AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Tatiana Andreevna Kuzminskaya (Éditeur scientifique)Tat'âna Andreevna Kuz'minskaâ (Éditeur scientifique)Charles Salomon (Traducteur)Anne Coldefy-Faucard (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782862604558
121 pages
Autrement (01/04/2005)
3.81/5   62 notes
Résumé :

À Iasnaïa Poliana, tout près d'un Tolstoï au sommet de sa gloire, vivait une paysanne apparemment aussi anonyme que ces millions de moujiks qui composaient une Russie aujourd'hui disparue : un "cœur simple" qui d'emblée a incarné aux yeux de Tolstoï une réalité qui dépassait sa propre fiction. À la veille de l'abolition du servage, en 1861, Anissia se retrouve mariée sans qu'on lui demande s... >Voir plus
Que lire après Une paysanne russeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
3,81

sur 62 notes
5
3 avis
4
5 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Ce livre :"Une paysanne russe" est une réédition relookée de celui publié avec succès en 2016 par Autrement. Cette oeuvre, ce récit authentique fut non pas conçu et écrit par Tolstoï, mais celui-ci en assura la publication en procédant à quelques retouches. Il consigna ce texte né de l'histoire d'une paysanne d'Iasnaïa Poliana qui la raconta à la belle-soeur de l'écrivain (soeur de Sophie). L'édition en français de 1923 intitulé : "Ma vie" fut traduite par Charles Salomon chez Grasset.

Anne Coldefy-Faucard qui a traduit le présent ouvrage revient sur l'aspect plus littéraire de la traduction française des années 1920, en respectant ce que Tolstoï avait lui-même respecté : la récit imagé et fidèle d'une paysanne russe. La traductrice signe également la préface de cet ouvrage qui est non seulement un témoignage captivant des déportations en Sibérie sous régime tsariste, mais illustre le destin extraordinaire d'une de ces femmes russes qui ont bravé les tempêtes pour se rapprocher de leur mari en captivité.

14 janvier 2020
J'ai oublié quelque chose : Je ne peux que remercier Anne Coldefy-Faucard pour avoir signé et préfacé "Une paysanne russe" retouchée par Tolstoï pour le rendre publiable. Je comprends parfaitement la traductrice d'avoir voulu présenter cette oeuvre le plus près possible de la réalité de ce récit de paysanne russe, mais je ne peux oublier l'excellente préface de Charles Salomon de 1922 d'une quinzaine de pages plus une lettre de Tatiana la fille de Tolstoï qui raconte comment sa tante (soeur de Sophie) a recueilli ce texte de la paysanne en l'écrivant mot pour mot et soumis au grand romancier russe, lettre adressée à Charles Salomon de laquelle je traduis qu'il y aurait plus de Tolstoï qui n'y paraît dans ce récit. Tolstoï ne signa pas cette oeuvre jugée par lui ainsi : "Ce n'est pas pour le peuple, C'est trop une photographie et cela manque presque totalement d'idéal..". Du même coup, préface et lettre sont passées à la trappe. Je conseille donc de lire les deux traductions et garder le bénéfice de celle de Charles Salomon où il dit la genèse de cette oeuvre et qui, qui plus est, avait eu l'avantage de rencontrer le maître sur ses terres à cet effet.
"Iasnaïa Poliana, séjour plein de vie et de charme, jusqu'à l'heure où, Tolstoï les ayant quittés, le parc parut désert et la vieille demeure mourut !
Quelque qu'il fût, l'hôte était accueilli de tous, à condition que Léon Nicolaiévitch ne soupçonnât pas en lui une vaine curiosité et que la comtesse ne redoutât pas dans ce visiteur un flatteur du maître de la maison ou un séide du plus connu de ses disciples, Vladimir Grigoriévitch Tchertkov.
On choyait le nouvel arrivé : les fils, souvent Tosltoï en personne, proposaient une promenade en forêt, une course à cheval, un bain dans la rivière. Le soir, autour de la table ronde ou à l'heure du thé, Sophia Andréièvna disait combien de fois elle avait copié La Guerre et la Paix, rcontait l'origine des romans de son mari, insistait sur les difficultés que réserve la vie à la femme d'un homme de génie, citait le chiffre toujours croissant de ses petits-enfants. Parfois l'une de ses filles communiquait à l'ami de passage un manuscrit : oeuvre philosophique ou littéraire selon le cas.."
(Visite en 1893)
Commenter  J’apprécie          40
L'histoire d'une femme paysanne russe.

