- Maman, mais qu’est ce que tu es en train de lire ?
- Tu vois bien : Bilbo le Hobbit.
- Mais, tu sais que je l’ai lu quand j’étais en primaire !
- Bah, oui et alors ?
- Tu as 45 ans et tu lis Bilbo ?
- Déjà, j’en ai 44 encore pendant un mois ! Merci ! Et puis, je t’ai dit que j’allais lire de la Fantasy, alors je lis de la Fantasy.
- Tu lis Bilbo, mais tu lis pas Pratchett ! Pourquoi tu ne lis pas du Pratchett ?
- Parce que je commence par les bases !
- Et bien dans ce cas-là, il faudrait que tu lises les deux derniers tomes du seigneur des anneaux. Tu as lu le premier, tu n’as pas lu les autres...
- Je sais, mais j’attends la sortie du tome 2 dans la nouvelle traduction.
- (soupir d’incompréhension couplé à une certaine forme de désespoir, non transcriptible en langage écrit, mais dont l’auteure de la critique ici présente, qui n’en a que le nom - de critique, bien sûr -, peut certifier de la justesse d’interprétation).
- ...
- Et alors, cela te plaît, Bilbo ?
- ça me rassure ! Cela t’intéresse quand même ! Et bah, j’aime bien ! C’est clair qu’on sent bien que cela a été écrit pour des enfants, mais c’est justement ce qui en fait son charme. Je me laisse porter par l’histoire et suis les aventures de Bilbo avec bienveillance, car je sais que c’est un livre fondateur. Et c’est plaisant de retrouver la genèse de ce que j’ai pu lire dans le premier tome du seigneur des anneaux. Le Gollum, par exemple. J’attendais ce passage avec impatience. Je suis presque déçue, car je pensais qu’il serait plus long. C’est fou l’imagination ! Mais, le lien est fait. En deux temps trois mouvements, Bilbo a l’anneau dans sa poche ! Cela tient à rien ! Quand tu réalises tout ce qui va en découler. Dans l’univers de Tolkien, mais pas que. Et depuis les années 30...
Combien de livres écrits pour des enfants sont encore en tête des ventes 80 ans plus tard ? A part peut-être « le petit prince ». Et t’en connais beaucoup des adultes qui se replongeraient dans la littérature jeunesse de cette époque ? Imagine, à la pause café :
« - Et tu lis quoi en ce moment ?
- Je dévore « le Père Castor à la ferme », c’est un truc de dingue !! Faut que j’arrive à le finir avant ce week end, car j’ai promis aux gamins qu’on regarderait le film, et j’aimerai vraiment pas l’avoir vu avant de finir le livre. Tu comprends, c’est pas pareil après.
- C’est clair. ça gâche tout !! »
Bon, j’arrête là ! Avant que vous ne pensiez, si ce n’est déjà fait, que cette critique part à vau-l’eau et que cela devient du grand n’importe quoi ! Mais franchement, qu’est-ce que je pouvais apporter de plus que 291 autres lecteurs avant moi ?
Un peu de vécu et une petite pointe d’humour...
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
« - Dis, tu vas le lire quand même un jour, Pratchett ?
- Oui, chéri. Je vais le lire un jour. C’est promis ! »
Commenter  J’apprécie         16460
Extrait : « - Vous feriez mieux d'attendre ici, dit le magicien aux nains ; et quand j'appellerai ou sifflerai, commencez à me suivre- vous verrez le chemin que je prendrai - mais seulement par paires, notez-le, à cinq minutes d'intervalle. Bombur, qui est le plus gros, comptera pour deux ; mieux vaut qu'il vienne seul et en dernier. Venez, monsieur Baggins ! Il y a une porte quelque part par ici. (…)
Ils s'assirent là sur des bancs de bois, et Gandalf entama son récit(…)
- Je traversais les montagnes avec un ou deux amis . . ., dit le magicien.
- Ou deux ? Je n'en vois qu'un, et un petit, avec ça, dit Beorn.
