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Vous aussi, vous en avez marre des climatosceptiques et des politiciens qui se fichent du sort de la planète ? Vous grincez des dents en voyant des hommes murs s'attaquer à Greta Thunberg, cette jeune militante plus engagée que nombre de nos dirigeants ? Vous êtes exaspérés de voir que ceux qui ont le pouvoir de changer les choses font la sourde oreille alors que les scientifiques se montrent de plus en plus alarmistes ? Eh bien, Adrien Tomas aussi.

Zoomancie présente une vision apocalyptique du monde dans un futur malheureusement beaucoup trop vraisemblable. La planète nous lâche, l'équilibre mondial est chamboulé, les eaux montent, la colère règne, les gens s'entretuent. Faustine tente de survivre dans un Paris dévasté, où elle s'accroche à son unique bouée de sauvetage : son travail au Zoo de Montvermeil, où elle peut mettre de côté la haine ambiante pour s'oublier auprès des animaux. Son empathie exacerbée va la lier à une baleine piégée au bord de la Seine et leur connexion semble apaiser la colère perpétuelle qui habite les gens qui l'entourent. Au Congo, la réserve où travaille Kamili subit une attaque aussi terrible qu'incompréhensible, poussant le jeune homme à fuir avec l'okapi à laquelle il s'est irrémédiablement uni. À Kuala Lumpur, un jeune hacker surnommé Spider se lie avec ses homonymes juste à temps pour échapper à une mystérieuse organisation. Il semblerait que dans un monde en ruine déchiré par la colère, dans lequel l'égoïsme est monnaie courante et où la compassion disparait, le merveilleux don des protagonistes détonne suffisamment pour les mettre en danger…

J'ai adoré Zoomancie : les convictions que le roman laisse transparaître, le background immersif et crédible, l'intrigue haletante et ses personnages si agréables à suivre. Faustine, Spider et Kamili sont les produits d'une évolution négative. Élevés dans la colère, l'égocentrisme et la misère, ils font partie des rares êtres humains à trouver en eux la force de faire appel à des émotions non destructrices, faisant d'eux des parangons d'espoir irrémédiablement attachants. Les héros se partagent une narration à la première personne et leur ton pourra surprendre, lui qui sera parfois dur, blasé ou cynique. Mais c'est la preuve qu'ils sont abîmés par le monde qui les a construits, jusqu'à ce qu'ils trouvent l'apaisement grâce au lien qui les unit à leurs animaux. Celui-ci est remarquablement bien dépeint, comme tout ce qui touche à la nature, grâce au talent de l'auteur et à son passé de zoologiste. Les animaux sont au coeur du roman, mis en avant avec une affection sincère qui transparait au travers du texte. Ils apportent un peu de lumière à ce récit somme toute assez sombre, qui ne prend pas les jeunes adultes auquel il s'adresse pour des gens incapables d'entendre les vérités que les adultes semblent occulter. Et malgré la noirceur de l'avenir dépeint par Adrien Tomas, le message reste positif et touchant.

Zoomancie se veut donc à la fois alarmiste et porteur d'espoir. le roman tient à véhiculer des valeurs primordiales qui semblent pourtant s'être perdues en cours de route. Il nous rappelle l'importance de la nature, le devoir de protection qui nous incombe, mais aussi la nécessité de valoriser l'empathie et la bienveillance. Il nous invite à réagir, à ne plus avancer avec des oeillères et nous rappelle que même si ceux qui ont le pouvoir de faire quelque chose ne le font pas, nous pouvons toujours nous battre et nous faire entendre. Zoomancie délivre un message fort et nécessaire, porté par un style toujours aussi efficace au service d'une intrigue menée tambour battant. C'est un roman touchant et percutant que je ne peux que vous inviter à découvrir et à partager !
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drien Tomas est un auteur que j'avais envie de découvrir depuis un petit temps déjà. (Notre-Dame des Loups ou encore Engrenages et Sortilèges me tentent aussi énormément !) La cause animale est un sujet qui me touche beaucoup, tout comme le lien entre humains, animaux et notre planète. Je remercie donc les éditions Lynks pour cet envoi, toujours super soigné (la box ici). J'étais étonnée de voir Mina M aux crayons de l'illustration de couverture : un style très différent de ce qu'elle fait habituellement, mais très réussi aussi, dont chaque détail colle au récit.

