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EAN : 9782714460592
450 pages
Belfond (21/01/2016)
3.39/5   35 notes
Résumé :
Aldo et Liam, deux amis, deux paumés, deux virtuoses du fiasco.

Aldo, inventeur insatiable de films de zombies made in Australia, de chewing-gums pour chiens, de vêtements de grossesse gothiques. Aldo, malchanceux perpétuel, phobique chronique, ami encombrant, amant lamentable. Aldo dont la vie semble guidée par une force qui le dépasse : l'échec.

Liam, ami indéfectible, flic cynique, écrivain raté, se détestant lui-même et détestant en... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
3,39

sur 35 notes
La malchance, la guigne, la poisse, la scoumoune, appelez la comme vous voulez, elle colle aux basques du pauvre Aldo Benjamin, jusqu'à l'écoeurement. Liam son ami, écrivain raté et flic par défaut tient peut-être là le sujet du livre qu'il rêve d'écrire.
Steve Stoltz est un conteur incroyable, mêlant humour, cynisme, dérision et tragédie. son écriture est une explosion d'idées à vous faire perdre votre latin. Et c'est malheureusement ce qui m'est arrivé. Stolz m'a largué, plus d'une fois, je me suis accroché pourtant, jusqu'au bout. Emballé par moment devant ce verbiage hallucinant ou l'amitié de ces deux loosers nous sert un tableau très sombre de la nature humaine.
Stolz dont j'avais adoré « Une partie du tout », me laisse donc sur une impression mitigée. Et c'est bien cela qui me chagrine. Merci à Babélio et aux Editions Belfond pour m'avoir sélectionné.
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" Certaines personnes défient les limites de votre imagination."

C''est bien le cas d'Aldo Benjamin, un loser magnifique
qui a connu toutes les déveines, poisses et déboires imaginables ou presque

Son meilleur ami Liam, flic par accident et écrivain raté
Se mord les doigts de ne pas y avoir pensé plus tôt :
écrire la biographie d'Aldo, véritable personnage de roman

C'était pourtant bien parti..

Le livre de Steve Toltz avait tout les ingrédients pour me plaire et m'accrocher :
un héros loufoque né sous une très mauvaise étoile
Aldo Benjamin, ancien taulard devenu paraplégique tout juste sorti de prison qui relate ses mésaventures de serial entrepreneur en perpétuelle déroute financière et sentimentale
Des citations, des réparties et dialogues bien tournés, un brin cynique de la part de Liam :
"Je pensai à lui chaque fois que je passais devant une pancarte "liquidation totale avant fermeture"
une critique sociale sur l'absurdité de la réussite à tout prix, teintée d'humour noir
"je n'essaierai plus jamais de réussir ! Je me contenterai de survivre !"

Mais j'ai perdu le fil de l'histoire à plusieurs reprises
noyé sous une avalanche de détails sans queue ni tête
et de longs diatribes pompeux sur l'art

La mayonnaise a finalement pris à la moitié du roman,
l'auteur enchaîne les situations décalées
Le passage rapide dans la résidence d'artistes égocentriques, le détour par le bordel, pas facile pour un paraplégique (bien vu) L'arrêt dans la prison, un passage éprouvant (et déshonorant)...de grandes tirades sur les religions, des envolées lyrico délirantes, artistico maniaques.

Quelques personnages sont bien croqués: le prof d'Art plastique Morrel sondeur d'âme artistique en déroute inventeur d'une théorie fumeuse, Mimi une photographe tsunami et quelques artistes très pathétiques
Et Aldo, un parasite notoire, catastrophe déambulante qui continue à tout dévaster à son passage jusqu'à échouer sur un rocher.
Un bouquin d'un australien branché ne pouvait pas ne pas parler de surf...Aldo se démène sur la planche comme un chef.
Au final, j'ai aimé le portrait d'Aldo, un loser victorieux... pour l'éternité, tourné vers l'infini.
Dommage que Steve Toltz ait voulu trop en faire....

