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Critique de Folfaerie


Au cours d'un long voyage en train, le narrateur fait la connaissance d'un homme étrange, au passé douloureux, qui lui raconte son histoire. Pozdnychev a épousé une jolie jeune femme sur le tard. Au bout de quelques années sa passion est intacte mais la jalousie, sentiment obsessionnel qui le ronge, le poussera à commettre un acte irréparable.
Un drame de la passion a priori bien banal, mais c'est sans compter l'immense talent de Tolstoï, et le contexte particulier de ce livre.

Le début met immédiatement mal à l'aise par la sordide description du voyage de noces, qui annonce donc le ton du roman et l'idée de Tolstoï. de même que la personnalité de Pozdnychev, indiscutablement déséquilibré, contradictoire et ambigu sur les femmes et le mariage, tour à tour misogyne, libertin et puritain.

En effet, à l'époque où Tolstoï rédige ce roman, il traverse une grave crise morale et mystique. Il décide de tenter d'atteindre l'idéal chrétien et se sert du roman pour montrer la voie à ses contemporains. L'abondance du courrier qu'il reçut l'obligera à ajouter une postface au roman, dans laquelle nous découvrons un Tolstoï torturé et exalté. Il veut lutter contre la débauche et la paresse, prône la chasteté (le mariage est source de tous les maux) et prodigue des conseils pour l'éducation des enfants qui feraient frémir les parents aujourd'hui.
A titre d'exemple, voici quelques unes de ses recommandations : "les enfants trop choyés, tout comme les animaux trop bien nourris, voient se développer prématurément en eux une sensualité anormale qui est à l'origine de souffrances terribles..." et de suggérer de supprimer lecture, danses, spectacles et friandises. Ou plus loin "...l'amour charnel, le mariage constituent un culte de soi-même et par conséquent forment un obstacle au service de Dieu et de l'humanité, donc, du point de vue chrétien, c'est une déchéance, un péché".
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