AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Aela


On connaissait le Tolstoï romancier, on connaît moins le Tolstoï penseur et ardent défenseur de la foi chrétienne, mais d'une foi qui s'affranchirait des différentes églises qui ne font selon lui que déformer le message du Christ.
Ce texte court mais d'une grande puissance a fortement influencé Gandhi avec qui Tolstoï a échangé une courte correspondance (reprise à la fin du livre).

Tolstoï dénonce toutes les formes de violence dues au pouvoir politique. Il se méfie des révolutionnaires à qui il reproche de ne représenter qu'eux-mêmes et de ne pas prendre en compte suffisamment les revendications du peuple paysan.

Il prêche une sorte de révolution spirituelle, un perfectionnement moral qui, seul, peut délivrer les hommes de la violence de l'Etat. Selon lui le vrai changement ne peut être qu'intérieur, "l'homme ne peut améliorer qu'une seule chose qui est en son pouvoir, lui-même." Ce n'est que lorsque l'homme s'abstient de toute violence qu'il crée les conditions d'un véritable changement, on voit ainsi le lien avec la future action de Gandhi.
Tolstoï prône une sorte de religion de la conscience, une conscience basée non pas sur des règles extérieures mais une quête de perfectionnement moral.

Méfiance vis à vis du clergé, méfiance des classes éclairées qui font tout pour conserver leurs idées, Tolstoï retient la loi d'amour et la non-coopération plutôt que la violence comme moyen d'expression d'une opposition politique.

Ce texte, court et peu connu, nous montre un Tolstoï insoumis loin des clichés habituels qui peuvent circuler sur ce géant de la littérature russe. Ce livre est devenu un maître-livre pour Gandhi. Il devrait être davantage lu et relu, en cette époque où malheureusement les désaccords s'expriment souvent par la violence, verbale ou physique...
Commenter  J’apprécie          251



Ont apprécié cette critique (25)voir plus




{* *}