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Rude tâche pour moi ...Je vais dire du mal d'un livre à priori intouchable. Comment critiquer le récit d'un homme qui vient de perdre son épouse après presque 30 ans de vie commune, 30 ans d'un amour sincère ? Comment faire la fine bouche devant ce portrait d'une romancière que j'ai adoré, dont j'ai lu et relu toute l'oeuvre ( certes peu d'ouvrages, toujours secs et courts, sauf le dernier ) ? Suis-je donc sans coeur pour ne pas avoir été touché par ce portrait en creux d'une femme de caractère, sans doute assez magnétique ?
Non, je n'ai pas été ému par ce pourtant pudique et jamais larmoyant récit. Je ne remets pas en cause la sincérité de l'homme en deuil, et de l'insupportable vide de l'absence qu'il ressent autour de lui.
Mais cette peine, ce chagrin, cet amour désormais quasi éternel se sont trouvés, pour moi, noyés par une suffisance de bourgeois intello. Il n'y a pas un moment où nous ne sommes privés de l'étalage de tous les attributs de nantis parisiens. On relate avec verve l'achat difficile de " la maison du bonheur", propriété située sur l'Ile-aux-Moines qu'une amie décoratrice d'intérieur va fort heureusement transformer avec soin ( on perçoit que l'on n'a pas lésiné sur les moyens). On cite longuement, on énumère la liste de ses amis proches, si émus, si forts face à la mort de leur copine, qui se sont succédés à l'hôpital Bichat, surtout quand il s'agit de Catherine Deneuve, Michel Houellebecq, Paulette Fourchon, Olivier Assayas et d'autres. Ben oui, quand on a des amis connus on les cite ( et même plusieurs fois). Et je ne vous parle pas de ces dîners en ville où l'on rencontre des gens forcément brillants dans la simplicité d'un restaurant branché. Tout autour de ce couple, luxe, calme, intelligence, drôlerie se battaient pour leur faire une vie agréable...
Je me suis demandé à qui s'adressait ce livre. Certainement pas au humble lecteur ( qui a pourtant comme moi dépensé 18 euros de son petit traitement ) ayant envie de retrouver encore une fois une romancière appréciée. Encore moins à une personne lambda ayant perdu un(e) conjoint(e), la tristesse de certains pourrait pourtant être universelle, mais pas ici...
"Les bouées jaunes " est un récit de l'entre soi, écrit pour une frange de happy fews qui seront sans doute heureux d'apparaître dans un bouquin écrit par l'un des leurs. Evidemment, Serge Toubiana trace un portrait tout empreint d'admiration et d'amour pour Emmanuèle Bernheim, mais le traitement bien plus hagiographique que littéraire, rend l'ensemble un poil imbuvable.
C'est dommage, j'aimais beaucoup l'écrivaine, son mari ne m'était pas antipathique, mais "Les bouées jaunes" ne m'ont pas empêché de couler.
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Les bouées jaunes est un ouvrage de la rentrée littéraire de janvier 2018 que j'ai lu en avant première grâce à net galley et les éditions Stock.
Ce n'est pas un roman, nous avons ici un ouvrage très personnel. Serge Toubiana nous raconte son épouse, l'écrivaine Emmanuèle Bernheim qui est décédée d'un cancer en mai 2017. Leur vie commune, leurs joies, leurs peines, son chagrin à son décès...
J'ai découvert Serge et Emmanuèle avec la lecture de Les bouées jaunes car j'avoue ne pas les connaître du tout.
Du coup, j'ai parfois eu l'impression d'être un peu une voyeuse.
C'est un ouvrage intéressant, bien écrit. On sent qu'il a adoré partager ses vingt sept années avec son épouse, et c'est très touchant.
Mais il y a quelques longueurs. Par exemple, quand il énumère tous les proches venus rendre visite à Emmanuèle à l'hôpital, dans les derniers jours, pour un dernier au revoir. Il y a un peu trop de détails, qui ont du lui faire du bien et qui sont importants pour lui, mais pas forcément pour moi lectrice qui ne connaissait pas le couple.
Tous deux n'ont jamais souhaités avoir d'enfants, il décrit alors la relation de son épouse avec les enfants des autres. C'est un peu long car il énumère avec tel enfant elle était ainsi, avec un autre comme ça, etc... du coup, ça fait un peu remplissage par moment.
Les bouées jaunes c'est leur histoire, leurs souvenirs, leur vie commune mais ce n'est pas la nôtre, c'est très personnel et ça m'a mis un peu mal à l'aise par moment. Certains détails ne sont pas forcément indispensables pour nous lecteurs.
Il y a toutefois de très jolis passages, j'ai aimé quand il explique comment elle écrivait, ou comment elle arrivait à dénicher certains cadeaux pour leurs amis, elle avait le don de faire plaisir aux gens.
C'est un joli texte dans l'ensemble, c'est touchant, emprunt d'amour et de sensibilité.
Ce n'est pas larmoyant, et il est évident que ce texte était nécessaire pour permettre à Monsieur Serge Toubiana de faire son deuil.
Malgré quelques défauts j'ai aimé cet ouvrage, et je mets quatre étoiles car je ne regrette pas du tout ma lecture, même si ce n'est pas un coup de coeur.
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C'est la gorge nouée, les larmes aux yeux et le coeur triste que j'ai lu ce très bel hommage d'un homme à son aimée, morte et pour lequel il voue un amour et une admiration forte.
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J'ai lu ce récit dans le cadre du Grand Prix Elle 2018, catégorie document.