- Eh bien, à vrai dire, je ne voulais pas vous encombrer d'un grand nombre de personnes avant d'avoir vu si vous n'étiez pas occupé. Je vais appeler, si vous le permettez.(…)
- Un ou trois, vous voulez dire, à ce que je vois ! dit Beorn. Mais ceux-ci ne sont pas des hobbits, mais des nains ! (…)
- Il y a eu un orage terrible ; les géants de pierre étaient sortis et projetaient des rochers ; à l'entrée du col, le hobbit, moi et quelques-uns de nos compagnons, nous nous sommes réfugiés dans une grotte...
- Appelez-vous donc deux quelques-uns ?
- Euh, non. En fait, nous étions plus de deux.
- Où sont-ils ? Tués, mangés, rentrés chez eux ?
- Eh bien, non. Il semble qu'ils ne soient pas tous venus quand j'ai sifflé. Par timidité, sans doute. Nous craignons beaucoup de former un groupe un peu nombreux à recevoir, vous comprenez.
- Allez-y, sifflez encore ! Je suis bon pour une partie, à ce qu'il paraît ; un ou deux de plus ne feront pas grande différence, grogna Beorn.
Gandalf lança un nouveau sifflement ; mais Nori et Ori furent là presque avant qu'il ne s'arrêtât, car il leur avait prescrit de venir par paire toutes les cinq minutes, rappelez-vous.(…)
- Aussitôt que nous fûmes endormis, reprit Gandalf, une crevasse dans le fond de la grotte s'ouvrit ; des gobelins en sortirent, qui se saisirent du hobbit, des nains et de notre troupe de poneys...
- Une troupe de poneys ? Qu'étiez-vous donc ? un cirque ambulant ? Ou transportiez-vous une quantité de marchandises ? Ou bien appelez-vous toujours six une troupe ?
- Oh, non ! En vérité, il y avait plus de six poneys, car nous étions plus de six - et, euh ! . . . en voici deux autres !
A ce moment, parurent Balïn et Dwalïn, qui s'inclinèrent si bas que leur barbe balaya le sol dallé. Le grand homme commença par froncer les sourcils, mais ils s'évertuèrent à être terriblement polis, et ils continuèrent si bien à hocher la tête, à se courber, à saluer et à agiter leurs capuchons devant leurs genoux (selon toutes les convenances en cours chez les nains) qu'il finit par abandonner son renfrognement pour laisser échapper un rire convulsif, tant ils étaient comiques.
- Troupe était le mot exact, dit-il. Et belle troupe comique. Entrez, mes joyeux drilles, et comment vous appelez-vous, vous ? Je n'ai pas besoin de vos services pour l'instant, je ne veux connaître que vos noms ; après quoi, cessez de vous balancer et asseyez-vous !
- ... et je me glissai dans la crevasse avant qu'elle ne se refermât. Je suivis jusque dans la grande salle, qui était pleine de gobelins. Le Grand Gobelin se trouvait là avec trente ou quarante gardes en armes. Je pensai : « Même s'ils n'étaient pas enchaînés tous ensemble, que pourraient-ils faire à douze contre un tel nombre ? »
- Une douzaine ! C'est la première fois que j'entends appeler huit une douzaine. Ou bien avez-vous encore quelques diables qui ne soient pas encore sortis de leur boîte ?
- Eh bien, oui, il semble qu'en voilà justement une paire - Fili et Kili, je crois, dit Gandalf, tandis que ces deux apparaissaient et se tenaient là, souriant et saluant.(…)
- Oh, qu'ils viennent tous ! Venez, vous deux ; dépêchez-vous de vous asseoir ! (…)
Beorn ne le montrait pas plus qu'il ne pouvait l'éviter, mais en réalité il avait commencé d'être fort intéressé. Dans l'ancien temps, il avait connu la partie même des montagnes que Gandalf décrivait, vous comprenez. Il hocha la tête en grognant au récit de la réapparition du hobbit, de leur dégoulinade dans l'éboulis et du cercle de loups dans la forêt.
