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EAN : 9791097513047
226 pages
Ndb Editions (04/05/2018)
4.04/5   13 notes
Résumé :
Nina est sourde. Sullivan est acteur. Ils se rencontrent lors du tournage d’un long-métrage historique sur les sourds. C’est le coup de foudre. Comme au cinéma. Mais, à l’image des films français en salle, leur amour supportera-t-il de n’être pas sous-titré ?

« De Paris à Hollywood, d'Italie en Inde, de la fiction à la grande Histoire, les voix de Nina Keps et de Sullivan Juhel alternent pour montrer la difficulté de s’aimer dans une société qui refu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Je tiens à remercier très chaleureusement NDB éditions pour ce service-presse !

Ce récit aborde une thématique au goût du jour, importante, sur laquelle nous devrions tous nous pencher pour y réfléchir : la surdité.

Nina est une jeune femme sourde ; elle l'a toujours été. Elle s'en accommode, vit même plutôt bien avec, ayant grandie dans un cocon familial tolérant et à l'écoute. Mais voilà, Nina, elle, ce qu'elle veut, c'est devenir actrice. Depuis toujours, elle ne peut pas comprendre ces films sur DVD en raison de l'absence des sous-titres pour les sourds. Au cinéma ? C'est pareil. Mais Nina est déterminée, ambitieuse. Surtout, elle ne conçoit pas ce clivage dans l'inconscient collectif. Pourquoi le fait d'être sourde l'empêcherait-elle de crever le grand écran ? Non, elle en a à revendre, elle a du talent. Quand un casting pointe le bout de son nez pour interpréter un rôle de figuration dans l'un des longs-métrages les plus prometteurs au côté de Sullivan Juhel, la jeune femme n'hésite pas une seconde.
Et il se pourrait bien que cette initiative bouleverse sa vie, celle de Sullivan, mais remette aussi en questions bon nombre de ce que l'on croit acquis.








Nous pouvons remercier l'autrice et sa maison d'édition pour oser. Oser écrire un récit avec des personnages sourds… qui met une claque à ceux qui oublient qu'il y a une minorité qui a besoin qu'on la considère. Besoin ? Non, ce devrait être normal. Naturel. Humain. le fait d'aborder cette thématique dans le milieu cinématographique est une excellente idée pour démontrer, avec tact, cynisme et humour, parfois plus dramatique, l'injustice qui règne vis-à-vis de cette « communauté. »

Le premier point à aborder serait l'originalité de la narration.
Nina reste le personnage central du récit, aussi nous pouvons l'observer, vivre avec elle en profitant d'une narration d'un point de vue interne. Ceci nous permet entre autres de découvrir sa « voix » profonde, tout ce à quoi elle pense. Cela met l'accent sur le fait que sourde ou non, elle interagit avec le monde comme n'importe qui, ce que l'on a tendance à oublier. Plus encore, c'est à travers ses yeux que l'on peut comprendre et assimiler aussi les contraintes de sa surdité, tout son vécu. Elle explique certains systèmes qui peuvent lui faciliter la vie, comme son implant auditif. D'un autre côté, nous avons une narration à la troisième personne du singulier : on est alors mis plus en retrait, témoin de ce qui se déroule dans leur vie. Nina, elle aussi, est découverte une caméra sur l'épaule. Cette distanciation instaure une certaine frontière qui, comme peut s'y essayer Juhel, nous pousse à vouloir la dépasser. Assistant aux évènements en tant que spectateur, il nous tarde de découvrir les pensées de Nina Keps en suivant. Un peu comme si nous étions en quête d'un certain équilibre, d'un entre-deux indispensable pour mieux s'immerger et comprendre l'histoire ainsi que les protagonistes. Subtilité ? Fort probable !

Qui plus est, il y a des choix scénaristiques si l'on peut dire un peu curieux à la lecture, mais qui prennent tout leur sens : notamment un long passage en italique que l'on évitera d'aborder pour maintenir la surprise.

Que ce soit du point de vue de Nina ou en tant que témoin-spectateur, VOSTFR nous narre l'histoire des sourds, de ces combats menés pour légitimer et faire reconnaître leurs identités.