Serge Toubiana nous livre ici un témoignage très intime. Il parle d'Emmanuèle Bernheim, son épouse romancière et scénariste récemment décédée après vingt-huit ans de vie commune.

Il dresse le portrait d'une belle personne, pleine de pudeur face à la maladie. Une femme dotée d'une force de caractère impressionnante, d'un courage et d'une lucidité qui lui ont permis d'aider son mari et son entourage, de les réconforter face à sa mort annoncée qu'elle semblait avoir complètement acceptée. Elle a vécu ses derniers jours avec intensité et sérénité, apaisée, " calme et presque gaie, conciliée avec l'inéluctable" et a préparé l'après pour son mari, ses derniers mots seront " Et toi, tu vas tenir ? "

Serge Toubiana retrace leur vie, leur rencontre qui de l'amitié glisse doucement vers l'amour, leur MdB, maison du bonheur, acquise dans le golfe du Morbihan à l'île aux Moines dont Emmanuelle voulait faire un petit paradis pour leur couple, les bouées jaunes vers lesquelles elle aimait nager, la carrière d'écrivain d'Emmanuelle qui a publié à trente ans son premier roman d'inspiration autobiographique, et surtout la relation difficile qu'elle a eue avec ses parents et en particulier son père source d'une colère rentrée qui ne l'a jamais quittée. C'était une femme libre pleine de vitalité mais à l'âme tourmentée qui avait pour habitude de demander à ses proches s'ils étaient heureux.

Dans ce récit on ressent tout l'amour et l'admiration de Serge Toubiana pour sa femme. J'ai aimé la force de caractère de cette femme pour qui le cancer était son combat personnel, qui a épargné son mari et qui a eu à coeur de continuer à poursuivre le plus longtemps possible une vie quotidienne harmonieuse.
Ce récit est triste et touchant mais peut-être aurait-il fallu avoir lu le livre qu'Emmanuèle Bernheim a écrit sur la fin de vie de son père ( "Tout s'est bien passé" lauréat du Grand Prix Elle 2014, catégorie document) pour comprendre le terrible poids qu'aura été pour elle cet homme tant qu'il aura été en vie, pour comprendre ses souffrances cachées, sa colère contre ses fantômes familiaux. J'ai un autre bémol sur ce récit, l'auteur égrène tout au long du récit une litanie de noms d'amis de leur couple qui, à mon avis, n'intéresse pas le lecteur et qui contribue à donner à son témoignage une dimension trop personnelle.
Ce livre est un bel hommage et certainement un moyen pour l'auteur de faire son deuil. Il est bien écrit mais peut-être trop intime pour me marquer durablement.