- Seigneur ! grogna Beorn. N'allez pas prétendre que les gobelins ne savent pas compter. Ils le peuvent fort bien. Douze ne font pas quinze, et ils le savent.
- C'est juste. Il y avait aussi Bifur et Bofur. Je ne me suis pas risqué à les présenter plus tôt,
- Eh bien, maintenant vous êtes en effet quinze ; et puisque les gobelins savent compter, je suppose que c'est là tous ceux qui se trouvaient dans les arbres. Alors peut-être pourrons-nous achever l'histoire sans autre interruption.
M. Baggins vit alors toute l'habileté de Gandalf. Les interruptions avaient vraiment accru l'intérêt de Beorn pour l'histoire, et l'histoire l'avait empêché de renvoyer aussitôt les nains comme des mendiants suspects. Il n'invitait jamais personne à entrer chez lui quand il pouvait l'éviter. Il avait très peu d'amis et ceux-ci habitaient assez loin ; et il n'en invitait jamais plus de deux à la fois. A présent, il avait quinze étrangers assis dans son porche !»
http://lesmiscellaneesdepapier.over-blog.com/bilbo-le-hobbit-tolkien.html
Quelques citations citations/extraits du livre Le Hobbit (1937) de J.R.R. Tolkien (Éditions Le Livre de Poche, 2012) Traduit de l’anglais par Daniel Lauzon :
• « Au fond d’un trou vivait un hobbit. Non pas un trou immonde, sale et humide, rempli de bouts de vers et de moisissures, ni encore un trou sec, dénudé, sablonneux, sans rien pour s’asseoir ni pour se nourrir : c’était un trou de hobbit, d’où un certain confort. » p. 13.
• « C’était une magnifique harpe dorée, et sitôt qu’il en pinça les cordes, la musique s’éleva tout autour, si soudaine et si belle que Bilbo en oublia tout le reste, emporté dans de sombres contrées sous d’étranges lunes, loin au-delà de l’Eau et très loin de son petit trou de hobbit sous la Colline. L’obscurité s’immisçait par la petite fenêtre qui s’ouvrait dans le flanc de la Colline ; le feu vacillait — on était en avril — mais ils ne cessaient de jouer, et l’ombre de la barbe de Gandalf s’agitait sur le mur. L’obscurité envahit toute la pièce, le feu mourut et les ombres se perdirent, et ils jouèrent encore. Et soudain, l’un d’eux se mit à chanter en jouant, puis un autre : un chant caverneux comme les nains en faisaient dans les profondeurs de leurs demeures ancestrales […] Tandis qu’ils chantaient, le hobbit sentit monter en lui l’amour des belles choses faites à la main, issues du savoir-faire et de la magie : un amour jaloux et féroce, ce désir qui brûle le cœur des nains. Puis son côté Tout s’éveilla en lui, et il voulut partir et voir les hautes montagnes, entendre les pins et les chutes d’eau murmurer, explorer les grottes, et tenir une épée au lieu d’une canne. Il regarda par la fenêtre. Les étoiles étaient allumées dans le ciel obscur au-dessus des arbres. Il songea aux joyaux des nains luisant dans l’obscurité. Soudain, de l’autre côté de l’Eau, une flamme jaillit dans les bois, sans doute quelqu’un qui allumait un feu ; et il imagina un dragon venu piller sa tranquille Colline et la réduire en cendres. » (Lorsque Gandalf et les nains sont chez Bilbo) p. 29-31.
• « Or, aussi étrange que cela puisse paraître, les bonnes et les jours agréables sont vites racontés, et ne suscitent pas grand intérêt ; tandis que les choses inconfortables, époustouflantes et même épouvantables font souvent des meilleurs récits, et sont de toute manière bien plus longues à détailler. » (Juste avant que Bilbo et les autres aillent à la Dernière Maison Hospitalière de l’elfe Elrond) p. 77-78.
