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sur 326 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est le vieux Tolstoï, déclinant, pontifiant. Avec l'intelligence et la fluidité du style qui le caractérise toujours, mais avec peu d'efforts pour emballer des théories. Déjà dans Guerre et Paix, le plus intéressant n'est pas sa réflexion sur l'histoire et l'interminable dernière partie. de même dans Anna Karénine, l'idée (très négative) que l'auteur se fait initialement de son personnage importe peu.

Des théories, ici, qui valurent peut-être autre fois parce qu'elles prenaient à revers le discours bourgeois... pour arriver somme toute au même point : quel drôle d'animal que la femme ! Tolstoï "déclinant" se fait ennemi de la volupté après en avoir bien profité. La volupté qui pervertit les hommes et les femmes, par la faute des hommes et de la société qui élève les femmes dans le désir de plaire, mais dont les femmes sont finalement le principal vecteur, comme de la syphilis ou de la paternité.

Le court roman commence dans un wagon par une discussion sur l'amour et les relations entre les hommes et les femmes. Puis apparaît Pozdnychev qui transforme le roman en monologue à charge contre le mariage, principale cause du "crime d'honneur" (le meurtre de l'épouse, dont il est fait peu de cas de la punition de Pozdnychev).

Passées les théories de Pozdnychev dont on ne sait à quel point Tolstoï les partageait effectivement, vient le plus intéressant, car l'auteur est finalement comme pris par une dynamique autonome de son personnage, telle qu'Anna Karénine lui échappait aussi. le roman est alors la description d'une jalousie frénétique où la mauvaise foi du narrateur est souvent évidente.

Le roman finit par une citation de l'Evangile (Mathieu) dont il prolonge le sens :
"Tout homme qui regarde la femme avec volupté commet l'adultère ; " et ce mot se rapporte à la femme, à la soeur, et non seulement à la femme étrangère, mais surtout à sa propre femme."

Cachez ces femmes que je ne saurais voir !
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Quelle lecture perturbante !

Au cours d'un voyage en train le narrateur partage son compartiment avec plusieurs personnes. Un homme et une femme ne sont pas d'accord sur la question des relations homme -femme, lui combattant la notion romantique de l'amour exprimé par la femme. Un homme prend la parole et commence à raconter comment il en est venu à assassiner sa femme. Seul le narrateur sera le confident de la totalité de l'histoire.

Dans la première partie Léon Tolstoï fait porter par l'auteur du féminicide (Pozdnychev) sa vision du mariage, du rôle de la femme dans la société, de la place des enfants, bref toute sa conception de la vie de couple et de la vie de famille. Plus qu'un récit c'est presque un pamphlet social.

Au début on peut penser qu'il s'agit d'une critique au vitriol du mariage et de la société, avec une vision plutôt féministe. La femme, objet de sensualité et de sexualité, se venge des hommes en usant à leur encontre d'un pouvoir discret mais certain, illustrant le dicton « l'homme propose, la femme dispose », et l'homme qui croit choisir et imposer sa volonté n'est que l'objet manipulé par la femme qui l'a / qu'il a choisi. Quelle peinture acide du patriarcat. Mais ce n'est que la surface car au fond le propos de Tolstoï est d'exprimer une pensée bien plus radicale et bien moins féministe, prônant l'abstinence sexuelle totale, bien au-delà de ce que dicte la religion puisque même le sexe dans le seul but de la procréation doit être aboli, et tant pis si cela signifie la fin de l'humanité (après tout, la religion catholique elle-même ne parle-t-elle pas de la fin du monde ?).

Pozdnychev, parangon du machisme à l'ego surdimensionné, aurait bien besoin d'une bonne thérapie. Aigri par la jalousie (dont on ne comprend pas d'où elle lui vient puisqu'il est même jaloux de son premier enfant parce qu'il est nourri au sein par sa mère), il considère que le mariage ne se conçoit que dans la virginité éternelle de la femme, que seule l'abstinence sexuelle rend sa dignité à l'être humain et que le sexe n'est que vulgarité. A défaut d'appliquer ces principes le mariage n'est que la transformation de la femme en prostituée officielle. Quant aux enfants ils ne sont que des fardeaux tant pour le père que pour la mère, cette dernière ne vivant que dans la crainte qu'il n'arrive quelque chose de grave à sa progéniture. le tout dans une vision de l'homme plus animale que les animaux eux-mêmes.

