AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Paul Lequesne (Traducteur)
EAN : 9782910435349
85 pages
L'Esprit des Péninsules (19/06/1998)
3.41/5   16 notes
Résumé :
Ignace Rough, grand magnat de la finance, invite à bord de son luxueux trois-mâts le Flamingo, une poignée de financiers parmi les plus puissants au monde qui forment un club très fermé : L’Union des Cinq. Ce groupe d’experts projette de se rendre maîtres du monde par un jeu spéculatif. L’ingénieur Corvin qui se trouve du voyage, leur explique comment réussir ce beau coup. Il s’agira de profiter du passage dans notre ciel de la comète de Biéla pour déclencher un pro... >Voir plus
Que lire après Les sept jours où le monde fut pilléVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Sans la Masse Critique d'octobre 2018 de Babelio et les Editions Libretto, je n'aurais jamais ouvert un livre d'Alexeï Tolstoï, qu'ils en soient remerciés!

J'ai en effet découvert un auteur inconnu de moi (je connaissais son illustre parent Léon, sans avoir pour autant poussé mes recherches...), prolifique dans les années 20 et 30, et dont les études scientifiques ont servi de base à plusieurs ouvrages.

Le court roman écrit en 1924 et intitulé Les Sept Jours où le monde fut pillé (réédité en 1935 sous le titre L'Union des Cinq) met en scène le monde du début du vingtième siècle et une certaine vision du capitalisme.

Etats-Unis, en mai d'une année future (1933?). Un homme d'affaires, Rough, réunit sur son magnifique trois-mâts le Flamingo, les quatre autres plus grands du monde qui forment l'Union des Cinq afin de monter une sorte de complot. Il leur expose en effet qu'ils sont à la merci d'un conflit potentiel qui mettrait à mal leurs richesses et que le mieux serait donc d'anticiper et d'oeuvrer en cachette pour prendre possession du monde. « Nous devons nous rendre maîtres du capital industriel mondial. »

Ce complot nécessite dans un premier temps de faire peur aux habitants de la terre afin de causer l'effondrement des marchés boursiers, de prendre ensuite possession des richesses de la planète et enfin d'intervenir aussi sur le plan politique « En quelques jours, nous aurons fait s'effondrer toutes les valeurs. Nous les rachèterons pour une bouchée de pain. Quand, sept jours plus tard, nos ennemis reprendront leurs esprits, il sera trop tard. Et nous publierons alors un manifeste sur la paix éternelle et la fin de la révolution sur terre. »
Un plan machiavélique se met donc en place, dans lequel la Lune, satellite naturel de la Terre, va jouer un rôle primordial.

Avec l'aide de l'ingénieur Corvin, Rough expose en effet que la Lune pourrait se fracturer au passage de la comète de Biela, mais qu'il est possible de l'aider un peu en lui envoyant de lourdes charges explosives. Une véritable industrie se met en place dans la plus grande discrétion afin de produire lesdites charges.

Le plan de Rough se déroule à la perfection six mois plus tard : touchée par les fortes charges le 29 novembre, la Lune se fissure, les gens prennent peur, des émeutes se forment, les marchés s'effondrent.

Cependant, Rough n'avait pas pris la mesure de la psychologie humaine et des conséquences que certains de ses messages allaient avoir.

Un petit bijou qui explore la mégalomanie des grands (jusqu'à commettre le pire, tout de même!) qui veulent prendre l'ascendant sur les petits. Une vision « communiste » des États-Unis d'alors, et surtout des « faits » scientifiques totalement inventés! On entrevoit également le pouvoir des médias, noyautés par la finance, sur l'opinion populaire, et combien des messages mal relayés peuvent également changer la donne.
A noter la postface fort intéressante du traducteur qui explique largement le contexte de l'écriture de ce livre.

