beaucoup question d'eau) entre deux mondes dont le centre serait le rapport de la nature à l'homme —« Toute dévastation fait que la nature reprend ce que l'homme lui avait confisqué, non sans chercher par ailleurs à s'emparer avec audace des êtres humains pour les ramener à leur état originel. » — la défense de la condition animale ; le transhumanisme ; les interrogations sur Dieu, la vieillesse, la mort et le désir d'immortalité...

Bien que souvent obscur, un splendide tableau écrit dans un langage riche et pur, où magnétique et poétique Olga Tokarczuk, avec une manière bien à elle d'aborder les nouvelles réalités de l'humanité, nous atteint au plus profond sans qu'on sache vraiment pourquoi. Ou peut-être si. Parce qu'avec Olga Tokarczuk : « En voyageant vers les profondeurs, on avance vers l'incommensurable et l'idéal. »
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Il parait que, dans notre pays, les lecteurs ne sont pas, pour la plupart, amateurs de nouvelles : c'est ce que m'avait dit la libraire, alors que je lui achetais un recueil de nouvelles américaines, à l'époque il y a quelques années, tout en souriant devant ma joie d'avoir choisi ce type de récits-là, justement.
Et bien, en lisant ce livre, je me suis dit et répété que c'était bien dommage qu'à la différence des pays anglo-saxons par exemple, nous en lisions peu parce que là, du coup, on se prive d'un fabuleux moment de lecture multiplié par dix, le nombre de nouvelles que comptent ces pages !


Olga Tokarczuk est une conteuse, de la plus belle plume, une autrice enchanteresse qui nous prend par la main et nous emmène dans autant d'univers que de récits ici présents. Certaines nouvelles (et je commencerai par évoquer celles-ci car ce sont mes préférées) parlent de la nature, ou plutôt de l'interaction entre notre "pauvre" monde humain - ne parlons même pas d'humanité, et celui de la faune et de la flore. Olga Tokarczuk invente soit des personnages imaginaires qui vivent en symbiose avec la forêt ou les arbres et qui ont tant à nous apprendre ou des personnages humains tellement détruits d'être coupés de cette nature qu'ils choisissent un jour, d'en faire définitivement partie, quitte à...mais non, je ne vais pas tout raconter, à vous de découvrir, son imagination est là, bienfaisante en ces temps actuels.
D'autres nouvelles parlent d'un temps futur, après que les sociétés que nous connaissons aujourd'hui, se seront effondrées, parce que l'homme n'aura pas compris à temps, l'importance de maintenir en équilibre l'écosystème, dans lequel, il évolue. Les temps d'après sont sinistres, sans espoir, sans avenir, sans possibilité de revenir à une vie insouciante. Ne resterait que la possibilité de s'enfermer dans toutes sortes de superstitions, religions, toutes sortes de doctrines qui laisseraient croire à l'homme, que la vénération pourrait conduire à une éventuelle rédemption...

Dans tous les textes, l'homme ne sait pas préserver ce qu'il a : son trésor de vie, sa relation avec ce qui l'entoure, ses rapports aux autres : il y a comme une folie qui le guide sans qu'il ne sache vers où. Et certaines sont la réalité quotidienne de ce monde sans humanité, où juste l'intolérance et l'individualisme règnent, celui qui est différent disparaîtra et les régimes totalitaires foisonneront parce que la sécurité deviendra synonyme d'uniformité. Ce qui fait que certaines nouvelles ne sont pas si éloignées d'une réalité qui fait l'actualité de notre présent et cela en est terrifiant.


C'est un recueil ébranlant, une lecture âpre, qui vrille le coeur, mais aussi une lecture qui parle d'espoir, parfois, parce que si nous voulions bien juste prendre conscience de toutes les interactions qui fourmillent entre l'Homme et son environnement, nous pourrions peut-être faire en sorte de nous diriger vers un monde plus tolérant, plus harmonieux dans lequel le retour vers les principes fondamentaux de l'existence serait gage d'un avenir plus doux pour tous, Homme, Bête et Végétal pour ne citer qu'eux.




Avons-nous encore le courage d'y croire, aujourd'hui quand nous regardons le Monde ? Il nous reste les livres et des écrivains comme cette Dame pour nous laisser penser qu'on peut encore changer les choses; mais alors il faut faire vite...