• « Quand vous cherchez quelque chose, il n’y a pas mieux que de regarder (c’est du moins ce que dit Thorin aux jeunes nains). En regardant vous êtes presque sûr de trouver quelque chose, mais ce quelque chose n’est pas toujours exactement ce que vous cherchiez. » (Juste avant que Fili et Kili reviennent de leur petite exploration pour chercher un abris alors que la troupe se trouve sous la pluie et l’orage) p. 86.
• « Très lentement, il se dressa à quatre pattes et avança à tâtons jusqu’à atteindre la paroi rocheuse du tunnel. Il se dirigea d’un côté, puis de l’autre mais ne trouva rien : aucun signe de gobelins, aucun signe des nains, rien du tout. La tête lui tournait et il n’était même plus sûr de la direction qu’ils suivaient au moment de sa chute. Il devina comme il le put et rampa sur une bonne distance, quand soudain, sa main rencontra ce qui ressemblait à un petit anneau de métal froid gisant sur le sol de la galerie. Ce fut un tournant dans sa carrière, mais il ne le savait pas. Il mit l’anneau dans a pose presque sans réfléchir ; de toute manière, il ne semblait d’aucune utilité. » (Bilbo dans la caverne des gobelins après avoir été séparé de ses amis) p. 100.
• « Là, dans les profondeurs près de l’eau sombre, vivait le vieux Gollum, une petite créature visqueuse. Je ne sais pas d’où il venait, ni qui il était, ou ce qu’il pouvait être. C’était Gollum : noir comme les ténèbres, hormis deux grands yeux ronds qui luisaient dans son visage émaciés. » (Extrait avant la rencontre entre Bilbo et Gollum dans les galeries de la grotte des gobelins) p. 104.
• « Elle ne peut être vue ni être touchée,
Ni être entendue ni même respirée.
Elle gît derrière les étoiles et sous les collines,
Remplit les trous vides sous les racines.
Elle vient d’abord et pour finir,
Termine la vie, tue le rire. » (Énigme de Gollum à Bilbo : l’obscurité.) p. 109.
• « Cette chose toutes choses dévore :
Oiseaux, bêtes, arbres, flore ;
Elle mord l’acier, ronge le fer,
Réduit la pierre en poussière ;
Elle tue les rois, sème la ruine,
Abat montagnes et collines. » (Énigme de Gollum à Bilbo : le temps.) p. 112.
• « Le vent fouettait la lande en deuil,
mais dans la forêt, nulle feuille
ne remuait ni ne laissait
aucun jour en franchir le seuil.
Le vent descendit des hauteurs,
dès lors étendit sa rumeur ;
au bois obscur, les feuilles churent
sous les rameaux de la terreur.
Le vent se glissa d’ouest en est,
délaissant la forêt funeste,
mais peu après sur le marais
cria sa fureur manifeste.
Les roseaux de l’étang sifflaient,
l’herbe bruissait et fléchissait,
et lentement au firmament,
les nuages se déchiraient.
Puis le dragon dans sa tanière
sur la Montagne Solitaire
sentit le vent sur le versant
et les vapeurs monter dans l’air.
Le vent pris son sol et s’enfuit
sur les océans de la nuit,
hissa ses voiles en mer d’étoiles
devant une lune éblouie. » (Chanson des nains pendant que le groupe est chez Beorn) p. 175-176.
• « Ce fut un voyage fatigant, une avancée furtive et silencieuse. Les rires, les chansons et les harpes s’étaient tus, et la fierté et l’espoir qui avaient surgi en leurs cœurs en entendant les vieilles chansons résonner sur le lac avaient laissé place à une lourde mélancolie. Ils savaient qu’ils approchaient de la fin du voyage, une fin qui pourrait se révéler affreuse. Un paysage triste et désolé s’étendait autour d’eux, autrefois vert et enchanteur, comme Thorin le leur rappela. L’herbe était rare, et il n’y eut bientôt plus aucun buisson ni arbre, seulement des souches fracassées et noircies pour témoigner de ceux qui avaient disparu depuis longtemps. Ils étaient parvenus à la Désolation du Dragon, et ils y arrivaient au déclin de l’année. » p. 271.