Merci à Babélio et aux Editions Belfond pour ce roman pas si loufoque
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Reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique, thanks to Babelio et les éditions Belfond.

Impressionné, je suis. Ce livre a beaucoup de qualités et (pourtant) il possède tous les défauts de notre monde occidental actuel, qui à force de vieillir fait naître des ovnis perpétuels, en recherche désespérée de sens ou de fric ou de sens et de fric ou en fait on ne sais plus trop bien quoi, au fond. C'est réellement de fond dont il est question ici. de toucher le fond, du début à la fin on assiste à un coulage (est-ce que ça se dit?) en règle d'un personnage, Aldo, qui est raconté par un personnage narrateur, Liam, même si les narrations s'interpénètrent un peu de façon gigogne... et ceci dit parfois on oublie presque le narrateur princeps, tellement les moments de narration d'Aldo sont longs.

J'avais d'abord commencé ma critique comme ceci :
Concernant ce livre, ce sera surtout des bémols qui n'en sont pas et un éloge immérité. Ou comment juger ses contemporains, ses ultra-contemporains... Ses pairs postmodernes, ses hérauts du rien-du-tout, plein de talent-s.
Mais je sens que cette critique sera tout autant déconstruite que n'est ce livre, tout en se cherchant une architecture sans réellement y parvenir.

Je trouve que certains passages sont hélas franchement dé-passionnants (je pense à l'espèce de poésie qu'Aldo fait sur son lit d'hôpital par exemple), qui à moi n'apportent rien de plus, ni sur la psychologie du personnage, ni sur l'intrigue véritablement, donc pénible... et qui allonge ce livre de façon rédhibitoire, le lecteur ne conseillera pas à d'autres de faire un tel effort pour un livre qui sera oublié relativement vite. (Ca c'est une partie noire dans ma critique. Assez injuste, je peux le reconnaître. Mais je crois qu'on retiendra très peu de nos (artistes) contemporains...) (La postérité nous le dira...) (Mais on ne sera plus là pour l'entendre. Soit je m'égare.)

Il y a aussi de temps à autre une répétition d'idée(s), qui en fait est dite par l'un et témoignée à un autre moment par l'autre sur cet un. Ce qui pourrait se passer dans la réalité, combien de fois n'entendons-nous pas les mêmes choses dites et reprises par l'un ou l'autre, mais par pitié parfois on enfin, c'est pas la peine de coller à la réalité à tout prix, ou plutôt ça vaut la peine de se décoller de la réalité, à bon escient. (Comme si ce livre était "collé à la réalité"...)

Le choix du sujet de l'auteur :
le personnage d'Aldo, raconté par un personnage, écrivain plus ou moins raté aussi, flic par défaut et qui ne cesse d'intervenir pour aider son ami, Aldo, au travers de toutes ses embrouilles tout au long de son existence. Cette existence qui finira mal, dans un engrenage permanent de souffrances diverses et variées. Mais cet Aldo a un vrai don, il est passionnant, et donc parvient tout du long à rester entouré de gens qui sans le comprendre, l'observe et le soutienne, même si tout ça est vain, et tout le monde semble le savoir. On observe. Quelques extraits :

"Le ton de notre conversation était jovial - nous plaisantions sur l'absurdité de la situation, en étant réduits à être les témoins involontaires de sa folie -, mais mon humeur finit par s'assombrir. L'idée qu'Aldo était un personnage spécial abritait en son sein une autre réalité : celle que nous autres n'avions en revanche rien de spécial."

"Une vie que personne n'analyse ne vaut pas la peine d'être vécue, affirmait Socrate ; moi, je le ferais pour lui. Qui mieux qu'un meilleur ami pourrait s'atteler à cette tâche ?"

