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EAN : 9782259263641
384 pages
Plon (23/08/2018)
  Existe en édition audio
3.6/5   69 notes
Résumé :
Le chant d'amour d'un fils pour son père.
« Mon père me manquait, mais à voir la silhouette de ma mère s’attardant sur le quai sans un bras pour la soutenir, sans une main caressante qui écrit sur la toile grise de son dos qu’il ne faut pas s’en faire, que le fiston va revenir vite, je lui aurais bien souhaité de retrouver un homme. S’il y avait une peine perdue d’avance, c’était celle-là ; elle allait s’accrocher à son deuil comme la misère sur le monde, mai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Dans la même veine que Mémé, un hommage rendu à sa grand-mère, avec Jacques à la guerre, Philippe Torreton donne la parole à son père, dans ce qu'on imagine aussi être une forme de reconnaissance et de respect.

Alternant souvenirs d'enfance, de service militaire et souvenirs d'Indochine le récit de Jacques, un homme simple pris dans le tourment de deux guerres, ne manque pas d'allure de fougue et de contraste. Car Jacques, lucide et ironique quand il s'agit de raconter ses guerres — la Seconde Guerre alors qu'il était enfant à Rouen et la guerre d'Indochine en tant que soldat — devient volontiers respectueux, tendre et émouvant pour parler de son propre père et des siens.

Tout en visant à démontrer l'inanité et la cruauté de la guerre, et s’interroger sur la place de l’homme dans les conflits, un hommage de Philippe Torreton à son père qui confirme chez lui — exprimés ici avec toujours plus de verve et de force — un attachement viscéral à ses racines, un goût pour l’engagement et une belle sensibilité.

Merci à NetGalley et aux Éditions Plon pour leur confiance.
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J'avais beaucoup apprécié la Mémé de Philippe Torreton, j'y avais retrouvé un peu des miennes de grands-mères, c'était particulièrement émouvant.
Dans ce livre-ci, l'écriture est plus distanciée... pour relater la vie de son père l'auteur se place dans sa peau et de cette place le fils ne peut écrire directement ses sentiments. le père est surtout émouvant lorsqu'il conte son propre père, puis bientôt, Jacques retrace ses guerres... enfant, pendant la seconde guerre mondiale, puis plus tard, soldat pour la guerre d'Indochine.
La plume est donc dans la main du père, mais c'est bien Philippe Torreton qui nous fignole de jolies phrases pour dire son père, mais aussi pour nous dire que "la guerre c'est quand même un peu con" (p 213)

Attention ! Interro surprise ! Jacques est donc :
1) le grand-père de Philippe
2) son père
3) son frère
4) Philippe Torreton lui-même.
Petit clin d'oeil parce que j'ai l'impression d'avoir été un peu confuse dans ma chronique. Il vaut mieux que je conclue bien vite.

Si je l'ai trouvé un peu moins émouvant que "mémé", j'ai bien aimé "Jacques".

Ce livre vient de paraître en poche, je remercie sincèrement les éditions "J'ai Lu" de me l'avoir fait parvenir, ainsi que Babelio et ses formidables opérations "masse critique" pour m'avoir sélectionnée pour cette lecture.
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La lectrice qui m'a passé ce livre m'a expliqué qu'elle avait trouvé le début très bon, tenant un peu de Pagnol, puis la partie au Viet-Nam, sans fin et peu intéressante.
Globalement, je partage son avis.
Torreton a l'art de faire passer les souvenirs familiaux. Ici, ceux de Jacques, gamin avant-guerre, gardant à jamais en souvenir les virées en automobile avec son père, puis adolescent, bouleversé par les troubles causés dans la structure familiale par l'arrivée des Allemands dans Rouen en 1940. Toute cette partie avant et pendant la seconde guerre mondiale est celle d'une jeunesse qui découvre le monde au travers des réactions des adultes qui l'entourent, puis par sa propre confrontation aux événements.
C'est à partir de ce stade du livre que le bât blesse.
Jacques s'engage dans l'armée pour fuir son univers perdu, les rues de Rouen dévastées après la libération, l'absence de perspective immédiate. Il se retrouve à l'autre bout du monde, chargé du ravitaillement en essence de l'armée française dans le nord Viet-Nam. de cette guerre d'Indochine, il ne voit pas grand-chose, à peine un passage à Dien Ben Phu. Pourtant Torreton détaille cette période, cet entre-deux où Jacques se contente de son quotidien sans trop réfléchir, dans de longues pages, qui finissent par lasser. Jacques a été militaire, il a été en Indochine, mais il n'y a pas grand-chose à en retenir.
Le final, une soixante de pages, introduit la génération suivante, avec un Benjamin qui n'est autre que Torreton. Une arrivée qui n'a de sens que par sa conclusion : la guerre, c'est con. On l'aurait trouvé, même sans ce rajout.
La forme est constamment de haut niveau, portée par des phrases ciselées, qui donnent envie d'apprécier chaque ligne. Il y a du « mémé » dans les cent vingt premières pages. La même tendresse, la même nostalgie, et puis cette magie disparaît quelque peu. Dommage...
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Philippe Torreton avait connu un beau succès (critiques et ventes) avec son roman mémé.Par petites touches impressionnistes, par cette faconde et cette pudeur, Torreton faisait vivre avec énormément de tendresse et d'émotions le souvenir de cette mamie qui nous fait penser à la notre.