• « Devant lui s’étend la grande caverne des profondeurs, la salle souterraine des nains d’antan, au cœur même de la Montagne. Il fait presque noir, et son immensité ne peut être qu’entraperçue, mais sur le sol de pierre, de ce côté-ci de la salle, s’élève un grand rougeoiement. L’éclat de Smaug ! […] Dire que Bilbo en eut le souffle coupé ne saurait rendre compote de son ébahissement. Les mots pour le décrire n’existent plus, depuis que les Hommes ont changé la langue apprise des elfes aux jours où le monde entier était merveilleux. Bilbo s’était déjà fait conter et chanter toute la richesse des dragons, mais la magnificence d’un tel trésor, la gloire qu’il évoque et la convoitise qu’il suscite, ne lui étaient jamais apparues aussi clairement. Son cœur, transpercé, envoûté, se remplit du désir des nains ; et il contempla, immobile, oubliant presque le redoutable gardien, l’or incalculable et inestimable. » p. 286-287.
• « Voleurs ! Qu’ils brûlent ! Qu’ils meurent ! Une telle chose ne s’était pas produite depuis son arrivée à la Montagne ! Sa rage fut indescriptible — le genre de rage qu’on voit seulement quand des gens fortunés, trop riches pour pouvoir jouir de ce qu’ils ont, perdent soudainement une chose qu’ils possèdent depuis toujours, mais ils n’ont jamais voulu et ne se sont jamais servis. Il cracha ses flammes, enfuma toute la salle, fit trembler la Montagne jusqu’aux racines. » (Smaug après que Bilbo ait volé une coupe dans son trésor) p. 289-290.
• « Bien sûr, bien sûr ! Je viens de sous la colline, et ma route m’a conduit sous les collines et sur les collines. Et même dans les airs. Je suis celui qui marche sans être vu. »
« Ça, je n’en doute aucunement, dit Smaug, mais ce n’est sûrement pas ton vrai nom. »
« Je suis le donneur de réponses, le pourfendeur de toiles, la mouche qui darde. Je forme le numéro chanceux. »
« Que de charmants titres ! Fit le dragon d’un ton moqueur. Mais les numéros chanceux, parfois, ne donnent rien. »
« Je suis celui qui noie ses amis et qui les fait resurgir vivants des eaux. Je viens d’un cul-de-sac, mais aucun sac n’est passé sur ma tête. »
« Ceux-là n’ont pas le même prestige », railla Smaug.
« Je suis l’ami des ours et l’invité des aigles. Je suis le Gagnant de l’Anneau et le Porteur de Chance ; et je suis l’Enfourcher de Tonneaux » […] » (Bilbo et Smaug lorsque le hobbit retourne une seconde fois dans l’entre du dragon) p. 296-297.
• « Mon armure est comme dix boucliers, mes dents comme des épées, le choc de ma queue est comme un coup de tonnerre, mes griffes sont des lances, mes ailes un ouragan, et mon souffle, c’est la mort ! » (Smaug à Bilbo) p. 301
• « Mais le plus beau de tous était ce grand joyau blanc, trouvé par les nains aux racines de la Montagne, la Pierre Arcane de Train. »
« Le Pierre Arcane ! Le Pierre Arcane ! » murmura Thorin, rêvassant dans l’obscurité, le menton posé sur ses genoux. « C’était comme un globe aux mille facettes : elle brillait comme l’argent à la lueur du feu, comme l’eau au soleil, comme la neige sous les étoiles, comme la pluie sur la Lune ! » (Lorsque le groupe se trouve sous la Montagne avant d’être enfermé par la fureur du dragon) p. 308.
