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EAN : 9782743623173
170 pages
Payot et Rivages (08/02/2012)
4.06/5   9 notes
Résumé :
Toute leur vie, Tolstoï et sa femme Sofia se sont écrit, et comme ils s'étaient promis de toujours se dire la vérité, certaines de leurs lettres expriment le tréfonds de leur être. Si elle implore un peu d'amour de la part de son mari, lui réclame une élévation spirituelle. Ils s'adorent et se haïssent, et même lors de leurs crises les plus profondes, ils ne supportent pas un jour sans une lettre quand ils sont séparés. Avec le temps, le fossé se creuse entre eux et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ils se sont écrit toute leur vie, pour des choses toutes simples: parler des enfants, de leurs petites maladies, parler des problèmes divers d'intendance...
Ils s'adoraient et pourtant, leur couple était loin d'être parfait: elle quémandait un peu plus d'amour de la part de son mari, et lui réclamait une élévation spirituelle.

Ce mélange d'adoration de répulsion était très complexe et ressort au fil des lettres. on y voit un Tolstoï tourmenté par la jalousie et demandant instamment à Sofia sa femme de cesser sa relation avec Tanéïev.

On voit aussi Tolstoï excédé par sa vie de couple, mais qui hésite à partir pour ne pas peiner sa femme.
Ils étaient très complémentaires: Sofia recopiait ses textes, corrigeait les épreuves. Elle s'occupait des cordons de la bourse et restait malgré tout très mondaine, soucieuse de tenir son rang de comtesse Tolstoï, alors que lui, préférait la vie champêtre de Iasnaïa Poliana, au milieu de la nature.

C'était un véritable paradoxe que leur couple; un couple fusionnel mais devant affronter des séparations fréquentes dues à des raisons matérielles diverses.

Un très beau recueil où figurent quelques unes des plus belles lettres, parmi les 839 lettres que Tolstoï a écrites à sa femme.
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Lettres à sa femme
Léon Tolstoï (1828-1910)

Un florilège de lettres de tolstoï écrites à sa femme Sonia. Faut-il ajouter que des lettres furent écrites et n'ont jamais été expédiées, conservées par chance, retenues par devers l'écrivain à cause de l'imprécision de leur message, à cause d'une mauvaise temporalité ou que sais-je encore ! Dès qu'il était séparé de sa femme, lors de ses séjours à Moscou, ou inversement Sonia à Moscou et lui à Iasnaïa Poliana, à Samara dans son domaine, il écrivait à sa femme .. sa sensibilité était vive, il épanchait manifestement son coeur dès qu'il se sentait seul, mais sans plainte, sans exigence - sauf celle de sa plume éthérée, avec humilité : du grand sentiment en quelque sorte à sa bien-aimée avec une sensualité et une poésie sous-jacentes, parfois même comme le jeune tolstoï qu'il fut lors de leurs premières rencontres. C'est touchant ! Il semble qu'il y avait un temps pour tout dans sa mécanique mentale et que de ces moments de séparation déclinaient son sentiment qu'il contenait généralement par une forme d'impudeur, sentiment qu'il prêtait tant à d'autres dans son oeuvre littéraire.

A l'attention de ceux qui glosent sur les différends entre Léon Tolstoï et Sonia qui ont jalonné épisodiquement leur vie de couple dont on a pu mesurer les temps forts dans les années 1880. Combien de fois n'ai-je pas lu des chroniques ou articles intitulés : le couple tolstoï s'entredéchire, l'embrasement du couple plutôt que les embrassades !.. Tout le monde s'intéressait à ce couple célèbre : un effet loupe fut inévitable. Et si on regardait avec intrusion ainsi dans la vie de chaque couple, on fermerait vite la page sur un chapelet d'horreurs, de trivialités et de faussetés . Ce ne serait pas volé au regard de ces pourfendeurs !

On a beaucoup épilogué sur le mariage et le "drame familial" de tolstoï. Voici le jugement que lui-même porte sur sa compagne, cinq mois avant sa mort .
Cest tout de même bizarre que les contempteurs n'ont pas cherché une seconde à savoir ce qu'il pensait de tout ça Léon Tolstoï, le premier concerné. Non il faut mourir avec une couche de guano sur la mémoire qui s'épaissit au fil des ans . Voici ce qu'en disait à bon escient le biographe russe Victor Chklovski à ce propos et puis la lettre citée après :
"Il ne faut pas accorder trop de crédit aux notes des journaux car la comtesse Sophie, et aussi Léon sans doute les portaient surtout lorsqu'ils s'étaient disputés et qu'ils souffraient.
De manière générale il faut utiliser les souvenirs et les journaux intimes avec la plus grande circonspection si l'on désire connaître la vérité, et non point donner la solution de disputes auxquelles la mort a depuis longtemps mis un point final..."

