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Critique de Merik


Merik
08 février 2017
J'ai lu Anna Karénine, ça y est. Et je me sens triste : combien m'en reste-t-il à lire, des romans comme celui-là ?
Je me suis décidé à poster une critique, ça y est aussi. Malgré tout ce qui a été dit, redit, malgré tous les commentaires éclairés. Malgré un sentiment d'illégitimité. Qui suis-je pour oser en parler ? Bon ça va, je ne suis qu'un lecteur anonyme parmi d'autres sur Babélio, ça restera entre nous. Et puis l'envie est là, alors quand on aime...

Mon impression première après cette lecture est justement que ça n'a pas été une lecture, du moins pas comme les autres. Je me suis senti spectateur plus que lecteur, comme si j'entrais dans un cinéma avec des lunettes 3D, pour y voir une sorte de movie-fresque de la société russe du 19eme siècle.
La visite se fait sur les pas d'un guide hors pair, à la fois psychologue avisé des âmes aimantes, analyste éclairé de la Russie du 19ème, conteur habile des petites histoires, architecte génial de récit littéraire. Tout ce qui peut susciter intérêt dans cette société y est finement décrypté : le monde rural, les moeurs de la noblesse à Moscou ou Pétersbourg, la politique, la spiritualité, sans oublier l'amour, toujours, qui sert de ciment au récit, à travers l'histoire de deux couples principaux dont on suit l'évolution depuis les premiers frémissements jusqu'à... Jusqu'à.
Ce sont Anna Karénine et Vronski Alexis Kirillovitch, Stcherbatska Kitty et Lévine Constantin Dmitriévitch.
Les histoires de ces deux couples forment comme une voûte à l'édifice, l'on va de l'un à l'autre s'enquérir de leurs états d'âme (surtout dans le 2eme tome), tendu par la tension du drame latent chez l'un, apaisé au contraire par la trame du bonheur qui semble se tisser chez l'autre.
Un autre couple, plus médiateur celui-là, raffermit les liens entre les différents piliers du roman, et les personnages secondaires enrichissent de nuances le récit, en apportant relief et profondeur dans les différents thèmes traités.
Quant à la fin, elle m'a semblé de facture assez classique. L'on y voit même quelques âmes s'élever (désolé je ne sais pas comment en parler sans dévoiler).

Roman somme ou roman fleuve, il est d'une richesse inouïe, incontournable je crois bien. Intemporel aussi, malgré la société lointaine qui y est décrite. Par moments, il m'a même paru... Moderne ! Mais ça, il paraît que c'est le propre des (très) grands romans.
Un 5 étoiles bien sûr, mais qui édulcore beaucoup de 5 étoiles que j'ai pu attribuer.
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