Tout ce parcours pluriséculaire ayant pour seul objectif d'admettre qu'au-delà d'un handicap, ce sont des êtres humains avant tout.
Nous plongeons parfois dans l'horreur, réalisant tout ce qu'ils ont pu subir par le passé, l'indifférence voire la répulsion. Nous nous outrons des injustices encore actuelles et nous n'en souhaitons que plus ardemment mener le même combat que les personnages si tant est que l'on soit touché par tout ce qui nous est raconté, expliqué ou pointé du doigt.


Petit bonus, on peut apprendre quelques mots en LSF (Langue des Signes Française) si on essaie de suivre à la lettre les descriptions de l'autrice au cours du récit.
Il ne faut pas appréhender que toutes ces explications soient lourdes, listées et énumérées. Tout est bien imbriqué dans l'intrigue, ce qui permet une certaine fluidité de lecture. Ce n'est pas un documentaire écrit ou un ouvrage sur l'histoire des sourds. Il est question d'un roman avec une jolie et intense histoire d'amour en fond.

Nina est une héroïne très, très humaine. L'on peut insister sur ce point, puisqu'il faut admettre que vous ne serez pas toujours d'accord avec ses décisions, ses réactions. Comme tout le monde, elle fait des erreurs et elle a ses humeurs. Nous sommes très loin de la Mary Sue, bien au contraire. Sourde ou non, elle est indépendante, franche et, bien qu'elle ait bon coeur, elle peut mordre. Ce n'est pas non plus une petite fille sage : sa sexualité est décomplexée (non, pas d'érotisme pur), elle fume de l'herbe, elle fait la fête jusqu'à tard dans la nuit… Quoi ? Une jeune femme presque comme toutes celles de vingt ans ?

Oui, c'est exact. Vous voyez très certainement où nous souhaitons en venir, tout comme Elodie Torrente.
Nina est très nuancée, donc. Pas de manichéisme. Il se pourrait que vous tapiez du pied, écarquilliez les yeux, rouspétiez ou ayez même envie de fermer le livre le temps de digérer. Mais il se pourrait aussi que vous soyez amenés à sourire, acquiescer, vous détendre ou soupirer de soulagement (ou pas ?) Cette jeune comédienne en herbe risque de jouer avec vos nerfs !

Sullivan Juhel est en revanche moins nuancé, mais ce n'est pas rédhibitoire. C'est un héros séduisant, talentueux et entier. Il excelle en tant qu'acteur — ce qui le rend d'autant plus attachant lorsqu'il peut passer un temps fou à s'imprégner d'un rôle au point d'avoir à coeur tout ce qu'il doit interpréter. Juhel est un homme que l'on aimerait toutes avoir ; non, il n'est pas parfait pour autant… mais nous sommes loin de l'indécrottable bad boy que l'on a tendance à retrouver dans des romances. Sul' incarne une certaine maturité utile pour VOSTFR, il est aussi celui qui se trouve « de l'autre côté » de la barrière. Il est très intéressant de le voir évoluer, échanger avec Nina ou tenter de comprendre (quoi donc ? Lisez.)

On apprend et on voyage aussi à travers le monde, le tout très bien décrit. On s'évade sans bouger de notre fauteuil !

En conclusion, VOSTFR est ludique, agréable, profond. L'autrice sait manier les mots avec justesse, soutenus par un vocabulaire riche, sans pour autant complexifier la narration. Nous félicitons tout le travail de recherches entrepris pour l'écriture de ce livre.
C'est un roman court de 220 pages que nous devrions sans doute tous lire un jour pour nous sensibiliser.

« Si le sourd n'a pas entendu le tonnerre, il verra bien la pluie. »
« Personne n'est plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. »

Lien : http://marmiteauxplumes.com/..
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Je remercie Nelly ainsi que la maison d'éditions NDB éditions pour m'avoir proposé la lecture de ce livre. Ce n'est pas la romance qui m'intéressait le plus, mais la façon dont l'auteur allait tourner autour la surdité. le sujet est intéressant, pas facile à aborder car il fait partie d'un des sens que nous utilisons tous les jours, pour ceux qui ont eu la chance de l'obtenir. "Un être vous manque et tout est dépeuplé" correspond parfaitement à la perte ou la non connaissance d'un sens, car il faut apprendre à faire sans.

