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Critique de bouquine


Ce recueil de trois nouvelles est un pur régal, même si j'ai trouvé la dernière « Trois morts » un peu en-dessous, les deux premières sont excellentes.
C'est court, percutant, très fort et tellement juste. L'écriture est limpide. J'ai vraiment adoré cette lecture.
La mort d'Ivan Illitch
De la lente agonie vers l'inéluctable dénouement, rien n'échappe à Tolstoï. La solitude d'Ivan Illitch face à ses angoisses, le cheminement des pensées du mourant, du déni jusqu'à l'acceptation de l'inexorable châtiment sont décrits avec une grande lucidité.
Il nous transmet une fine analyse des rapports humains démontrant l'hypocrisie de l'entourage tenu par les conventions, la compassion laissant vite la place à l'opportunisme.
L'épouse et la fille d' Ivan Illitch sont des modèles d'égoïsme, Tolstoï avait-il des comptes à régler avec les femmes ?
Maîtres et serviteurs
Dans cette deuxième nouvelle (ma préférée), il est question de hiérarchie sociale, de hiérarchie des valeurs humaines et matérielles. Face à la mort valent-elles encore ? Deux personnages, un riche marchand accompagné de son serviteur, traversent une tempête de neige. Dans la nuit hivernale, leur traîneau s'égare. On fait partie du voyage, on grelotte avec eux. Pressentant l'issue, on maudit l'entêtement de Vassili, le maître, à poursuivre leur course et on regrette la soumission de Nikita, paysan pourtant plein de bon sens. Avec ce texte magnifique, Tolstoï nous livre une réflexion profonde sur la vie et la mort. Les convictions de l'auteur, son combat pour l'abolition du servage et son altruisme transparaissent dans ce récit - Il légua ses biens à ses serfs pour finir sa vie dans le dépouillement.
Trois morts
Dans le dernier récit, l‘auteur nous conte la mort d'une femme riche, d'un vieux paysan et d'un arbre. Là aussi, il est question de mensonge, et là aussi, le comportement de la femme n'est pas très honorable. Comme un miroir à La mort d'Ivan Illitch, la disparition de l'arbre réjouit ses congénères, voisins du trépassé, en leur libérant un espace bienvenu. La nature n'aime pas le vide.
Trois nouvelles à l'écriture limpide pour un thème intemporel et universel.

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