La première chose que j'ai adorée dans ce livre est l'univers dans lequel on est plongé : les dérèglements climatiques, la pollution extrême et d'autres facteurs ont mené la planète au bord de la rupture. Une Terre dystopique (mais réaliste dans un futur pas si lointain?) sur laquelle nos pays européens sont pour la plupart plongés sous les eaux et sont devenus le tiers-monde, alors que d'autres puissances mondiales sont montées au pouvoir. Un roman qui fait réfléchir sur la politique actuelle des grandes nations vis-à-vis des pays aujourd'hui les plus pauvres.

C'est aussi un monde très triste, dans lequel par exemple les autorités parisiennes ont préféré investir des budgets faramineux pour sauver leurs monuments historiques des eaux plutôt que d'aider leur population à s'en sortir. On n'y voit plus la beauté, tout ce qui compte, c'est la survie, comme pour ces gens affamés qui tueraient pour un peu de viande et extermineraient les derniers membres d'une espèce animale pour se nourrir. Peut-on vraiment leur en vouloir ? Cela pousse la réflexion plus loin encore : que ferait-on dans pareille situation ?

Les habitants de la Terre sont contrôlés par la colère. Plus aucun geste n'est anodin, chaque mot, chaque regard, peut entraîner une altercation, un conflit poussé à une violence extrême et peut aller jusqu'à la mort. Dans ce contexte de pauvreté, famine, colère, la survie passe par l'évitement des contacts sociaux autant que possible et par les privations. Un événement change cependant la donne : une baleine est coincée dans un des bassins de Paris et entre en contact avec Faustine, responsable des animaux au refuge de Montvermeil. Sans savoir comment, elles se connectent et Faustine chante pour les foules, qui sont immédiatement soulagées des affres de la colère et de la violence. Y aurait-il moyen de soigner les populations de leurs pulsions d'agressivité ?

En plus de la soigneuse, nous suivons trois autres personnages, dont on découvre petit à petit le lien avec les animaux. Il y a d'abord Spider, un hacker hyper doué dont la toile s'étend sur tout le dark web. (Je vous laisse deviner son animal :D) Il va faire des découvertes hallucinantes sur les événements qui ont secoué la planète, mais aussi sur la « zoomancie ». Il y a ensuite Kamili, soigneur également, mais dans une réserve africaine : il protège les derniers okapis et va devoir entreprendre un voyage risqué pour amener Ushingi, dernière femelle de son espèce, sur l'île de Montvermeil. Il rencontre sur son chemin Nour, sorcière des rues accompagnée par son chat du désert.

J'ai adoré tous ces personnages, aux personnalités affirmées, mais aussi aux faiblesses assumées. Si leurs histoires sont au départ bien distinctes, elles font se regrouper pour un final explosif, à la fois plein d'espoir, mais aussi de déception quant à la nature humaine. Je me suis pour ma part beaucoup attachée au personnage de Nour, jeune femme indépendante qui suit ses intuitions et qui va avoir un rôle capital, bien qu'elle n'arrive que plus tard dans la narration.

J'ai adoré ce roman : son univers dystopique (mais qui pourrait se voir concrétiser dans un futur pas si lointain) hyper développé, ses personnages humains et animaux attachants et « vrais », le contexte sociétal oppressant… Tous ces éléments amènent à une réflexion plus poussée sur notre lien à la nature, aux animaux, à notre environnement direct. Une lecture prenante qui fait beaucoup réfléchir !
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« A l'époque, les gens s'imaginaient que tout allait bien, ou finirait par aller mieux. Ils s'enfermaient dans des certitudes absurdes et n'oeuvraient que pour que leur environnement immédiat s'améliore. Sans trop penser au reste du monde. Sans trop faire d'effort… »

Voilà une amorce efficace. Vous l'avez sans doute compris, ce one-shot plutôt destiné à un public Young Adult prend place dans un monde un peu futuriste dans lequel l'humanité n'a pas su réagir à temps et paye dorénavant ses erreurs passées.

