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Jacqueline Gouirand-Rousselon (Traducteur)Christiane Bernard (Traducteur)
EAN : 9782746700116
411 pages
Autrement (17/01/2008)
4/5   41 notes
Résumé :
« A l'enfant, pour qui les livres étaient un refuge. A la petite fille que son imagination entraînait dans des directions surprenantes à mesure qu'elle se découvrait le pouvoir de raconter des histoires. A la jeune fille énergique qui aimait danser et plaisanter ; qui rêvait d'un mari et s'exerçait à écrire des romans de toute la force de son intelligence. A la jeune personne de vingt-cinq ans qui jugea qu'elle n'aimait pas les gens et qu'elle ne pouvait plus écrire... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Pour tous les amoureu(ses)x comme moi de littérature anglaise, la biographie sur Jane Austen est une évidence car cette auteure reste très mystérieuse car en dehors de ses romans, il ne reste que peu de traces d'elle. Je voulais découvrir un peu plus l'enfant, la femme, l'écrivaine dans sa vie de tous les jours, familiale, amoureuse, sociétale, amicale et celle écrite par Claire Tomalin se lit comme un roman. Elle retrace son existence chronologiquement grâce aux témoignages de sa famille mais aussi à des extraits des 160 lettres connues sur 3000 qu'elle a écrites, le reste ayant été détruit ou disparu.

J'ai découvert son univers, ses demeures, sa grande famille et les voisins de ses différents lieux de vie, très importants pour elle puisqu'elle apparait comme vivant assez retirée, à l'écart, appréciant peu la foule mais se délectant de ses rares sorties dans le "monde" pour observer celui-ci et s'en servir comme matière pour ses romans, le plus souvent avec un regard critique et ironique.

Claire Tomalin s'appuie sur les témoignages de ceux qui l'ont connue, fréquentée dont en autre Cassandra, sa soeur aînée, sa confidente et celle que Jane Austen a désigné comme sa légataire testamentaire, mais aussi à Anna et Fanny, ses nièces et divers membres de sa nombreuse famille pour retracer la courte vie de cette femme à l'écriture raffinée, véritable témoin de son époque.

On découvre le soin qu'elle portait à la construction de ses histoires, à leur cohérence, aux  personnes qui l'ont inspirée, de l'attachement qu'elle portait à la psychologie, au développement de ses intrigues, à leur crédibilité.

J'ai apprécié la manière dont Claire Tomalin dépeint cette auteure en abordant tout ce qui pouvait relever de sa personnalité mais aussi expliquer son travail d'écriture, les relations entre certains événements, personnages etc....sans négliger ce qui était la vie d'une femme de la fin du XVIIIème siècle et en particulier quand celle-ci faisait partie d'une famille tirant le diable par la queue et donc sans dot, ni rente. Elle fait ressortir ses prises de position sur le mariage, le célibat, son indépendance et l'argent, moteur principal pour elle qui dépendait dans un premier temps de ses proches puis de la parution, sur la fin de sa vie, de ses romans, se mesurant aux éditeurs pour avoir les mêmes rémunérations que les hommes (pas toujours avec réussite).

On la disait peu jolie mais il ressort de cette biographie qu'elle avait un caractère malgré tout bien "trempé" et pour ma part je lui ai trouvé bien du charme par ses choix, ses remarques, ses pertinences le tout remis dans le contexte de l'époque surtout en ce qui concerne la place des femmes en particulier pour le mariage, les maternités multiples et meurtrières. Elle entretenait une jolie relation avec les enfants et en particulier ses nièces mais aussi avec les femmes "actives" : domestiques, gouvernantes etc.... leur reconnaissant une vraie valeur et certaines d'entre elles sont devenues des amies avec qui elle aimait discuter.

Que ce soit les maisons qu'elle occupa, son attachement à une vie simple (elle détestait Bath et ses miroirs aux alouettes, ses conventions), les nombreux déplacements d'un lieu de villégiature dans les familles et amis (c'est fou ce qu'ils se déplaçaient finalement à l'époque), les rencontres dans les bals (elle adorait danser), la nature environnante, les problèmes financiers récurrents, tout est prétexte à observations et l'on se rend compte à quel point cette écrivaine non seulement utilisait son environnement pour écrire mais aussi se permettait d'analyser et de commenter son époque, de façon très franche, ironique et directe parfois.