En lisant « La sonate à Kreutzer » je vais d'étonnement en stupéfaction, de surprise en sidération. J'ai l'impression de découvrir un auteur que je ne connaissais pas alors que j'ai beaucoup lu Tolstoï. Est-ce la pensée réelle et profonde de l'auteur ou de la provocation ? Par quelle crise passaient sont couple et sa vie familiale pour exprimer une pensée aussi radicale ? La postface du livre avec la réponse de l'auteur à ses lecteurs nous éclaire sur ces questions. le livre fit scandale. Sofia, la femme de Tolstoï y répondit en écrivant « A qui la faute ». Leur fils fit également une réponse. Une histoire de famille donc.

Malgré tout, bien que l'angle de la religion soit très présent dans la vision que Tolstoï donne du mariage et du rôle de la femme, on ne peut que constater qu'un certain nombre de questions restent d'actualité plus de 140 ans plus tard. On est loin d'en avoir fini avec l'impact du patriarcat. Un exemple : celles qui clament leur indépendance sur les réseaux sociaux en postant des photos répondant aux codes masculins (pose, habillement) sont-elles si libérées ? (Citation : « Comptez toutes les fabriques. La plupart travaillent à des ornements inutiles, équipages, meubles, hochets pour les femmes. Des millions d'hommes, des générations d'esclaves s'usent à ce travail de forçats dans les fabriques, uniquement pour les caprices des femmes. Les femmes, telles des reines, gardent comme prisonniers de guerre, dans les travaux forcés, les neuf dixièmes du genre humain. Et tout cela parce qu'on les a humiliées en les privant de droits égaux à ceux de l'homme. Elles se vengent sur notre volupté ; elles nous attrapent dans leurs filets. Oui, tout est là ». Autre exemple : quand Tolstoï sous-entend, via Pozdnychev, qu'il faudrait créer une catégorie de femme destinée uniquement à enfanter je songe avec horreur à « La servante écarlate ». Etc.

Bref, difficile de dire si j'ai aimé ou pas tant les idées énoncées m'ont perturbée.
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"La sonate à Kreutzer" m'a mise profondément mal à l'aise : le soupçon s'est peu à peu insinué en moi, à mesure que je progressais dans ma lecture, que Tolstoï avançait masqué et trouvait bien pratique d'énoncer ses propres idées comme étant celles d'un fou et d'un assassin. Prétexte commode que la prétendue folie de son personnage pour se mettre à l'abri de toute controverse. Non que l'homme soit peureux, il serait ridicule de l'insinuer, mais j'y vois plutôt comme une vacherie envers son épouse, une façon de couper net, de l'embrouiller, comme si c'était encore possible.

On ne sait pas où se situe l'homme-Tolstoï, (il ne saurait être loin) et on avance comme dans un marécage.

Cette oeuvre ressemble à un manifeste politique contre la concupiscence des hommes, mais surtout contre l'avancée des femmes vers un statut juridique leur permettant d'accéder à l'éducation, à la santé, à la contraception. Bref, à une vie digne et non asservie tout-à-fait, une vie qui donne envie, un peu, un tout petit peu, d'être vécue, non vouée exclusivement aux accouchements et au torchonnage (Tolstoï a un mot pour fustiger les femmes qui comme moi aspirent à autre chose qu'aux tâches serviles de pierres d'évier : "égoïsme" ; je n'en continuerai pas moins à me féliciter d'être née en une certaine époque et en une certaine contrée et à remercier mes aînées, les suffragettes, ainsi que les hommes de ma vie qui ne m'ont pas asservie).

Pas un instant, celles-ci ne sont considérées comme des êtres humains vivant un espace mental qui leur soit propre et qui échappe au moins en partie, au statut de proie où les assigne la turpitude masculine.

Pas une fois (ou plutôt si, une seule fois, très très brève), le personnage ne parvient à se "téléporter" hors de son propre ego pour considérer celui de l'autre.

Les hommes sont des porcs, c'est un fait, nous dit Tolstoï. D'ailleurs, s'ils ne l'étaient pas, l'humanité s'éteindrait.