Le lecteur découvre trois personnages principaux, trois jeunes adultes vivant sur trois continents différents.
Faustine survit dans l'ancienne capitale française. L'humidité et le froid ont envahi les rues parisiennes, seuls les immeubles et habitations les plus surélevées ont résisté à la montée des eaux. Tout est gris et inondé. Les parisiens ne s'émerveillent plus de rien, seuls la colère et le désespoir habitent leur quotidien. Faustine résiste à l'ambiance générale grâce à son travail dans un sanctuaire animalier et surtout grâce à sa relation avec l'apaisante Léa. Un jour, une baleine s'échoue sur les quais de l'ancienne Seine. Les habitants y voient des tonnes de viande à consommer pour améliorer leurs maigres rations, Faustine protège l'animal au péril de sa propre sécurité.
Kamili est le piètre gardien d'une réserve protégée en Afrique. Heureusement qu'un ancien écossais virulent fait partie de son équipe parce que Kamili est réticent à utiliser son arme, même pour protéger les animaux pour lesquels il a juré de donner sa vie. Des troupes attaquent régulièrement les lieux pour tuer et braconner, au mépris de la sauvegarde animale. le jeune homme tient tout particulièrement au troupeau d'okapis, les derniers représentants de leur espèce et notamment à Ushingi avec laquelle un lien très fort s'est créé.
Confiné dans des planques toujours changeantes, Spider semble bien éloigné du monde animal et de ses enjeux. Lui, ce qui le passionne et ce pour quoi il est grassement payé, c'est le hackage et la vente d'informations aux plus offrants. de son ordinateur, il est capable de retrouver n'importe quel homme politique ou industriel véreux et d'envoyer leurs coordonnées à ceux qui souhaitent leur mort. Sa contribution à la « dépollution humaine » de la planète.

Pas grand chose ne semble relier ces trois jeunes gens, et pourtant… Chacun découvre une connexion avec un animal bien particulier. Baleine, okapi ou araignée, chacun ses forces et ses particularités.
J'ai aimé cette idée d'animal-totem et l'explication avancée dans le dernier tiers du roman. Je ne peux pas vous dire le pourquoi du comment, ce serait vous gâcher une des principales trouvailles de ce court roman résolument engagé et actuel (plus que jamais alors que j'écris cette chronique, le 19 mars 2020). La « révélation » est bien amenée et ne manque pas d'originalité. J'ai aimé.
D'autant plus que je n'imaginais pas du tout que le roman prendrait ce chemin. J'avais lu la quatrième de couverture avant de commencer ma lecture mais je ne comprenais absolument pas comment les trois héros allaient pouvoir être rassemblés. Et surtout pourquoi ? Dans quelle optique ? Quel rapport avec les animaux ? Quel rapport avec ceux qui semblent les poursuivre ?
Bref, l'intrigue m'a convaincue.

Là où je suis plus sceptique, c'est dans le traitement des personnages. Si je ne suis pas particulièrement friande de la narration unique et interne à la première personne du singulier, je crois que je le suis encore moins du roman « chorale » quand il est si court et donc si peu développé. Trois personnages principaux (et d'autres secondaires qui viennent se greffer) c'est au moins trois « arcs narratifs », donc au moins trois voix narratives donc une division du lecteur dans au moins trois directions différentes (dans des chapitres qui s'alternent).
Personnellement, si je ne passe pas beaucoup de temps avec un personnage (en tout cas un certain temps), j'ai du mal à m'attacher à lui et donc à être émue. J'ai parfois eu des coups de coeur pour des romans qui mettaient en scène plusieurs « héros » mais qui prenaient le temps de développer chacun d'eux. Ce n'est malheureusement pas le cas ici. Il faut dire que le public visé est plutôt Young Adult et que 330 pages, c'est court. Alors tout va un peu trop vite, aussi bien dans la rencontre avec les personnages que dans l'action en elle-même. Pas de temps morts, c'est clair. Mais les pauses descriptives c'est bien aussi pour avaler, digérer, s'habituer et s'attacher. Enfin pour moi.

Si je ne suis pas convaincue à 100% par ce titre, je salue l'engagement d'Adrien Tomas. On sent que l'écologie et la préservation de la nature font partie des sujets qui lui tiennent à coeur et on profite largement de ses connaissances dans le domaine (il a lui même travaillé en lien étroit avec les animaux à plusieurs reprises). Zoomancie commence dans la grisaille et la colère mais nous rappelle aussi que nous pouvons tous agir, nous pouvons retrouver l'essentiel et nous reconnecter avec la nature… Finalement il y a de l'espoir, il suffit d'ouvrir les yeux.
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Malgré quelques petits défauts, Zoomancie est un roman qui nous parle, nous touche. On sent que Adrien Tomas y a mis beaucoup de lui-même et parle avec son coeur. L'auteur nous dépeint un futur très sombre forgé par les catastrophes et où la violence est omniprésente, un monde qui malheureusement apparaît comme tout à fait possible si l'on considère l'évolution actuelle de nos sociétés.
Chronique complète sur le blog
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L'histoire se déroule sur une Terre futuriste où plusieurs catastrophes naturelles et conflits se sont déroulés. Des pays sont ravagés par la montée des eaux quand d'autres font face à une sécheresse extrême. L'humanité n'est plus que haine et colère. de nombreux animaux sont sur le point de disparaître. Certaines espèces sont même déjà éteintes.

