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Contes et légendes inachevés tome 1 sur 3
EAN : 9782266117302
256 pages
Pocket (27/11/2003)
3.74/5   563 notes
Résumé :
D'années en années, le culte jaloux qui entourait le "Seigneur des anneaux" à sa publication dans les années 50 s'est transformé en succès universel. Les Hobbits, ce "peuple effacé mais très ancien" qui vivait quelque part au nord-ouest de l'Ancien Monde, nous sont devenus aussi familiers que les héros des contes de fées ou ceux des grandes épopées, avec Bilbo, Gandalf, Bombadil ou Galadriel, et tous les habitants de la Terre du Milieu.

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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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C'est un coup de coeur que cette lecture, sur laquelle je suis étonnée de ne pas m'être penchée plus tôt. Dans une Préface d'une vingtaine de pages, son fils Christopher, à qui l'on doit cet énorme travail d'édition qui a permis la publication de plusieurs ouvrages, autrement restés à l'état de notes et de fragments plus ou moins développés, explique les circonstances ayant entouré le travail de Tolkien sur ce projet. Il avait notamment commencé à travailler sur la Chute de Gondolin, évoquée dans le premier conte, en 1917, dans une tranchée. Les deux contes ont une proximité, en ce sens qu'ils nous relatent les faits survenus à deux cousins, Tuor fils de Huor et Túrin fils de Húrin. Les deux pères descendaient des premiers Hommes du Nord, ceux qu'on appelle les Edain, race dont découlera bien plus tard Aragorn. Huor et Húrin sont morts tous deux lors de la bataille de Nirnaeth Arnoediad contre l'ancien Dieu renégat Morgoth, un des Valar. le destin des deux fils sera très différent, et les deux ne se connaissent pas, mais Tuor croisera Túrin sans savoir qui il est. Les deux contes nous présentent la lutte des Hommes contre Morgoth, et leur alliance parfois difficile avec les Elfes, qui commencent à davantage se retrancher, réticents à mettre leur peuple en danger.

De Tuor et de sa venue à Gondolin :
Tuor a été élevé depuis tout jeune par les Elfes, et s'est totalement rallié à leur cause. Il ne connaît qu'un rêve : celui d'arriver un jour à la forteresse de Turgon, la Ville Cachée dont nul ne peut trouver le passage sans y être amené – Gondolin, la ville aux sept portes. Or, il se trouve que son père avait lui-même séjourné auprès de Turgon, qui lui faisait confiance. Après de nombreuses épreuves, Tuor, séparé des Elfes, est réduit en esclavage puis, parvenu à s'échapper, vit seul à l'état presque sauvage. Il parvient à l'ancienne forteresse abandonnée de Turgon, y trouve une armure et des armes laissées pour lui, et rencontre le Dieu des eaux, Ulmo, qui le charge de trouver Turgon à Gondolin pour lui porter un message d'avertissement. Pour cette quête, son guide sera un Elfe marin, Voronwë, qui reconnaît immédiatement la marque du dieu. C'est ainsi qu'ils se mettent en route tous deux pour Gondolin…

Ce Conte nous fait entrer de plain-pied dans les traditions elfiques et leur mythologie, leur religion, les dieux Valar à Valinor, la Terre de l'Ouest finalement disparue, d'accès interdit. La quête nostalgique de Tuor est hautement liée à la splendeur des Elfes, à leur culture, à l'immense valeur de leur amitié. Nous sommes encore dans un monde où, si la menace de Morgoth se fait sentir, si les Orcs patrouillent sur les routes, à tel point que Tuor et Voronwë doivent se dissimuler sous le manteau magique d'Ulmo pour passer une rivière, Elfes et Hommes peuvent encore combattre côte à côte et réaliser de grandes choses, se faire mutuellement confiance. C'est un conte d'une grande subtilité poétique, au vocabulaire doucement archaïque, qui confère une note fière, grandiose, au récit.

