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EAN : 9782267006599
140 pages
Christian Bourgois Editeur (01/06/1989)
4.17/5   3 notes
Résumé :
Le château de la lettre codée est entièrement consacré au drame et à la solitude du sujet de conversation. Le marquis, ainsi est-il appelé, confie à son domestique une lettre qu'il doit remettre en main propre à son voisin, le Comte de X, avec lequel il a rompu toutes relations depuis des années. Le problème est que la lettre est illisible....
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Prenez un marquis. Mettez-le dans un château. Faites-le parler pendant 140 pages.
Donnez-lui un stylo. Et faites apparaître son valet, à qui il va donner des instructions pour qu'un message codé soit remis à son destinataire.
Donnez des consignes au valet, pour qu'il ne soit pas distrait de sa tâche par quelques bûcherons ou autres personnages qui ne devraient rien savoir.
"Déguisez astucieusement la vérité".
Telle sera la maxime pour que le valet déjoue les pièges du transport de la lettre.
Mais peut-être est-ce aussi la maxime de ce récit qui ne ressemble à rien d'autre.
Lisez jusqu'au bout.
Vous trouverez à la fin un auteur qui restera seul ici avec ses insectes, "ces minuscules palpitations de vie qui sont à mi-chemin entre le minéral et l'âme.".
"Peut-être est-ce là mon destin.
Peut-être, mon cher Bautista, si bon, si plein d'abnégation, qu'est arrivé pour moi le moment où les jeux sont faits, comme on disait à Biarritz".

J'ai eu la chance de rencontrer Javier TOMEO qui m'a dédicacé ce livre, en dessinant le château du Marquis sur un petit dessin.
Voilà donc un récit qui ne ressemble à rien que je connaisse, mais qui mérite mille fois d'être lu.
Merci Mr Tomeo.
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N°83 - Octobre 1991.

LE CHATEAU DE LA LETTRE CODEE - Javier TOMEO - Éditions Christian Bourgois.

Si, livre en mains, vous prenez la peine de lire les quelques lignes de présentation qui emportent souvent la décision du lecteur dubitatif, vous ne manquerez pas de remarquer que la traductrice de cet ouvrage l'annonce comme un roman formidable. Je partage, pour ma part complètement cet avis tant le flot de mots qu'on peut y lire entraîne le lecteur presque malgré lui dans le sillage du marquis en une multitude de situations pour la remise d'une hypothétique lettre dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle est bizarre (codée!), un comte qui ne l'est pas moins, par son domestique de qui il attend un dévouement aussi aveugle qu'anachronique.
Il a l'obligeance de l'avertir de tout ce qu'il risque dans cette entreprise, de tout ce qu'il doit éviter de faire et de dire pour ne pas encourir les foudres du dangereux comte.
Cette lettre, loin d'être un message n'est qu'un prétexte puisqu'elle est incompréhensible et indéchiffrable, c'est à dire le contraire d'une missive qui se respecte. Sous couvert d'expliquer l'inexplicable, l'auteur qui par ailleurs observe la traditionnelle unité de temps, de lieu et d'action (ou d'inaction) cultive admirablement la digression, et, dans un espace de fatrasie surréaliste où les fadaises le disputent aux poncifs promène le lecteur dans une sorte de soûlerie de mots (salutaires soûleries de mots qui valent bien, je vous en réponds les libations vinicoles!)
Ce long monologue du marquis, naufragé volontaire de la société pendant vingt années derrière les murs de son drôle de château est entrecoupé de silences circonstanciés (ou seulement évoqués) du valet. Il consiste en une sorte d'évocations plus illogiques les unes que les autres, émaillées de propos oiseux sur les insectes et les batraciens, des proverbes et autres apostilles mais cachent seulement le poids très fort de la solitude à moins que ce soit le plaisir de se laisser aller, devant la page blanche, aux délices de l'écriture automatique guidée par une imagination fantasque. Il se pourrait même que le château n'existe pas plus que la lettre... Il resterait au moins le livre, unique et bien différent de ce qu'on n'a pas l'habitude de lire. Cela vaut son pesant d'humour et au moins c'est original.

Hervé GAUTIER
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Il n’y a pas que la beauté dans la vie. Les insectes aussi ont leurs moments de doute et de méditation. Certains jours, la belle mante se contemple dans le miroir de l’étang, s’interroge sur sa vraie nature et ressent comme un trouble. Qui suis-je ? se demande-t-elle peut-être. Et si je n’étais pas cet insecte cruel que je crois être ? Et si j’étais réellement une fleur ? Ce que j’essaie de vous dire, Bautista, c’est qu’il se peut que les insectes eux-mêmes aient des problèmes. Y compris des problèmes de solitude. Tenez, prenez les vers luisants. Le jour, ils sont prosaïques et insignifiants. Quand arrive la nuit, en revanche, ils se transforment en de fantastiques porte-flambeaux, et leur lumière, verdâtre et froide, peut être fixe ou intermittente, selon le sexe, l’espèce et les conditions du milieu ambiant.
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C’est très généreux à vous de m’appeler ver de terre. Je suis effectivement un ver de terre. Je respire par la peau et mon tube digestif se prolonge d’une extrémité à l’autre de mon corps. Je ne suis ni intelligent ni beau. Je n’ai pas d’ailes, je n’ai même pas de pieds. Mais, en me traînant, je peux aller au bout du monde. » Dites-lui tout cela d’un air ordinaire, sans jouer les entomologistes. Adoptez l’attitude désinvolte de ces acteurs qui, après avoir reçu sur scène les pires insultes, répliquent au public par d’autres railleries du même tonneau, tout en restant dans ce climat frivole et joyeux qui leur va si bien.
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Je suis un homme, après tout, et je ressens l’impérieuse nécessité de communiquer avec mes semblables. Je me suis tu trop longtemps, et avec le renouveau du printemps renaît en moi le besoin d’écrire des lettres et de trouver les destinataires idoines. Je sais que je n’ai rien inventé et qu’avant moi, grâce au genre épistolaire, de nombreuses personnes condamnées au silence et à la solitude ont pu supporter leur condition dans des souffrances moins amères. Mais, attention, le vrai problème se pose quand l’homme seul s’assoit, plume en main, devant la feuille blanche.
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Vous sortirez par une étroite porte dissimulée derrière un rideau, vous avancerez le long d’autres couloirs, vous tournerez encore à droite et à gauche, et vous commencerez alors à comprendre qu’il n’est jamais facile pour l’homme d’atteindre l’être qu’il cherche. Le cœur de ceux-là mêmes vers lesquels nous tendons se trouve toujours au centre d’un labyrinthe. Et puis, vous verrez pendant le parcours des objets merveilleux. Des trophées héraldiques, de sombres tapisseries, de magiques sculptures, de magnifiques peintures.
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Croyez-vous qu’un homme comme moi peut vraiment trouver du réconfort auprès d’une femme de son espèce ? Je vous assure que la seule chose qu’elle a été capable de me donner, et encore, pas toujours, c’est un certain assouvissement. Voilà tout. Après quoi, ma tristesse était plus grande que jamais. Ma solitude revenait au galop. Et pour que vous soyez tout à fait convaincu, j’ajoute que j’ai comme un arrière-goût malsain de déception chaque fois qu’après le fugace frisson elle soupire bruyamment et me tourne le dos.
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Vidéo de Javier Tomeo
Lecture d'un extrait de la page 16 de "La Noche del Lobo" de Javier Tomeo par Alain Larroche.
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