Ce monde hostile est différent du notre pourtant il semble horriblement réaliste. Adrien Tomas a imaginé un univers qui nous parle et nous pousse à la réflexion. le message est fort, l'auteur ne prend pas de pincettes. Même si l'on a conscience de ces problèmes, on se prend une véritable claque.

Dans ce roman, chaque chapitre se passe selon le point d'un vue d'un protagoniste. C'est un procédé que j'apprécie beaucoup. Ici, il permet de voir l'impact des récents événements en divers lieux.

D'autre part, ces personnages sont différents par leur caractère mais aussi par leur histoire.

Faustine vit sur Paris dans un petit appartement miteux qui ne résistera pas à la prochaine crue. Heureusement, elle a un job qu'elle adore à la ménagerie de Montvermeil.

Par ailleurs, nous suivons Spider, un death brocker, c'est à dire un hacker. Sa spécialité est de retrouver des personnes à partir de presque rien. Solitaire, déménageant régulièrement, son talent n'est plus à prouver.

Enfin, Kamili, un ranger dans la réserve de Mwanga est rejeté par son village et sa propre mère car il préfère défendre les okapis plutôt que de rejoindre les Légions de Cendres.

Ces adolescents sont tous touchants et agréables à suivre. Au départ, chacun est isolé mais petit à petit, on se rend compte qu'une même affaire les rapproche.

De plus, chacun des héros est aidé d'un animal et va découvrir ce qu'est la Zoomancie. J'ai adoré cet idée de lien entre l'homme et l'animal. A la fois, j'ai captivée par les informations que l'auteur donnait sur telle ou telle espèce. Et en même temps, j'étais fascinée par les effets de cette relation.

Dans l'ensemble, le rythme est bien mené à tel point qu'on ne voit pas les pages défilées. L'action est régulièrement présente et les révélations se font successivement. La fin est incroyable bien qu'un peu rapide à mon goût. Même si l'histoire pourrait se terminer ainsi, un tome 2 me plairait beaucoup !

