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4,17

sur 934 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Tout a été dit déjà mais j'ajouterai un commentaire malgré tout : Comment qualifier ce récit fort, magnifiquement écrit, peut- être un peu naïf parfois,pétri de grâce et d'amour ?

Un récit choral parfaitement maîtrisé qui reconstitue la vie quotidienne au Havre pendant la 2éme guerre mondiale, les combats journaliers au détriment de la population, les bombardements , les arrestations, les interdictions multiples, les déchirements, les privations, les sinistrés, les victimes, les destructions, la prostration dans les abris, les enfants évacués vers l'Algérie, la Suisse, le Centre, le Sud et autres sites, le martyre de cette cité, sur fond de long travail de documentation historique ........



Nous vivons de façon saisissante le quotidien de deux familles entre 1940 et 1945 .


Émélie et Joffre, concierges d'école durs au mal , lui, droit , honnête, loyal, intègre, fidèle à ses convictions politiques, obligé d'afficher un double jeu.......
Elle, énergique,inventive, forte, droite, indestructible, protégeant les siens , surtout sa soeur cadette ....

Muguette, la petite soeur, d'une nature légère , joyeuse, insouciante, chantant tout le temps, bientôt confrontée doublement à la maladie et à la douleur ........
Cette famille écartelée, meurtrie , disloquée où chacun s'efforcera de survivre à sa façon, combattive, en proie à la résignation ou à l'amertume mais oú l'amour et une solidarité sans faille, le courage , la bravoure , une profonde humanité affleurent !

Une fresque familiale historique touchante et marquante! Chacun protégera l'autre malgré les non- dits, les mensonges, les regards de plomb, les privations, les douleurs, les alertes , le chagrin incommensurable, le désarroi........

Un bel hymne à l'amour et au courage dans l'adversité .Chacun tient debout, donne le meilleur de lui même , se surpasse face à la Grande et à la petite histoire , guidé par une force qui donne du sens à la vie .
J'avais lu de cet auteur " L'atelier -des-miracles " il y a quelque temps déjà.
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Parfois en littérature, exhiber sa sensibilité débordante, ouvrir son coeur, exprimer ses sentiments premiers, ceux qui montent aux yeux est souvent périlleux voire imprudent par crainte de tomber dans la grandiloquence et la dramatisation exagérées.
Dans ce roman, je serais le premier à vénérer « Pathos », le quatrième mousquetaire, celui qui, à la fin de l'envoi, touche le coeur.
Vous m'avez touché Valérie, par les voix déchirantes de franchise et de sincérité d'Émélie, Joffre, Muguette, Lucie, Jean, Marline, Joseph et les autres. On dirait le titre à rallonge d'un film de Sautet, dont Piccoli disait de lui qu'il était un médecin de l'âme.
Dans mon cas, c'est vous qui avez soigné par vos mots la peine que vous avez générée par votre histoire.
Votre livre débute comme un « route-film » sur les chemins de l'exode avec un vélo où une carriole y est accrochée, juin 40, et se poursuit dans les entrailles de l'occupation, dans les décombres de vies broyées tant par les bombes que par la maladie et les accidents.
Du contenu, des péripéties, je n'en dirai pas plus. Je me tairai, je ne voudrai pas être malhabile en dévoilant des rebondissements inattendus ou par une emphase déplacée attirer trop fort votre pitié ou votre profonde compassion.
Par contre, ce roman est en phase avec une intimité bien placée dans cette époque tourmentée où toutes les émotions étaient exacerbées.
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Un roman choral où huit personnages, adultes, enfants, adolescents, racontent un moment marquant de leur vie pendant la Seconde guerre mondiale.
Il y a le point de vue du couple formé par Emilie et Joffre, celui de leurs enfants Jean et Lucie, celui de Thuriau, le marin, l'ami de Joffre.
Ceux exprimés par Muguette, la jeune soeur d'Emilie, fleur bleue, qui ponctue ses réflexions de couplets de chansons en vogue, et ses enfants Joseph et Marline. On n'entendra pas la version de Louis le mari et père fait prisonnier et retenu dans un stalag en Allemagne .
Cette façon de décrire l'histoire rend l'action plus vivante, et donne une dimension à la fois plus réaliste et plus intimiste.
Je savais qu'un grand nombre d'enfants vivant dans des régions particulièrement exposées comme le Nord, Le Havre, Saint-Nazaire…, afin de les épargner, avaient été évacués et confiés à des familles d'accueil habitant des régions plus clémentes , notamment en Suisse, j'ignorais que ces jeunes avaient pu être accueillis en Algérie, du moins juste avant le débarquement des troupes alliées. Il existe peut être d'autres romans qui traitent du thème de l'évacuation des enfants lors de ce conflit et de leur nouvelle vie sur l'autre rive de la Méditerranée ?
Un moment de lecture émouvant, un roman bien documenté.
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Le Havre sous l'occupation, le Havre sous les bombes alliées.
Une ville privée de la force de ses hommes, de la joie de ses enfants évacués dans des camps scolaires ou en Algérie, de la tendresse de ses mères foudroyées par la tuberculose.
Rasée de ses écoles, de ses quartiers.
Valérie Tong Cuong originaire de la Ville du Havre retrace le martyre de ses habitants de 1940 à 1945 en faisant parler tour à tour les membres d'une famille.
Joffre et Emélie avec leurs deux enfants adolescents Lucie et Jean, leur cousin Joseph et la petite Marline qui vivent avec leur mère Muguette sans nouvelle de son mari depuis la mobilisation.