Il faut malgré tout, selon lui, viser l'état de chasteté comme un idéal hautement désirable, y compris dans le mariage ; une ligne d'horizon, un souverain bien toujours présent à l'esprit. Son apparence inaccessible ne doit pas nous en détourner : peut-être nous rapprocherons-nous de cet idéal au fil des générations.

D'ailleurs, nous n'avons pas à craindre d'y parvenir puisque d'une part il est peu probable que nous y parvenions jamais ; et que d'autre part, si nous y parvenions, la race humaine aurait accompli sa tâche et pourrait disparaître comme achevée dans sa perfection.

Tout cela baigne dans un mysticisme chrétien fortement teinté par la culpabilité de la chair. Et nous pouvons le comprendre de la part d'un homme qui infligea treize grossesses à sa femme et eut au moins un enfant illégitime. Je pense qu'on peut lui faire toute confiance en ce qui concerne sa connaissance approfondie de l'incontinence sexuelle masculine.

Ce qui est dommage, c'est que se soient une fois de plus les femmes qui expient la faute des hommes, et non les hommes qui essaient de s'amender par une prédation moins vile et l'apprentissage d'une meilleure perception du "visage de l'autre" : cela se nomme respect et attention. Je me sens meurtrie qu'il ait envoyé ce pavé à la face de sa valeureuse épouse qui, non seulement dut subir ses assauts répétés (on imagine mal une épouse ne pas serrer les dents au ènième coït lui faisant encourir une fois encore le risque de couches possiblement mortelles), mit au monde treize enfants, en éduqua huit sans participation excessive de son époux, lui servit de gouvernante, d'intendante, d'ambassadrice et de secrétaire particulière, tout en essuyant ses humeurs chaotiques, boudeuses, dépressives.

Sans Sophie Tolstoï, il n'y aurait pas eu de Tolstoï.

Mais revenons au roman :

Un mari jaloux, Pozdnychev, assassine sa femme (sur une simple présomption, notons-le bien) après avoir lui-même fomenté son rapprochement avec un musicien qu'il a introduit dans sa maison, exploitant ainsi dans sa vilaine entreprise, le goût de son épouse pour la musique.

Puis, il la poignarde froidement et avec préméditation, laissant la vie sauve au probable (mais seulement supposé) amant, proie moins facile et qui d'ailleurs fuit comme un lâche.

Voici l'exemple parfait et exécrable du transfert sur autrui de sa propre culpabilité

Morale :

La bestiale débauche est partout, même dans le mariage où il pourrit les relations entre les époux. Seul peut l'absoudre l'enfantement (qui, soit dit en passant, ne fait pas grand mal à l'homme).
Entre autres méfaits l'appétit sexuel et la soif de jouissance rendent possessif et alimentent le brasier de la jalousie (on sait tous pourtant qu'on peut être jaloux d'une personne avec qui on n'a partagé aucune intimité, mais passons, la lubricité se glisserait bien encore là...) : le jaloux en vient à préférer détruire "l'objet" dont il craint la perte plutôt que de le voir à un autre.

Je mets trois étoiles car tout cela est bien écrit. On n'en attend pas moins de Tolstoï, ce serait malheureux. Mais le contenu est ... pathétique.

Entre Alceste et Philinte, Il semble que ce soit Alceste qui ait ici donné le la. Mais un Alceste encore plus aigri que celui du Misanthrope.

J'ai justement sous la main la réaction de Sophie Tolstoï à "la sonate à Kreutzer", intitulée "A qui la faute ? - Réponse à Léon Tolstoï".
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A travers ce long monologue, cette confession d'un homme sur son cheminement jusqu'au féminicide, La sonate à Kreutzer est donc essentiellement une interrogation sur le couple, le mariage et le sexe, sur la durée des sentiments amoureux ou sensuels et l'influence de la société et de l'éducation. La position de l'auteur semble être plutôt tranchée sur le sujet. Je dis « l'auteur » (et non seulement le personnage) car Tolstoï explicite sa pensée dans une postface avec des « je » bien affirmés. C'est un pamphlet pour la continence et la limitation des rapports charnels au sein du mariage (et bien évidemment en-dehors du mariage), contre la glorification de la sensualité. Mes souvenirs d'Anna Karénine sont très flous, mais je me souviens de l'opposition entre un couple raisonnable et heureux et les amours adultères d'Anna Karénine et de Vronski, donc ce roman semble en reprendre des idées. Sa thèse m'a tout de même laissée confuse par moments, notamment ses idées relatives aux enfants et notamment venant de la part d'un homme qui en a lui-même eu treize.

