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EAN : 9782807000742
M.E.O Editions (23/01/2016)
4.5/5   21 notes
Résumé :
L'accusé, poète devenu à son corps défendant sniper dans l'armée de Bosnie-Herzégovine durant le siège de Sarajevo, a-t-il vraiment commis le monstrueux crime dont on l'accuse : l'assassinat de deux fillettes serbes pour venger les deux filles de celle qui fut son premier amour ? Ou s'agit-il d'un procès monté parce que, issu d'un couple mixte sur le plan de la nationalité, « de tous et de personne », il semble un coupable idéal dans la quête d'une balance entre les... >Voir plus
Que lire après Le mot de la finVoir plus
Neige par Pamuk

Neige

Orhan Pamuk

3.65★ (1321)

Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ouvrage reçu dans la dernière opération de Masse critique, c'est donc tout naturellement que je commence cette critique en remerciant Babelio ainsi que les éditions M.E.O.
Une littérature qui m'était jusqu'alors inconnue : la littérature bosnienne et dans laquelle j'ai envie d'aller fouiner un petit peu plus, mais peut-être en commençant par des oeuvres plus légères car avec ce livre, j'avoue que je suis tombée de haut et que je m'en suis pris plein la figure (enfin, histoire de parler car bien entendu, ce n'était pas moi qui était visée), d'où le fait que je vous recommande d'avoir le moral lorsque vous vous attaquez à pareille lecture.

Ici, notre protagoniste, qui n'est jamais nommé, excepté dans la toute dernière page, se retrouve sur la banc des accusés pour assassinat de deux fillettes durant la guerre de Bosnie-Herzégovine et plus particulièrement pendant le siège de Sarajevo. J'étais alors très jeune à l'époque et je me souviens que les images retransmises m'avaient alors choquées à tel point que mes parents m'avaient interdit de regarder les Information. Surtout ne pas voir et c'est un peu le même schéma qui se reproduit ici car, alors que notre anti-héros doit se défendre de cet abominable crime, il ne trouve pas d'autre échappatoire que de raconter sa vie et, surtout ses amours. Comme un carnet de souvenirs dans lequel il aurait consigné toutes ses aventures amoureuses, il nous décrit et présente toutes les femmes qui ont marqué sa vie jusqu'à la dernière, qui deviendra son épouse et lui donnera un enfant. Cet enfant, chair de sa chair, il ne l'appellera jamais par son prénom mais tout simplement par le surnom de "bonheur" comme si cela voulait tout dire. Aussi, un homme pour lequel son enfant est plus précieux à ses yeux que sa propre vie serait-il capable d'arracher ce bonheur-là à d'autres parents innocents dans ce conflit ?
Alors que la guerre a détruit des vies entières, pourquoi s'attarder sur le crime de ces deux fillettes ? Tout simplement parce que cela est intolérable, même en tant de guerre et qu'il faut à tout prix trouver un bouc-émissaire ? Que quelqu'un paie pour tous les autres ? Pourquoi le narrateur et protagoniste a-t-il choisi de ne pas se défendre ? Ou plutôt de se défendre par la simple moyen de l'écriture ? Cette dernière serait-elle plus forte que les armes ? de cela, j'en suis convaincue mais qu'en est-il d'une écriture n'ayant aucun rapport avec ce dont on l'accuse ?

Poète, enseignant, notre narrateur est tout cela, mais il est avant tout un homme avec ses forces mais aussi ses faiblesses. Ces dernières l'auraient-elles poussées à commettre l'irréparable ?

