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Critique de Krout


Krout
16 septembre 2016
Aaatchoum ! J'ai pris en grippe ce bouquin très rapidement. Trop de répétitions, répétitions qui reviennent comme de lancinants refrains. Aaatchoum, atchoum, atchi : non, c'est une allergie. Allons bon ! A coup sûr cela doit venir des petits papotages, des descriptions ménagères, des digressions sans queue ni tête, de quelque niaiserie, de vérités toutes faites ou de lieux communs. Allez retrouver le coupable dans tout cela. En parlant des communs, j'ai justement un besoin pressant. Si, siii, viiite !!!!

(Ah ! Cela fait drôlement du bien. Maintenant que Maslow est satisfait cela va déjà mieux. Maslow : la pyramide des besoins ? Toujours satisfaire en priorité les besoins physiologiques. Tellement vrai que je lisais dans un autre livre très sérieux, ou le journal (?) qu'un homme était décédé parce qu'il n'avait pas osé quitter une réunion pour faire un petit pipi et sa vessie avait éclaté. Comme quoi Maslow, hein ! Et puis c'était dans un livre très sérieux, le journal c'est pour lire aux toilettes, d'où la confusion. Bon après m'être ébahi, une fois encore !, sur l'harmonie créée par ... le papier WC dont les gracieux dessins d'éléphants roses s'accordent parfaitement avec la couleur des murs de la salle de bains, je peux mettre entre parenthèses cette digression. Et revenir au bouquin. Quoique ceci était juste un exemple de ce à quoi je suis allergique.) Donc ...

Ce matin un lapin. Mélange de Chantal Goya pour le thème et de Katerine Pancol pour le style petits potins voilà deux associations qui se sont imposées à moi. Et par osmose avec l'irritante manie de la narratrice d'affubler les gens de surnoms qu'elle trouve géniaux et dont elle nous explique en détail l'importance du pourquoi et du comment de renommer Grand Pied son voisin parce qu'il (allez je vous laisse deviner), la narratrice est soudain devenue dans mon esprit Mme Bonne Conscience et l'auteure Mme Papote. N'importe des hommes tombent comme des mouches, leurs morts sont étranges, suspectes, y a t il un rapport avec une vengeance des animaux comme le prétend Mme Bonne Conscience ? Si elle n'a rien d'autre à se mettre sous la dent, la police a bien du pain sur la planche. Dans ce coin perdu de Pologne à la frontière tchèque on s'attendrait à voir apparaître un loup garou dans un tempête de neige, mais non ce sont des biches sans fusils qui, ici, remplacent le lapin de la chanson.

Soulignons un bel éclair de lucidité :
"- Si l'envie me venait de consigner mes souvenirs, qu'est-ce que je devrais faire ?
- Il faut s'assoir à une table et s'obliger à écrire. Cela ne vient pas tout seul. Evitez à tout prix de vous censurer. Ecrivez tout ce qui vous passe par la tête.
Drôle de conseil. Je n'avais aucune envie d'écrire tout et n'importe quoi. Je n'aimerais écrire que ce qui est bon et utile." p.171

Pourtant il y a dans tout cela du bon comme la défense d'une vie en symbiose avec la nature (écologie & astrologie) et même du très très bon comme le développement autour du Constructivisme ! Oui c'est très fort cette reconstruction du réel par le récit que nous fait Mme Bonne Conscience. J'ai bien compris la logique des redites et répétitions tout au long de l'histoire, cela fait totalement sens avec la reconstruction d'une nouvelle réalité mentale. Mais Mme Papote ignore que pour un lecteur lent et allergique aux descriptions de détails anodins, c'est très pénible. D'ailleurs ça me reprend : Aaaaatchoum !

Pour vous surprendre j'ai bien aimé cette fin qui tombe un peu comme un cheveu dans la soupe de moutarde avec il fallait s'y attendre la recette complète. Bourratif mais bien quand même, et puis... Maslow! ^^

En résumé, ce n'est pas parce que j'ai malheureusement le rhume des foins que je vais commencer à décourager les personnes que j'aime d'aller faire de belles balades au printemps à travers champs et forêts. Et ce n'est pas parce que je lis lentement, suis sujet à l'aphantasia et peu réceptif aux descriptions photographiques que je vais décourager quiconque d'aucune manière de lire ce roman au demeurant bien écrit et bien construit. Mais vous comprendrez que ce sera mon dernier Olga Tokarczuk comme certains écureils que j'ai trouvés très casses-noisettes et qui m'ont par moments ennuyés les lundi ou les autres jours furent mon premier et dernier Pancol.

En lecture du moins, car il est bien possible qu'en film mon ressenti soit tout différent. C'est si bizarre les allergies et elles nous privent de bien des plaisirs dont d'autres se délecteront avec raison.
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