S'il apparaît souvent comme rétrograde, il m'a également surprise par quelques considérations, certaines relativement féministes, notamment sur les torts partagés des deux sexes et le sort des femmes contraintes de vendre leur corps aux hommes, d'autres sur le refus de manger de la viande et quelques réflexions sur la perpétuation du genre humain, doutant de son caractère essentiel et des raisons de celui-ci. Relativement est un mot important : la misogynie n'est pas absente et c'est tout de même l'histoire d'un homme qui explique pourquoi ce n'est pas de sa faute s'il a tué sa femme.

La postface clarifie sa thèse, certes, mais part ensuite sur des considérations spirituelles, les doctrines chrétiennes, l'idéal du Christ, ce que, je le reconnais, j'ai fini par lire en diagonale sans rien retenir.

Portrait d'un amour avorté, d'un mariage condamné, La sonate à Kreutzer raconte des sentiments malheureux tels que le mépris de l'autre, la haine insidieuse et la jalousie, terrible jalousie qui sera exacerbée par la musique, moment de complicité entre la femme et son (possible) amant. Une atmosphère torturée et pessimiste quant au genre humain. Cependant, à cause d'un désaccord avec la plupart des principes de l'auteur et les justifications du personnage principal et un manque d'émotions et d'immersion, je reste franchement dubitative face à ce titre.

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Je ne suis pas sûre d'avoir compris le but de l'oeuvre... C'est la confession d'un homme qui a tué sa femme et qui l'avoue ouvertement, un débauché qui attend d'elle qu'elle soit disponible en permanence pour assouvir ses besoins sexuels, un homme violent qui l'insultait et la battait y compris devant ses enfants... Cet homme affreux professe cependant des idées féministes, souhaitant l'éducation des femmes, le contrôle de leur corps pour leur permettre d'avoir accès à une forme de contraception.
Ce qu'il dénonce, c'est finalement l'hypocrisie toute entière de la société, qui vend des jeunes filles vierges et pures à des hommes qui connaissent toutes les perversions, avec une institution du mariage qui ensuite lie ces êtres pour toujours.
Ce mélange d'un homme répugnant avec des idées progressistes m'a donc perturbée, d'autant que le ton n'est pas à l'humour, au contraire, à la gravité - les personnages sont dans le noir, on ne distingue pas leurs traits, l'interlocuteur ne s'exprime pas pour donner son avis...
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La lecture du court roman de Léon Tolstoï intitulé « La sonate à Kreutzer » écrit en 1889 m'a perturbée. Je trouve que l'écriture est assez exceptionnelle et que le pouvoir de la musique y est particulièrement bien décrit mais, a contrario, que les idées véhiculées sur la femme et le mariage font frémir.
Quand je pense que c'est Madame Tolstoï qui recopiait à la main la prose de son mari, j'imagine l'état d'esprit dans lequel elle a pu se trouver et je compatis. Car Léon Tolstoï fait de l'oeuvre musicale de Beethoven, la sonate à Kreutzer pour violon et piano, le symbole d'une passion conjugale dévastatrice.

L'histoire se déroule dans un train et les passagers vont engager une discussion autour du mariage et de la condition de la femme. Les avis sont partagés mais un homme, Pozdnychev, va défendre l'idée que l'union est à opposer au désir sexuel et que le mariage est une désillusion, qu'il n'est pas un bonheur mais « une épreuve pénible ». Et pour cause, il est le meurtrier de sa femme Vassia qu'il soupçonnait d'adultère avec le violoniste Troukhatchevski, rongé par un sentiment intense de jalousie.
Il explique comment la sonate va annihiler peu à peu sa conscience et le mener vers une forme d'aliénation meurtrière.
Alors que son ensorcellement semble traduire la toute-puissance de la musique et des émotions qu'elle transmet sur l'être humain, les idées de Pozdnychev sur la femme, musicienne ou pas, sont particulièrement rétrogrades : elle n'a pas le droit au plaisir et n'est que débauche par ses attraits. Cette musique-là me conduit à penser que cet homme haineux est vraiment fou.