A découvrir pour une réflexion sur notre époque, pas si éloignée finalement de celle d'Alexeï Tolstoï... et ouf, la Lune est toujours aussi belle à regarder!

lirelanuitoupas.wordpress.com
Commenter  J’apprécie          00
Au détour d'une conversation littéraire sur Twitter, Tolstoï arriva sur le tapis. Non pas le Léon de Guerre et Paix, mais l'autre, celui qui écrivait de la SF : Alexeï. Cousin éloigné du premier et également membre de l'aristocratie russe, il vécut en exil après la révolution de 1917 quelque temps avant de rentrer dans ce qui était devenu l'Union soviétique. Et pour découvrir son oeuvre et sa plume, autant commencer par un court récit. Les Sept Jours où le monde fut pillé, qui fait moins de 100 pages, fut choisi.
Le point de départ de l'intrigue est intéressant. Lassé des différentes tensions internationales qui mettent à mal ses affaires commerciales, le grand magnat de la finance Ignace Rough imagine un plan audacieux. Avec quatre autres hommes d'affaires tous aussi puissants que lui, il va s'emparer du monde en achetant tout ce qui compte. Et pour cela, il va provoquer une catastrophe qui paniquera toute la population, fera chuter les Bourses mondiales, et laissera sept jours à cette Union des Cinq pour s'emparer du monde. Sauf que… la catastrophe choisie, la destruction de la Lune, aura des conséquences inattendues sur la psyché humaine.
De par sa brièveté, Les Sept Jours où le monde fut pillé ne s'embarrasse pas de détail. Il commence comme un roman d'aventures à la Jules Verne avec la mise en place de toute la machinerie nécessaire à la destruction de notre satellite tout en synchronisant celle-ci avec un phénomène astronomique naturel. Il se poursuit ensuite avec un récit plein d'ironie comme pourrait les écrire Mark Twain ou Ambrose Bierce pour se terminer sur une délicieuse pirouette.
Si ce récit est une critique à peine voilée du capitalisme prédateur et de la spéculation forcenée, il n'est pas non plus une apologie du communisme, ou d'un quelconque système politico-économique particulier, malgré les choix de vie de l'auteur. Il montre juste que les plans les mieux conçus ne se déroulent pas toujours sans accroc. Et que la psyché humaine ne se limite pas aux biens matériels et à une course consumériste. Et sa fin peut se lire suivant l'esprit du moment comme une prédiction particulièrement pessimiste sur la passivité humaine ou au contraire sur une note optimiste. À vous de vous faire une idée !
Lien : https://www.outrelivres.fr/l..
Commenter  J’apprécie          61
En 1933, Ignace Rough, puissant homme d'affaires américain, invite à bord de son majestueux trois-mâts, le « Flamingo », quatre de ses pairs ainsi que l'ingénieur Corvin, grand spécialiste de balistique et d'astronomie. Il leur propose d'organiser un complot qui devrait les rendre immensément riches et puissants en fort peu de temps. Il leur suffirait de profiter du passage de la comète de Biela pour envoyer un tir groupé de fusées bourrées d'explosifs en direction de la lune, laquelle ne devrait pas manquer de se disloquer. Il n'en faudrait pas plus pour que la panique soit totale dans la population et que les cours des bourses du monde entier s'effondrent. Les cinq milliardaires n'auraient plus qu'à racheter pour une bouchée de pains des millions d'actions et ainsi devenir les maîtres du monde. Mais rien ne va se passer comme prévu…
« Les sept jours où le monde fut pillé » se présente comme un court roman de fantaisie, une sorte d'uchronie ou plutôt de dystopie qui tient surtout du conte philosophique dans un contexte de science-fiction à la Jules Verne ou à la Méliès. L'auteur, apparenté à l'illustre Léon Tolstoï, d'abord émigré en Angleterre et en France puis communiste de la meilleure eau stalinienne, s'est attaché à démonter les mécanismes de prise de pouvoir d'une minorité de financiers sans grande moralité, juste occupés à accroître leur fortune et à accaparer le pouvoir. Condamnation sans appel du capitalisme trouvant son apothéose dans le mondialisme. C'est par ce côté « politique » que ce récit plein de naïveté et d'erreurs astronomiques ou techniques bien excusables vu l'époque est le plus intéressant. le lecteur remarquera également le côté visionnaire de cette fable d'une prise de pouvoir totalement illégale en vue de l'instauration (déjà) d'un nouvel ordre mondial avec gouvernement centralisé entre les mains de cette « Union des Cinq » qui aura une fin aussi courte que surprenante. (Ouvrage critiqué dans le cadre d'une opération « Masse Critique »)
Lien : http://www.bernardviallet.fr
Commenter  J’apprécie          30
Tout d'abord, un grand merci à masse critique et aux éditions Libretto!
Je ne connaissais pas cet auteur mais pourtant le style ne m'a guère surprise : très russe!!! Je veux dire par là : phrases à la syntaxe datée, lexique recherché et abondant, on est dans les années 20-30 et cela se sent! Alors, c'est vrai, ce style a compliqué quelque peu ma lecture car je n'accroche pas. Cependant, l'histoire, courte, m'a fait penser (un peu) à "la ferme des animaux" de George Orwell. Pourquoi? Parce que j'y vois le même genre de métaphore, sur le pouvoir des grands, l'appât du gain (le capitalisme), et cette volonté quasi divine de vouloir tout contrôler (le livre montrera bien que non, les "petites gens" ont tout de même, sans parler de libre arbitre, des réactions et des attitudes non contrôlables... preuve que l'argent n'achète pas la psyché)
Encore une belle métaphore, celle de la lune que cette union des 5 va s'évertuer (avec succès) à faire exploser. Je n'ai pas compris grand chose aux procédés scientifiques (à priori dans ce que j'ai pu lire par ailleurs, c'est truffé d'erreurs mais bon, on est en 1924!).
En clair : j'ai détesté le style et la façon dont était menée l'histoire. Par contre j'ai trouvé l'idée intéressante!
Commenter  J’apprécie          00
Faire court n'empêche pas de voir les choses en grand.

