Saturn Return, tome 1

Après En proie au silence et le Siège des Exilées, me voilà avec une nouvelle oeuvre ovni d'Akane Torikai. Ma bibliothécaire fan de manga m'avait prévenu qu'il arriverait en rayon et je dois être la première à l'emprunter. Je lui ai "vendu" En proie au silence et je ressens avec ce nouveau manga, ce même léger malaise si propre à cette auteure. Elle dessine et scénarise sur des sujets importants de société. Je savais ainsi qu'à l'ouverture de ce manga, j'allais me sentir embarquée dans une ambiance et une histoire bizarrement glauques. En effet, on n'est pas dans la dentelle là et il ne faut surtout pas se fier aux apparences douces des traits de ses personnages. Ca traite de deuil, de relations humaines, du syndrome de la page blanche et tout ça nimbé de mystères autour de "Riri", Fumi et le regretté suicidaire Nakajima. Affaire à suivre !

Un titre pour le moins énigmatique pour ce manga qui nous offre une histoire très adulte, plutôt sombre qui dès les premières cases, nous semble marqué par le malheur et la fatalité.

Le personnage principale apparaît comme étant très complexe, hantée par son passé et survivant dans le présent, pleine de contradictions et de zones d'ombres... que l'on cerné très difficilement au cours de ce tome..

Le scénario nous fait oscillé entre présent et flash-back, qui ne sont pas très nombreux mais bien incorporer dans l'histoire, sans redondance non plus car les différents protagonistes parlent beaucoup du passe de l'héroïne...
L'histoire commence à un moment T de la vie du personnage principale, moment tragique, et l'on découvre sa vie, présente, passé, etc.. et son nouvel éditeur qui souhaite faire bouger les choses...
Après on ne sait pas trop où va aller cette intrigue... on se laisse porter, pour découvrir les mystères qui sont posés d'entrée de jeu par l'auteur.

Au niveau graphique, le style crayonné est agréable et facile at lire... On regrette juste d'avoir du mal à reconnaître l'héroïne dans les flash-back, mais en même temps cela est sans doute voulu, car on sent que l'on n'a pas affaire à la même personne, que les évènements qui sont survenus l'on transformé... Donc ce choix semble adapté au propos.. (même si c'est juste une supposition de ma part..)

Donc un manga sombre, adulte, intriguant.. qui traite de thème très lourd, suicide, désespoir, dépression..
La manière de traiter ces sujets est bien vue, pas forcément nouvelle mais perspicace , permet de s'interroger et de vouloir continuer à découvrir le passé et l'avenir des protagonistes principaux.
Un bon manga, qui interroge, où l'on veut lire la suite pour savoir, mais où l'on ne sait pas non plus qu'elle direction va prendre l'histoire...
Intéressant à lire! Pour les personnes qui n'ont pas peut des sujets lourds et des histoires complexes!