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Serge Toubiana est un célèbre journaliste et critique de cinéma français. Aussi connu pour son travail à la tête de la Cinémathèque française, il dirige aujourd'hui Unifrance, un organisme en charge de la promotion et de l'exportation du cinéma hexagonal dans le reste du globe. le natif de Tunisie a longtemps vécu au côté d'Emmanuèle Bernheim, romancière et essayiste française, décédée des suites d'un cancer du poumon en mai 2017. Un événement tragique, une bombe à retardement dans la vie de Serge Toubiana, qui l'a poussé à publier Les bouées jaunes, chez Stock. Lettres it be a lu ce livre et vous en dit quelques mots.


# La bande-annonce


« Durant les derniers mois de sa vie, un thème motivait secrètement Emmanuèle, dont elle me parlait à peine. C'était trop intime, difficilement formulable, même entre nous. Un jour, elle me dit qu'elle désirait écrire sur le bonheur. J'ignore ce qu'aurait été ce livre et je donnerai cher pour le savoir. Cette question du bonheur la hantait, elle la plaçait au coeur de tout. le simple fait de poser la question prouvait sa force de caractère et son incroyable sérénité. J'en étais bouleversé. “Et toi, tu vas tenir ?” » Un homme écrit sur la femme qu'il a aimée et perdue. Emmanuèle Bernheim était un grand écrivain. Serge Toubiana raconte leurs vingt-huit ans de vie commune, dans un texte où la sobriété le dispute à l'émotion.


# L'avis de Lettres it be


C'est une histoire d'amour comme les autres que raconte Serge Toubiana. Une maison de vacances au soleil, des baignades à n'en plus pouvoir, le regard amoureux de deux compagnons de route, peut-être plus amis qu'amants. C'est une histoire qui ferait un bon roman, un bon film, maintenant une bonne série. Sauf que cette histoire voit s'entrecroiser de grands noms du cinéma et de la littérature d'alors, de Deneuve à Houellebecq. Tout ça parce que nous sommes en présence de deux personnes qui brillent dans leur milieu respectif. Et pourtant, quand le cancer frappe, même au beau milieu des ors du milieu artistique, tout le monde est impuissant, cloué à la bonne volonté de la destinée. Ne nous reste plus qu'à pleurer et vagabonder quand le couperet tombe. C'est exactement cela que retrace Serge Toubiana dans son premier livre qui s'écarte un peu des salles obscures. le voilà qui raconte comment sa vie est à son tour devenue une salle obscure où il regarde maintenant se diffuser nuit après nuit les souvenirs de l'être aimée.


On n'a pu reprocher à ce livre un certain égocentrisme, une complainte particulière dans l'océan de regrets que peut vivre le monde entier. Et pourtant, il se dégage une sensibilité différente sous la plume de Serge Toubiana, il se dégage quelque chose de plus avec cette envie de simplement raconter, dire et exprimer, comme une façon de garder encore un peu auprès de soi celle qui n'est plus. Nous ne sommes pas ici dans un récit qui n'a de récompense que les larmes versées. Parce que ce n'est pas le but. Parce que ce n'est pas à l'image d'Emmanuèle Bernheim. Ce que raconte l'auteur de ce livre, c'est le souvenir heureux d'un rayon de soleil, ce sont les paradoxes d'une relation fusionnelle, doucement, mais sûrement. Pas de grandes envolées, pas de grands sentiments, aucune recherche du bon mot. Serge Toubiana écrit le testament d'un bonhomme qui ne demande qu'à aimer encore.