En bref, j'ai vraiment aimé ce roman et les thématiques qu'il aborde. Sur fond de complot mondial et messages écologiques, ce fut une lecture à la fois détente et réflexive. Enfin, Adrien Tomas véhicule de très beaux messages qui ont su me toucher. C'était mon premier roman de l'auteur mais certainement pas le dernier !
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...Revenons à Zoomancie, et son auteur Adrien Tomas. de lui je n'ai lu qu'Engrenages et sortilèges, que j'avais beaucoup aimé (ma chronique par ici), alors que j'ai d'autres ouvrages qui m'attendent sagement (notamment dans ma liseuse). J'étais donc contente de le découvrir dans un registre un peu moins jeunesse, me disant que ça m'encouragerait à lire ses romans plus à destination des « adultes ». D'autant plus contente qu'il s'agit des éditions Lynks, et que j'attendais avec impatience de voir quelle thématique serait abordée et de quelle manière. A la lecture de sa biographie, le thème de son roman m'a semblé une évidence, et j'avais d'autant plus envie de l'entamer. Il a en effet été soigneur dans des parcs animaliers, donc les animaux ça le connait ! J'aimerais bien connaître son ressenti sur le respect des animaux dans les parcs où il a travaillé, car je sais que les conditions ne sont pas les mêmes partout. J'aurais peut-être un jour l'occasion de lui poser la question, qui sait ?
On démarre le roman aux côtés de Faustine, qui vit dans un Paris qui fait froid dans le dos. Si vous avez déjà vu des documentaires sur ce que pourrait être les futures grandes inondations de notre capitale, dites vous bien que ce n'est rien par rapport à ce qui est décrit ici. Même Venise à l'heure actuelle est plus à l'abri des eaux que ce Paris du futur (proche ?) imaginé par l'auteur. On est plongé d'entrée de jeu dans un monde apocalyptique, presque post-apocalyptique, j'avoue qu'à ce point de dérèglements sur la planète, on n'est pas loin de la fin de l'apocalypse… Faustine est très proche des animaux, elle travaille dans un sanctuaire de préservation des espèces, le parc de Montvermeil, situé sur une île protégée des flots à Paris, créée par un mystérieux mécène scientifique. C'est aussi lui qui a créé et offert le système de ponts et passerelles qui permet aux parisiens de continuer à vivre et se déplacer dans la capitale.
Au chapitre suivant, on rencontre Spider, un hacker de génie, plus précisément un death broker, je vous laisserai découvrir ce dont il s'agit dans le roman, qui vit entouré malgré lui (du moins pour le moment) d'araignées, et qui au début se cache en Malaisie, poursuivi par la Num, la police qui traque les hackers. Il résume dans ce chapitre en une phrase la tension qui nous poursuit, personnages et lecteur.ices, tout au long du livre : « Il y a toujours quelque chose à craindre, et on ne peut jamais prévoir si le coup dur suivant sera du fait de Mère Nature, ou de l'humanité à bout de nerfs. »
Au fil des chapitres, on va découvrir et suivre les personnages principaux et les animaux qui les entourent, dans leurs aventures pour le moins rocambolesques. J'aime quand il y a une alternance de points de vue dans un roman (du moins quand c'est bien fait), car ça donne un rythme effréné. On a toujours envie de savoir ce qui arrive à un personnage, mais pour le savoir, il faut attendre plusieurs chapitres… c'est d'autant plus vrai ici que comme les personnages se croisent, on ne peut pas sauter trois ou quatre chapitres pour avoir la suite !!! C'est chacun d'eux qui nous raconte sa version de l'histoire, ce qui renforce l'impression d'immersion, et l'empathie pour les personnages. Au bout du compte, on a terminé le livre sans s'en rendre compte, ce qui est assez frustrant…
Le monde imaginé par Adrien Tomas est (hélas) très réaliste. Il nous prouve que, suivant l'évolution de la planète, les positions dominantes de certains pays pourraient vaciller… Ce roman pointe le fait que sans les animaux, au sens large (« animaux » et « humains »), il n'est pas d'avenir possible. Il nous rappelle qu'il sera très compliqué de sortir du cercle vicieux capitaliste et consumériste où les êtres humains se sont embarqués, sauf à apprendre des autres espèces, et que sans sortir de ce cercle, ou le faire changer de forme, l'avenir de la planète Terre semble compromis…
Zoomancie est un thriller écologique, qui pose des questions cruciales sur notre rapport aux animaux, et notre capacité d'adaptation pour avoir un futur à vivre, tout simplement. Car il ne s'agit plus ici de modifier son comportement par de petits gestes, mais d'accepter de voir le monde d'une manière différente, nouvelle… et d'essayer de se débrouiller avec le résultat des erreurs passées de l'humanité. Ce n'en est pas moins un roman plein d'espoir, car Adrien Tomas, en nous confrontant à des situations désespérées, nous met face à notre destin, et nous permet donc de réagir ensemble, avant qu'il soit trop tard.
J'ai reçu la version papier de ce livre dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Lynks. Merci à eux pour la confiance.
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Je viens tout juste de finir ma lecture, et j'en suis encore toute chamboulée ! Ce roman raconte un futur que j'ai trouvé angoissant : l'univers créé par l'auteur est super bien pensé, et utiliser des lieux réels renforce son message d'alerte sur les conséquences de la surpopulation, du réchauffement climatique, et de la surconsommation. Néanmoins j'ai trouvé cette lecture poétique, pleine d'humanité et d'espoir. Pour continuer dans les points positifs, je me suis rarement autant attachée à des personnages, et l'écriture était très plaisante et accessible. le début peut paraître un peu traînant, mais les révélations et les actions s'enchaînent petit à petit, rendant cette lecture addictive et prenante.
En fait, je pense que c'est un roman que tout le monde devrait lire au moins une fois dans sa vie.
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--- Quand l'humanité est envahie par la colère… ---

…le monde part à vau-l'eau. C'est justement cette idée que l'auteur a souhaité exploiter dans son nouveau roman. Et croyez-moi, ça fait froid dans le dos ! En effet, seul un tiers de la population mondiale a survécu aux guerres, révoltes et catastrophes climatiques. Néanmoins, cela ne signifie pas pour autant que les survivants sont heureux ; hormis quelques privilégiés, ils se disputent les rares ressources disponibles, prêts à tous les affrontements.