Personnellement, j'aime bien Torreton, le type et l'acteur, son absence de tiédeur, son investissement total dans ses rôles (notamment dans les films de Bertrand Tavernier) et je me suis donc jeté sur son nouveau roman, car cette humanité et cette émotion, on les retrouve dans son nouveau livre, Jacques à la guerre, paru il ya quelques jours aux éditions Plon.

Après sa grand mère, Philippe Torreton rend cette année un bel hommage à son père .

Avec ce roman, il nous raconteen effet les années de guerre de son père, Jacques, né à Rouen et qui aura vévu deux guerres différentes : : celle de 39 quand il était enfant et plus tard, celle d'Indochine avec les atrocités.

Cet hommage à son Père, Torreton le fait sous le biais de la fiction en imaginant que ce que son père et son grand père ( qu'il n'a pas connu) a bien pu penser dans ses situations extrêmes.

Torreton a essayé de mettre une parole là où il n'y en avait pas., où la mémoire est cadenassée par le manque de vocabulaire. et le fait avec une ambition pas toujours totalement maitrisée mais avec une sincérité qui fait du bien .

Un récit de fiction dans lequel il raconte l'enfance puis l'adolescence de son père à Rouen pendant la guerre. L'auteur décrit avec précision le ressenti de Jacques lors de la destruction de Rouen puis de sa reconstruction.

Construit de manière fragmentaire. Jacques à la guerre aborde différentes thématiques : la guerre, la relation au père, à la mère., le apport à la mort, au deuil et à la solitude.

Avec des chapitres plutôt courts, et décrit avec réalisme tant dans les scènes où le fils décrit son père avec tendresse ou dans le départ pour l''Indochine. et même une pointe d'humour,.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La plus belle des épitaphes

En se mettant à la place de son père, Philippe Torreton raconte une vie ordinaire qui va par deux fois être confrontée à la grande Histoire et rendre un vibrant hommage à cet homme.