La vie d'une femme qu'on marie. La vie d'une femme qui travaille aux champs jusqu'à l'accouchement et de nouveau le lendemain.
Une vie de privations, de lutte pour s'en sortir, pour faire face à l'imprévu, à la mauvaise fortune, aux maladies, aux décès.

Une vie sous l'oeil de Dieu qui punit, qui peut vous épargner (récompenser serait trop positive pour les êtres humains vus comme pêcheurs)
Un dieu pas très attentionné pour les femmes : si l'accouchement est douloureux, c'est que la femme a commis des péchés, trop de péchés.
On prie pour que les enfants vivent, aient à manger.
La superstition est partout.

Elle travaille, élève ses enfants et suit son mari qui est condamné au bagne/exil en Sibérie.
Sibérie vue d'ailleurs comme un pays étranger.

Journal de bord d'une vie constamment au bord du précise avec parfois quelques rares ilots de répits. Des questions douloureuses : donner ces enfants pour qu'ils aient une vie meilleure ? Une condition pire que des serfs alors que le servage vient d'être aboli.

Un récit sobre, direct, sans détour, sans fioriture.
Un récit à la fois éprouvant et témoignage nécessaire.
Émancipation et espoir sont complètement absents du noir tableau que je dresse ? Ce n'est pas une fausse impression.