C'est passionnant, enrichissant et j'ai, comme pour Virginia Woolf,  qui était une grande admiratrice de Jane Austen (ce que je trouve évident car elles ont des thèmes et une liberté de ton similaires), découvert une femme "presque" libre, attachante et parfois déroutante dans ses contradictions, qui a écrit des romans que l'on lit et apprécie encore et qui est citée comme une des grandes plumes de la littérature anglaise et même internationale.

Je ne vous cacherai pas qu'à la fin de ma lecture et après une autre la concernant dont je vous parle bientôt, je n'ai qu'une hâte c'est de reprendre ses romans, dans l'ordre d'écriture ainsi que les adaptations cinématographiques pour mieux en saisir toutes les subtilités, les correspondances avec sa propre vie.

Je trouve que lire des biographies sur des écrivain(e)s est passionnant. Comprendre qui ils sont, comment ils créent, d'où viennent les idées, inspirations, ce qui dans leur vie a été transposé dans leurs oeuvres, permet de mieux apprécier tout leur talent. Cette biographie je m'en servirai lors de mes relectures des romans de Jane Austen comme d'une sorte de "bible" pour les recontextualiser.
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Établir une biographie de Jane Austen n'est pas chose aisée car on dispose en réalité de très peu de sources à son sujet, et la plupart sont éloignées, c'est-à-dire que ce sont par exemple des souvenirs de ses petits-neveux et nièces écrits bien après la mort de l'auteure. Claire Tomalin nous met en garde à ce sujet et en vient à faire beaucoup de supputations. Néanmoins, ses hypothèses m'ont séduites à chaque fois. S'appuyant à la fois sur les fragments de lettres disponibles de la famille Austen, des souvenirs de ses membres et de l'entourage, des critiques contemporaines et postérieures mais aussi d'ouvrages historiques, elle a dressé au long de 400 pages ce qu'a été la vie de Jane. Le premier chapitre nous parle de sa famille (elle est la septième enfant d'une fratrie qui en compta huit) et de sa petite enfance, passée chez une nourrice, comme c'était fréquemment le cas au XVIIIème siècle en Angleterre. Plusieurs fois, elle explique la façon dont vivait la famille en se reposant sur ce qu'était généralement la vie d'un clergyman à cette époque. On voit en filigrane l'Histoire du Royaume-Uni, sa lutte contre Napoléon, mais aussi l'Histoire de la France, car une cousine de Jane, Eliza, qui était née aux Indes, a épousé un petit noble français appelé De Fueillide, et elle a dû fuir la France au moment de la Révolution. Deux frères de Jane au moins y allèrent aussi, et on suit rapidement les guerres napoléoniennes, puis la défait, les Cent-jours, la défaite finale et enfin la Restauration. La biographie est donc très documentée et si elle s'attache à bien cadrer le contexte de la vie de Jane, elle ne s'attarde pas sur les éléments tels ceux que je viens de mentionner plus que besoin est, afin de ne pas ennuyer le lecteur. Le propos est toujours recentré sur Jane, rien n'est laissé au hasard.

Je me perdais un peu au début dans la nombreuse famille Austen. Elle avait six frères et une sœur, et j'avais compté qu'elle eut plus de trente neveux et nièces, sans compter les oncles et tantes, cousins et cousines, et aussi grands-oncles et grands-tantes... Ajoutez à cela les amis et le voisinage, j'étais totalement paumée par moment. Avec un peu d'efforts, j'ai fini par mettre un nom et une demeure sur chacun (en plus ils déménagent, oui oui), avant de m'apercevoir dans le dernier quart du live qu'il y avait un arbre généalogique en annexe, qui était bien pratique en fait. Je me suis tellement attachée à Jane que j'en suis venue à mépriser les mêmes gens qu'elle, à approuver ses critiques rapportées par l'auteur, à préférer Henry à ses autres frères, alors même qu'il n'y avait pas spécialement de raison. De la même façon j'ai passé ses fantaisies à Eliza et j'ai adoré Cass, sa sœur, alors que ce n'est pas le genre de personne que j'aime particulièrement. J'étais très triste au moment de la mort de Mr Austen, son père, que j'ai rapidement vu comme Mr Bennet (il y a pourtant de grandes différences entre eux), un personnage de Pride and Prejudice que j'adore.

