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4,41

sur 1396 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Fabien Toulmé et son épouse voient leur vie bouleversée avec la naissance de la petite Julia, qui nait avec une trisomie non décelée lors des échographies et de problèmes cardiaques. L'auteur raconte cette expérience traumatisante, révoltante (pourquoi n'a t'ont rien vu ? Pourquoi nous?). Son témoignage est bouleversant parce que Toulmé ne masque aucun des sentiments éprouvés : colère, rejet, abattement jusqu'à l'acceptation et un bonheur envisageable malgré tout. Touchant, sensible mais aussi grâce à l' humour, l'ouvrage est un message de tolérance et d'amour. La différence est souvent mal vu quelle quelle soit, le roman graphique de Toulmé est un plaidoyer formidable pour nous rappeler avec brio qu'elle peut être aussi source d'enrichissement. Belle leçon de vie.
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J'ai été très touchée par "Ce n'est pas toi que j'attendais", une B.D. où l'auteur nous raconte son expérience de papa d'un bébé trisomique.

Le parcours de ce jeune papa est très émouvant. le récit commence dès la grossesse, sans difficulté, où Fabien se montre aussi enthousiaste et angoissé que n'importe quel futur père. Puis la naissance et les premiers doutes à cause du visage de la petite Julia, avant la confirmation par un diagnostique médical qui sonne comme une condamnation pour le jeune père qui aura besoin de plusieurs mois pour apprendre à connaître et à aimer sa fille pas tout à fait comme les autres...

J'ai beaucoup aimé cette histoire profondément touchante, mais les dessins monochromes avec une couleur différente par chapitre m'ont un peu moins plu même s'ils servent parfaitement le récit.
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Après avoir découvert et apprécié « Mal de mère », roman graphique dans lequel Rodéric Valambois relatait son enfance marquée par l'alcoolisme de sa mère, c'est un autre ouvrage autobiographique qui a récemment attiré mon attention : celui de Fabien Toulmé, père de famille ayant lui aussi opté pour la thérapie par l'écriture. Avec « Ce n'est pas toi que j'attendais » l'auteur revient sur l'arrivée de sa deuxième fille, Julia, diagnostiquée peu de temps après sa naissance comme souffrant non seulement de problèmes cardiaques mais aussi et surtout de ce qu'on appelle la « trisomie 21 ». Pour Fabien c'est le choc, d'autant plus que les examens effectués durant la grossesse (mouvementée) de sa femme avaient jusqu'alors écarté toute possibilité de malformation ou de handicap. Ce qui devait être un moment de pur bonheur se transforme ainsi en véritable cauchemar pour le couple qui mettra plusieurs années à surmonter cette épreuve et à accepter telle qu'elle est la petite Julia. Fabien Toulmé revient sur toutes les étapes qui ont jalonné son chemin vers l'acceptation, de sa paranoïa tout au long de la grossesse à propos d'un éventuel handicap de l'enfant jusqu'à l'annonce du diagnostic par les médecins, sans oublier les rendez-vous à n'en plus finir chez le kiné ou l'orthophoniste, les réunions gênantes avec les associations de soutien...

Avec beaucoup d'humour, l'auteur dévoile son état d'esprit de l'époque, sans chercher à se montrer sous son meilleur jour et surtout sans tenter de cacher ou d'enjoliver les pensées les plus sombres ou les plus gênantes qui ont pu lui venir à l'esprit au moment de l'annonce du handicap de sa fille. Contrairement à ce qu'on aurait pu croire, on se prend ainsi à rire à plusieurs reprises des réactions parfois comiques du père auquel on s'identifie sans mal et dont on comprend parfaitement les inquiétudes. L'ouvrage comprend également son lot de scènes émouvantes au cours desquelles on assiste à l'évolution des sentiments du père envers sa fille, de la déception au rejet en passant par la peur et enfin, bien sûr, l'amour. Outre sa narration pleine de sensibilité, l'ouvrage intéresse aussi le lecteur grâce aux nombreux renseignements qu'il fournit concernant la trisomie 21, un handicap finalement plus répandu qu'on le croit et qui suscite aujourd'hui encore quantité de préjugés. On le voit d'ailleurs aux réactions teintées de dégoût et surtout de pitié émanant aussi bien de certains proches que de simples passants. Fabien Toulmé revient d'ailleurs à plusieurs reprises sur les sentiments hostiles qu'ils portaient lui-même aux personnes trisomiques avant la naissance de sa fille.