Remarque intermédiaire :
L'Australie est un pays occidental (pas) comme les autres ? L'auteur est un hypercontemporain, traite de tout mais étrangement, les questions de racisme, de migrations, et également celles touchant au religieux radical (islam essentiellement) ne sont quasi pas abordées, l'Australie est-elle une terre où ces sujets ne sont pas comme par ailleurs des problèmes ? Ou l'auteur ne s'est pas sentie l'angle pour les attaquer ? Toujours est-il qu'Aldo, lui, n'aurait probablement pas pu ne pas en parler s'il avait été Français ou Américain, d'où mon interrogation car des propos à la Aldo dans la bouche d'Aldo ou dans celles de certains des truculents personnages secondaires, m'ont manqué !! Mon hypothèse est que l'auteur a (eu) peur, et s'est limité à des éléments de critique générale des religions.
Extrait :

"VOIX : Chrétienté, hindouisme, islam, judaïsme sont autant d'outils insuffisants pour répondre aux questions éthiques posées par le XXIe siècle, comme, par exemple, Est-ce qu'une relation sexuelle avec son propre clone relève de la masturbation ou de l'inceste ?
MOI : Ah, je la connais celle-là. C'est de l'inceste, non ?
VOIX : Tes églises, synagogues et mosquées sclérosées n'en ont aucune idée, ça, c'est certain."

Au moment où je retape ceci, je me dis que l'hypothèse n'est sans doute pas juste, il s'agit peut-être d'une profonde défiance face au religieux tel qu'il s'organise toujours right now, quel qu'il soit, et la volonté de ne pas pointer l'une ou l'autre religion particulière... Ce qui personnellement me ressemble bien, regard que nous (je) partagerions alors.

Positif !
Ce livre a vraiment un style, c'est impressionnant, les personnages ont des phrasés, des pensées, des psychologies qui sont réellement bien (dé-)montrées, Toltz doit avoir tout ça en lui, je me demande si il a eu facile à extraire tout cet ensemble ou s'il a dû énormément travailler, et noter sans cesse toutes ces petites phrases, idées, pensées, pour parvenir à les rassembler et à en faire un ensemble assez cohérent ou en tout cas qui se tient. C'est assez épatant en tout cas.
De tout petits exemples ?

"Je m'attendais à un sourire narquois, mais il avait l'air incroyablement blessé et abattu. J'aurais voulu le presser comme une fleur séchée entre les pages d'un livre."

"Je pense : Surfer, c'est comme l'envie de voler, primaire et contre-nature."

"- le but commun de l'humanité est de mourir avec dignité, et dans ce contexte, cela signifie s'éteindre dans son lit. Mais si tu as un matelas à eau ou des draps Spiderman ? Où est la dignité là-dedans ?"

"Tu sais, si ton seul outil est un pénis, alors chaque problème a la forme d'un vagin."

Ah oui j'oubliais les personnages s'interloquent aussi :
"C'est pour ça que tu n'arrives pas à écrire. Tu es bien trop respectueux de la réalité."
Cette remarque est assez clé dans ce livre et son récit, les personnages sont différents, et ces différences tiennent essentiellement dans cette phrase-là. Enfin, je trouve.

"- [...] Quel âge tu as ?
- Assez pour regretter de ne plus avoir de téléphone à cadran et pouvoir le raccrocher assez fort pour percer le tympan de mon correspondant."

"Un aparté, Votre Honneur : Est-ce que je m'y connais en art ? Je n'ai jamais été artiste, même si, enfant, je savais que demander à quelqu'un pourquoi il était de mauvaise humeur alors qu'il n'était pas de mauvaise humeur le rendait de mauvaise humeur - parfois, j'utilisais ce stratagème pour mettre une mauvaise ambiance dans la pièce. Ensuite, plus âgé, j'ai pris un véritable plaisir à dire à un nouveau couple qu'ils se ressemblaient comme frère et soeur, et à observer s'évaporer leur attraction sexuelle."

"... Si tu ne peux pas être génial, reste vague. S'ils ne savent pas ce que tu veux faire, ils ne verront pas que tu n'y es pas arrivé."