Une très bonne chose également était que Claire Tomalin, qui est spécialiste des biographies d'auteurs connus apparemment (elle a également écrit sur Dickens, Mary Wollstonecraft et P.B. Shelley selon la quatrième de couverture), analysait les textes de Jane au fur et à mesure qu'elle les a écrit. Le livre est suit la chronologie, donc elle commence par les textes regroupés dans le recueil Juvenilia (que je suis en train de lire), puis elle passe à Lady Susan, son premier texte mature, ensuite à Elinor and Marianne (premier titre de Sense and Sensibility), etc. Elle explique la génèse du texte autant que possible, ainsi que les éventuelles inspirations de Jane (chez d'autres auteurs contemporains par exemple, ou ans un évènement survenu dans son entourage). La plupart de ses romans ayant subi de multiples corrections (j'ignorais par exemple que Elinor and Marianne avait d'abord été rédigé sous forme épistolaire, comme Lady Susan), Claire Tomalin tente à chaque fois de comprendre pour quelles raisons Jane a modifié son texte, de qui elle s'est inspiré pour créer tel personnage ou l'améliorer, de quels lieux qu'elle a visités elle s'est servi... En revanche, il est bien précisé qu'elle n'a jamais voulu écrire avec une tendance autobiographique. En tant qu'écrivain, elle s'inspirait évidemment de ce qu'elle voyait autour d'elle, et certains de ses personnages véhiculent certaines de ses idées, mais jamais elle n'a souhaité raconter sa propre expérience. D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle elle a abandonné le roman Les Watson. Il comprenait trop de similitudes avec leur situation à elle et à Cass, révélait trop de ses propres angoisses.

J'ai appris un quantité d'anecdotes passionnantes sur sa vie, et j'ai enfin eu le fin de cette histoire avec Tom Lefroy. Tous les fans de Austen ont vu Becoming Jane, avec Anne Hathaway dans le rôle de l'auteure. Je l'ai vu il y a longtemps maintenant, et je n'avais pas beaucoup aimé. Je ne sentais pas Jane, je doutais de certains événements racontés... Et je crois avoir eu raison. Je reverrai bientôt le film et un article suivra, où j'étudierai cette question plus en profondeur, mais je m'en tiens à la biographie pour le moment. Tom Lefroy ne se voit consacré que trois ou quatre pages au moment de leur "histoire", puis il est mentionné de temps à autres. Cette expérience semble avoir façonné Jane puisque par la suite elle accepta la demande d'un voisin et ami, mais refusa finalement le lendemain pour la raison probable la raison probable qu'elle ne ressentait pas le même élan qu'elle avait eu à 20 ans pour Tom Lefroy. Jamais il ne l'a demandé en mariage, en tout cas il n'y a aucune preuve de cela. Leur inclination l'un envers l'autre ne correspondait pas aux réalités dans lesquels ils vivaient. Lui devait penser à faire un bon mariage pour aider sa famille, elle n'en était qu'à une première histoire d'amour. Tom Lefroy repartit et ne revit jamais Jane après 1795. Elle en fut affectée bien sûr et ressentit sa première expérience douloureusement ; on n'oublie pas son premier amour. Mais elle ne fut pas anéantie, elle ne jura pas de ne plus jamais se marier ou autre. Elle avait encore bien le temps à ce moment-là de rencontrer un homme qui correspondrait à ses attentes, mais il n'est pas venu. S'il était venu, il y a fort à parier que nous n'aurions jamais eu aucun de ses textes, qui seraient restés au sein de la famille pour divertir. Elle a d'ailleurs de la chance que l'idée du mariage avec Tom Lefroy n'ait pas abouti, car il devint un homme qu'elle n'aurait peut-être pas aimé.

J'ai été tout simplement passionnée par cette biographie vraiment géniale. Elle est parfaite, je n'ai réellement rien à lui reprocher pour ma part. Je n'ai pas pu m'empêcher de verser quelques larmes quand j'en suis arrivée à son décès (ça m'a fait pareil avec Charles VII, Sissi, Madame de Pompadour...). Je la conseille vivement à tous les adeptes de ce genre de livre et évidemment à tous les fans de Miss Austen ! Cette première expérience d'une biographie d'un auteur a été tellement plaisante que je compte bien en lire d'autres.
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Si je vous dit Jane Austen ? Vous répondrez probablement Orgueil et préjugés, Raison et sentiments ou l'un de ses autres romans. La renommée de Jane Austen n'est plus à faire.

Pourtant si ses écrits sont connus, sa vie l'est beaucoup moins.

Cela est en partie la faute de Cassandra Austen. La soeur aînée de Jane détruira une grande partie de sa correspondance. La perte est sans conteste inestimable.

