Soda, tome 10 : Dieu seul le sait

Un album tonique que j'ai trouvé très drôle. L'intrigue est assez simple : à la faveur d'un carambolage, un prévenu s'échappe et se cache dans une chapelle. Des "complices" à la gâchette facile vont finir par le retrouver. Ils seront arrêtés de justesse par Soda et ses collègues, après force coups de feu. le secrétaire du révérend est un personnage gratiné qui ajoute à l'ambiance loufoque, entre Soda qui reprend ses esprits après une commotion et les tueurs primaires et butés. Les évènements s'enchaînent à un bon rythme, mise en scène impeccable, humour toujours présent.
A la relecture, j'ajoute mon appréciation des différents portraits émaillant le récit : en plus du style habituel, caricatural et expressif, qui caractérise l'ensemble des personnages, certains visages gratinés me font penser à la Rubrique-à-Brac de Goscinny.

L'amnésie, le recours des auteurs de fiction en mal d'inspiration(issue du texte...) va être le point central de cette histoire. Soda, suite à une course poursuite mouvementée, se retrouve amnésique et révérend remplaçant qui ne supporte plus le tabac... Une évasion, une chapelle, de gros flingues... du SODA, quoi!

Contrairement au tome 9 qui jouait d'abord la carte du polar noir en l'agrémentant d'humour, le tome 10 fait l'inverse: on est d'emblée dans l'humour, la dérision et le second degré, puis on embraie sur une enquête "à la SODA", c-à-d avec de l'hémoglobine, des poursuites, des flingues et des malfrats (dans le désordre).

On démarre avec un gangster en costard rose, un ascenseur en panne qui oblige Soda à ne pas se changer et un véhicule style "motocrotte" débridée et qui fonce à toute berzingue dans les rues de New-York...

Et bardaf ! c'est l'embardée et l'amnésie. Soda toujours habillé en pasteur est pris pour... un pasteur. Et il joue le jeu, vu qu'il est amnésique.

Et là, je décroche un peu. Doit-on se lamenter que les auteurs aient recours à la bonne vieille amnésie de leur héros ou doit-on se féliciter qu'ils ne le fassent qu'au tome 10...

Bref, une histoire assez bateau, qui se lit sans trop réfléchir et où on sourit de temps à autres... mais je reste tout à fait sur ma faim.

Avec ce dixième tome, Tome joue une nouvelle fois sur les deux personnalités de son personnage principal et va même en supprimer une le temps d'une amnésie. Alors qu'une fois sorti de l'appartement qu'il partage avec sa mère, c'est généralement le flic qui prend le dessus sur le pasteur, ici, c'est le révérend David Salomon qui joue les premiers rôles. du coup, notre héros change totalement de personnalité et est dénaturé de manière assez amusante. L'auteur exploite donc parfaitement le thème de l'amnésie et prend même le temps de s'amuser de son manque d'originalité. Bien vu !

Au niveau du graphisme, le premier rêve de Soda, illustré en noir et blanc est assez réussi. Par contre, les planches montrant les scènes imaginées par Soda m'ont beaucoup moins plu, même si elles accentuent le côté humoristique de cette saga.

Cet album m'a beaucoup amusé avec son humour et son intrigue simple. L'amnésie de Soda est le point central, c'est bien ficelé. L'histoire démarre avec de l'humour avant de basculer dans une enquête typique de Soda. Les aspects graphiques ajoutent à l'humour, mais l'histoire m'a déçu par sa banalité et son manque de profondeur.