Nina est une jeune femme qui a un rêve : celui de devenir actrice. Seul problème ? Elle est sourde et cela ne convient pas aux producteurs, jusqu'à ce qu'un jour, l'un d'entre eux demande expressément plusieurs sourds pour son nouveau film. elle va tenter sa chance. Ses yeux vont tomber sur ceux de Sullivan Juhel, un bel acteur qui est promus à de grandes choses. le coup de foudre va les emporter dans une relation charnelle, passionnelle. Mais la vie va les prendre à revers. La surdité de Nina ne gêne pas Sullivan, il apprend la langue des signes, mais en dehors de leur bulle, ce couple n'est pas le bienvenu. Entre les regards et les non-dits, Nina et Sullivan vont devoir faire face à pire que la surdité : la méchanceté des Hommes.

Je ne pourrais pas commencer mon avis sans parler d'Isabelle, une personne que j'ai connu lorsque j'étais encore à l'école. Elle était sourde et portait un appareil qui l'aidait quand il ne lui brisait pas le peu de tympans qui lui restait. Elle était la seule de notre classe dans ce cas. Intelligente et vive, elle ne mangeait pas avec nous le midi, allant avec d'autres personnes qui n'entendaient pas durant cette période. J'ai eu la chance de la connaître, de partager de très bons moments avec. J'ai appris à signer et il me reste quelques petites choses. La vie nous a séparé, mais je me souviens parfaitement bien de la façon dont les autres les regardaient lorsqu'ils étaient dans leur coin. Parce qu'ils n'entendaient pas, ils étaient mis de côté. J'ai toujours trouvé absurde cet état. Rebelle dans l'âme j'ai souvent pris le parti de défendre la différence, parce que je l'étais aussi. Nous sommes tous différents, que nous entendions ou pas, que nous voyons ou non. Chacun à sa particularité, chacun ses besoins, ses envies...

C'est ce que l'auteur a voulu montrer dans ce livre. La différence est toujours là. Mais il faut savoir faire avec. le regard des autres n'est rien si on ne s'en occupe pas. Nina et Sullivan sont jeunes, passionnés. Leur bonheur fait plaisir à voir. Bien entendu, avant d'arriver à ce qu'ils deviennent un couple, de nombreux obstacles se mettent en travers de leur chemin. Il y a le paraître qui est important dans ce métier. le cinéma dans une salle nous montre le meilleur, mais il y a l'envers du décor qui lui n'est pas tout rose.

Nina vit dans une famille entendante qui s'adapte comme ils peuvent au handicap de leur fille. Elle se bat pour être une actrice. Savoir se battre c'est bien, par contre cela ne signifie pas qu'elle va y arriver à tous les coups. Elle a un caractère fort, des sentiments qui vont et viennent, des amis que l'on voit peu mais qui arrivent à être présent à l'aider. C'est une personne entière qui fait lever les yeux au ciel, qui ne montre pas toujours le bon exemple, mais c'est un personnage attachant. Et puis il y a cette nuit où tout bascule, où un choix va l'obliger à devenir une autre.

Sullivan est sur la montée des marches. Son regard se porte sur Nina sans qu'il ne puisse le contrôler. c'est un amour qui l'emplit totalement. Il ne peut rien faire contre cela. Il sait qu'elle est sourde, mais qu'importe ? Oui, qu'importe, sauf qu'il se passe des événements qu'il ne comprend pas. Il lui faudra du temps pour y parvenir, sur le tard. Il évolue, ne reste pas sur ses acquis, apprend à ses dépends que la vie qu'il connaît n'est pas la même pour tout le monde.

Et puis il y a Lucas. Cet acteur qui n'entend pas, qui connaît le sentiment d'impuissance de Nina. Il sait ce qu'elle ressent car lui est dans le même cas. C'est un fervent défenseur des sourds. Chacun a le droit à sa place. Il se débat pour obtenir ce qu'il désire et devient le premier maire sourd. le côté non-entendant est aussi présent dans le sens où des groupes surgissent car mécontent du fait que certains sourds puissent se débrouiller pour entendre et ainsi jeter la honte sur eux ? Tant d'incompréhension des deux côtés alors qu'une "entente" pourrait se faire.