Un immense merci à Babélio et aux éditions Noir sur Blanc, pour cette magnifique découverte !
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Sombre.
Si je ne devais donner qu'un adjectif pour qualifier ce recueil de nouvelles de la nobélisée Olga Tokarczuk, ce serait incontestablement sombre.
Mélancolique aussi pourrait s'appliquer mais ne concernerait pas forcément la totalité du recueil.Tandis que sombre...
Olga ToKarczuk a la remarquable faculté de plonger immédiatement son lecteur dans un monde aux contours flous, où la brume semble altérer la vision.
On est souvent en non dit, les intentions des personnages pas toujours évidentes.Les nouvelles ont des cadres complétement différents .On retrouve les Enfants verts pour lesquels j'ai déjà rédigé un petit mot. Hommage appuyé à la nature.
On est transporté parfois dans un futur que l'on sent proche.La nature a été agressée par l'homme, celui ci semble désabusé, entre clonage , recherche d'immortalité...et manipulations des foules.
On est bouleversé par ce vieil homme , incrédule devant les changements subis par ses chaussettes.
Ou encore la nouvelle qui ouvre le recueil, aux accents de Guy de Maupassant.
Une belle lecture , sombre donc, qui prend son intérêt dans la qualité du texte certes mais aussi dans les diversités des approches pour stigmatiser l'homme, le rendre petit face à la nature .
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Dans ces histoires, parfois très brèves, la voix de l'auteure n'est jamais dénuée de tendresse, elle se fait parfois poétique, surtout lorsqu'il s'agit d'évoquer la nature. Certaines nouvelles ont des accents d'A.E. Poe, d'autres se rapprochent plus de la science-fiction comme « La visite » où la famille est constituée de plusieurs clones de soi-même. Dans « Les enfants verts » qui se passe en 1656 dans une région reculée de Pologne où les superstitions sont légion, elle nous convie à un retour dans le passé et derrière ce conte philosophique, on découvre l'importance de la nature et des origines chez l'auteure.
On est effrayé, charmé ou amusé par ces histoires qui explorent l'humain dans un monde irrationnel, ou surnaturel. On côtoie aussi l'absurde avec ce vieil homme dans « Les coutures » qui découvre que les chaussettes ont toutes une couture, ce qui semble aller de soi pour les gens qui l'entourent alors que lui, il ne se retrouve plus dans ce monde où il perd ses repères. La fin de vie avec l'euthanasie et la possibilité d'une autre vie sont évoquées dans « le Transfugium » et on le retrouve aussi dans « La montagne de tous les saints » avec ce mysticisme qui accompagne le commerce des reliques des saints martyrs romains.

Dans ces huit nouvelles, on passe d'un monde à l'autre avec cette facilité d'entrer chaque fois dans une histoire très différente où toute frontière entre réel et fantastique s'efface. Et ça fonctionne à merveille tant les talents de conteuse d'Olga Tokarczuk, et son écriture pleine d'empathie, nous emportent vers des contrées lointaines et des mondes inconnus.
Un bon moment de lecture et un recueil que je relirai sûrement

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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Le cognac était excellent. Le visage du professeur était caressé par un rai de soleil rouge, doux et agréable, légèrement chaud, qui, s’il avait été comestible, aurait eu un goût de liqueur d’aubépine. Après une brève hésitation, le professeur commanda encore un cognac et demanda un paquet de cigarettes – il ne fumait plus depuis longtemps, mais là, il avait l’impression d’avoir reculé dans le temps. Il lui semblait se trouver dans un étrange espace où ce que l’on fait est sans conséquence, aucune fin n’est précédée d’une cause et tout reste suspendu ; un de ces moments que seuls les plus grands poètes savent exprimer, que seuls les peintres les plus géniaux savent traduire par une teinte idoine. Lui ne savait pas, il était un homme banal, honnête, quoique plutôt très instruit. Il pouvait juste savourer ce moment, s’y plonger, apprécier cet immense sentiment de confiance difficile à imaginer.
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Vint ensuite le tour des timbres. Un jour où il prenait son courrier dans la boîte aux lettres, monsieur B. se figea : tous les timbres étaient ronds. Avec des dents, en couleurs, de la taille d’une pièce d’un zloty. Il sentit le sang lui monter à la tête. Sans se préoccuper de son mal de genou, il grimpa rapidement l’escalier, ouvrit sa porte et, sans même ôter ses chaussures, il courut vers le meuble où il conservait ses lettres. Il fut pris de vertiges quand il vit que tous les timbres étaient ronds sur toutes les enveloppes, y compris les plus anciennes.
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Dans la Montagne de Tous-les-saints :

