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EAN : 9782403008135
216 pages
Flammarion (réédition numérique FeniXX) (01/01/1967)
3.72/5   27 notes
Résumé :
BOURGES, SEPTEMBRE 1943 - En cette sombre période de l'occupation, la Gestapo multiplie ses arrestations. Le frère de l'auteur, puis l'auteur lui-même, se retrouvent à quelques jours d'intervalle entre les mains des tortionnaires qui leur font subir les pires sévices. Inanimés, ils sont jetés enchaînés dans des cellules de la prison du Bordiot, de sinistre mémoire.

C'est alors que se produit l'événement central qui donne un caractère exceptionnel à c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Une sinistre page d'histoire, qui se passe sous l'Occupation à Bourges, avec en toile de fond les tortures infligées à des prisonniers par les Gestapistes. Entre le siège de la Gestapo et la triste prison de Bourges l'horreur et l'extrême violence sont présentes. Mais heureusement il existe encore des hommes doués de compassion sous l'uniforme allemand, et c'est ce que nous conte l'auteur, qui rend hommage au frère Alfred gardien-infirmier de la prison qui viendra en aide à un grand nombre de prisonniers, pansera leurs blessures, leur remontera le moral, et les sauvera d'une mort certaine pour quelques-uns. Un livre témoignage, dur puisqu'il évoque les mauvais traitements, la torture, les exécutions, mais un livre qui porte aussi un témoignage d'espoir... espoir en la valeur de l'homme, se mettant en danger pour venir en aide aux autres en vivant les paroles de l'Evangile et en incarnant sa foi.
A lire!
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Forces et faiblesses de l'homme et de son miroir.

Habitudes de vies, confort d'existences simples dans une société se retrouvant après une guerre, La Guerre; celle des anciens.

Puis, tout bascule. Les choses se répétent, les villes de nouveau détruites, les populations déchirées, massacrées, s'enfuyant vers un avenir.

Rancoeurs, désarrois, peurs et honneurs s'affrontent et l'envahisseur choisit, sélectionne, trie et élimine.

Emprisonnements, déhonneurs et lâchetés se croisent aux routes des défis des uns et des autres.

Un homme est là, présent, observant médusé par le spectacle offert.

Soins, réconforts, chaleur et paroles salvatrices face à la barbarie de certains; les maîtres de l'instant.

Chaque lignes de cet ouvrage rendent hommage avec tout le respect qu'il mérite à cet homme; Alfred; faisant part d'une abnégation sans pareil pour ces inconnus anéantis par l'incroyable sauvagerie et folie de leurs tortionnaires.

