AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Presence


Ce tome fait suite à Super Sons of Tomorrow (épisodes 11 & 12, + Superman 37 & 38, Teen Titans 15) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il contient le numéro annuel 1, ainsi que les épisodes 13 à 16, initialement parus en 2018, tous écrits par Peter J. Tomasi.

Annuel 1 (dessins de Paul Pelletier, encrage de Cam Smith, couleurs du studio Hi-Fi) - Dans une rue passante de Gotham, un monsieur est en train de téléphoner en marchant et un individu anonyme en profite pour sectionner la laisse de son chien et l'enlever. À New York, Superboy (Jon Kent) et Robin (Damian Wayne) sont en train d'arrêter un trio de cambrioleurs, armés jusqu'aux dents, en train de prendre la fuite dans leur voiture. Puis chacun des 2 garçons rentre chez lui. À Metropolis, Jon rentre dans sa chambre et barre la coupure de presse sur les cambriolages dont il vient d'arrêter les coupables. Krypto, son chien, note que l'affaire suivante concerne des vols de chiens. Il se rend par lui-même, en volant au manoir des Wayne pour recruter Titus, le chien de Damian. Pour ce faire, il laisse Bat-Cow l'appeler.

Les responsables éditoriaux ont laissé les coudées à franches à Peter Tomasi pour qu'il puisse écrire ce dont il a envie, puisque visiblement il a su réhabiliter le principe d'une série avec Superboy & Robin, avec l'aide au départ de Patrick Gleason. le scénariste en profite pour pousser le bouchon encore plus loin en écrivant une aventure de la Légion des supers animaux domestiqués (Legion of Super-Pets). le lecteur découvre donc l'enquête de 3 animaux de compagnie pour trouver le coupable d'enlèvements de chiens : Krypto (le chien de Jon, doté de superpouvoirs), Titus (le chien de Damian, normal) et Flexi (un petit nouveau : l'oiseau de compagnie de Plastic Man). Tomasi raconte son histoire au premier degré, en montrant la collaboration entre Titus et Krypto, sans les doter d'une intelligence humaine, mais avec un minimum de capacité de réflexion et d'empathie. Paul Pelletier joue également le jeu, en phase avec le scénariste. Il réalise des dessins descriptifs un peu simplifiés, sans chercher à donner un caractère anthropomorphe aux supers animaux (sauf Détective Chimp). Il reproduit avec fidélité les expressions des gueules des chiens. Il s'amuse bien à montrer l'inimitié entre Krypto et Streaky (un chat) par leur langage corporel. Il s'agit donc d'un récit tout public, à destination plus des enfants que des adultes, facile et rapide à lire car il n'y a pas de dialogue entre les animaux, pour une enquête rondement menée, mais assez vite oubliée. En effet, Tomasi reste dans un registre très classique, et Paul Pelletier ne fait pas montre de trésors d'inventivité ou d'innovation pour la narration sans dialogue.

-
Épisodes 13 & 14 (dessins de Carlo Barberi, encrage d'Art Thibert, couleurs de Gabe Eltaeb pour l'épisode 13, et de Dono San pour l'épisode 14) - Jon Kent est en train de s'entraîner au football américain avec Georgia et 2 autres copains, sur le terrain de l'école West-Reeve. Il s'interrompt pour aller accueillir Damian Wayne qui arrive à l'école en hélicoptère, piloté par Alfred Pennyworth. Alors que la sonnerie retentit pour les premiers cours de la journée, ils sont observés depuis un toit par Talia al Ghul, la mère de Damian, qui désapprouve cette forme d'éducation qu'elle trouve trop douce. À la récréation, elle prend contact avec son fils pour lui dire qu'elle estime qu'il gâche son potentiel. Elle lui apprend qu'elle a accepté de réaliser un contrat (= un assassinat) et qu'elle a besoin de lui pour le mener à bien. Elle lui laisse une épée avant de partir, en gage de ce qu'elle attend de lui.

Il est visible que Carlo Barberi fait de son mieux pour respecter les caractéristiques visuelles initiées par Patrick Gleason au début du duo dans la série Superman. Il reprend donc la coiffure en pétard de Damian, les yeux un peu plus grands de Jon, et l'air très jeune de tous les personnages, y compris les adultes, des conventions visuelles empruntées aux mangas de type shonen. le lecteur constate que l'artiste s'investit pour dessiner les décors régulièrement : le terrain de football américain, les bâtiments et les espaces verts de l'établissement scolaire, les façades et les toits des immeubles de Gotham. Il reproduit avec exactitude les tenues de Robin avec ses bottes à lacet, et de Superboy avec son écusson en S sur le blouson. Il cède à a tentation de donner une belle tenue verte à Talia al Ghul, avec un décolleté impressionnant, et un ventre à l'air. Comme il est l'habitude dans les comics de superhéros, il s'affranchit de dessiner les décors pendant les scènes d'affrontement physique, mais ça ne dure pas longtemps. le lecteur apprécie le soin apporté à représenter les personnages, en particulier sa capacité à donner une présence inéluctable à Damian, et à faire sourire Jon.