Adrien Tomas tire ainsi la sonnette d'alarme grâce à un scénario effrayant de réalisme. le message qu'il souhaite faire passer est essentiel pour de jeunes lecteurs !

--- Une intrigue à plusieurs voix ---

Le récit raconte les déboires quotidiens de plusieurs adolescents qui, comme on s'en doute, seront amenés à se rencontrer. Ils sont bien entendu différents des uns des autres, cependant ils ont tous un point commun : la colère qui les anime, mais qui tend à s'atténuer au contact des animaux. Baleine, araignées, okapis et chat sauvage constituent donc des personnages à part entière, même si je les ai trouvés trop en retrait.

Ma préférence va à Spider, le zoomancien lié aux araignées, car c'est par son biais que l'on fait les plus grandes découvertes. En outre, son indépendance lui permet de se sortir de situations inconfortables à maintes reprises.

--- Entraînée en un claquement de doigts ! ---

Un univers intéressant, des personnages attachants, ajoutez à cela une intrigue dynamique, et vous obtenez un véritable page-turner. Il faut dire que l'utilisation du présent et de la première personne y participe fortement.

Toutefois, c'est le côté thriller de l'histoire qui m'a définitivement convaincue, car je ne m'y attendais pas. Ce fut une très bonne surprise, même si ce n'est pas mon genre de prédilection. Par contre, la fin m'a paru un peu trop abrupte, mais ce n'est pas bien grave.

En bref, avec Zoomancie, Adrien Tomas signe une nouvelle réussite !
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Adrien Tomas reste cette fois-ci sur la planète Terre et non pas dans un Royaume imaginaire. Il quitte sa zone de confort qu'est la Fantasy pour nous proposer une dystopie young-adult. Et pourtant, la reconnait-on cette planète dont la vision proposée est pour le moins apocalyptique ? Une vision qui fait froid dans le dos quand on découvre que tout cela se passe dans un avenir bougrement proche et donc qui nous concerne tous. Et son histoire, ses explications sont trop vraisemblables pour ne pas toucher le plus climatosceptique d'entre nous.

Les hommes ont déconné, déconnent toujours et la nature se rebelle, nous lâche carrément. Épidémies, famines, la population mondiale a chuté drastiquement, oh bien aidé en cela par les hommes et leurs guerres. Adieu les États-Unis et la Russie qui se sont détruits nucléairement et sont devenues des zones contaminées (j'ai adoré le clin d'oeil noir et ironique à Trump et son mur). L'Europe, ou ce qu'il en reste après la montée des eaux, sombre dans le Tiers-Monde et la misère. Un mouvement tectonique a englouti le Japon, rayé de la carte. Émergence fulgurante de certains pays de l'Afrique et autres pays dit aujourd'hui "en voie de développement".

Dans cet univers chamboulé nous allons suivre trois jeunes : Faustine à Paris, Kamili au Congo et Spider à Kuala Lumpur, auxquels viendra se rajouter en cours de route Nour, du Maroc.

Faustine survit dans un Paris envahi par les eaux. Des ponts, des passerelles entre les quelques quartiers surnageant, des navettes-bateaux, des bacs et même une baleine ! Outre cette vision, ce qui frappe c'est la pauvreté de tous et surtout la haine charriée par chaque habitant. Faustine elle, arrive à lutter contre cette colère ambiante grâce à son travail au zoo de Montvermeil, où son amour pour les animaux l'apaise. Son empathie va encore plus se développer lorsqu'elle va tisser un lien avec la baleine parisienne.

Kamili lui travaille dans une réserve au Congo, contre l'avis de ses parents et pour tout dire, de tout le monde... ici encore la haine prédomine. Cette réserve essaye de préserver les derniers okapis vivants sur Terre, et Kamili a développé un lien très fort avec une jeune femelle okapi.

Quant à Spider, c'est un death broker : un hacker spécialisé dans le repérage de cibles pour tueurs à gages. Isolé dans son monde numérique, il se sait malgré tout traqué en permanence par les autorités. Lorsqu'il va devoir fuir une nième fois sa planque, il va découvrir que ses homonymes lui seront d'une grande aide.