Le livre est écrit à deux voix, la première personne pour Nina, la troisième pour Sullivan. Suivre Nina nous donne beaucoup d'impressions : tout ce qu'elle ressent est reçu de plein fouet ! C'est être dans son intimité, dans sa tête, dans sa voix, dans ses gestes. Elle est directe et cela percute bien plus. Lorsque nous arrivons à la partie de la troisième personne, c'est plus éloigné mais pas tant que cela. le fait d'avoir une vue d'ensemble, comme au cinéma pour certaines scènes est plus important que de connaitre parfaitement le "moi" de chacun.

Le titre est en parfaite adéquation avec le sujet : pour que tous aient le droit d'avoir la même chose. Il faut savoir payer de sa personne ou de son portefeuille pour ne laisser personne en arrière plan. le fameux 1% donné à un moment donné m'a fait bondir. 1% ce n'est pas rien sur la population et même si ce n'était qu'une personne, tout devrait être fait pour que tous aient la même chance.

L'auteur use de la romance, du cinéma pour amener les choses de manière qui paraissent naturelles. Pas de fioritures, je regrette juste le saut dans le temps qui laisse un manque même si quelques lignes expliquent rapidement le temps passé. le cinéma pour tous ? Il faut un sous-titrage particulier. Ce combat semble illusoire pour certains, pourtant pour se faire entendre, il faut montrer sa présence.

La plume de l'auteur est fluide, piquante par moment, douce à d'autres. Elle suffit à elle-même et pourtant on en voudrait un peu plus. En savoir plus sur Nina, sur sa vie, sur ses années passées hors du grand écran. La surdité n'est pas une maladie contagieuse, les êtres humains qui en sont atteints ne sont pas des bêtes de foires. Et pourtant il y a eu des moments dans L Histoire qui font que nous ne devrions pas être fiers de ce que nous sommes.

En conclusion, c'est une belle histoire qui est dévoilée. La romance n'est pas simple. Il ne suffit pas d'entendre pour comprendre, il suffit parfois de quelques gestes pour apprécier ce que l'on a. Les paroles s'envolent. Il n'y a que les gestes qui importent...

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/vostfr-elodie-torrente-a147039118
Lien : http://chroniqueslivresques...
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Nina est sourde et rêve de faire du cinéma. Lorsqu'une opportunité de tournage se présente à elle, elle n'hésite pas un seul instant. Là, elle fait la connaissance de Sullivan, un acteur, et c'est un coup de foudre réciproque. Mais tout n'est pas si rose...
Nina est une jeune femme déterminée, indépendante, décomplexée mais parfois excessive. Elle se battra toute sa vie pour que les films français soient sous-titrés au cinéma même s'il m'a manqué quelques détails pour mieux appréhender tout ce processus.
J'ai aussi beaucoup apprécié découvrir l'histoire des sourds et de l'enseignement en LFS grâce au scénario des films auxquels participent Nina et Sullivan.
Par contre, j'ai trouvé l'histoire d'amour entre les deux personnages assez convenue : c'est vraiment dommage !
On n'évite pas non plus les clichés sur les couples de stars : paparazzi, tromperie, crise de nerfs des réalisateurs...
Ce n'est donc pas un coup de coeur pour moi même si je reconnais que je l'ai trouvé intéressant dans la découverte d'une facette du monde des sourds.
Je remercie Babelio et NDB Editions pour cette lecture faite dans le cadre de Masse Critique.
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Romance, cinéma et surdité, un cocktail inédit et tonique !

La narratrice, Nina, est une jeune sourde qui postule pour un rôle de figurante dans un film historique sur Laurent Clerc, le français qui a fait connaître le langage des sourds au Etat-Unis.
Le coup de foudre est immédiat avec le beau gosse de la production, Sullivan. L'acteur entendant joue le rôle principal mais s'est imprégné de son personnage au point d'apprendre la langue des signes et d'embrasser la cause des sourds d'aujourd'hui.
Nina, maladroite et fantasque, disparaît brutalement du tournage. Sullivan fait des pieds et de mains pour la retrouver. le couple vit alors une idylle romantique et idéale dans divers lieux de rêve dont Hollywood.
Le thème principal du roman, original, militant, n'a jamais été abordé en littérature à ma connaissance. C'est la place faite aux sourds au cinéma que ce soit en tant que spectateurs en en tant qu'acteurs. En en apprend beaucoup sur l'histoire des sourds ( c'est le thème du film où joue Nina) mais aussi et surtout sur les conditions de vie des sourds d'aujourd'hui, pas si simples malgré la technique. Ils apparaissent comme une minorité à cheval entre deux cultures et cherchant leur véritable identité.
Le roman bascule lors de la projection du film qui a permis la rencontrer de Nina avec Sullivan. Nina a été coupée au montage et le film n'est sous-titré que lorsque les personnages utilisent signent, mais jamais lorsqu'ils parlent, excluant donc le public sourd du récit de sa propre histoire.