La Geste des enfants de Húrin :
Ce conte m'a soufflée et m'a vraiment projetée en Terre du Milieu. Il est d'une teneur plus sombre, voire désespérée, car le destin de Túrin est véritablement tragique, émaillé de disparitions, et surtout marqué par l'Ombre de Morgoth. Nous découvrons notre héros à l'âge d'enfant, élevé par un père peu présent, mais image vivante d'honneur et de bravoure, et par une mère fière et courageuse, dont il hérite malheureusement le caractère orgueilleux, emporté, qui lui fait souvent méjuger les situations et lui vaudra les reproches des Elfes. Lui aussi est élevé dans une forteresse recluse, une maison elfe, celle de Doriath, où règnent le roi Thingol et la reine Melian. Cependant, il est marqué par son enfance dans le Nord et sa mère lui manque, ainsi que sa petite soeur, née après son départ. Une injustice le chasse des terres de Thingol, banni, et il devra vivre avec une bande de hors-la-loi, tout en rongeant son frein et attendant son heure, toujours sombre et ombrageux.
Le personnage de Túrin, développé comme un vrai héros tragique, fait prendre à ses aventures l'allure et le relief d'une épopée. Rien n'y manque : le heaume magique, le refuge sous terre du Nain Mîm, le Dragon Glaurung, l'amour complexe et malheureux, les choix manqués faisant de lui un paria, malgré son aura de combattant à qui rien ne résiste.
Est-ce le travail de Christopher Tolkien qui fait ressortir ce conte comme un joyau, ou les fragments écrits dans la jeunesse de Tolkien et mis en relation avec le Silmarillion y suffisaient-ils ? Ce conte est d'une force et d'une beauté incroyable, et bien des textes « gagneraient » à être aussi réussis achevés - la traduction de Tina Jolas y contribue, en optant pour un style élégant et une hauteur de ton propres à l'épopée. Je comprends que le conte seul ait bénéficié d'une édition de luxe à part entière par la suite.
Je terminerai en conseillant de ne pas manquer de lire le développement donné dans l'appendice sur la période durant laquelle Túrin et ses compagnons résident chez Mîm, c'est un passage plaisant.

Ces deux Contes m'ont d'une part fait acheter la suite, ceux du Deuxième et du Troisième Âge, mais ils m'ont également réorientée vers une relecture de l'oeuvre de Tolkien, comme un retour aux sources, en essayant avec le recul de redécouvrir son projet, sa passion pour les mythologies nordiques et germaniques, jointe à son travail de philologue autant que d'écrivain.
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Lorsqu'il a rédigé le Silmarillion, Tolkien a écrit plusieurs versions de certains épisodes, certaines plus détaillées que d'autres. Il a alors du faire des choix, ne pouvant tout garder. En règle générale, il a conservé les versions les plus courtes et les moins détaillées. Ce qu'on retrouve ici, ce sont les versions plus complètes, trouvées par son fils et qui viennent préciser quelques uns des récits du Silmarillon. Dans ce premier tome, on retrouve donc l'histoire de Tuor (plus précisément de la façon dont il a trouvé Gondolin, le royaume caché) et la geste des enfants de Hurin (avec l'histoire de Turin, de sa naissance à sa mort).

De par leur caractère inachevé, on sent bien, à la lecture, que ces épisodes ne sont pas définitifs. On trouve quelques contradictions. On passe du coq à l'âne comme si les transitions n'avaient pas encore été écrites. On est parfois perdu aussi, devant ce texte qui semble partir dans tous les sens. le plus perturbant, c'est cette profusion de nom et de lieu (qui parfois, changent au cours du récit). Et il faut bien avouer que Tolkien a une écriture assez complexe qui ne facilite pas toujours la compréhension de cet univers.

Cependant, la lecture en est intéressante, on comprend un peu mieux certains passages du Silmarillon qui n'étaient pas assez développés. Et puis, c'est aller un peu plus profondément dans l'univers que Tolkien a créé avec tant de génie. Et c'est là qu'on se rend compte de la quantité et surtout de la qualité de son travail !
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La première partie d'introduction est consacré à la présentation du travail de Christopher Tolkien sur chaque récit de ce livre. Il explique son organisation pour restituer les écrits de son père, ses choix, son travail, l'état des écrits et où s'était arrêté J.R.R. Cette partie est intéressante mais un peu ennuyante et je l'ai survolé pour plonger dans les contes inachevés (qui reprennent des récits évoqués dans le « Silmarillon »).