Un roman graphique bouleversant dans lequel Fabien Toulmé revient sur une période difficile de sa vie, le tout avec sensibilité et surtout une bonne dose d'humour. Difficile de rester indifférent au témoignage touchant de ce père de famille confronté au handicap de son enfant qu'il mettra un peu plus de temps à apprivoiser qu'un enfant « ordinaire » mais à l'amour duquel il ne pourra que succomber. A lire !
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Plus de mille babelio-lecteurs, plus de 350 critiques et 100 citations… J'ai peine à croire que mon apport ne va pas passer inaperçu. Pourtant je ne rejoins pas tout-à-fait l'ensemble des louanges et des notes dithyrambiques accordées. Il m'est resté de cette lecture une sorte de malaise, comme si l'auteur m'imposait un rôle de voyeuse, m'amenait dans la sphère privée de sa famille et voulait me faire partager son désarroi à la naissance de son enfant « spécial » comme disent les Brésiliens. Non que je puisse le comprendre et que j'éprouve une certaine empathie (j'ai moi-même redouté mettre au monde des enfants handicapés) mais Fabien Toulmé n'est pas un de mes proches et je ne me sens que très lointainement concernée.
Je me rappelle avoir ressenti la même gêne à la lecture de Où on va, papa? de Jean-Louis Fournier; une impression que l'auteur écrivait plus pour lui-même que pour ses lecteurs éventuels…
Dans le genre, j'ai largement préféré le petit astronaute de Jean-Paul Eid empreint d'une grande poésie que je ne retrouve pas ici et qu'au passage je recommande à tous ceux qui liront ce billet.
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Fabien Toulmé, le dessinateur et l'auteur de cette BD autobiographique, raconte la venue au monde de son deuxième enfant, Julia, une petite fille atteinte de la trisomie 21, non détectée à la grossesse. Sur ce sujet ô combien délicat, il parvient à nous faire sourire tout en insérant dans sa BD des passages sacrément émouvants. Cette très belle BD marque profondément le lecteur, qu'il soit parent ou pas. Une lecture qui vaut vraiment le détour.

Cet album écrit comme une fiction, mais tout à fait véridique, décrit avec force précision, en 250 pages, la vie de Fabien Toulmé au moment de la naissance de Julia. En fin d'album, quelques photos de Julia et de ses proches ont été insérées, ce qui ancre le récit dans une véracité indéniable : intéressant mais pas forcément nécessaire, les dessins se suffisent à eux mêmes.

« Ce n'est pas toi que j'attendais, mais je suis quand même content que tu sois là ».

Ce qui est captivant, c'est de suivre l'évolution de cet homme, pour qui l'annonce de la trisomie est catastrophique. Sans nous cacher aucun de ses sentiments, il découvre petit à petit la réalité de cette maladie. D'abord enclin au rejet, il va progressivement accepter sa fille telle qu'elle est et finalement l'aimer.

En tant que lecteur, on ne peut que compatir et partager ses doutes, espoirs et craintes. L'auteur est sincère et nous fait partager son parcours de vie. Évidemment, ce qui est très émouvant, c'est de voir son regard sur la maladie évoluer. Et ce qui est un peu plus rare, c'est de parvenir à faire sourire car le récit n'est pas dénué d'humour. La BD, de ce point de vue, n'est pas du tout larmoyante, bien au contraire. Et Fabien Toulmé parvient, en nous racontant son expérience de père, à nous faire réfléchir sur le sujet du handicap.