On est alors au milieu du récit qui prend une nouvelle tournure. le combat de Nina pour que les sourds trouvent leur place au cinéma, se double d'une quête identitaire pour savoir qui elle est vraiment, ce qu'elle veut faire de son existence et comment et par qui elle veut être aimée. La vie amoureuse de Nina est loin de se résumer à être la compagne d'un homme en vogue qui l'a distinguée par sa beauté. Elle est sourde, certes (quoi qu'elle puisse faire le choix d'entendre avec sa cochlée implantée) mais ni muette ni une potiche. Personne ne décidera à sa place comment et avec qui elle vivra, ni comment elle élèvera son enfant (entendant). Aux antipodes de la posture de victime de son handicap, Nina revendique le droit à l'accès à la culture, mais aussi de la femme à disposer son son corps et de son plaisir à sa guise. le dialogue entre Nina et la société trouve sa forme littéraire dans l'alternance entre le récit de Nina à le première personne, et le récit à la troisième personne. le rythme s'accélère dans la deuxième partie du roman. Impossible de lâcher le livre avant la fin !
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Bonjour à toutes et à tous…

Petit “break“ dans mes lectures "POLARS" qui ces derniers temps prennent beaucoup de place !
Ce n'est pas de ma faute si nous avons de très bons auteurs en France…

Mais j'ai une petite envie, les vacances peut-être, de passer à quelques romans qui étaient en attentes depuis un moment en espérant qu'ils vous plairont tout autant.

Ce récit aborde une thématique importante, sur laquelle nous devrions tous nous pencher pour y réfléchir : la surdité.

Lors de la sortie du film « La famille Bélier » j'avais été très surpris que seule les parties signées avaient été sous-titré, pour que les entendants comprennent. Pourquoi ?
L'idée du film était excellente. Enfin un film qui faisait un réel lien entre entendants, mal entendants et sourds.
Pourquoi ne pas avoir sous-titré le film complet pour aller jusqu'au bout de la démarche ?
C'est dommage…

J'ai eu la chance de rencontrer Élodie il y a quelques semaines avec laquelle j'ai pu discuter longuement de son roman et de plein d'autres choses. (qui ne vous regardes pas petits coquins !!!)
J'appréhendais un peu son roman car connaissant le sujet et l'implication directe d'Élodie, j'avais peur que cela soit dur émotionnellement.
Mais le roman est parfaitement construit et très frais, mais malgré les réalités de l'histoire j'ai conservé le sourire durant une bonne partie de la lecture, car c'est avec beaucoup d'humour qu'Élodie évoque ce sujet peu connu et encore tabou en France qui est celui du handicap des sourds et malentendants. Handicap peu considéré et méconnu car, silencieux et invisible.

Je suis entré dans un monde méconnu où le bruit n'existe pas. Les dialogues, la musique, un avion qui traverse le ciel, les oiseaux qui chantent… La difficulté qu'ont nos amis, familles ou proches à s'intégrer dans un monde très peu adapté à leurs quotidiens…
La sensibilité d'Élodie en fait une très belle histoire. Une histoire où les difficultés sont constantes, c'est vrai, mais aussi une très belle histoire d'amitié une histoire d'amour qui loin d'être linéaire met en place des chassé-croisés plein de suspenses jusqu'à une très belle fin

Merci Élodie pour ce très bon moment de lecture.
Un premier roman très prometteur, à suivre… à lire, à relire et à offrir.
...