Chacun raconte ce qu'il vit, ce qu'il ressent, tout ce en quoi la guerre a mis fin brutalement et sans retour possible en arrière, dans leur vie d'enfant, de parents et d'époux.
Un vide, un gouffre de cinq années semblable aux trous d'obus et aux maisons éventrées.

Une ville détruite, une vie de gens ordinaires anéantie.

Chacun dit comment il arrive à s'adapter à l'état de guerre, aux privations, à continuer à aimer ses proches et à s'entraider malgré les doutes et les rancunes . Comme par exemple ceux qui remontent à l'enfance et à la personnalité radicalement différente des deux soeurs Emélie et Muguette.
Ils parlent de la honte, de la peur, de la faim, du mensonge pour ne pas mettre en danger ceux qu'on aime, de la souffrance et de la culpabilité à devoir abandonner ses enfants pour les sauver ou les garder au risque qu'ils meurent sous les bombes.

Par amour, rester vivant coûte que coûte, pour ceux qu'on aime plus que pour soi même.

C'est un vent de force et de courage qui fait vivre les personnages du livre.
C'est aussi une chambre à soi, la conservation d'un jardin secret intime qui reste le leur malgré l'horreur de la guerre et ses conséquences.

L'auteure a réalisé un énormes travail de recherches comme le témoigne sa bibliographie, à une époque où les archives ont été pour la plupart détruites et sont donc devenues rares.
J'ai été marquée par les épisodes des bombardements, les évacuations forcées ou consenties des enfants, les ravages de la tuberculose, ses traitements douloureux et l'impuissance du corps médical malgré tous leurs efforts à guérir ce nouveau fléau.

C'est un regard sur le passé, l'enfant est devenu adulte, c'est lui qui raconte.
L'uniformité du style qui renforce le plaisir de la lecture ne m'a donc pas surprise ou déçue.

J'ai ressenti aussi toute l'empathie et l'amour de l'écrivain pour le Havre et les personnages de son roman au point qu'ils sont devenus réels à mes yeux et que j'ai eu du mal à les quitter.
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Emélie et Muguette, deux soeurs havraises, deux caractères opposés, deux épouses, deux mères, dans la tourmente de la seconde guerre mondiale.
Emélie, la combative, la volontaire, la pragmatique, la mère de Jean et Lucie, l'éternelle amoureuse de Joffre, son mari parti au front.
Muguette, la cadette, rêveuse, fragile, insouciante, mère de Joseph et Marline et qui se languit de son mari prisonnier en Allemagne.
De l'exode à la libération, les deux soeurs et leurs familles vont subir l'humiliation de la défaite, la honte de l'occupation, les bombardements allemands ET alliés, la faim, le froid, la maladie, la séparation, le deuil...

Un récit fort et plein de sentiments qui s'appuie sur une solide documentation historique pour nous immerger totalement dans le chaos havrais. A travers les multiples voix des personnages, on découvre l'enfer des bombardements, tous les renoncements qu'impose la guerre, mais aussi un pan méconnu de l'histoire du Havre : l'envoi de centaines d'enfants du pays vers l'Algérie afin de les mettre à l'abri.
A travers l'histoire de ces deux familles, Valérie Tong Cuong rend un vibrant hommage à sa propre famille et à tous les havrais sacrifiés sur l'autel de la guerre. On se souviendra longtemps de Muguette, Emélie, Joffre, Marline et tous les autres, de leurs convictions, leurs certitudes, leurs déceptions, leurs souffrances et leurs choix toujours faits...par amour.
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Cinq ans de guerre
Cinq ans d'occupation
Au Havre, deux soeurs avec chacune deux enfants. le mari de l'une est présent, l'autre prisonnier.
Ces cinq années sont racontées alternativement par tous les membres de la famille.
Je ne connaissais Valérie Tong Cuong que de nom. Je n'avais jamais rien lu d'elle.
Je ne sais pas pourquoi, je m'attendais à une écriture particulière, à un style personnel, or, c'est très classique.
Quant au sujet, je me suis dit, un énième livre sur la deuxième guerre mondiale, ça sent le vu et revu.
Effectivement, au tout début, j'ai eu peur de m'ennuyer un peu.
Et puis, plus j'avançais, plus j'étais prise par l'histoire, par ses rebondissements.
Et surtout prise par l'émotion.
Parce qu'on s'y attache à cette famille, à ces enfants
Et finalement, bravo, parce que écrire un livre sur ce sujet demande qu'il soit différent des autres et ils sont si nombreux que ce n'est pas facile.
Alors, pari réussi pour l'auteure

