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Il est parfois des admirations qui nous dépassent. Pourquoi un film vu à l'âge de 14 me bouleverse encore. Pourquoi la course finale vers la mer et le regard caméra de Jean-Pierre Léaud/ Antoine Doinel ont marqué des générations des cinéphile. J'ai vu plusieurs fois les films de Truffaut et lu, je crois, à peu près tout la littérature qui lui a été consacrée. Après la formidable biographie d'Antoine de Baecque et Serge Toubiana parue chez Gallimard et surtout la lecture de sa monumentale correspondance parue chez Hatier en 1988, un personnage m'avait frappé, une figure importante, une femme de l'ombre, une femme amoureuse. Helen Scott, une femme malheureuse car amoureuse d'un homme amoureux de toutes les femmes. J'aurais tant aimé en savoir plus sur elle. Et voilà comme un cadeau, moi lecteur, je viens de lire le livre dont j'ai toujours rêvé – chose assez rare pour être signalée. Helen Scott est vrai personnage de roman : américaine, Issue d'une famille juive russe, parfaitement bilingue, francophile, elle fut la parfaite ambassadrice du cinéma français et de la nouvelle vague en particulier. Pugnace attachée de presse pour le French Film Office de Manhattan c'est elle qui fit connaitre Truffaut Godard, Resnais, Chabrol et tout le cinéma européen qui comptait dans les années 60 et 70. Elle fut aussi l'indispensable et merveilleuse cheville ouvrière du non moins indispensable et merveilleux recueil d'entretiens Hitchcock/Truffaut. Mais elle fut tellement d'autres choses avant, syndicaliste, résistante active durant la deuxième guerre mondiale, amie d'Eleanor Roosevelt, elle répond à l'appel du général De Gaulle et s'embarque pour le Congo et travaille à la radio de la France Libre, on la retrouve journaliste couvrant le procès des Nazis à Nuremberg en 1945, militante communiste... peut-être espionne pour la Russie Soviétique… Helen Scott née à Brooklyn en 1915 morte à Paris en 1987, méritait vraiment un livre, merci Serge Toubiana. + Lire la suite |