Lien : http://blogs.lexpress.fr/les..
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Cette histoire commence bien avant la naissance de Julia. Une façon de dire que la paternité, ça se prépare longtemps avant l'arrivée du bébé. Ça se construit sur un imaginaire, qui est différent pour chacun. Et dans l'imaginaire, il y a souvent des monstres, des dragons, des ogres.

La grossesse est peuplée de ces visions menaçantes. Loin des représentations d'une maternité béate, épanouie, confiante et sereine, on peut percevoir tout ce qui peut troubler ce temps de l'attente. La crainte d'une fausse couche, de complications, d'une éventuelle césarienne, d'une anomalie génétique, d'une malformation.
Depuis 3 décennies, les examens pré nataux se sont multipliés. Ils créent une illusion, celle d'être certain d'avoir un bébé parfait.
La médecine et l'obstétrique seraient désormais une garantie zéro défaut à la livraison, satisfait ou remboursé.

Le récit de Fabien montre bien que cet arsenal médical ne protège pas contre tous les dragons. Et qu'en outre, on continue de commettre des erreurs dans la façon de s'adresser aux parents. Ils sont anéantis par une tempête émotionnelle et ils ressentent à 200% les événements qui s'abattent sur eux, douleur, colère, sentiment d'injustice, impuissance, culpabilité, peur de l'avenir. Et malgré ça, on continue de leur parler doctement, ou même on évite les questions, on fait semblant que tout aille bien.

Je me souviens d'un pédiatre qui déclarait, à propos de l'annonce du handicap : "Il n'y a pas de bonne façon d'annoncer une mauvaise nouvelle ".
Mais il y a beaucoup de mauvaises façons : entre deux portes, en minimisant les choses, en ajoutant "ça pourrait être pire", en s'adressant à un seul parent.
J'ai vu aussi des pédiatres se déplacer et venir dans la chambre, auprès des deux parents, pour expliquer quels soins avaient été donnés, à quel point l'équipe avait fait tout son possible, avec humanité et respect, mais que la vie du bébé n'avait pu être sauvée.

Car face au handicap, il y a aussi le désir de mort. Avec la terrible culpabilité qui l'accompagne. Il y a parfois des passages à l'acte.

Le récit de Fabien nous fait vivre ses moments d'angoisse, de doute, de tristesse, avec une grande sincérité. Sa femme semble moins accablée, elle parvient assez vite à nouer une relation positive avec le bébé. Et la présence affectueuse de la grande soeur de Julia apporte une note d'optimisme.

Un récit intime, qui peut aider d'autres parents, et faire réfléchir ceux qui connaissent mal le sujet et sont parfois maladroits. J'ai bien apprécié le chapitre sur "Handicap Land", qui traduit avec un humour un peu grinçant ce sentiment d'être entré dans un autre monde. On se sent solidaire de cette douloureuse traversée parsemée d'écueils mais aussi de victoires.

Les photos de la petite fille en fin de volume sont pleines de tendresse. Une belle conclusion.