Peter Tomasi a imaginé un fil rouge pour l'intrigue, sur la base des activités criminelles de Talia al Ghul, ce qui met Damian face à sa mère. L'intrigue en elle-même ne présente pas beaucoup d'intérêt, car sa tension dramatique est neutralisée par le fait que cette histoire n'aura pas de conséquence sur les personnages principaux des séries Superman. L'intérêt réside donc dans la confrontation entre Jon et sa mère. Elle se joue sur le plan de son éducation ce qui pousse Damian à prendre parti pour ou contre ce qu'en pense sa mère, mais aussi vis-à-vis de ce que son père (Bruce Wayne) a décidé (en l'occurrence l'envoyer dans une école normale). de manière plus inattendue, cette confrontation se joue également sur le plan physique puisque Robin se retrouve à se battre contre sa propre mère. D'un côté, cela est conforme avec les conventions narratives des superhéros où les affrontements physiques réussis reflètent un conflit idéologique entre les personnages. D'un autre côté, le lecteur peut être surpris par des images où un fils frappe sa mère.

Cette deuxième histoire s'inscrit dans la suite de la série. Peter Tomasi donne l'impression de pouvoir écrire des histoires légères autant qu'on en veut, sans perdre ce petit plus qui fait que le lecteur s'implique dans les aventures de ces 2 enfants. Carlo Barberi réalise un travail honnête, sans l'entrain de Patrick Gleason, mais avec une réelle implication.

-
Épisodes 15 & 16 (dessins de Carlo Barberi, encrage d'Art Thibert, couleurs de Dono San, avec l'aide de Brent Peeples pour les dessins, et de Scott Hanna pour l'encrage) - Dans le building Lexcorp à Metropolis, 2 chercheurs scientifiques découvrent que Kid Amazo (Reggie Meyer) leur a faussé compagnie, alors qu'il était entravé dans un laboratoire servant de cellule. Robin (Damian Wayne) est en en train de faire des exercices e musculations dans le quartier général des Super Sons (une base sous-marine au fond de la baie Morrison). Superboy (Jon Kent) le rejoint en mangeant ses nouilles. Leur discussion est interrompue par l'arrivée en force de Kid Amazo qui brise la baie vitrée, provoquant un début d'inondation dans la base. Superboy s'interpose pour affronter Kid Amazo, pendant que Robin essaye de retrouver les 2 respirateurs expérimentaux rangés dans la base. Superboy n'arrive pas à se défaire de l'étreinte de Kid Amazo, alors que Robin réussit à regagner la surface où il est repêché par Cyborg (Vic Stone).

Le lecteur retrouve donc sans déplaisir Carlo Barberi et Art Thibert pour 2 épisodes supplémentaires, les derniers de la série. Peter Tomasi a ménagé les artistes, puisque 8 pages de l'épisode 15 se déroulent dans l'eau, permettant d'éviter de représenter les arrière-plans. L'épisode 16 repose sur un long affrontement physique, où là encore Barberi & Thibert peuvent se contenter de représenter les personnages, sans se préoccuper des décors. le lecteur apprécie le plan de prises de vue de l'affrontement sous-marin permettant de bien suivre les évolutions des personnages les uns par rapport aux autres. L'affrontement de l'épisode 16 est visuellement plus convenu, même si les artistes savent insuffler de la vigueur et de l'originalité dans l'utilisation des pouvoirs de Kid Amazo. Par contre, comme dans les épisodes précédents, le lecteur ressent une forte empathie avec les 2 enfants, grâce à leur visage fort expressif.

Cette troisième histoire confirme l'impression du lecteur que Peter Tomasi peut écrire autant de récits qu'il veut des Super Sons, sans se forcer, en conservant sa capacité à transcrire leur amitié un peu vache, et leur caractère juvénile plein d'optimisme. Il ramène donc Kid Amazo qu'il avait créé dans un épisode précédent ce qui fait un adversaire taillé sur mesure pour les Super Sons et qui en plus a leur âge. Il réussit une fois encore à montrer les Super Sons en train de sauver des adultes, en l'occurrence la Justice League, ce qui légitime leur compétence et leur pertinence. le lecteur suit avec plaisir cette aventure rondement menée, mêlant suspense et bonne humeur.

Arrivé à la fin de ce troisième tome, le lecteur ne regrette pas de s'être lancé dans cette série, même si elle est un cran en dessous de celle de Superman réalisée par Tomasi & Gleason. le scénariste a su prouver la pertinence d'une série consacrée à un duo d'enfants, et les dessinateurs ont conservé un niveau visuel satisfaisant.
Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}