Extrait :
“Je m'appelle Nina. J'ai vingt-deux ans. Je déteste qu'on me prenne pour une anglaise, une russe ou je-ne-sais-quoi et, par-dessus tout, qu'on ne me comprenne pas. Lorsque c'est le cas, j'ignore la personne. L'équilibre rétabli, la frustration est partagée. Je suis comme ça. J'aime redresser les torts et surtout les tordus.
Je vis à Paris, dans le XIIIe arrondissement, place Jeanne d'Arc, au numéro 10, métro Nationale, ligne 6. Ça fait plan de métro cette description, mais j'aime la précision des lieux.“
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
« Sullivan reste une quinzaine de minutes à discuter avec Romain Dilène, plutôt accessible et sympathique pour un acteur ayant cent soixante films à son actif, puis rentre chez lui, dans son studio, des questions plein la tête. Pourquoi le visage de cette file l’obsède ? D’accord, elle est belle mais elle est sourde ! Pire, elle joue dès demain dans le film à cause de lui ! Cette figurante, inconnue hier encore, s’immisce un peu trop dans ses pensées ce soir alors qu’il donne la réplique dans un long-métrage majeur pour sa carrière. Lui qui s’est toujours promis de ne pas mélanger les genres ! De plus, que sait-il d’elle ? Rien ! E pourtant l’adorable minois obnubile son esprit. Pour chasser cette image, il se sert un verre de Brouilly puis, après avoir zappé sur les programmes de la nuit, s’endort dans son canapé-lit jamais replié, aux draps toujours défaits, en rêvassant, le sourire aux lèvres : « Demain, elle sera là toute la journée ». Décidément, cette fille lui fait un sacré effet. »
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Sullivan reste une quinzaine de minutes à discuter avec Romain Dilène, plutôt accessible et sympathique pour un acteur ayant cent soixante films à son actif, puis rentre chez lui, dans son studio, des questions plein la tête. Pourquoi le visage de cette file l’obsède ? D’accord, elle est belle mais elle est sourde ! Pire, elle joue dès demain dans le film à cause de lui ! Cette figurante, inconnue hier encore, s’immisce un peu trop dans ses pensées ce soir alors qu’il donne la réplique dans un long-métrage majeur pour sa carrière. Lui qui s’est toujours promis de ne pas mélanger les genres ! De plus, que sait-il d’elle ? Rien ! E pourtant l’adorable minois obnubile son esprit. Pour chasser cette image, il se sert un verre de Brouilly puis, après avoir zappé sur les programmes de la nuit, s’endort dans son canapé-lit jamais replié, aux draps toujours défaits, en rêvassant, le sourire aux lèvres : « Demain, elle sera là toute la journée ». Décidément, cette fille lui fait un sacré effet. »
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« J’ai un petit frère. Passé à travers les gouttes vitriolées de la génétique, il discourt sur tous les sujets quand je rame pour indiquer mon nom de famille aux inconnus. Mon nom ? Keps avec un s à la fin. Un « s » que je ne peux pas prononcer sans l’écorcher et pour cause : c’est l’une des lettres les plus sourdes de l’alphabet. Du coup, je les laisse entendre ce qu’ils veulent. Après tout, Keps ou autre chose… »
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En fait, depuis la minute où je me suis rendu compte qu'ils ont sous-titré les sourds pour que les entendants comprennent ce qui s'échangeait en signes, j'aurais dû partir. Dès l'instant où, en voyant la mère (la tante ?) du gosse (le jeune Laurent Clerc ?) parler au médecin sans réussir à capter un seul mot de ce qu'ils se disaient, qui ils étaient et pourquoi ils torturaient ses oreilles ainsi, je savais que c'était cuit et qu'encore une fois les petits malins du cinéma utilisaient notre surdité pour remplir les salles ! Les salopards ! C'est de notre histoire dont ils parlent ! Celle des silencieux ! Et nous n'y avons pas accès en totalité !
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Interloqué, une chaleur s'empare cependant de son ventre en sentant le bout de papier sous ses doigts. Elle peut propager tout ce qu'elle veut l'entendre cette grosse directrice, il s'en fout. Il sait comment contacter Nina. Tout est maintenant possible. L'espoir le gonfle à bloc, à tel point que malgré le vent glacé, il rentre à pied en sifflant.
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Video de Élodie Torrente (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Élodie Torrente
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