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EAN : 9782714306890
400 pages
José Corti (01/01/1999)
3.81/5   8 notes
Résumé :
"Senhor Angelo connaissait le théâtre humain et ses marionnettes. Le versant qui s’élevait en face lui fournissait l’image d’une scène gigantesque où se jouait la comédie de la vie. Tout en bas, la pauvreté piétinée et affamée ; au milieu (ceux) qui s’étaient élevés avec le temps, obscènes d’impatience et d’insensibilité ; en haut, l’élite dont il faisait partie, jouissant des derniers privilèges hérités. Irréconciliables, les trois mondes se haïssaient et se co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Roman paru en 1945, Vendange emmène le lecteur sur les rives du Douro, au nord du Portugal, où est récolté le raisin qui donnera le vin de Porto. Les vendanges approchent : nous sommes en septembre. le senhor Lopes, ancien ouvrier devenu patron d'une florissante exploitation, accueille les vendangeurs venus des villages voisins. C'est le temps du travail de la terre qui exige patience et force ; c'est aussi un temps particulier, hors des habituelles règles de vie du village. C'est le temps des drames, domestiques - un ouvrier a la main broyée - et sentimentaux. C'est le temps des rivalités silencieuses entre les Lopes, parvenus et riches, et les Meneses, ancienne famille puissante dont l'exploitation périclite.
Les passions sont violentes mais silencieuses : on aime sans se le dire, on se donne sans y croire. Les enfants des Lopes et des Meneses rêvent d'autres choses que de l'exploitation familiale : Alberto Lopes est un jeune homme au pessimisme inquiétant et Catarina, sa cousine, est une poétesse mystérieuse, indifférente au monde qui l'entoure. Il y a enfin deux personnages comme deux intrus : le docteur Bruno, aux manières élégantes mais aux pratiques hypocrites, et le Rouquin, rival de Lopes par lequel il a été humilié et qui apporte une aide financière aux Meneses, alors même que ceux-ci étaient prêts à donner leur fille aux Lopes pour recevoir de l'argent.
L'écriture simple de Miguel Torga rend hommage au pays du Douro. C'est un pays de montagnes rudes et de vignes heureuses. le travail du vin est mis en avant : récolte, foulage ... C'est aussi une histoire de paysans qui partagent la même vie et qui ne s'en plaignent pas. le roman répond ainsi parfaitement à la définition que donnait Torga à la littérature : "l'universel, c'est le local sans les murs".
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C'est avec cet ouvrage que je découvre Miguel Torga. C'est le temps des vendanges dans la vallée du Douro, au Portugal (sans doute vers le milieu du XXème siècle, le roman étant paru en 1945).
Patrons et paysans vendangeurs, anciens notables et nouveaux riches, cyniques et rêveurs, réalistes et poètes : dans la fournaise de la fin de l'été et la violence d'un orage se jouent le désir et les traditions, les amours et l'honneur, la vie et la mort.
Un roman social où se développent de subtiles analyses psychologiques. Et un style d'écriture qui joue entre la simplicité et le baroque des images et des métaphores sur lesquelles on s'attarde avec un réel plaisir.
Une belle découverte.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
En tout ils étaient quarante, hommes, femmes et enfants. C’était Seara, le contremaître de la quinta de La Cavadinha, qui les avait engagés un à un, maison après maison, en annonciateur d’une bonne nouvelle plutôt que loueur de bêtes de somme. Ceux qui avaient de bonnes jambes avaient accepté aussitôt car, après le battage, Penaguiao n’était plus qu’une aire de paille triturée, déjà exposée aux premiers vents froids, sans gagne-pain, désolée, en attente de l’hivernage. Et l’on aspirait au baume de quinze jours de travail, ailleurs. Seule Julia Chona ne s’était pas laissé séduire par le mirage, avait dit haut et fort qu’elle préférait mourir de faim à Penaguiao, sans plier l’échine, plutôt que se gaver de moscatel, les reins cassés, dans le Douro. Fléau de la balance du village, la Chona y incarnait le scepticisme de la sueur à louer. Quand elle se refusait à faire une journée, c’est que le salaire était minable ou les conditions mauvaises. Dans les travaux des champs, cette fermeté d’âme donnait des résultats, car souvent l’un ou l’autre suivait son exemple et restait assis au soleil, en attendant que l’imminence d’un orage ou l’urgence d’un arrosage touchent le cœur endurci des patrons. Mais, une fois le seigle moissonné, sur les hauts plateaux de granit il n’y a rien ou presque à faire durant longtemps, et " vendange " sonne comme un mot de passe pour un peu d’argent et de liberté. D’ailleurs, le grand rêve du village, tout au long de l’année, est de faire partie d’une équipe. Descendre aux rives du Douro, à la Ribeira, est une aventure pour la Montagne depuis qu’au monde il y a des vignes. On part à la fête païenne de la cueillette des grappes avec la sève d’une jeunesse en fleur ou la sécheresse du vieil âge reverdissant. La montagne ne donne pas ce vin mûri, fruité, couleur de topaze, qui enivre les sens et met au regard la clarté d’autres cieux. La douce blancheur du lait de brebis emplit les âmes d’une tiède candeur et les corps d’une force virginale et soumise. Mais en septembre, on dirait que s’épanouit en chacun l’irrépressible envie de dépasser l’horizon fade et routinier.
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Video de Miguel Torga (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Miguel Torga
Ana Maria Torres, traductrice de "Folles mélancolies" de Teresa Veiga nous parle de sa région de coeur Trás-os-Montes au PorTugal et de l'auteur qui en parla le mieux dans la littérature : le grand Miguel Torga. Merci à elle et bon visionnage !
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