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El ultimo lector" est un court roman de
David Toscana, auteur mexicain contemporain.
L'écriture est à la fois sèche et poétique et le thème onirique : dans un minuscule village en proie à la sècheresse et perdu au nord du Mexique, Lucio, le bibliothécaire bénévole est le seul à lire. Il lit tout le jour des romans qu'il classe en deux catégories : les véridiques, qui accompagnent, précèdent ou suivent la voie étroite et sobre de la vie, et les mensongers, les maladroits, les inutiles, écrits par des auteurs ignorants de leur art. Or Lucio (= Lumière) n'aime pas les faussaires : les premiers rejoignent les étagères de sa bibliothèque, les seconds sont livrés à l'enfer et détruits par les cafards.
Pendant ce temps, à deux pas de chez lui, son fils, Remigio, trouve au fond de son puits le cadavre d'une fillette assassinée.
Qui a tué la fillette ? Que faire de son corps ?
Dans un jeu optique très efficace, le réel se reflète dans le roman, et le roman finit par s'emparer du réel, à tel point qu'on ne sait plus où commence l'un et ou finit l'autre.
J'ai eu un peu de mal à pénétrer dans cette histoire à la fois douce et aride, et aussi passablement subtile. Puis peu à peu la magie a produit son effet, et j'ai adhéré à l'histoire, au moment même où j'ai renoncé à la comprendre.
Finalement, la littérature, c'est comme la vie : il faut accepter que bien des choses restent inexpliquées.
David Toscana excelle à dire le mystère inhérent aux choses banales.