Un ouvrage extrêmement bien écrit avec entre les épisodes de sa vie romantique des scènes qui se passent au tribunal mais dans lesquelles l'accusé n'intervient jamais. ce sont les autres qui parlent pour lui et qui, en quelque sorte, lui font son procès. Ouvrage poignant dont il est impossible de sortir indemne ! J'espère juste pouvoir dormir cette nuit ! A découvrir sans faute mais à lire avec un moral d'acier et surtout (petite recommandation), de jour !
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Il y a ces personnages que l'on quitte avec tristesse, une fois le livre refermé… et ceux dont on n'en pouvait plus ! Bien que je reconnaisse toutes les qualités d'écriture de ce roman, je ne peux affirmer avoir pris plaisir à le lire. « Mais où il s'en va avec ça ?!! » Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis posée cette question concernant le narrateur. Voici un homme accusé de l'assassinat de deux fillettes, alors qu'il était sniper à Sarajevo au moment du siège, en procès, et qui fait l'historique des femmes qui ont jalonné sa vie, son album comme il l'appelle. Anti-héros envieux, passablement méprisant et probablement de mauvaise foi, il n'est pas avare d'opinions, qui oscillent souvent entre l'intellectualisation et le lieu commun. Je l'attendais ce mot de la fin, tout en n'en attendant pas grand chose. Aurais-je davantage apprécié ce roman si j'avais été plus au fait de son contexte historique ? « One of the greatest novels of the century. » dit le quatrième de couverture… J'ai dû manquer quelque chose. le roman a reçu le prix Hasan Kaimija du meilleur livre publié en Bosnie-Herzégovine en 2011 et 2012 et le prix Skender Kulenović du meilleur livre publié en Bosnie-Herzégovine en 2011.
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Voici un roman original, de cela je suis convaincue. du reste, cette lecture me laisse une impression mitigée.
C'est l'histoire d'un homme dont on ne découvrira le nom qu'à la fin du livre, qui se défend d'un crime ignoble dont on l'accuse : l'assassinat, en plein jour, de deux fillettes, en pleine rue dans un Sarajevo en guerre... Mais sa défense n'est pas classique, il sent que pour cela, il doit commencer du début… en nous contant toutes ses aventures, de la plus furtive à la plus importante, de la plus débridée à la plus pudique… La façon dont il se souvient de chacune d'entre elle est teintée de nostalgie et de tendresse.
J'ai eu du mal à accrocher au début de l'histoire, un homme mûr, dont le couple bas de l'aile et qui nous raconte ses amours passées j'ai eu peur de me sentir trop éloignée du personnage pour m'intéresser à son récit. Finalement, une fois rentrée dans l'histoire, le récit s'enchaine bien, on avance, chaque chapitre raconte un nouvel amour et une nouvelle étape de la vie du narrateur.
L'écriture est parfois un peu « lourde » à mon goût, cet avis est sans doute personnel et je vois que mes co-lecteurs ne sont pas tous de cet avis et parle de grand écrivain. Pour ma part, je trouvais souvent les phrases un peu trop alambiquées, inutilement, me poussant parfois à relire un paragraphe plusieurs fois pour l'enregistrer.
Au final, je ne garde pas un grand souvenir de cette lecture, j'avais hâte de terminer le livre, pour connaître « le mot de la fin »… et je suis finalement restée sur ma faim. (Haha)
Je remercie néanmoins Babelio et les éditions M.E.O. pour cette découverte et mon voyage en Bosnie dans le cadre du Challenge tour du monde !
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Le mot de la fin peut se traduire ici par « en fin de compte ». Et finalement, qu'a voulu le narrateur nous conter ? Une histoire hors du commun et pourtant vraisemblable qui se déroule dans un pays en recherche.
Poète, le narrateur est en prison : on lui reproche d'avoir tué deux fillettes en pleine rue. Les a-t-il tuées ? Il s'en défend. Mais qui est-il ? Un poète plutôt taiseux, effacé, mais vibrant en amours plurielles. Volage ? Non, pas vraiment ; les hasards de la vie lui font découvrir Maja, Gordana, Aïda, Belma, Indira, Selma, Lala... le décor ? Sarajevo durant la guerre. Il est pris dans la spirale des combats, sniper dans une armée régulière. Pourtant, il est non-violent, poète non reconnu, victime d'un régime égoïste, avide de littérature.
Très original, le découpage du roman. Il y a des scènes de tribunal mais avant tout un récit qui nous dévoile la vie à Sarajevo : le régime communiste d'avant, le renouveau qui semble ressembler à l'ancien, la multiculturalité où coexistent musulmans, orthodoxes, juifs. le nom même du narrateur révélé en fin de roman en est un bel exemple : Rodrigo de la Pena (occidental) David (juif) Chrysostome (orthodoxe : étymologiquement « bouche en or ») Ibn al Abdullah (musulman).
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La vie en temps de guerre n'est pas simple, tout le monde le sait.

La guerre change les hommes, Zlatko nous raconte l'histoire de cet homme qui de poète est devenu sniper et qui aurait commis un acte impardonnable.

Mais comment une guerre peut-elle changer une personne à ce point ?

Pour le comprendre, peut-être faut-il en effet revenir sur le parcours de cet homme, peut-être que la réponse se trouve effectivement dans sa vie précédent ce fait.

Mais au final, n'est-ce pas juste que cet homme veut se trouver une excuse pour avoir commis cette horreur ?

Ce livre est le deuxième que je lit étant traduit du bosnien, eh bien je peux sans conteste dire que ce pays regorge de merveilleux talents au niveau littéraire. En ce qui concerne ce livre, l'histoire est tellement prenante que je n'ai pu que difficilement le lâcher, je voulais comprendre, je voulais savoir.

En lisant le résumé, je ne m'attendais certainement pas à être autant prise par l'histoire.

Si vous aimez faire de nouvelles découvertes, découvrir des talents inconnus, je vous conseille vivement de lire ce livre de Zlatko Topčić.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
"Personne n'est une pomme, ni son trognon, ni le reste de quoi que ce soit, chacun est un être humain pour lui-même, toujours dans sa totalité, ou bien depuis toujours entamé, mais un reste, jamais au grand jamais !'
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"La pire méchanceté se trouve dans ce qui n'est pas dit, car toute parole prononcée va, comme l'eau, trouver son chemin vers ce qu'elle veut exprimer, se tordant et se brisant, alors que si on l'écorche de la sorte, le venin jaillit de sa glande."
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"[...] vivre une fois est bien suffisant. Si tu réitères ton erreur, ô Dieu, ne la commets pas avec moi, mais avec ceux qui l'acceptent."
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On dit qu'à tout homme est donné le nombre de pas qu'il accomplira; dès lors, s'il désire mourir, il n'a qu'à courir. Il se hâte ainsi vers sa demeure. La terre. La glaise. La boue. La poussière. Mais l'amour lui est aussi compté, comme les pas. Si on le gaspille, en restera-t-il pour le temps où il sera le plus nécessaire ?!
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On dit qu’à tout homme est donné le nombre de pas qu’il accomplira; dès lors, s’il désire mourir, il n’a qu’à courir. Il se hâte ainsi vers sa demeure. La terre. La glaise. La boue. La poussière. Mais l’amour lui est aussi compté, comme les pas. Si on le gaspille, en restera-t-il pour le temps où il sera le plus nécessaire ?! (p. 185)
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