Le premier raconte l'histoire de Tuor fils de Huor et de son voyage vers la cité secrète de Gondolin et on est tout de suite envahit par la poésie de Tolkien et ses descriptions enivrantes … on ressent tout de même un poil de frustration lorsqu'on arrive à la fin du récit puisqu'il est inachevé et malgré les explications du fils Tolkien sur tous ce que son père aurait du écrire pour clore se conte et la suite de l'aventure de Tuor, on ne peut qu'être frustré que de pareilles histoires soient inachevées.

Le deuxième conte reprend l'histoire de Tùrin des « Enfants de Hùrin ». L'ayant lu il y a quelques temps, je m'en rappelle vaguement mais je pense que l'histoire est identique dans les 2 livres. Ce conte est prenant , le destin funeste des enfants de Hùrin est émouvant, triste, on se rend compte de la malignité de Morgoth et de ses serviteurs, qui marquent le début de la confrontation entre le bien et le mal sur la Terre du milieu.
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Comme souvent chez Tolkien, la porte d'accès à son univers ne s'ouvre pas facilement. Ayant fait l'impasse sur le Silmarillion et ne connaissant pas la carte de tête, l'accroche du premier conte m'a été difficile, puis j'ai lâché prise. le vocable "conte" ne me semble pas vraiment convenir, il s'agit plutôt de quêtes, mythe, légende... L'oralité (propre à un conte) est très alourdie par les références et détails, à l'instar des sagas vikings. le deuxième texte m'a bien plu. Sans doute le "lâché prise" avait-il opéré. le parcours de ce personnage au destin tortueux, slalomant entre l'ombre et la lumière, m'a embarqué. Les longues routes, rencontres et autres bifurcations de chemins ne sont pas sans rappeler - et détenir - tous les ingrédients de la fameuse trilogie. Je ne sais pas si je poursuivrais dans cette voie avec les tomes suivants, mais s'il m'en tombe un sous la main, je ne réfuterais point l'invitation.
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En attaquant ce premier tome des Contes et légendes inachevés, je me suis rendue compte que je cumulais deux handicaps : ma lecture du Seigneur des anneaux remonte fort loin et je n'ai jamais lu le Silmarillion. J'avais donc un peu de mal à raccrocher les wagons.
Dans les 3 tomes des Contes et légendes inachevés, Christopher Tolkien a rassemblé des écrits de son père laissés à l'état d'ébauches plus ou moins avancées. Ces légendes de la Terre du Milieu lèvent un peu plus le voile sur la richesse de l'univers qui sert de toile de fond au Seigneur des anneaux et à Bilbo le Hobbit et qu'il a également développé dans le Silmarillion. Tolkien ne s'est pas contenté d'écrire ces romans épiques, il a imaginé tout un monde peuplé d'Hommes, d'Elfes, de Nains, d'Orcs. Un monde cohérent avec sa géographie et son histoire.

Dans ce premier tome, on découvre 2 légendes du "Premier Âge", une très lointaine période par rapport au Seigneur des Anneaux.
Dans le premier récit, nous suivons le parcours d'un homme élevé parmi les Elfes, Tuor, qui part en quête d'un Royaume Caché. Cette histoire est malheureusement inachevée.
La seconde légende, beaucoup plus complète, est celle de Turin, cousin de Tuor, un homme également élevé par les Elfes mais marqué par un sombre destin qui le poursuit jusqu'à une fin tragique. Son histoire est presque complète. Il manque, dans ce volume, une partie de l'histoire qui, semble-t-il, est évoquée dans le Silmarillion.

On pourrait penser que les Contes et légendes inachevés sont à réserver aux enragés de l'univers de Tolkien. Il n'en est rien. Les simples amateurs dilettantes, comme moi, peuvent s'y retrouver aussi. Même si on ne connaît pas la Terre du Milieu et son histoire sur le bout des doigts, on peut quand même prendre plaisir à lire ces récits. Ça a été mon cas. Même si j'avais un peu de mal à recoller les morceaux, j'ai pris un vrai plaisir à retourner sur les routes de la Terre du Milieu. Ces deux légendes sont de fascinants exemples de la richesse de cet univers, de l'imagination foisonnante de Tolkien. de plus, on sent dans ses récits tout un fond philosophique sur l'humain, le mal, le destin... qui leur donne de la profondeur. Ces récits m'ont fait penser aux légendes de la Table Ronde par leurs péripéties et le style de narration mais Tolkien parvient néanmoins à nous attacher à ses personnages. On se sent touchés par les drames et difficultés qu'ils traversent. Cela rend d'autant plus frustrant le fait que ces récits soient restés inachevés.