À sa riche carrière d'acteur, de comédien, de metteur en scène et à ses engagements politiques Philippe Torreton ajoute l'écriture. Voici qui paraît déjà son sixième livre, sans doute le plus personnel et le plus intime après mémé, un bel hommage à Shakespeare et des essais. Et s'il revient sur quelques souvenirs, notamment au début et à la fin du roman, il choisit de se substituer à son père pour lui rendre un émouvant hommage. Jacques va nous raconter sa vie, depuis l'enfance et la Seconde Guerre mondiale vécue à Rouen jusqu'à son retour d'Indochine.
Un récit que Philippe Torreton interrompt tout au long du livre par les pensées de cet homme sur son lit de mort, espérant laisser une image digne au moment de faire se révérence et montrer aux siens qu'il les aime.
C'est sur les routes de Normandie que s'ouvre cet émouvant récit, par ce merveilleux souvenir de Jacques qui a été autorisé à voyager aux côtés de son père, alors que les frères et soeurs et la mère sont restés à la maison. Dans la Renault Celta 4, il partage l'intimité dont son père est avare, se souviendra de sa main posée sur son genou, de son port altier. Un instant de bonheur fugace.
« Mon père a dû trouver chez ma mère le rêve d'une famille… mais a oublié d'en être le père au quotidien. Il avait sa maison, ses deux tantes et sa femme pour l'intendance, il pouvait filer sur les routes l'esprit libre. »
Jacques raconte le quotidien et cette impression de liberté que confèrent alors une automobile, les sorties dominicales chez les oncles et tantes, la montée de périls qu'il ne peut guère s'imaginer…
« — On va droit à la guerre.
André m'expliqua toutefois qu'on n'avait rien à craindre, la France avait la meilleure armée du monde, on avait gagné la grande et puis on possédait la ligne Maginot, infranchissable:
— Les Allemands vont se casser les dents sur elle et capituler tout de suite après, ils n'auront même pas la possibilité de poser un pied chez nous.
Il semblait si sûr de lui, mais ce frère avait peur le soir en se couchant et je pensais à ça en l'écoutant. »
La suite se déroule en scènes fortes de familles jetées sur les routes, comme ces Belges recueillis brièvement, de bombes et de morts, de personnes qui disparaissent sans laisser de traces. Au sortir du conflit, l'insouciance a fait place à la responsabilité, d'autant que Jacques va se retrouver sans père. Il lui faut alors travailler, aider à la reconstruction dans une ville défigurée, sans oublier ses obligations militaires. Ses états de service lui vaudront d'être sollicité pour rempiler et partir pour l'Indochine.
Les pages sur la découverte du Vietnam et de ses habitants montrent combien cette guerre était absurde avec la tragédie de Dien Bien Phu en point d'orgue. Un épisode qui va marquer durablement cet homme bon et humble et donner à ce livre encore davantage d'épaisseur. de l'anecdote, on passe au réquisitoire, de la chronique familiale à l'engagement politique.
Voilà non seulement Jacques transformé par la guerre, mais son fils durablement marqué. Et quand viendra son tour de se présenter sous les drapeaux… Mais je vous laisse découvrir les derniers chapitres de ce livre qui vous touchera au coeur. Merci Jacques et merci Philippe.
Lien : https://collectiondelivres.w..
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critiques presse (1)
Bibliobs
28 septembre 2018
Le comédien de "Capitaine Conan" publie "Jacques à la guerre", où il évoque l'époque où son père était soldat colonial. Il ne manque pas de talent.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (62) Voir plus Ajouter une citation
Rouen ressemblait à une carcasse de bœuf suspendue par les pattes arrière, on distinguait ses entrailles, et comme une brutalité peut soulever la robe d’une femme respectueuse et digne, des béances de guerre laissaient voir de loin la cathédrale. J’avais honte de la découvrir ainsi exposée, meurtrie, éclaboussée de crachats métalliques, insultée de flammes, soufflée, sidérée… Comment allions-nous faire ? T’es là, debout, flageolant face aux ruines, Rouen était éradiquée, terminée, trop de destructions, on n’y arriverait jamais.
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Pour quelques héros et braves gens par-ci par-là il y a eu de la sale engeance un peu partout ; pas des criminels, juste du merdeux qui profite, du salopard qui abuse, qui parle mal à la misère, qui envoyait promener la femme épuisée, alourdie d’enfants efflanqués, en éructant : « Qu’est-ce qu’elle nous vient quémander encore celle-là ? » J’aimerais retrouver cet officier de police que ma mère m’avait ordonné d’aller voir un jour où j’étais revenu de l’école avec un portefeuille épais, rempli de papiers, de documents d’identité, de tickets de rationnement et d’argent, ramassé dans la rue ; avec une telle trouvaille, je me disais que maman serait contente et qu’on aurait enfin du positif à savourer, du bon à prendre ; perdu pour perdu autant que ça profite à tous ; la guerre nous avait bien volé notre voiture, puis là ce n’était pas du vol. Eh bien, je m’étais fait houspiller, c’était tout juste si je ne ramenais pas la criminalité à la maison ! Et me voilà dehors, direction le commissariat du quartier, pour remettre ma conscience dans le droit chemin. Derrière le guichet une face rougeaude prenait un air occupé ; en face de moi, un jeune homme attendait. Il tenta un clin d’œil mais ses paupières gonflées et bleutées empêchèrent la manœuvre. L’agent me fit comprendre que je pouvais approcher. — J’ai trouvé ça dans la rue en sortant de l’école. — Quelle école ? Comme si connaître son nom était une information primordiale pour la suite de l’affaire ; dedans il y avait le nom de la dame, son adresse, il suffisait de lire, de prendre le portefeuille et de le mettre dans un coin en attendant que la dame vienne le récupérer. Il inspecta la chose, sortit l’argent, les tickets d’alimentation, la carte d’identité. — T’es pas un peu simplet, gamin ? Pourquoi t’as pas gardé ça pour toi ? Il s’adressa au garçon coquardé qui avait suivi la conversation depuis son banc : — Y en a j’te jure… Et je l’ai vu empocher le tout et me faire signe de déguerpir. Une fois sur le trottoir, j’ai eu envie de chialer.
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... on était confiants, on avait des ordres, c’est pratique un ordre, un ordre ça s’exécute, tu dis oui au chef, tu salues, tu tournes les talons et puis t’y vas comme t’es venu, ça repose, ça trace ton avenir immédiat.
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Et ce père silencieux, discret, réservé, ce travailleur courageux peu enclin à entamer une conversation sur un autre sujet que les devoirs à faire et les choses à ranger, ce paternel dérouté et meurtri par sa mise à pieds brutale et infamante, ce père qui n'avait rien pu faire de ce qui composait maintenant le quotidien de ses fils - les études, le sport, les voyages, le théâtre, les sorties - , ce père à la nervosité palpitante, ce père sourcilleux qui ne dévoilait sa légèreté qu'à l'occasion d'un dîner à la maison ou le week-end chez les amis, ce père tout attendri de la petite enfance, capable de rester des heures à faire sauter un bébé sur ses genoux comme un gendarme sur son cheval, mais mal à l'aise avec l'adolescence au point d'être incapable de lui offrir la moindre bourrade, ce père qui, tel Titus Andronicus, se serait pourtant coupé une main à la hache sans la moindre seconde de réflexion s'il s'était agi de sauver n'importe lequel de ses fils, ce père sans autre exigence que celle d'avoir une vie normale et tranquille, ce père au passé militaire, guerrier même, l'attendait...
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— On va droit à la guerre.
André m’expliqua ... qu’on n’avait rien à craindre, la France avait la meilleure armée du monde, on avait gagné la grande et puis on possédait la ligne Maginot, infranchissable :
— Les Allemands vont se casser les dents sur elle et capituler tout de suite après, ils n’auront même pas la possibilité de poser un pied chez nous.
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