[Bilbo a invité le magicien Gandalf, rencontré la veille, à prendre le thé. Mais quand la sonnette tintinnabule à l'heure dite, ce n'est pas Gandalf mais un nain inconnu qui se présente à la porte]
Le lendemain, il avait complètement oublié Gandalf. Il n'avait pas très bonne mémoire des choses, à moins de les inscrire sur son agenda comme ceci : "Thé Gandalf mercredi". La veille, il était trop agité pour agir de la sorte.
Juste avant l'heure du thé, une retentissante sonnerie se fit entendre à la porte, et alors il se souvint ! Il se précipita pour mettre la bouilloire à chauffer, sortir une seconde tasse et un ou deux gâteaux supplémentaires ; puis il courut à la porte.
- Excusez-moi de vous avoir fait attendre ! allait-il dire, quand il vit que ce n’était nullement Gandalf, mais un nain avec une barbe bleue passée dans une ceinture dorée et des yeux très brillants sous un capuchon vert foncé.
Aussitôt la porte ouverte, il entra comme s'il fût attendu. Il suspendit son capuchon à la patère la plus proche et dit avec un profond salut :
- Dwalïn, pour vous servir !
- Bilbo Baggins, à votre disposition ! dit le hobbit, trop surpris sur le moment pour poser des questions.
Le silence qui suivit devenant gênant, il ajouta :
- J'étais sur le point de prendre le thé ; venez le partager avec moi, je vous en prie.
C’était dit d'un ton peut-être un peu raide, mais il n'y mettait aucune mauvaise intention. Et que feriez-vous si un nain non invité venait suspendre ses effets dans votre vestibule sans un mot d'explication ?
Là, dans les profondeurs près de l'eau sombre, vivait le vieux Gollum, une petite créature visqueuse. Je ne sais pas d'où il venait, ni qui il était, ou ce qu'il pouvait être. C'était Gollum : noir comme les ténèbres, hormis deux grands yeux ronds qui luisaient dans son visage émacié. Il avait une petite barque, qu'il promenait sur le lac sans aucun bruit - car c'était bien un lac : vaste, profond, et horriblement froid. Il la manœuvrait de ses larges pieds qui pendaient de chaque côté, mais sans jamais faire la moindre ride sur l'eau. Lui, non, jamais. De ses yeux allumés comme des lampes, il guettait les poissons aveugles, qu'il saisissait entre ses longs doigts à la vitesse de l'éclair. Il aimait aussi la viande. Celle des gobelins lui plaisait, quand il en trouvait ; mais il s'assurait de ne jamais être découvert. Il se contentait de les étrangler par derrière, lorsqu'ils s'aventuraient seuls au bord de l'eau pendant qu'il rôdait alentour.
Avis aux Somnambules, aux révolutionnaires et aux astronomes en herbe : scrutez avec nous le ciel pour mieux comprendre ce qui fait tourner notre planète !
À travers la vie et l'oeuvre de Copernic, mais aussi de Tico Brahé, Galilée et Kepler, ce troisième épisode se penche sur un concept fondateur (et pour le moins turbulent) de notre pensée occidentale : celui de “révolution”. Son sens premier, qui désigne un phénomène astronomique, a pris petit à petit la tournure d'un changement net de paradigme voire d'une rupture brutale, à l'instar de la révolution française. Dans le cas célèbre de Copernic et de l'avènement de l'héliocentrisme : que s'est-il vraiment passé ? A-t-il vraiment marqué un avant et un après ? Peut-on encore penser l'histoire des sciences de manière aussi tranchée ? Et enfin, comment se rapporter aujourd'hui à la notion de progrès scientifique qu'implique l'idée de révolutions successives, portées par des personnages souvent mythifiés ?
Pour vous donner une vision aussi circulaire que palpitante de ces questions, Isabelle Pantin, spécialiste de Tolkien et de littérature de la Renaissance, et Denis Savoie, astronome, sont les candidats parfaits. À vos soleils, prêts, partez !
+ Lire la suite