En tous cas, ce retour en Terre du Milieu m'a donné envie de lire le Silmarillion, les autres tomes des Contes et légendes inachevés et peut-être même le Seigneur des Anneaux (au moins de revoir les films !).

Challenge solidaire "Des classiques contre l'illettrisme" 2020
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Or donc Tuor chemina vers le sud, longeant la côte, près de sept jours pleins, et chaque matin il était éveillé à l’aube par la rumeur des ailes, au-dessus de sa tête, et chaque jour les cygnes reprenaient leur essor et il les suivait. Et comme il allait, les grandes falaises se faisaient moins abruptes, et leurs cimes se tapissaient d’herbe fleurie ; et au loin, du côté du Levant, des bois jaunissaient dans le déclin de l’année. Mais face à lui, et allant toujours se rapprochant, il voyait une ligne de collines lui barrant la route, qui se déployaient vers l’ouest, culminant en une haute montagne : une sombre tour casquée de nuages et qui se dressait sur de puissants épaulements, dominant un vaste promontoire verdoyant qui pointait vers le large.
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Puis il souleva Túrin sur ses épaules, et cria à ses hommes : "Que l’héritier de la maison de Hador voie l'éclat de vos épées !" Et cinquante épées jaillies du fourreau flamboyèrent au soleil, et la cour résonna du cri de guerre des Edain du Nord : Lacho calad ! Drego morn ! Que flambe le Jour ! Que fuie la Nuit !
Enfin Húrin sauta en selle, et on employa son oriflamme mordoré, et les trompettes retentirent encore une fois dans l'air du matin ; et ainsi Húrin Thalion s'en fut chevauchant vers Nirnaeth Arnoediad.
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Et il s'exclama, en dérision des paroles de Glaurung, à Nargothrond : " Salut à toi, Ver de Morgoth ! Quelle heureuse rencontre ! Meurs à présent et que les ténèbres t'engloutissent ! Ainsi Turin fils de Hurin s'est-il vengé ! " Et d'un geste violent, il arracha l'épée, et un jet de sang noir gicla et inonda sa main, et le venin lui brûla la peau, et il poussa un cri de souffrance ; sur ce, Glaurung frémit, et il ouvrit ses prunelles horribles, et darda sur Turambar un regard si malfaisant qu'il lui sembla qu'une flèche de part en part le transperçait ; et de cela, et d'une âpre douleur à la main, il défaillit et tomba en pâmoison, et il demeura là comme mort aux côtés du Dragon, couché sur son épée.
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A Erendis, ils offrirent un couple d'oiseaux gris, dont le bec et les pattes étaient d'or. Et ces oiseaux se chantaient doucement l'un à l'autre un air longuement soutenu agrémenté de cadences toujours nouvelles; mais si on les séparait, ils revenaient toujours ensemble, et ils se refusaient de chanter loin l'un de l'autre.

"Comment les garder?" demanda Erendis.

"Laissez-les voler en toute liberté, répondirent les Eldar. Car nous leur avons parlé, et nous leur avons dit vos noms; et ils resteront auprès de vous partout ou vous ferez votre demeure. Ils s'accouplent pour la vie. Peut-être y aura-t-il nombre de ces oiseaux qui chanteront dans les jardins de vos enfants
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Echtelion se tourna vers Tuor, mais celui-ci s'enveloppa dans son manteau et ne dit mot, lui faisant face ; et à Voronwë il sembla qu'une nuée revêtait Tuor et qu'il croissait en stature jusqu'à ce que la pointe de son haut capuchon dominât le casque du Seigneur-Elfe, telle la crête d'une vague marine déferlante grise sur la grève. Mais Echtelion posa son regard brillant sur Tuor, et après un silence, parla gravement, disant : "Tu es parvenu à la dernière porte. Sache donc qu'un étranger qui la franchit jamais plus ne s'en retourne, hors par la porte de la mort".

De Tuor et de sa venue à Gondolin
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