"... je souffrais de stress prétraumatique, puis de trauma, puis de stress post-traumatique, et souvent de tout ça en même temps. Puis je me suis dit : Si penser n'est que le rêve du pauvre; et que rêver est l'être du pauvre, et qu'être est le ne-pas-être du pauvre, alors ne pas être est le n'avoir-jamais-été du pauvre. Franchement, j'étais très énervé d'apprendre que disparaître et se dissoudre par simple volonté, se liquéfier dans son sommeil, que son corps et son âme se désintègrent, n'avoir jamais été conçu et n'être jamais né - être décréé, comme l'écrit Simone Weil était au-delà de mes capacités."

"... j'ai dit :
Seigneur, donne-moi la sérénité de relativiser mes peurs
avant qu'elles ne se transforment en prophéties réelles,
le courage de dégrader mes prémonitions en peurs, et
la sagesse de savoir faire la différence. ..."

"Pourquoi la paralysie et le viol doivent-ils constituer mon éducation sentimentale ? Je sais très bien que nous oublions trop souvent que les "droits de l'homme" sont pure fiction, mais cela fait toujours mal lorsqu'on se fait violer."

"MOI : Vous voulez dire que, pendant toutes ces atrocités, Dieu nous regarde de là-haut en s'attendant à ce qu'une autre divinité intervienne ?
VOIX : Peut-être."

Aaah c'est franchement fraîchement bon..., non ?
Bref, on y sent tout le cynisme, le désespoir ou la perte d'espoir dans cette humanité au rabais, ou perdue, et en même temps tout ce livre présente un combat, une lutte pour partir en beauté ou pour survivre en beauté, tout ça est vain, c'est ça qui est triste (comme dirait Bourvil)... A quoi sert la vie, pfiou, ce livre ne donne pas de réponse, c'est le livre d'un constat accablant. Mais ce constat est vraiment bien fichu, Toltz a du talent, beaucoup de talent, j'espère qu'il en fera aussi autre chose qu'un constat.

Enfin, voilà, je ne vais pas en dire plus pour ce livre, que je (ne) conseille (pas)... vivement.

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De l'intelligence, de l'humour et une bonne dose de délire ; voici les principaux ingrédients de ce roman jubilatoire. J'avais lu et adoré le premier roman de Steve Toltz « « Une partie du tout », ovni littéraire inclassable. Sept ans plus tard, l'auteur récidive brillamment avec « Vivant, où est ta victoire ? » qui retrace l'histoire cabossée de deux perdants magnifiques. Liam est un écrivain raté qui s'est engagé par dépit dans la police. Un jour, il a une révélation : il va écrire la biographie de son ami Aldo qu'il connaît depuis le lycée. Dépressif, phraseur, Aldo qui s'était promis de s'enrichir rapidement, additionne les entreprises loufoques et les banqueroutes retentissantes. Un film de zombies inachevé, un service de taxi/cabine de bronzage, des pastilles à la menthe pour chiens, une clinique spécialisée dans la crise de la quarantaine, une ligne de vêtements de grossesse gothique, etc, il se lance dans tous les projets foireux pondus par son imagination débridée et fini pourchassé par ses créanciers. Sa vie sentimentale est également une succession d'échecs. Aldo est poursuivi par la pire des malchances. A tel point que Liam prend conscience qu'il est étrange d'observer le déclin d'un homme parti de si bas. Adolescent, au cours d'une soirée démentielle, Aldo qui n'a pas réussi à se dépuceler est accusé par une jeune femme de viol, le premier puceau de l'histoire accusé de viol ! Et les pires craintes de ce loser vont rapidement se réaliser. Les malheurs vont accabler ce Job des temps modernes jusqu'à ce qu'il soit capable de faire face à ses propres peurs et à ses souffrances. Dans ce roman, les narrateurs et les types de récit changent à chaque chapitre : extrait du roman de Liam, plaidoirie d'Aldo devant un jury, dialogue avec Dieu, etc. L'intrigue est presque secondaire, ce qui compte, c'est ce jaillissement permanent de phrases créatives et fofolles. Une bonne moitié du roman pourrait être compulsée en citations dans Babelio. Les métaphores et les images sont des plus singulières. J'aurais adoré être l'auteur de réparties si belles qu'elles frisent la perfection : « Tu es avant tout un animal dont la réaction défensive première est la diarrhée. » En plus de Liam et d'Aldo, il y a une galerie de personnages hors norme : Stella, le premier amour d'Aldo, une chanteuse folk dont les paroles bizarres ne trouvent jamais de public, Mimi une artiste à part, Morrell un professeur d'arts plastiques qui ne parvient pas à franchir le cap de la création, et bien d'autres encore.
« Vivant, où est ta victoire ? » est un roman vivifiant, intelligent et loufoque. Chaque page est jubilatoire, d'une ingéniosité fantasque. le roman peut être comparé à la « Conjuration des imbéciles » pour son délire et son foisonnement. Alors vous aussi, laissez vous convertir à l'aldoïsme, cette nouvelle religion 2.0 ! Méditez cette phrase : "Chaque jour où vous vous éveillez vivant, vous êtes le vainqueur ; allez réclamer votre victoire !"