Je disais que toute tentative pour prévoir l'avenir fascinait et dans le même temps, suscitait une immense résistance irrationnelle. Provoquait une inquiétude panique qui est indéniablement identique à la crainte de la fatalité que l'humanité affronte depuis l'époque d'Oedipe. Au fond, les gens ne veulent pas connaître l'avenir.
Je leur disais aussi qu'un bon outil psychométrique rappelait un piège génialement bien construit. Une fois que le psychisme s'y laisse prendre, plus il se débat, plus il sème de traces derrière lui. Nous savons aujourd'hui qu'à sa naissance l'homme est une bombe de potentialités diverses, et que, tandis qu'il grandit, il ne s'enrichit guère ni n'apprend, mais élimine plutôt des possibilités successives. Pour finir, la plante fournie et sauvage se transforme en une sorte de bonsaï nain, taillé de partout, miniature rigide du soi possible. Mon test diffère des autres en ce qu'il ne mesure pas ce que nous gagnons dans notre évolution, mais ce que nous perdons. Nos possibilités se restreignent, mais, de ce fait, il est plus aisé de prévoir qui nous deviendrons.
Au long de ma carrière scientifique, on a toujours cherché à me ridiculiser, à me déprécier, on m'a soupçonnée de faire de la parapsychologie et même d'avoir falsifié les résultats. Sans doute est-ce la raison pour laquelle je suis devenue aussi méfiante et toujours sur la défensive [...] Ce qui me met le plus en colère , c'est que l'on m'accuse d'être irrationnelle. Au début , les découvertes scientifiques semblent toujours peu rationnelles, car c'est le rationnel qui détermine les limites de la connaissance. Pour les franchir, il faut souvent mettre de côté l'élément rationnel afin de plonger dans les sombres remous de ce qui est insondé, précisément afin de le rendre rationnel et compréhensible étape par étape.
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... la communication du professeur traitait de l’influence de la consommation des protéines sur la vision des couleurs. Il y expliquait que le développement de la peinture hollandaise avait été en corrélation étroite avec l’accroissement de l’élevage du bétail et le bond fait par la consommation hautement protéinique des laitages, les acides aminés contenus dans le fromage activant le développement de certaines structures du cerveau liées à la vision des couleurs. 
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Je ne parvins à m’endormir qu’avec un somnifère qui me plongea à nouveau dans mon trou temporel bien-aimé, où mon corps et moi tombâmes comme dans un nid tapissé de duvet d’oiseaux. Depuis que ma maladie s’était déclarée, je m’entraînais ainsi chaque nuit à l’inexistence.
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Videos de Olga Tokarczuk (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olga Tokarczuk
Avec Catherine Cusset, Lydie Salvayre, Grégory le Floch & Jakuta Alikavazovic Animé par Olivia Gesbert, rédactrice en chef de la NRF
Quatre critiques de la Nouvelle Revue Française, la prestigieuse revue littéraire de Gallimard, discutent ensemble de livres récemment parus. Libres de les avoir aimés ou pas aimés, ces écrivains, que vous connaissez à travers leurs livres, se retrouvent sur la scène de la Maison de la Poésie pour partager avec vous une expérience de lecteurs, leurs enthousiasmes ou leurs réserves, mais aussi un point de vue sur la littérature d'aujourd'hui. Comment un livre rencontre-t-il son époque ? Dans quelle histoire littéraire s'inscrit-il ? Cette lecture les a-t-elle transformés ? Ont-ils été touchés, convaincus par le style et les partis pris esthétiques de l'auteur ? Et vous ?
Au cours de cette soirée il devrait être question de Triste tigre de Neige Sinno (P.O.L.) ; American Mother de Colum McCann (Belfond), le murmure de Christian Bobin (Gallimard) ; le banquet des Empouses de Olga Tokarczuk (Noir sur Blanc).
À lire – Catherine Cusset, La définition du bonheur, Gallimard, 2021. Lydie Salvayre, Depuis toujours nous aimons les dimanches, le Seuil, 2024. Grégory le Floch, Éloge de la plage, Payot et Rivages, 2023. Jakuta Alikavazovic, Comme un ciel en nous, Coll. « Ma nuit au musée », Stock 2021.
Lumière par Valérie Allouche Son par Adrien Vicherat Direction technique par Guillaume Parra Captation par Claire Jarlan
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