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"La sonate de Kreutzer" plait très peu et dérange énormément. On ne le lit pas pour le plaisir. On le lit parce qu'il reflète très bien la pensée de Tolstoï pendant les trente dernières années de sa vie qui ont suivi "Guerre et Paix" et "Anna Karénine".
Le premier problème avec le roman est que l'intrigue est trop proche de la vie de Tolstoï. Il raconte l'histoire d'un homme qui tue sa femme parce qu'elle le trompe avec un musicien. On voit immédiatement les parallèles avec le ménage Tolstoï où Sofia rendait Léon fou en flirtant constamment avec le pianiste Tanéïev. La leçon à en tirer est qu'il mieux de ne pas lire de biographies d'auteurs qui présentent leurs bassesses sans mais qui n'aident pas à mieux apprécier leurs lires.
Le deuxième problème est que Tolstoï propose que la société adopte comme idéal la chasteté dans le mariage. ce qui semble être une folie. À ces critiques qui prétendent qu'une telle démarche nuira à la propagation de l'espèce, Tolstoï réplique que les gens étaient certains de s'égarer de leur idéal et que la population humaine ne diminuera pas.
On finit par admirer l'audace de Tolstoï. Quand il qualifie de "bestiales" les relations conjugales il choque toujours au 21e siècle. Au dix-neuvième siècle, la censure a carrément supprimer livre. Tolstoï savait aussi que le public de son époque serait très mal à l'aise avec un protagoniste qui assassine sa femme.
Aussi, on voit dans "La sonate de Kreutzer" que Tolstoï avait bien compris la philosophie de Rousseau surtout dans sa thèse que les règles de la société minaient la vertu innée des femmes et les poussaient vers la coquetterie et la frivolité.
Pour bien connaitre l'oeuvre de Tolstoï dans son ensemble, il faut lire "La sonate de Kreutzer". La question est que si on a vraiment besoin. On est probablement mieux de lire juste "Guerre et Paix" et "Anna Karénine" et de s'arrêter là
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Parmi les grands auteurs russes classiques, Tolstoï est loin d'être mon préféré. Malgré tout, je dois admettre que j'aime particulièrement ses écrits sur l'amour, la vie conjugale et les relations homme-femme. Ce noble qui vivait en paysan, reclus dans son domaine de Iasnaïa Poliana, partagea toute sa vie avec la même femme qu'il finit par fuir pour mourir, seul dans une gare, en 1910. Quelle meilleure matière pour réfléchir sur la vie conjugale ?

Dans La Sonate à Kreutzer, Tolstoï étudie avec minutie tous les aspects de la vie conjugale, de la rencontre au mariage, des premiers émois à la naissance de la progéniture. Et il nous démontre, point par point, que les relations homme-femme sont non seulement basées sur des mensonges, mais qu'elles sont aussi parfaitement conditionnées par la société et les bien-pensant. Que l'on soit d'accord ou pas avec l'auteur, l'essentiel de ses analyses est toujours d'actualité.

Avec cette nouvelle, j'ai découvert une nouvelle manière de lire : écouter. Je n'étais absolument pas familière des livres audio, et je dois dire que c'est assez agréable. L'audio se prête parfaitement à cette nouvelle, puisqu'il s'agit d'une conversation. le texte est lu par l'acteur Guillaume Ravoire dont la voix m'a littéralement portée d'un bout à l'autre de l'écoute. A tel point que j'avais tendance à me laisser emporter dans mes rêves et à perdre le fil du texte. J'ai donc été forcée d'écouter par petits bouts, et l'écoute a donc duré beaucoup plus longtemps que si j'avais lu le livre de manière traditionnelle.

J'ai un seul petit détail à déplorer : en téléchargeant les pistes du CD sur mon iPhone à partir d'iTunes, elles se sont rangées dans le désordre, et j'ai donc été obligée de bidouiller pour les remettre dans l'ordre... J'ai perdu pas mal de temps et c'est dommage.
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