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Citations sur Sur la non-violence et le patriotisme (16)

Lettre à un révolutionnaire (1909), opposé à la théorie de la non-violence, éditée pour la première fois à Vilnius en février 1909.

I.P. le 30 janvier 1909
J'ai reçu votre intéressante lettre et suis ravi de l'occasion qui m'est donnée d'y répondre.
Vous dites, premièrement, "qu'un égoïsme correctement compris est un bien pour tous", et qu'avec la destruction de l'ordre ancien cette vérité entrera rapidement dans la conscience des hommes. Et dès que cette vérité sera entrée dans la conscience des hommes, ce sera comme le commencement du bien général. Deuxièmement , vous dites que l'esprit humain peut inventer les conditions de vie en commun, dans lesquelles l'égoïsme d'un seul individu ne nuira pas à autrui. Et troisièmement, vous dites qu'en présence de ces conditions de vie en commun imaginées, peut intervenir , jusqu'à un certain point , selon votre expression, un élément de contrainte, autrement dit, afin que les hommes suivent les exigences de la meilleure organisation imaginée par les théoriciens, on peut et on doit employer la violence.
Ces trois thèses sont pareillement admises par tous les savants, les politiciens et les économistes de notre temps. Les savants théoriciens ne les expriment pas toutefois aussi franchement que vous. C'est sur ces trois thèses que sont fondées les réflexions de centaines, de milliers d'hommes qui se considèrent comme des guides de l'humanité. Et cependant, ces trois thèses ne sont rien d'autre que des superstitions fort étranges et dénuées de tout fondement..
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Quand on lit la bio de Tolstoï dédiée à ses oeuvres complètes réalisée par son fils Léon publiée en 1931, rigoureuse dans sa chronologie en tout cas, à défaut d'être complète, puisque l'édition des oeuvres complètes de Moscou a été réalisée en 1936 qui elle-même est à compléter, on est surpris de voir une quantité impressionnante de lettres adressées à tel notable, à tel corps constitué voire à un quidam. Ces lettres comportaient parfois plusieurs dizaines de feuillets, aussi on peut en comprendre l'intérêt, elles se sont multipliées dans les dernières années de la vie de Tolstoï et semblaient assez bien correspondre à la communication de l'écrivain pour exprimer sa pensée philosophique et chrétienne, politique, outre la revue animée par Paul Birukov son confident, son biographe, son secrétaire. La plupart de ces lettres n'étaient pas trop élaborées, c'était aussi leur avantage, ça sortait du coeur et de l'esprit avec une certaine fraîcheur, et elles n'avaient donc aucun caractère rébarbatif. C'étaient des lettres écrites comme des chroniques, des lettres ouvertes . Elles étaient parfois reprises dans les journaux, voire éditées sur le champ comme cette Lettre à un révolutionnaire de 1909.
Tolstoï lisait les journaux, mais se méfiait à juste titre de la presse russe qui était essentiellement réactionnaire et de mèche avec la ministre de l'intérieur et lui adressait régulièrement ses foudres, ses sommations tant le combat politique de Tolstoï était large, incisif et varié. Aussi, sauf pour l'étranger de manière épisodique, l'écrivain politique qu'il était devenu n'était pas un chroniqueur de presse.
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...Autrement dit, afin que les hommes suivent les exigences de la meilleure organisation imaginée par les théoriciens, on peut et on doit employer la violence.
...
Pour améliorer la situation du peuple travailleur une seule chose est nécessaire : non pas réfléchir à l'organisation future, mais seulement se libérer soi-même de cette violence que par la volonté des hommes de pouvoir il exerce sur lui-même.

Lettre à un révolutionnaire 1909
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Oui, l'abrutissement de notre monde prétendument civilisé est frappant !
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Nous devons éduquer les jeunes générations en sorte que tout jeune homme soit honteux d’être égoïste lorsqu’il dévore quelque chose, par exemple, sans rien laisser aux autres ; lorsqu’il écarte de son chemin le plus faible afin de passer en premier ; lorsqu’il ôte par la force à l’autre ce dont il a besoin ; et en l’invitant à considérer comme honteux le désir d’accroître la puissance de sa patrie.

De même que l’on considère aujourd’hui comme stupide et ridicule de faire son propre panégyrique, de même est-il stupide de faire les louanges de sa nation comme c’est le cas de nos jours dans diverses histoires patriotiques mensongères, dans des tableaux, des monuments, des manuels scolaires, des articles, des poèmes, des sermons et des hymnes populaires.

Mais il faut comprendre que tant que nous ferons les louanges du patriotisme et que nous l’inculquerons aux jeunes générations, nous produire des armes qui ruinent la vie physique et spirituelle des nations, des guerres éclateront, des guerres affreuses, épouvantables, comme celles auxquelles nous nous préparons et dans le cercle desquelles nous introduisons aujourd’hui, en les pervertissant avec notre patriotisme, de nouveaux combattants effrayants d’Extrême-Orient. (pp. 20-21)
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Pour améliorer la situation du peuple travailleur une seule chose est nécessaire : non pas réfléchir à l'organisation future, mais seulement se libérer soi-même de cette violence que par la volonté des hommes de pouvoir il exerce sur lui-même.
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