Il n'est pas bienvenu de se satisfaire de la sombre destinée des autres pour apercevoir la lumière de la sienne. Ce livre, par cette disparition que raconte Serge Toubiana, nous pousse pourtant à cela, nous oblige à reconsidérer autour de nous toute la richesse des relations que l'on a prises trop vite pour banales. Regarder sa femme au réveil, son compagnon, ses enfants, ses proches et ses amis. Toujours, il nous faut éduquer ce regard à la lumière de ce que nous avons à perdre. Serge Toubiana, de son écriture humainement sobre, raconte cette histoire, son histoire. Difficile de ne pas être touché par cette histoire. Et pourtant, tout l'intérêt du récit n'est pas à trouver du côté du drame qui a pu se nouer entre Serge Toubiana et Emmanuèle Bernheim. Il est à chercher du côté de l'espoir, de cet amour qui dure toujours, bien qu'invisible, mais qui renaît ici entre ces centaines de pages. Un message, loin du banal, près du coeur. Merci, Serge Toubiana.


Retrouvez toute la chronique sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Serge Toubiana souhaitait, je pense, rendre hommage à sa compagne Emmanuèle. On le ressent dans l'écriture, il aime en faire l'actrice principale, celle qui est belle, gentille, attentionnée, bienveillante et aimée de tous. Voilà ce qu'est l'amour, voir le beau chez l'autre et en admirer les moindres recoins. Il a surement désiré faire un beau tableau de ce qu'elle représentait pour lui et pour les autres, de ce qu'elle dégageait. Il n'y a pas meilleur discours que celui entreprit par Serge Toubiana. Un moyen de se rappeler qu'elle est encore avec lui.
Lien : http://auria.fr/les-bouees-j..
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J'ai été très touchée par les mots choisis par Serge Toubiana après le décès de sa femme, Emmanuèle Bernheim, dont je connais et apprécie l'écriture.
Ici, malgré la critique du name dropping à tout bout de champ, il s'agit de précision dans le souvenir et de partage, à propos d'une personnalité publique que ce livre nous permet de mieux connaître. Certaines des personnes décrites, comme Delphine Horvilleur, femme rabin, sont bouleversants.
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J'ai lu ce livre après avoir lu "Tout s'est bien passé" d'Emmanuelle Bernheim, et dieu que je n'ai pas été déçue. J'ai pleuré un nombre incalculable de fois malgré la brieveté du livre. Serge Toubiana y parle de l'amour et de l'amour comme personne, il excelle dans le récit perdu du goût de vivre et, à la fois, de cette fureur d'aimer. Un grand livre !
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Au début, j'aimais ma lecture, l'auteur nous parle de sa bien-aimée décédée d'un cancer, et on découvre peu à peu sa vie, leur vie. Puis, au fil de la lecture, l'auteur s'épanche (souvent) sur la liste de personnes connues (ou pas) et ça prend vraiment la forme d'une banale énumération, parfois la moitié d'une page (!) pour montrer qu'on a des amis connus... le texte est alourdie par ces annotations, qui accentue le côté déjà « bobo bourgeois » de leur milieu.
MAIS, et il y'a un grand mais, il se dégage de cet hommage une terrible sensibilité qui monte crescendo...une tendresse et une pudeur si touchante... au milieu du livre on est déjà happé par cet amour passionné et sincère entre ces deux personnes pendant 28 ans, et surtout, l'amour incroyable que lui témoigne l'auteur... c'est l'un des plus beaux hommages et témoignages d'amour que j'ai pu lire. La façon si bouleversante, détaillée et pudique dont il décrit sa femme, c'est sans doute la façon dont j'aimerai un jour être décrite par l'homme que j'aime.
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Les bouées jaunes est un ouvrage de la rentrée littéraire de janvier 2018 que j'ai lu dans le cadre du Prix Littéraire d'essai France Télévision 2018
Serge Toubiana nous raconte la maladie de son épouse, l'écrivaine Emmanuèle Bernheim qui est décédée d'un cancer en mai 2017. Leur vie commune, leurs joies, leurs peines, même ses défauts de femme deviennent des qualités. Ce livre a permis à Serge Toubiana d'extérioriser toute sa peine et sa douleur de la perte d'un être très cher.
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