" Si tu crains que certains passages de mon journal , écrits sous le coup de mes différends et de mes heurts (*), puissent être utilisés plus tard par des biographes malveillants à ton égard, .. si c'est cela que tu crains, je suis heureux de saisir l'occasion de définir mon attitude envers toi et mon jugement sur ta vie. La voici. de même que je t'ai aimée depuis ma jeunesse, de même je n'ai jamais cessé de t'aimer .. Quand à ta vie, voici comment je la juge. J'étais, quand je t'ai épousée, un homme débauché, foncièrement dépravé au point de vue sexuel, je n'étais plus de la première jeunesse ; toi tu étais une jeune fille de dix-huit ans, pure, bonne et intelligente. En dépit de mon passé de vice et de corruption, tu as vécu près de cinquante ans avec moi, en m'aimant et en menant à mes côtés une dure existence de labeur, donnant naissance à nos enfants, les nourrissant, les élevant et nous soignant tous, sans céder aux tentations qui auraient pu si aisément séduire une femme dans ta situation, robuste, saine et belle. Tu as vécu sans que je puisse t'adresser le moindre reproche. Je ne puis, en effet, te faire grief de ne pas m'avoir suivi dans mon évolution spirituelle si particulière, car la vie spirituelle d'un individu est un mystère entre cet individu et Dieu, et il n'a pas de comptes à rendre à autrui. Si je t'en ai jamais demandé, j'ai commis une erreur et je m'en repens ". (14 juillet 1910)

'*) Léon Tolstoï donne le sentiment ici d'être en butte avec lui-même, que naturellement cela a des répercussions sur son couple, mais que Sonia n'en est ni la cause ni la cible
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Un homme amoureux? Un homme de lettres!
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
J'ai été très coupable vis-à-vis de toi, ma chérie, coupable de façon inconsciente, involontaire, tu le sais, mais coupable tout de même.
Je me justifie en disant que pour travailler avec la tension qui a été la mienne, pour accomplir quelque chose, il faut tout oublier.
Je t'ai par trop oubliée, et je m'en repens.
Au nom du Ciel et de notre amour, prends soin de toi, autant que faire se peut.
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Juste après avoir reçu ta dernière lettre, j'ai faili prendre la décision de partir. Durant trois jours, j'ai vécu avec cette idée, et après l'avoir remuée, j'ai décidé que, quelque pénible que serait pour moi notre séparation, je serais tout de même libéré de cette sitiuation terrible où se mêlent les soupçons humiliants, les tiraillements et les déchirements de mon coeur, et je serais en état de vivre et d'accomplir à la fin de ma vie ce que j'estime nécessaire d'être fait.

Et j'ai décidé de partir, mais quand j'ai pensé à toi, non pas à la douleur qu' j'éprouverais en étant privé de toi, quelle qu'elle soit, mais à quel point cela te peinerait, te tourmenterait, à quel point tu souffrirais, j'ai compris que je ne pouvais le faire, que je ne pouvais te quitter sans ton accord.
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Ma chère et tendre Sonia
Ton rapprochement avec Tanéïev m'est, je ne dirais pas désagréable, mais me tourmente effroyablement. En continuant à vivre dans ces conditions, j'empoisonne et j'abrège ma vie.
Voilà un an que je ne peux travailler et que je ne vis pas, que je suis tourmenté en permanence. Tu le sais.
Je te l'ai dit à la fois avec de l'irritation et des supplications, et ces derniers temps je n'ai plus rien dit.
J'ai tout essayé mais rien n'y a fait: ce rapprochement continue et se consolide même, et je vois qu'il en sera ainsi jusqu'à la fin.
Je ne le supporte plus.
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Je te dirai une seule chose: on est étonnamment bien quand non pas on comprend, mais quand on sent clairement que la vie ne se limite pas à la vie ici-bas, mais qu'elle est infinie.
Aussitôt la valeur de toutes les choses et des sentiments se modifie, comme si l'on sortait d'une prison exiguë pour entrer dans le monde de Dieu, le monde réel.
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Le sentiment essentiel et nouveau que je ressens est le suivant : avoir conscience de soi à la fois face à soi-même et face aux autres, comme étant celui que je suis et non celui que je suis avec tout mon entourage.
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