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Critique de Lutopie


Lorsque la Forêt-Noire n'est pas délicieuse ni même comestible, qu'elle se révèle au contraire vénéneuse, lorsque ce lieu non pas accueillant mais envoûtant et terrifiant, comme les forêts des contes de notre enfance , se révèle dangeureusement sombre ; là où les maisons et leurs cuisines et leurs caves pleines d'humidité sont décrites de jour comme de nuit et voient en leur sein des vieilles femmes dépourvues d'âge préparer des champignons plus ou moins comestibles ou vénéneux, il est temps de s'arrêter sur le seuil et d'explorer même dans la pénombre la plus totale, en s'aidant des mains sur la surface pour s'orienter entre les murs comme sur les pages, ou il est temps de s'échapper, avant de sombrer dans le néant.
L'oeuvre au noir d'Olga Tokarczuk (j'aime son nom : Tocard ! Tchouk !) est sombre, très sombre, tellement sombre que la narratrice qui ne se nomme pas dans ce roman pense plus que souvent au néant, à la mort, à la désintégration, à la moisissure, tellement qu'elle aimerait se métamorphoser en champignon pour être, pourquoi pas, mangée ? Alors non merci madame la narratrice, merci pour toutes vos recettes aux champignons mais je ne suis pas cannibale. Et je ne compte pas le devenir, non plus, même si l'une des histoires de ce roman raconte que ça me permettrait de me métamorphoser en louve-garou. Non merci. Et je n'ai pas non plus prévu de me vider de mon sang comme un autre personnage, et je n'ai pas non plus prévu de me suicider. Non vraiment pas, non merci, j'insiste. Et non merci, je me passerai d'ailleurs de venir visiter vos châteaux de la Forêt-Noire, si merveilleusement décrits, parce que non vraiment, je me méfie des loups bien que je ne porte plus depuis longtemps mon Petit Chaperon Rouge, par contre j'ai toujours peur d'être abandonnée par mes parents alors j'éviterai de me promener trop souvent dans les forêts de contes de fées qui sont bien souvent des forêts non de rêves mais de cauchemars.
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