Livre à faire lire au plus grand nombre, simplement par respect pour ces gens qui ont littéralement été arrachés à la vie pour sauver leur patrie et son honneur.
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Bourges, septembre 1943, sous l'Occupation allemande.
Deux frères sont arrêtés à quelques jours d'intervalle par la Gestapo, la sinistre Geheime Staatspolizei, la "Police secrète d'État" : Marc, 26 ans, et Yves 24 ans. Longuement et violemment torturés, ils passent en jugement le 23 octobre. Marc est relaxé, Yves est condamné à mort. Dans l'intervalle, en prison, intervient une rencontre étonnante, qui va donner son titre à l'ouvrage. Saisi de compassion devant leurs blessures, un geôlier allemand, Frère Alfred Stanke, moine de l'ordre des Franciscains, va en effet prendre soin d'eux, à l'insu de ses supérieurs et au péril de sa propre vie. Par charité chrétienne, par simple humanité, il va servir d'intermédiaire entre eux et leur famille, les faisant ainsi échapper au désespoir. Il devient pour eux "la Providence en personne" (page 160).
Le Franciscain de Bourges mêle ainsi le récit autobiographique de Marc -son arrestation, ses tortures, son séjour en prison- et le journal d'Yves, qui se poursuit après la relaxe de Marc, et dans lequel on ne compte plus le nombre de condamnations à mort... Les faits se déroulent à la prison du Bordiot, l'actuelle maison d'arrêt de Bourges. Au-delà de la panoplie insoutenable des tortures et de l'épisode tragique du massacre des Puits de Guerry (voir citation), on retiendra de cet ouvrage la figure lumineuse d'un artisan de paix, qui saura faire prévaloir sa foi catholique sur sa nationalité. Ce moine franciscain survivra à la guerre et mourra en 1975. On peut se recueillir sur sa tombe au cimetière de Saint-Doulchard, à côté de Bourges.
Vous connaissez sûrement le proverbe qui dit que "l'habit ne fait pas le moine". En refermant le Franciscain de Bourges, vous saurez que l'uniforme allemand ne fait pas l'agent de la Gestapo. Et qu'au contraire le moine peut se cacher sous l'uniforme.
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Alfred Stanke, fransiscain allemand, est gardien dans la sinistre prison du Bordiot tenue par la gestapo. Au péril de sa vie, il vient au secours des détenus, prévient les familles, transmet des messages et sauve certains prisonniers du désespoir.
Ce grand récit est écrit par Marc Toledano, qui fut avec son frère, prisonnier puis torturé par la gestapo dans cette prison.
Approché par le franciscain de Bourges il lui rend hommage avec ce formidable roman inspiré directement par sa propre histoire.
Il se dégage de ce livre un souffle puissant d'humanité qui ne laisse pas indemne.
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Lu il y a très longtemps, après avoir vu le film. Un très beau rôle pour Hardy Krüger que celui de ce franciscain qui a eu tellement de courage et qu'on ne peut qu'admirer.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
La rue Michel-de-Bourges, à deux pas de la majestueuse cathédrale Saint-Etienne, est une rue étroite et courte. Je n'eus pas de mal à trouver le siège de la Gestapo : une sentinelle S.S. au visage dur, mitraillette à la hanche, était en faction devant la porte. L'aspect rébarbatif du bâtiment aux fenêtres armées de barreaux, la présence de chevaux de frise à chaque bout de la rue, constituaient déjà un indice suffisant. Je n'ai pas l'impression que beaucoup de Français soient venus de leur plein gré, et sans appréhension, sonner à cette lourde porte de fer.
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Il n'a pas été dans mes intentions, en écrivant ce récit, de dépeindre la cruauté et la sauvagerie des hommes de la gestapo, ni de m'étendre avec complaisance sur les tortures et les sévices que mon frère Yves et moi-même avons endurés à la prison de Bourges. D'autres que nous les ont subis au centuple et, souvent, ont payé de leur vie leur patriotisme.
Tant il est vrai que le bon grain et l'ivraie sont intimement mêlés, que les fleurs des champs poussent au milieu des chardons et des orties, le même uniforme peut aussi bien habiller un tortionnaire qu'un homme pur. Mon propos est de faire ressortir ici ce qu'un humble moine franciscain allemand, Alfred Stanke, a pu accomplir au péril de sa vie, par charité chrétienne et par simple humanité, pour mon frère, pour moi et pour des centaines d'autres français emprisonnés.
Cela me permet ainsi de m'acquitter envers lui d'une lourde dette de reconnaissance...
(extrait de l'avant-propos inséré en début de volume)
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Tout avait commencé dans les derniers jours de ce chaud été 1943, à Bourbon-l'Archambault, station thermale sans curistes en ces temps d'occupation et oasis de paix où aucun Allemand n'avait mis les pieds depuis la débâcle. Et on arrivait encore à s'y nourrir sans tickets, dans ce coin d'une France démunie de tout.
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Autre tragédie : celle des puits de Guerry, un des crimes les plus gratuits de la dernière guerre. Au début de juillet 1944, la ville de Saint-Amand-Montrond fut libérée prématurément par les F.F.I., les Allemands contre-attaquèrent, et se rendirent à nouveau maîtres de la localité. Pour punir la ville de sa passivité, les Allemands, aidés de la Milice, décidèrent de faire une rafle monstre parmi les Israëlites alsaciens-lorrains réfugiés à Saint-Amand depuis 1940.
La Gestapo de Bourges, sous le commandement de Hasse, et avec Basedow, Winterling, Emmerich, et l'ignoble Paoli, comme exécutants, fut chargée de l'opération : soixante et onze Israëlites, dont vingt-sept hommes, trente-cinq femmes et neuf enfants, furent entassés dans des camions et dirigés sur le Bordiot, le 28 juillet.
Le "Kommandeur" de la Gestapo d'Orléans donna l'ordre de tous les "liquider".
Chargés à nouveau sur des camions,les Israëlites mâles furent dirigés vers un coin isolé du Polygone, près de la ferme de Guerry. On les fit sortir par groupe de six des camions, Winterling les fit chacun se charger d'un sac de ciment solidifié, et les malheureux furent amenés au bord de puits profonds. Les bourreaux de la Gestapo les poussaient l'un après l'autre dans le puits, et le suivant, avant de faire le grand saut, devait jeter son sac de ciment sur celui qui le précédait, et qui barbotait déjà au fond du puits. Vingt-huit hommes furent ainsi assassinés le 28 juillet, et huit femmes furent massacrées de la même manière, dans un autre puits à Guerry, quelques jours plus tard, le 8 août. Seul, un commerçant israëlite, Charles Kraméïsen, de Bouzonville, réussit à s'évader et put raconter les circonstances de cette épouvantable tuerie. Il fut témoin à charge au procès Paoli (page 187 - note de bas de page).
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Quel homme, ce Franciscain! Il n'a pas besoin de parler; de toute façon, quand il parle, je ne comprends rien de ce qu'il raconte, mais ses yeux, ses yeux bleus, agissent comme les mots ne sauraient le faire.
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Le Franciscain de Bourges (1968) - Bande annonce HD
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