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Critique de Alfaric


"Le Chant des épines" est le tome 1 du cycle d'Adrien Tomas intitulé "Le Royaume rêvé". Celui-ci se déroule dans le passé de son premier roman, "La Geste du sixième royaume", quelques générations après la révolte des hommes contre les elfes, et ce dernier veut nous raconter la geste de l'héroïne Ithaen dont les exploits y étaient contés ça et là…


Les Épines, c'est dans un royaume désuni et septentrional les champions d'une nouvelle génération éduquée au sein du Clan Svelsen (qui ambitionne d'unifier les Marches du Gel après sa guerre fratricide contre le Clan Asrelden)… L'auteur ne se cache aucunement de reprendre un questionnement archétypal de la fantasy classique, à savoir celui de la bonne gouvernance (un sujet éternel, et d'une brûlante actualité au vu de la médiocrité crasse des 650000 élus que compte la France, mais ce n'est pas bien mieux ailleurs hein…). Parmi la galaxie de POVs chère à l'auteur, on retrouve donc la reine adolescente Ithaen du Clan Svelsen, Ysémir le guerrier du Clan Asrelden, Merisia l'apothicaire du Clan Orcsen et Solheim le nécromancien blanc du Clan Tyrn… Toutefois la part belle est faite au POV de Vermine, la sauvageonne rousse aux yeux verts qui possède à la fois un fort quotient intellectuel et d'étranges pouvoirs magiques appelés Ténèbre qui la dépasse largement (possession ou schizophrénie, c'est selon votre interprétation ^^)…
Ce tome d'introduction est bien moins touffu que "La Geste du sixième royaume", pour la simple raison qu'on crapahute dans les 4 coins d'un royaume dont on suit le destin alors que dans le roman original on crapahutait dans les 4 coins d'un continent dont on suivant le destin. Mais chassez le naturel il revient au galop : derrière le worldbuilding et le magicbuilding rôlistiques des familles, on retrouve les vibes d'Howard, Tolkien, Moorcock, donc Gemmell. On aurait pu se dire qu'avec un groupe de héros adolescents en devenir, des prophéties cryptiques, une menace millénaire, un empire totalitaire on serait bel et bien dans la fantasy plus classique du tu meurs... Sauf que l'auteur dézingue tout ça d'entrée de jeu !

C'est presque dommage finalement de retrouver la formule Brandon Sanderson avec une avalanche de twists dans les dernières pages, voire les toutes dernières pages (genre on apprend quasiment dans le même temps qui est le maître espion des Marche du Gel, qu'il est un agent double, et qu'il est un agent triple) et le cliché du plan qui se déroule sans accro pour les grands méchants pas encore entrés en lice du « c'est maintenant que le choses sérieuses commencent ». On se demandera donc quelles places auront dans la suite du cycle Ogwan l'apprenti banni du génie nain à la fois Léonard de Vinci et Albert Einstein, Grimnur le jeune bandit en surpoids au grand coeur, le Projet n°68 alias l'Ange de Fer, Ooldor le Chroniqueur à la peau dorée, la Locuste alias le Gandalf grimdark, ou bien l'être maudit qu'il nourrit du sang des traîtres et qui en fait s'avère être SPOILER… (et pas du spoiler de base hein, non un putain de gros spoiler de la mort qui tue ! ^^)

Par contre je l'écris noir sur blanc, je ne supporte plus la jurisprudence GOT qui fait perdre 1 étoile à ce tome 1



Les Editions Mnémos ont bien bossé pour nous livrer un chouette livre-objet : devant un tel travail, c'est presque honteux de passer au numérique… Mention spéciale à la magnifique illustration de couverture signée du talentueux Alain Brion, qui correspond parfaitement à une scène clé du roman (à savoir le combat d'Ithaen et Vermine contre une Mandragore, une abomination elfe)
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