Un grand merci aux éditions Belfond qui éditent les romans de Steve Tolzt et qui m'en ont fait profité dans le cadre d'un « Masse critique ». Je critique souvent le choix des éditeurs de changer le titre d'un roman au moment de sa publication française; mais ici, le titre français est plus pertinent que le titre original (sables mouvants) !
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Environ cent pages, les cent premières, pendant lesquelles j'ai dû m'accrocher pour continuer ma lecture parce que je n'accrochais pas, justement, à cette histoire.


Liam est avec son ami Aldo. Liam nous parle de son ami Aldo. Et Aldo est un personnage excessif, dans ses projets et dans ses déclarations et réflexions en tout genre.
Alors cela donne quelques paragraphes contenant de longues suites de réflexions plus ou moins absurdes, un peu sans queue ni tête parfois.
Au niveau de l'histoire, on a du mal à voir ce qui pourrait se mettre en place, tout semble avoir déjà été vécu, ce qui nous laisse une sensation de ne pas vraiment suivre parce qu'on n'est pas au courant.


« [...] ces gens nous avaient connu immatures, alors que nous n'étions que le produit des fautes de nos parents, avant de devenir le produit de nos propres erreurs. »


J'ai vraiment eu peur à cause de cette impression que l'auteur voulait à tout prix caser un tas de répliques, certes bien vues mais très artificielles quand même.
En plus Aldo, dont il est continuellement question, a commencé très vite à me taper sur les nerfs.
Et puis ce personnage m'a semblé peu probable.



MAIS !
Là, changement du tout au tout.
La narration, menée par Liam au début, devient plus neutre, par le biais d'un compte-rendu d'interrogatoire, puis passe à Aldo, qui raconte son histoire – et donc ce passé qui nous échappait – au tribunal.


Nous changeons d'époque tant que de point de vue. Dans la première partie, c'est Liam qui raconte, et Liam est un écrivain raté. En plus, il démarre sa narration à un moment où Aldo semble l'exaspérer quelque peu.

Mais ensuite, lorsque c'est Aldo qui nous mène dans son histoire, tout change. Et je t'assure que vivre aux côtés d'Aldo, même au travers de lignes écrites sur une page, c'est quelque chose de pas ordinaire.


Aldo a la mouise, Aldo a de grandes idées. Aldo a surtout des idées sur tout et sur bien d'autres choses encore. Aldo a des tas de projets tous plus fantasques les uns que les autres, au détriment de ses proches qui en paient le prix. Aldo est pessimiste pour sa santé, Aldo est… Aldo est increvable.
Ah ! Et Aldo parle beaucoup ! Trop parfois…
Bon, et puis Aldo finit par être attachant.


« Un jour, on arrivera à recréer un rein à partir de nos cellules et à le transplanter sans craindre de rejet, m'assure Doc Castle. Il semble penser qu'on ne peut pas se rejeter soi-même. Je crie, Doc, tu ne me connais pas aussi bien que moi-même ! »


Au final, ce livre est tout à fait étonnant, plein d'excès, plein de cynisme, plein de lucidité aussi.
Ce qui provoque indéniablement quelques accès de citationite chez ses lecteurs (une dizaine de critiques, une quarantaine de citations sur Babelio).