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En 1940, la guerre commence à faire ressentir ses conséquences au Havre dans la famille de Lucie, âgée de 11 ans et de son frère Jean, 13 ans. Leur père a été mobilisé et on n'a plus de ses nouvelles. Lucie, Jean, leur mère, tante Muguette, Marline et Joseph leurs cousins, doivent évacuer à travers un pays ravagé. Peu après, ils réintègrent leur domicile et Joffre, le père de Lucie et Jean, revient mais il n'est plus le même. Tante Muguette tombe gravement malade et ses enfants sont envoyés en Algérie, loin du conflit qui ne cesse d'empirer. Alors qu'avant-guerre la famille semblait indestructible, aujourd'hui l'incompréhension mutuelle et les différences entre chacun des membres ont eu raison de l'amour qui liait parents et enfants. Mais est-il vraiment trop tard ? Tout espoir est-il définitivement perdu ?

Il y a des titres de livres trompeurs, celui-là en fait partie... Alors que j'avais emprunté ce roman à la médiathèque de ma ville voilà plusieurs semaines, j'étais assez peu motivée pour le lire car le titre me faisait penser que j'allais lire une histoire d'amour, que j'imaginais sans doute un peu mièvre, confortée en cela par une couverture assez peu parlante. Je me suis grandement trompée car il ne s'agit pas du tout d'une histoire d'amour à l'eau de rose et j'ai vraiment beaucoup aimé ce roman !
Celui-ci se passe pendant la Seconde Guerre Mondiale (surprise car je ne m'y attendais pas du tout !), il est vraiment très prenant. Une fois commencé, difficile de s'en détacher et de le refermer !
Les personnages sont tous très attachants, il y a une multitude d'événements qui font qu'on ne s'ennuie pas une seconde et qu'on rebondit d'une aventure à l'autre.
J'ai retrouvé le procédé d'écriture employé dans Pardonnable, impardonnable de V. Tong Cuong, à savoir chaque chapitre est écrit par un personnage différent de l'histoire, ce qui permet de percevoir ce qu'il se passe plus finement et à travers la sensibilité de chaque personnage.
J'ai apprécié le suspense et la tension présente dans le roman, par exemple quand on apprend le décès de Marline et Joseph en mer, ces moments sont très forts et nouent la gorge du lecteur.
J'aime beaucoup lire des romans dont l'histoire se passe pendant la Seconde guerre Mondiale, celui-ci m'a beaucoup plu car on voit le conflit et toutes ses répercussions sur une famille, dans une ville de France, cela parait très réaliste et très bien documenté.
Par amour est un roman qui mérite d'être lu, il est puissant, beau et bouleversant.
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Avez-vous déjà visité Le Havre ? C'est une curiosité architecturale : c'est l'une de ces villes qui est quasiment entièrement ressortie de terre après la guerre, car particulièrement détruite par les bombardements. Et quand on se promène dans ces rues, on se demande comment c'était avant.
Ce roman très beau, vous propose de vivre au Havre dans les années 40. Suivre en direct la désintégration de la ville. J'en ai lu des bouquins sur la guerre, mais là on s'attache vraiment au quotidien d'une famille, avec ses difficultés pour manger, se chauffer, survivre tout simplement. Ses questionnements : rester ou fuir. Mais fuir pour où. le roman aborde aussi un aspect de l'histoire que je ne connaissais pas : les enfants dits Guynemer, envoyés en Algérie pour les mettre à l'abris.
Imaginez le dilemme pour les parents : envoyer ses enfants à des milliers de kilomètres (sans téléphone portable et avec un courrier aléatoire) ou les garder avec soi au péril de leur vie.
C'est très bien fait, très bien écrit. Avec des chapitres alternant les différents points de vue des principaux personnages. On sent en chacun son amour pour ses proches : cette force qui leur a donné le courage nécessaire pour survire à cette période terrible. Pas de héros. Juste des gens comme nous qui font de leur mieux en s'adaptant au quotidien bouleversé.
C'est très intime. Très tendre.
Alors, faut-il le lire ? Oui. Un bel hymne à l'amour, à la famille. Aux liens qui résistent à la guerre, à la maladie, à l'éloignement.


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Deux soeurs - deux familles - Le Havre pendant la seconde guerre mondiale - et les enfants au milieu de tout ça !

J'ai aimé le traitement de cette histoire, le récit à plusieurs voix, celle des parents autant que celle des enfants.

C'était passionnant, et touchant. Je savais que plusieurs villes avaient été très maltraitées pendant cette période, et découvrir la vie de sa population m'a vraiment touchée, le déplacement des enfants par exemple.

Très bon moment de lecture, émouvant et instructif !

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Un roman poignant pour relater ce qu'a vécu la ville du Havre durant la seconde guerre mondiale. Au travers des vies de deux familles havraises dont les femmes sont soeurs, l'on suit les efforts de chacun pour tenter de survivre à l'horreur tout en tentant d'aider les autres, de préserver les siens et l'on se rend compte par ce beau roman que chacun des personnages agit quoiqu'il advienne par amour que ce soit pour cacher un enfant juif, que ce soit pour protéger ses enfants en les envoyant loin de la guerre notamment. Un remarquable travail de recherche et de mémoire.
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