Des événements vont bousculer le quotidien de ces deux derniers et les faire migrer vers Paris, vers Montvermeil plus exactement. En chemin, Kamili rencontrera Nour qui est étrangement liée, depuis des années avec un chat. Leur point commun à tous, outre leur liaison avec un animal "totem" est qu'ils sont tous recherchés par une organisation mystérieuse... Les talents de Spider vont les aider à y voir plus clair et ensemble ils vont combattre pour la sauvegarde des animaux et de l'humanité.

La narration alterne, à la première personne du singulier et cette immersion dans la tête de chacun de ces personnages permet à Adrien Tomas de développer à fond ce lien unique, la Zoomancie, qu'il a inventé entre un jeune et un animal. Une sorte de mimétisme s'installe, aussi bien dans les attitudes, les aptitudes et la façon de penser. Et franchement, entre une baleine, un okapi, un chat et des araignées, il y a un sacré monde !!! C'est singulier et passionnant, et je ne peux que vous conseiller de le découvrir ! Même si j'avoue avoir eu à chaque fois les cheveux dressés sur la nuque en attaquant les chapitres concernant Spider.

Le discours d'Adrien Tomas est clair et percute fort. Soit, il est fort alarmiste, mais subsiste toujours la lueur d'espoir et le message véhiculé est positif : ne nous reposons pas en attendant que les politiques agissent, tout le monde peut/doit oeuvrer pour le salut de la planète, pour la préservation de la biodiversité animale et végétale. Et moi j'écris ces lignes alors que tant d'hectares de forêt amazonienne brûlent...
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En premier lieu, ce roman ne me tentait pas, pour une raison toute bête : car ça parlait d'araignées... Et comment dire... Je déteste les araignées ! Et puis, l'attachée de presse m'a tellement bien vendu ce livre, que j'ai fini par craquer... Dans l'ensemble, j'ai passé un bon moment, même si j'ai l'impression d'être un peu passée à côté.

À force de guerres et de catastrophes, le monde est dévasté. Ses habitants vivent à présent dans une colère, chaque jour renouvelée. Mais à travers cette colère, plusieurs adolescents vont vite comprendre qu'ils ont un rôle à tenir. Quelque chose en eux est important pour la suite. Mais quoi, au juste ?

Si dans l'ensemble, cette lecture m'a plu, j'ai cependant l'impression d'être tout de même passée à côté. À côté de quoi, me diriez-vous ? Eh bien, je ne sais même pas... C'est pourquoi j'ai mis du temps à faire cet avis, ne sachant pas vraiment sur quel pied danser.

Le sujet qu'aborde l'auteur est intéressant. Les messages qu'il fait passer sont malheureusement importants et aussi de triste réalité. La planète se fatigue, la planète est malheureuse et nous, humains, ne faisons pas ce qu'il faut pour qu'elle survive. Alors, à travers son roman, Adrien Tomas pointe du doigt ce qu'il ne va pas. À travers une histoire inventée, il dénonce une planète qui périclite. Il nous montre à quel point nous humains, faisons de mauvais choix, prenons de mauvaises décisions.

Si le thème abordé était très intéressant et de plus en plus prenant, je crois qu'en fait, je n'ai pas eu d'atomes crochus avec les personnages. Je suis incapable de dire quoi exactement. Alors, je ne les ai pas détestés, hein, mais je n'ai pas non plus réussi à m'attacher à eux. Et c'est dommage. Parce qu'ils ont vraiment des personnalités différentes qui font qu'une fois réunis, la force qui en découle est puissante.

Néanmoins, j'ai adoré le lien que chacun d'eux trouve avec les animaux. C'est très bien amené et j'avoue être un peu jalouse de voir que ce n'est que fictif ! Avoir autant d'osmose avec les animaux était beau et vraiment poétique. J'avais l'impression d'être transportée avec eux et de ressentir toute cette magie qui en découlait.​

​En résumé, je ne sais que trop penser de ce roman. Si dans l'ensemble j'ai bien aimé, je n'ai malheureusement pas eu d'atomes crochus avec les personnages. Néanmoins, l'univers créé par l'auteur était cruellement bien mené et aussi un peu terrifiant, car c'est aussi un aspect véridique de notre planète. C'était un beau message, un appel au secours. Nous, êtres humains, sommes les seuls capables de redonner à cette planète ce qu'elle mérite.
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