« Peut-être qu'au final, je suis comme tout le monde, un connard de plus tellement fasciné par lui-même qu'il en tire des vérités universelles. »



Merci à Babelio d'organiser les masses critiques et merci à Belfond d'y participer.
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critiques presse (4)
Telerama
23 mars 2016
John Fante trouverait en Steve Toltz un jeune frère venu d'Australie, et déployant toute l'énergie du désespoir.
Lire la critique sur le site : Telerama
LePoint
07 mars 2016
De ce livre où il ose tout, le flamboyant et le trivial, le baroque et l'absurde, le cynisme et le mélo, on ressort un brin étourdi. Mais conquis.
Lire la critique sur le site : LePoint
LaLibreBelgique
09 février 2016
Après "Une partie du tout", l’écrivain australien revient avec un texte tout aussi inclassable. Où mourir est la meilleure protection contre la vie.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Liberation
08 février 2016
Ecrit dans une veine sombre et comique, le second roman de l’Australien suit les aléas épiques d’Aldo, héros poursuivi par la poisse.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
Je me souviens de l'époque où Aldo ne fit même plus semblant de vouloir payer l'addition. C'était l'année où (...) il découvrit un vaste territoire d'aubaines inespérées : internet. Ses deux grosses start-up consistaient en : un site de rencontres pour mettre en contact toutes les femmes célibataires de New York ou Londres avec les hommes nés de la politique de l'enfant unique en Chine, à Shangaï ou Pékin - il avait soit surestimé le désespoir des femmes, soit sous-estimé leur racisme -, et un site porno spécialisé dans des niches répugnantes et inimaginables comme le porno "biblique" - il n'avait pas imaginé que même les fabricants de godemichés répugneraient à l'idée d'être associés à des vidéos de Marie-Madeleine en train de se faire prendre par l'âne du bon Samaritain. Non, il n'arrivait même pas à se faire de l'argent grâce à la religion !
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Brett, l’oncle d’Aldo – il avait passé le plus clair de ses dernières année en fauteuil roulant avant d’aller faire du camping tout seul le soir du réveillon et de mourir d’une crise d’appendicite -, pressait toujours Aldo de l’accompagner au sous-sol de la maison, un endroit plus flippant que des catacombes, et là, jurant de garder le secret, il lui posait des questions quant à sa sexualité naissante avant de tout répéter au reste de la famille pendant le dîner, pour leur plus grande joie à tous.
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- Tu ne trouves pas étrange que personne ne se méfie de la provenance des glaçons qu'on met dans nos verres ?
- Si
- Et tu savais que les gens flippent qu'un jour leur enfant les regarde dans les yeux et leur dise, "Qu'Est-ce que tu as fait à la biosphère, papa ?"
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Torturer un handicapé ou un malade en phase terminale est chose facile. Nommez le remède le plus bête et le plus dégueulasse que vous imaginez – du type : la thérapie par l'écorce de bambou à insérer sous les ongles – et jurez que cela a soigné un de vos amis. Le mourant ou le handicapé, dont le cœur et l'âme sont malades de désespoir à l'idée de ne pas avoir tout essayé pour se soigner, va tout de suite se mettre au bambou.
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- Cette génération est la pire de tous les temps, a affirmé Morrell.
- Vous disiez déjà la même chose chaque année.
- Mais c’est vrai chaque année, a-t-il répondu, avant de se frotter la tête comme s’il espérait que sa calvitie ne soit qu’une mésaventure temporaire.
Il m’a demandé quel âge j’avais, je lui ai répondu, pas loin de la quarantaine, et il a eu l’air de penser que son espérance de vie ne devait plus être énorme.
- Des enfants ?
- A quel âge devient-on officiellement sans enfants ? Toute ma vie, j’ai été sans enfants, mais maintenant, c’est officiel ?
Morrell m’a regardé d’un air abasourdi.
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