Une préface bienvenue replace le récit dans son contexte.
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
Commenter  J’apprécie          110
Juste avant l' abolition du servage, en Russie Anissia nous raconte une partie de son histoire. Consigne par Tolstoï ce texte nous livre un récit poignant sur la condition des paysans à la fin du XIXe siècle.
Ce livre nous montre l' aspect réaliste de cette époque en Russie avec les obligations et sans droit a la culture ni aux choix. Tout au long de l' histoire de Anissia et Danilo, son mari on est plongé dans leur vie faite de souffrance et de travail. On ne peut avoir que de l' admiration pour la vie des simples gens qui est faite que de labeur, et tout ça pour en arriver a mendier pour nourrir leurs enfants. Danilo, voyant ses enfants mourir de faim est obligé de voler pour sa famille. Arrêté pour vol il est donc transféré en Sibérie. Toute la famille l' accompagne dans cet enfer. On suit cette famille dans une marche forcée dans la neige et le froid. L' un de leurs enfants meurt dans ce périple puis Danilo meurt aussi. Anissia finit par rentrer seul avec les trois enfants survivants.
Les pauvres sont traités comme des animaux pendant que les riches s'enrichissent encore plus, on peut en déduire que de nos jours, malgré certaines souffrances on ne peut se permettre de se plaindre.
Commenter  J’apprécie          31
Une fois leur liberté acquise, les serfs russes ont dû apprendre à vivre dans des règles sociétales plus rudes encore.Dans leurs souffrances, dans les injustices subies,dans la nullité proposée à leur vie et dans leur nudité matérielle, ils ont continué à survivre soumis à toutes les autorités: familiales,communautaires,régionales, étatiques.Dans son abnégation, la paysanne russe trouve la force de vivre par la révélation que le sentiment d'amour suffit à sa présence sur terre.
Commenter  J’apprécie          60
Un roman ou plutôt une nouvelle...à dévorer.
On se prend en pleine face cette vie de labeur, de dénuement, de souffrances, d'abnégation que vécut la narratrice. Une paysanne, entre 1860 et 1875 environ.
Du mariage arrangé, à la belle mère infernale. de la faim à la déportation. D'un accouchement tout en trimant au champ, à la mort d'un enfant là aussi en faisant ses corvées aux champs. le malheur ne finira donc jamais ? et pourtant il ressort de ce court récit une force, une leçon de vie qui donne envie de croquer la vie à pleines dents.
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
De la gare, on nous a fait marcher d'un bon pas jusqu'à la prison de transit - une bâtisse énorme dans une cour qu'était pleine de prisonniers. Il y avait bien plus de mille âmes, rien que les nôtres étaient nombreux. On s'est entassés, comme un troupeau qu'on aurait rassemblé.
ça crie, ça fait un vacarme ! Chacun guigne le meilleur coin. Ca se bouscule, ça se chamaille. On est dans la cour - les femmes avec les enfants, on est plantés là, on attend qu'on nous donne nos places. Des soldats s'approchent, ils m'emmènent, avec les petits, dans une cellule. Où que je regarde, pas un coin libre : des gens couchés sur les châlits, des gens couchés par terre !
Commenter  J’apprécie          30
" Mon bon ami, mon ami chéri, tu m'as entraînée en terre étrang_re et tu m'as abandonnée. Je reste seule avec mes petits enfants. Si j'avais su, si j'avais pu prévoir, jamais je n'aurais quitté mon village !"
Les petiots gémissent. Les gens, autour, versent des larmes. Et je reprends :
" J'ai défait mon nid brin à brin. Pourquoi retournerais-je à présent au pays ? Où reposerais-je ma tête ? où appuierais-je mon bras ? Je n'ai plus rien. "
Commenter  J’apprécie          40
J'ai été mariée malgré moi. Je n'avais pas encore dix-sept ans qu'on me cherchait des fiancés. Cela se passait deux ans avant la libération. Je vivais chez mes parents. Je ne manquais de rien. Ce n'était ni la richesse, ni la pauvreté, un ménage de paysans modestes. Les plus âgés allaient à la corvée. Quant à moi, je gardais la volaille à la ferme. La vie était libre, bonne. Grande fille, j'étais fort gaie. On cherchait pour moi, des épouseurs. Je ne voulais pas d'eux. J'avais quelqu'un dans la tête. Mais celui-là, on n'en voulait pas pour moi.
Commenter  J’apprécie          30
« Seigneur Dieu, elle vit encore ! Attendez, ma bonne, attendez avant de la laver !
— C’est fini ! C’est fini, à présent. »Elle empoigne ma fille et s’apprête à l’emporter au sous-sol. Je la supplie de me laisser joindre ses menottes et fermer ses yeux jolis. Je commence à peine les lamentations qu’elle me crie dessus :« Ici, c’est pas permis. »
Commenter  J’apprécie          50
Ce n’est pas de mon gré que je me suis mariée. Je n’avais pas dix-sept ans qu’on me cherchait un époux. Ça se passait deux ans avant qu’on ait notre vouloir. En ce temps-là, je vivais dans la maison de mon père, on n’était pas dans le besoin. Une ferme moyenne, ni riche ni pauvre. Mes aînés allaient à la corvée ; moi, je m’occupais de la volaille chez les maîtres. On était bien, on ne se plaignait pas. Quand j’étais fille, j’étais gaie, et pas la dernière à danser ou chanter. On sortait s’amuser avec celles de mon âge, et c’est moi qui menais le 21train. On s’est donc mis à me chercher un promis. Moi, ça ne me disait guère, parce que j’en avais en tête, seulement on ne me le proposait pas. » p 21 (Incipit)
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Léon Tolstoï (24) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Léon Tolstoï
Retrouvez les derniers épisodes de la cinquième saison de la P'tite Librairie sur la plateforme france.tv : https://www.france.tv/france-5/la-p-tite-librairie/
N'oubliez pas de vous abonner et d'activer les notifications pour ne rater aucune des vidéos de la P'tite Librairie.
Savez-vous quel grand écrivain russe a milité toute sa vie contre la violence ? L'auteur de « Guerre et Paix » et de « Anna Karénine »…
« Inutilité de la violence » de Léon Tolstoï, c'est à lire en poche chez Payot.
Dans la catégorie : Littérature russeVoir plus
>Littérature des autres langues>Littératures indo-européennes>Littérature russe (472)
autres livres classés : russieVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (112) Voir plus



Quiz Voir plus

Anna Karénine

Qui est l'auteur de ce livre ? (C'est facile, c'est écrit dans le thème ;))

Nikolai Gogol
Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski
Léon Tolstoï
Alexandre Pouchkine

20 questions
152 lecteurs ont répondu
Thème : Anna Karénine de Léon TolstoïCréer un quiz sur ce livre

{* *}