Il reste cependant des éléments, des témoignages, des souvenirs de l'écrivaine.

Autant d'éléments à partir desquels Claire Tomalin va reconstituer la vie de Jane Austen.

La biographie est un exercice délicat, il faut raconter une vie sans en avoir tous les éléments, reconstituer l'épaisseur d'une personne sans la dévoyer…

Exercice malaisé dans lequel l'autrice s'en sort très bien. Elle fait des suppositions, mais les justifie. Elle utilise la vie des proches de Jane pour constituer un contour à la vie de cette dernière. Un portrait comme un jeu d'ombres.

La plume de Claire Tomalin est vive. Elle n'hésite pas à manier le cynisme et l'ironie comme son sujet. C'est drôle et parfois poignant.

L'on découvre une Jane Austen beaucoup moins lisse que l'image que l'on imagine d'une femme célibataire du 18ème, occupée uniquement à garder ses neveux et nièces. L'on suit, ainsi, ses déconvenues liées à la publication de ses romans ou encore la réception qu'ont eux ceux-ci auprès de ses proches.

Cette biographie est au final une invitation à relire les romans austeniens en ayant une meilleure image de celle qui tenait la plume, pour les apprécier d'autant plus.
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Après avoir lu il y a quelques semaines du fond de mon coeur : lettres à ses nièces de Jane Austen, j'ai eu envie de découvrir une biographie de cette femme de lettres anglaise du XIXe siècle. Mon choix s'est porté sur la biographie écrite par Claire Tomalin, intitulée Jane Austen, passions discrètes, dont j'avais déjà lu plusieurs avis positifs.

Aujourd'hui, de la vie de Jane Austen, nous ne savons que peu de choses. Si elle tenait un journal, celui-ci a été détruit ou perdu, ses lettres ont soit coupées, élaguées soit détruites.
Pour écrire cette biographie miss Jane Austen, Claire Tomalin s'est basée sur la correspondance de l'auteur et de sa famille ayant été conservés et sur les souvenirs de Jane Austen qu'avaient consigné plusieurs membres de sa famille.
Plus qu'une biographie de Jane Austen, cet essai raconte donc la vie de la famille Austen : de Jane, de ses parents, de ses frères et soeurs et de leurs cousins.

J'ai trouvé cet ouvrage particulièrement intéressant et bien construit. On suit, de manière chronologique, le cours de la vie de Jane Austen. Non seulement, on découvre sa vie et celles de ses proches, mais je pense qu'on a également un bon aperçu du style de vie et du quotidien de la gentry anglaise, en particulier des clergymen, de l'époque Régence.
J'ai apprécié le fait que Claire Tomalin arrive à me faire sentir un peu plus proche de cette auteur que j'aime énormément. Même si on parle peut-être plus de ses frères et de leurs carrières ou de sa cousine Eliza de Feuillide, les éléments rapportés nous permettent de mieux comprendre son quotidien, ses inquiétudes, ses joies et ses peines.
La seule partie qui m'a finalement un peu moins plu est celle où l'auteur remonte la généalogie des parents de Jane Austen. Malgré la présence d'un arbre en fin d'ouvrage, j'ai eu un peu de mal à me retrouver au milieu de leurs ascendants.

J'ai aussi été vivement intéressée par tous les passages où Claire Tomalin évoque les oeuvres de Jane Austen. Elle revient en effet sur leur génèse, leur construction, les sources d'inspiration de l'auteur, la façon dont les textes ont été publiés, accueillis par sa famille, ses amis et le public. Et évidemment, tout cela m'a donné envie de relire les romans de Jane Austen.

En bref, oui il y a beaucoup de noms à retenir (famille, amis, voisins), oui parfois l'auteur émet des hypothèses au vu du manque d'informations auquel elle a du faire face mais cette biographie se révèle passionnante à lire. J'ai aimé découvrir la vie de Jane Austen et son quotidien. Je recommande cet ouvrage à tous ceux qui veulent en savoir un peu plus sur cette fameuse romancière anglaise.
Lien : http://tassedeculture.com/20..
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Bizarrement, et bien que je fasse continuellement de nombreuses recherches sur Jane Austen, je n'avais jamais lu aucune de ses biographies. C'est en découvrant que nous avions ce titre en commun dans notre PAL, que ma copine Pimpi et moi avons décidé d'en faire la lecture ensemble!