Cent pages à peine suffisent à Alexeï Tostoï pour imaginer la destruction de la Lune et planifier la chute du capitalisme. Comment peut-on lier ces deux évènements et en arriver à de telles extrémités ? Par une conspiration de domination du monde basée sur un jeu spéculatif de grande envergure.

L'Union des Cinq est un club composé des puissants de la planète. En plus de largement dominer leurs domaines respectifs, ils partagent une ambition dévorante et insatiable. Et comme l'argent appelle l'argent, ils mettent au point un plan machiavélique : à l'aide d'un ingénieur peu scrupuleux, ils comptent profiter du passage d'une comète pour instaurer la terreur, déstabiliser les marchés financiers et s'en rendre maître. Mais le plan tourne mal.

Alexeï Tolstoï se montre volontiers subversif. Il prone la désobéissance civile et la révolution populaire, il critique les médias qui manipulent l'opinion et dominent une société gouvernée par l'argent. Les Sept Jours où le monde fut pillé est un roman métaphorique qui condamne fermement la mégalomanie, l'avidité et le système en place.

Mais autant ce bref roman d'anticipation est une excellente parabole politique, autant ses démonstrations scientifiques sont bien naïves et semblent plus qu'approximatives. Pourtant, le livre s'ouvre sur un avertissement qui annonce que "toutes les données physiques et astronomiques mentionnées dans ce texte, y compris le passage de la comète de Biela en 1933, sont entièrement conformes à la réalité." N'oublions pas que, paru en 1925, il se heurte aux connaissances de son époque. Ce qui n'en a que plus de charme aujourd'hui.

De la science-fiction rétro à tendance libertaire. Que demande le peuple ?
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
Commenter  J’apprécie          20


Video de Alexis Nikolaïevitch Tolstoï (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alexis Nikolaïevitch Tolstoï
Aelita (Аэлита), un film de science-fiction soviétique muet de Yakov Protazanov, sorti en 1924. 1/6
autres livres classés : russieVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (36) Voir plus



Quiz Voir plus

La littérature russe

Lequel de ses écrivains est mort lors d'un duel ?

Tolstoï
Pouchkine
Dostoïevski

10 questions
437 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature russeCréer un quiz sur ce livre

{* *}