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Citations sur La Guerre et la Paix, tome 1 (420)

Pierre se rappelait avoir entendu dire que lorsque, à la guerre, les soldats subissent dans leurs retranchements le feu de l'ennemi et sont réduits à l'inaction, ils s'appliquent à quelque occupation pour supporter plus facilement le danger. Et tous les hommes, aux yeux de Pierre, agissaient comme ces soldats ; tous ils essayaient de fuir la vie ; qui, courrait après les honneurs, qui, avait recours au jeu, qui, à la rédaction des lois, qui aux femmes, qui aux chevaux, qui à la politique, qui à la chasse, qui au vin, qui aux affaires publiques. Il n'y a rien d'insignifiant, et il n'y a rien d'important. Tout se vaut, pourvu seulement que je puisse échapper à ELLE d'une façon ou d'une autre, pourvu que je ne LA voie pas, cette terrible vie.
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- Eh bien, prince, que vous disais-je ? Gênes et Lucques sont devenues les propriétés de la famille Bonaparte.
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Lorsqu’un homme voit mourir un animal quelconque, il est pris d’un sentiment involontaire de terreur, car il assiste à l’anéantissement d’une fraction de cette nature animale à laquelle il appartient ; mais, lorsqu’il s’agit d’un être aimé, on ressent, en dehors de la terreur causée par le spectacle de la destruction, un déchirement intérieur, et cette blessure de l’âme tue ou se cicatrise, comme une blessure ordinaire ; mais elle reste toujours sensible, et frissonne au moindre attouchement.
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Bonaparte est né sous une heureuse étoile, ses soldats sont admirables, et puis il a eu la chance d’avoir affaire aux Allemands en premier et de les avoir battus : il faut être un bon à rien pour ne pas savoir les battre ; depuis que le monde existe, on les a toujours rossés, et eux ne l’ont jamais rendu à personne !… Si ! pourtant, ils se sont rossés entre eux… mais cela ne compte pas ! Eh bien, c’est à eux qu’il est redevable de sa gloire !
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C’est cependant ainsi que toute une classe de la société, celle des militaires, vit dans une oisiveté relative, qui leur est d’autant plus permise qu’elle leur est imposée, et qui a toujours été pour eux le grand attrait du service.
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Il blessait cruellement et à tout propos la pauvre princesse Marie, qui ne songeait même pas à lui en vouloir. Comment aurait-il pu avoir des torts envers elle ? Comment aurait-il été injuste, lui qui, malgré tout, avait certainement de l’affection pour elle ?… Et puis qu’était-ce d’ailleurs que l’injustice ? Jamais la princesse n’avait eu le moindre sentiment d’orgueil. Tout le code des lois humaines se résumait pour elle en une seule loi simple et précise : celle de la charité et du dévouement, telle que nous l’a enseignée Celui qui, étant Dieu, a souffert par amour pour les hommes. Que lui importait après cela la justice ou l’injustice d’autrui, lorsqu’elle ne connaissait d’autre devoir que d’aimer et de souffrir ?… et ce devoir, elle le remplissait sans se plaindre !
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Comment l’avez-vous passée cette existence ? En orgies, en débauches, en dépravations, recevant tout de la société et ne lui donnant rien. Comment avez-vous employé la fortune que vous avez reçue ? Qu’avez-vous fait pour votre prochain ? Avez-vous pensé à vos dizaines de milliers de serfs ? Leur êtes-vous venu en aide moralement ou physiquement ? Non, n’est-ce pas ? Vous avez profité de leur labeur pour mener une existence corrompue ! Voilà ce que vous avez fait. Avez-vous cherché à vous employer utilement pour votre prochain ? Non. Vous avez passé votre vie dans l’oisiveté. Puis, vous vous êtes marié : vous avez accepté la responsabilité de servir de guide à une jeune femme. Qu’avez-vous fait alors ? Au lieu de l’aider à trouver le chemin de la vérité, vous l’avez jetée dans l’abîme du mensonge et du malheur. Un homme vous a offensé, vous l’avez tué, et vous dites que vous ne connaissez pas Dieu, et que vous avez votre existence en horreur ! Comment en serait-il autrement ? »
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C’était comme si le principal engrenage de son existence s’était tordu et tournait toujours sans accrocher le cran et sans pouvoir s’arrêter.
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Oui, dit le prince Andréï en souriant, ce que toi et moi nous pensions et nous sentions il y a quatre ans, ils I'ont compris maintenant. Mais pour eux, l'Égypte, la campagne d'Italie, la libération de lItalie, le premier consul, tout cela était incompréhensible ; pour faire une brèche dans leur entendement, il leur fallait toute la pompe ridicule et répugnante de Tilsit et d'Erfurt. Comme le dit Goethe, ils sont comme un écho, mais ils n'ont pas de voix. Jamais ils ne chantent en mesure. Quand la nouveauté survient, ils croient toujours en ce qui est ancien ; quand la nouveauté devient une vieillerie, une trivialité rétrograde, et que les esprits d'avant-garde voient déjà la nouveauté, ils commencent seulement à digérer le passé, ce qu'ils ont contesté. C'est ce qui se produit à l'heure actuelle avec Napoléon.
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« Il te sera désormais difficile, mon cher, de regarder clairement le monde ici-bas, même par-dessus tes lunettes. Souviens-toi que maintenant tout ce qui est vil et sale t'entourera, que tout ce qui est noble va s'éloigner de toi. »
« ll n'aurait pas dit cela, s'il avait vu leur bonté et leur sincérité », songea Pierre. Il lui semblait si normal que tout le monde l'aimât, et si anormal qu'on ne l'aimât point, qu'il lui était impossible de ne pas croire en la sincérité de ceux qui l'entouraient. Rarement, très rarement, il trouvait le temps de lire un peu et de penser à ses sujets de prédilection : les idées de la révolution, Bonaparte, la stratégie qui, maintenant qu'il suivait le déroulement de la guerre, commençait à le passionner. Parmi les gens qui l'entouraient, personne ne partageait ses intérêts.
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