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Fabien Toulmé a choisi de raconter l'arrivée dans sa vie de sa fille trisomique. Véritable roman graphique, l'ouvrage nous transporte au coeur des doutes, du rejet, de l'acceptation et enfin à l'apprivoisement entre un papa tour à tour en colère, résigné, dépité puis protecteur et une petite fille touchante.
Chaque étape de ces sentiments est marquée par une couleur différente. Un chapitre tout en déclinaison de tons bleus, un autre dans les rouges...
Fabien Toulmé livre une confession touchante, sans complaisance vis-à-vis de lui même et sans jamais tomber dans le sinistre.
Ce n'est pas une bande dessinée sur l'espoir mais sur la compréhension et l'acceptation de l'autre, si différent au premier abord.
L'auteur traite en profondeur la difficulté à accepter cette différence.
Je crois qu'une phrase résume parfaitement l'ouvrage : "Ce n'est pas toi que j'attendais... mais je suis content que tu sois venue".
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Que d'émotions ! le narrateur se met en scène en tant que jeune papa qui va avoir un deuxième enfant. Aucun problème disent les intervenants médicaux, aussi bien brésiliens que français ! Mais lorsque l'enfant paraît, il est porteur de Trisomie 21. Comment accepter ce petit bout pas comme les autres ? le papa, tout en pudeur, exprime ses sentiments et ressentiments. Un texte qui prend aux tripes. de plus, on en apprend pour ceux qui ne connaissant pas ce handicap. Dessins et couleurs sont simples. J'ai eu un peu de mal à m'habituer au nez de la maman. L'auteur fait passer tellement de choses que le lecteur ne peut qu'aimer aussi Julia que nous embrassons également. Quel joli titre bien choisi !
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Je ne suis pas vraiment fan de BD. Celle-ci m'a été conseillée par notre documentaliste et je suis contente de m'être un peu écartée de mes habitudes de lecture.
Le sujet est grave puisqu'il aborde l'arrivée d'un enfant en situation de handicap dans une famille et il est particulièrement bien traité. L'auteur s'appuie sur sa propre histoire et décrit sans fard les différentes étapes du deuil de l'enfant parfait. Après un temps de sidération, le père finit par développer une relation de qualité avec sa fille, la petite Giulia, atteinte de trisomie 21.
Le parcours des parents est évoqué de façon remarquable : sidération, rejet, crainte du regard d'autrui, acceptation, rencontre d'un professionnel bienveillant et empathique, etc. Ces étapes, la psychanalyste Simone Sausse les décrit parfaitement dans « le miroir brisé », ouvrage bien connu des professionnels.
Le dessin est coloré, les dialogues et réflexions de l'auteur sont authentiques et vont à l'essentiel. Avec beaucoup d'auto-dérision, Fabien Toulmé fait le récit du cheminement d'un père qui est dans un d'abord complètement effondré par l'annonce – qu'il avait anticipée car il perçoit au premier regard que le nourrisson n'est pas celui qu'il attendait – puis qui surmonte la différence pour ne plus la voir. Son épouse et sa fille aînée semblent accepter plus rapidement et sans tension le handicap de Giulia, ce qui est à la fois extrêmement culpabilisant pour l'auteur mais lui permet sans doute également de lâcher prise et la possibilité de porter rapidement sur sa fille un regard bienveillant et plein d'amour. Ce n'est pas toi que j'attendais est la jolie histoire de cette rencontre, celle d'un père peu préparé (on ne l'est jamais) et d'une enfant qui ne demande qu'à être aimée – et Giulia a plus d'un tour dans son sac pour y parvenir !
Drôle, attachant, très pédagogue, une excellente BD à découvrir.
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Le "toi que j'attendais", c'était un deuxième bébé, une petite fille aussi jolie et vive que sa grande soeur.
Celle qui est arrivée, c'est Julia.
Trisomique.
Pendant la plus grande partie de l'album, Julia n'est que cela : trisomique.
Toulmé raconte d'abord sa perception du handicap, alors qu'il était lui-même enfant.
Ensuite, nous sommes au Brésil où il vit avec sa femme et sa petite fille, nous suivons la grossesse, le déménagement en France, les visites médicales.
Et les inquiétudes de ce père, qu'il présente volontiers comme des prémonitions.
Dès la naissance, malgré les discours rassurants, il sait que quelque chose ne va pas.
Sa femme s'occupe du bébé, la grande soeur est aux anges et déborde d'amour, mais Fabien Toulmé est dans un autre monde, lui : il ne la voit pas, sa petite fille, il répugne même à la baigner.
Le chemin sera long.
C'est surtout sur son propre cheminement qu'il s'épanche, l'auteur, comme si le reste de la famille n'existait pas, ou presque.
C'est le cheminement solitaire d'un père vers cette petite fille inattendue.
C'est sincère, c'est bouleversant, c'était sans doute nécessaire pour l'auteur, même si j'ai souvent plaint sa femme, obligée de gérer un mari torturé en plus de ses deux enfants... et de sa propre peine.
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