Akane Torikai est une mangaka à ne pas mettre entre toutes les mains. Si graphiquement son style précis et doux captive et séduit, ses thématiques sont souvent dures et son propos souvent sans concession. Si je l'ai découverte avec son incursion dans la SF avec le Siège des exilées, j'ai depuis dû lire tout ce qui est paru d'elle en français. Et j'avoue qu'avec sa nouvelle série en cours, Saturn Return, elle a encore réussi à me surprendre.
Saturn Return commence pourtant classiquement pour l'autrice, avec une protagoniste mal dans sa peau : Ritsuko Kaji, 30 ans. Après un premier roman à succès, elle n'arrive plus à écrire et s'enlise dans un mariage et une vie de femme au foyer qui ne lui conviennent pas. Quand elle apprend le suicide de l'ami qui lui a inspiré son roman, elle va enquêter sur les raisons de son acte avec son nouvel éditeur. Et ce faisant, va rouvrir des blessures anciennes et en créer de nouvelles.
Avec Saturn Return, Akane Torikai adopte les codes du polar. de prime abord, moins viscéralement émotionnelle que En proie au silence, cette nouvelle série cache bien son jeu et avance crescendo. J'avais trouvé le premier tome suffisamment intéressant pour réserver la suite en librairie, mais pas assez pour en parler de suite ici. Il faut dire qu'il posait les différents personnages et le début de l'intrigue, mais qu'il ne débordait pas forcément d'action. Avec le deuxième volume, Akane Torikai nous envoie dans une direction totalement différente et le rythme est nettement plus soutenu jusqu'à la fin et le « Quoi ? Mais ça ne peut pas s'arrêter là ? Je veux savoir ! » provoqué par les dernières pages.
Nous y découvrons que Ritsuko Kaji est une narratrice bien peu fiable, tout comme le sont tous les autres personnages de l'histoire. de son nouvel éditeur prêt à toutes les compromissions, quitte à donner son corps contre une idée, pour obtenir un nouveau roman à l'ami disparu adepte des comportements limite, en passant par les ex et le mari actuel et son obsession pour la mettre enceinte, aucun d'entre eux n'est sans reproche. Tous ont des secrets empilés sur d'autres secrets et tout l'art de la mangaka est de nous donner envie de les découvrir peu à peu. En alternant les styles graphiques (notamment pour distinguer les souvenirs et les passages rêvés) et avec quelques cases extrêmement puissantes qui restent longtemps en tête, Akane Torikai signe encore une fois une histoire forte et passionnante qui en dit long sur les femmes et le mal-être dans la société japonaise en général. Attention, elle ne prend pas de gants et certains thèmes abordés peuvent heurter la sensibilité d'une partie du lectorat. Personnellement je signe direct pour le tome 3.
Lien : https://www.outrelivres.fr/s..

En pleine relecture de Saturn Return pour apprécier davantage le tome 6, j'en profite pour faire une critique.
Je baisse légèrement ma note initiale car je trouve que ce tome introducteur a un rythme inégal bien qu'il soit fort pour installer une ambiance malaisante (ce qui est clairement le point fort de cette autrice).

Par rapport à ses autres ouvrages, je trouve que c'est bien dans cette série que sa patte graphique se trouve magnifiée. Elle en profite davantage pour nous proposer des planches et double-planches complètes. Cela sert au propos de l'angoisse vécue par le personnage principal : Ritsuko Kaji.

Une mention spéciale à la scène... qui ne peut être une scène d'amour pour moi entre Ritsuko et Kazufumi... À mes yeux, l'autrice montre clairement un viol d'un mari envers sa femme. Ses mots, sa façon de la traiter (et de ne pas la considérer) en font une femme mère-porteuse enlisée dans son contexte conjugal.
Avec les révélations avant la fin du tome, on en vient presque à détester ce Kazufumi. Akane Torikai arrive toujours à glisser cette ambiguïté entre amour/haine, passion/dédain car même si on peut être du côté de Ritsuko, nombreux de ses agissements sont aussi nocifs pour elle et d'autres personnes.

Finalement, son idée de "trou noir" (cf la citation) peut également s'appliquer à plusieurs personnages de la série. Enfin, si on se place comme dans Amour Placebo, personne ne va vraiment y échapper.

Wow, wow, wow, c'est une recommandation d'un libraire du Tsundoku qui m'avait conseillé ce titre et quelle claque ! 😱
Je savais connaissant l'autrice et le style que j'allais prendre une claque, mais wow, depuis Bonne nuit PunPun d'Inio Asano, je n'avais pas eu autant d'émotions en lisant un manga. 😍

Attention, je ne parle pas de larmes ou de fou rire, mais de prise de conscience et de réflexion sur notre nature d'humain, vulnérable, mais aussi imprévisible ! 😮
Et en parlant d'imprévisibilité, cette oeuvre nous dépeint là, tout le florilège de l'indécision d'une jeune femme, Ritsuko face à son passé et à son présent. 🤯

L'intrigue de l'histoire commence par une quête, une quête de compréhension et de réponses. 🧐

"Pourquoi Aoi s'est-il suicidé, et surtout après avoir envoyé cet étrange courrier à ces 9 femmes ?"

C'est ainsi qu'on se retrouve plongé dans le quotidien tumultueux de Ritsuko qui nous livre ses angoisses et ses rêves de femme, de mère, d'épouse et d'écrivaine 📚

Je m'arrête là pour ne pas trop vous spoiler, mais je vous conseille vivement cette oeuvre dont les planches sont à couper le souffle ! 😶