Anna Karénine

(...) je maintiens que lorsque la rémunération est en disproportion avec le travail, elle est malhonnête.
(partie 6, chap. 11)

Et la société est ainsi faite que plus les pauvres bougres se donneront du mal, plus les proprios et les mercantis s’engraisseront à leurs dépens. Voilà ce qu’il faut changer radicalement, conclut-il, scrutant son frère du regard. P 102

Pour pardonner, il faut avoir souffert.

La mort lui apparut alors clairement comme le seul moyen de ressusciter dans le coeur de Vronski son amour pour elle, de le punir et de remporter la victoire dans cette lutte que l'esprit mauvais qui s'était emparé d'elle menait contre lui.

Ma vie intérieure ne sera plus à la merci des événements, chaque minute de min existence aura un sens incontestable, qu'il sera en mon pouvoir d'imprimer à chacune de mes actions : celui du bien !

(Levine) : A la campagne, nous nous dépêchons de nous rassasier afin de pouvoir nous remettre à la besogne, et ici nous cherchons, toi et moi, à manger le plus longtemps possible, sans nous rassasier: aussi nous mangeons des huîtres.
- C'est certain, reprit Stépane Arcadievitch : mais n'est-ce pas le but de la civilisation que de tout changer en jouissance?
- Si c'est là son but, j'aime autant rester un barbare.

Il n'y avait pas d'autre réponse que celle qu'apporte la vie aux questions les compliquées et les plus difficiles à résoudre : s'accommoder du présent, c'est-à-dire oublier.

..n'ayant devant lui d'autre perspective que la souffrance, la mort et l'oubli éternel, il devait ou se faire sauter la cervelle ou s'expliquer le problème de l'existence de façon à ne pas y voir la cruelle ironie de quelque génie malfaisant...Que serais-je devenu si je n'avais point su qu'il fallait vivre pour Dieu et non pour la satisfaction de mes besoins? J'aurais menti, volé, assassiné... Aucune des joies que la vie me donne n'aurait existé pour moi

L’impression qu’il éprouvait maintenant était celle d’un homme qui passe tranquillement sur un pont au dessus d’un précipice et s’aperçoit que le pont est démonté et l’abîme béant. Ce gouffre était pour lui la vie réelle et le pont l’existence artificielle qu’il avait seule connue jusqu’alors. Pour la première fois, l’idée que sa femme pût aimer un autre homme lui venait à l’esprit et cette idée le terrifiait.

Je crois, dit Anna en jouant avec son gant, que s'il y a autant d'opinions que de têtes, il y a aussi autant de façons d'aimer qu'il y a de cœurs.