Dès les premières lignes, je suis happée par l'écriture de Claire Tomalin. Tous ces détails qu'elle nous donne, comme le temps qu'il faisait le jour de la naissance de Jane, nous donnent l'impression d'y être. C'est comme si l'auteur levait un voile très discrètement, marchait sur la pointe des pieds pour ne pas déranger la famille Austen et nous emmenait là-bas avec elle!

Comme souvent dans les biographies, Claire Tomalin fait parfois des sauts en arrière pour revenir sur l'histoire d'un tel ou un autre. C'est malheureusement souvent ce qui me perd, d'autant plus que le nombre de personnages est ici élevé et qu'il n'y a pas de chronologie récapitulative. Cela nuit quelque peu à la compréhension de l'histoire mais au fur et à mesure que l'on se familiarise avec l'entourage de Jane, les choses s'éclaircissent.

Il y aussi certains passages qui donnent plus l'impression d'appartenir à la biographie d'Eliza, la cousine de Jane, qu'à celle de Jane elle-même. Malheureusement, nous savons fort bien que l'auteur ne dispose pas de beaucoup de matériel pour retracer l'enfance de Jane et il est donc logique qu'elle se concentre parfois sur son entourage, ce qui permet au moins d'établir le climat dans lequel elle a grandi. Claire Tomalin fait malgré tout, selon moi, un merveilleux travail en maintenant tout au long de son ouvrage un difficile équilibre entre l'impartialité de rigueur et son admiration pour Jane!

Elle ne s'arrête pas à la vie de Jane Austen et fait aussi une analyse de ses romans qu'elle juge tous d'un style différent: Northanger Abbey est une satyre, Sense & Sensibility un débat, Pride & Prejudice, une histoire romanesque. Elle dit que Jane Austen ne s'est pas cantonnée à une forme de livre, à ce qu'elle savait faire. Elle a exploré, s'est sans cesse renouvelée. J'ai beaucoup aimé cette partie d'analyse de texte, qui nous apprend beaucoup de choses et met en lumière des significations auxquelles nous n'aurions pas pensé. D'un autre côté, j'ai toujours trouvé cela très subjectif d'attribuer aux auteurs des intentions qu'ils n'avaient peut-être pas et de plus, chacun aime avoir la liberté d'interpréter les textes comme il le veut. Malgré tout, on sent une fois encore que cela est fait ici avec beaucoup de respect. Son analyse de Lady Susan et du génie de Jane Austen est paticulièrement percutante et porte à reflexion! J'ai souvent été d'accord avec ses opinions, quand elle remet Mrs Bennet à l'honneur par exemple, mais ce qu'elle pense de la fin de Sense & Sensibility ferait sûrement hurler plus d'une fan du Colonel Brandon!

Dans la semaine, j'écrirai un deuxième billet sur cette biographie, centré cette fois sur ce que j'y ai appris de Jane. En attendant, je vous conseille le billet de Pimpi sur Marque ta Page.

Pour finir, je voudrais retranscire ici les dernières lignes de cette biographie que je vous incite à lire, la magnifique conclusion dans laquelle transparaît tout l'amour que Claire Tomalin porte à Jane Austen: "La Jane Austen que je préfère est celle qui se moque des opinions du monde. C'est une chance qu'elle ait eu une telle faculté de rire. Aujourd'hui, le volume des opinions a enflé dans de telles proportions qu'elle aurait de quoi rire pour l'éternité."


Lien : http://janeausten.hautetfort..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il existe un refuge pour un enfant de 7 ans, c'est la lecture de tous les
livres, quels qu'ils soient, qui lui tombent sous la main.
L'univers des autres permet de fuir le sien.
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Boarding schools for girls were not hard to find in the 1780s, not least because keeping a school was one of the very few ways in which a woman could hope to earn a respectable living; but accounts of what went on in them make depressing, and sometimes horryfying, reading. At the time the Austen girls were sent to Oxford, a seven-year-old called Elizabeth Ham, daughter of well-to-do parents in the West Country, found herself at ‘Ma’am Tucker’s Seminary’ in Weymouth, where the pupils were fed on the principle ‘eat the bread and smell the cheese’, and all made to sleep in the drawing room. By day Elizabeth was kept confined in the same unaired room, sewing on a wooden bench for hours at a time until she and her eyes were worn out, Mrs Tucker occasionnally enlivening things by reading aloud from the Pilgrim’s Progress.
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Si on avait été sur le point de couper la tête de Cassandra, Jane aurait voulu qu'on coupe aussi la sienne.
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