Soda, tome 12 : Code Apocalypse

Soda est recruté pas une agence aux méthodes radicales pour éliminer un terroriste. Mais comme toujours avec lui ce qui semble être n'est pas toujours la réalité...
Encore une enquête truffée de cadavres que notre lieutenant sème dans tous les quartiers de la ville, jusque dans l'appartement de Linda, et malheur au médecin légiste stagiaire...
C'est noir, désabusé, comme le caractère de notre révérend/lieutenant, çà reflète bien une certaine vision de l'Amérique et des lobbies qui agissent dans l'ombre, manipulent le gouvernement, n'hésitant pas à simuler les pires horreurs pour manipuler l'opinion publique.

Dans cet épisode, Soda se trouve contraint par une organisation gouvernementale de se charger d'une mission peu agréable. La mise en scène est bonne, le scénario aussi, et pour une fois dans le registre sérieux (comme le 7 et le 13). Moi qui lis plutôt la série pour rire, là, pas vraiment, mais ça va, j'apprécie quand même cet album. Le sujet est traité sérieusement, et c'est vrai que certains énergumènes ne rigolent pas... attention à ne pas attraper le virus !

Malgré le recours à une bonne dose de théorie du complot, j'ai énormément apprécié ce tome de Soda. Principalement, parce que le thriller, le polar est au centre du récit, avec plein d'humour autour.

Une agence américaine constituée de "patriotes" n'hésite pas à recourir aux méthodes les plus extrêmes. Il faut bien avouer que Soda a liquidé leur tueur en titre, un adolescent... Soda se voit donc obligé de remplacer le tueur en question. Menaces sur sa mère ou sur l'écureuil du capitaine, l'agence américaine (jamais nommée) ne recule devant rien. Y compris sacrifier Soda... heureusement qu'il l'avait compris... Et il se révèle incomparable pour éliminer les fâcheux et pour livre sa pleine cargaison de petites répliques caustiques et assassines...

C'est moderne, cohérent, avec un dessin tout à fait accompli et une mise en planche du même tonneau.

Ce douzième tome confirme le ton plus sombre de cette saga au fil des tomes. On y retrouve un Soda opérant la nuit en incognito et n'hésitant pas à tirer pour tuer. Ce Soda qui hésitait encore à devenir ripou lors du tome précédent et qui a de plus en plus de cadavres à son actif est d'ailleurs un peu moins attachant que celui des débuts.

Cette histoire assez dense, de bio-terrorisme et de «sérial killer de petites annonces», est cependant parfaitement maitrisée. La narration de Philippe Tome ("Berceuse Assassine", "Sur la route de Selma") est exemplaire et il démontre une nouvelle fois sa capacité à écrire d'excellents polars.

Au niveau du graphisme, le travail de Gazzotti, ici épaulé par Olivier Labalue, est toujours aussi remarquable. J'ai particulièrement apprécié les cadrages, le découpage et la colorisation de ce douzième album.

Cette bande-dessinée est une découverte grâce à BDFugue suite à une opération spéciale pour le confinement.
A vrai dire, je suis assez mitigée concernant cette BD. D'un côté, j'ai adoré le dessin qui fait voyager aux Etats-Unis et qui emprisonne le lecteur dans le côté sombre de l'histoire ; mais d'un autre côté, le scénario me parait bizarre. Déjà on a du mal à rentrer dans l'histoire, à comprendre le pourquoi et le comment... Mais une fois que c'est fait, la fin est déjà là. Trop rapide à mon goût...