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Herbert D. Schimmel (Éditeur scientifique)Gale Barbara Murray (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070725328
448 pages
Gallimard (01/01/1992)
5/5   1 notes
Résumé :
En 1972, les Editions Gallimard publiaient les Lettres de Toulouse-Lautrec, rassemblées par Herbert Schimmel. Il y en avait 266. Depuis, de nouveaux écrits ont apparu en tel nombre qu'une nouvelle édition s'imposait. Le résultat est impressionnant : 619 lettres qui couvrent la vie entière d'Henri de Toulouse-Lautrec (né le 24 novembre 1864, il est mort le 9 septembre 1901), accompagnées de documents et de lettres de ses proches éclairant considérablement la destinée... >Voir plus
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Le 23 juillet 1901, sept semaines avant sa mort à 37 ans, Toulouse-Lautrec écrit la dernière de ses lettres commencées le 28 avril 1871 lorsqu'il avait six ans.
La quasi-totalité des lettres de l'artiste figurant dans sa correspondance donnent peu de renseignement sur l'art. Mais l'homme est bien présent : une tendresse touchante, un goût pour les plaisir raffinés, sa vie d'artiste et, surtout, un sens de l'humour savoureux.

L'ENFANCE 1864-1881 : Handicapé, sa croissance s'arrête à 1 m 52. Ses lettres de jeunesse sont pourtant les plus enjouées de sa correspondance.
À sa tante, se décrivant : « (…) Regardez cette tournure absolument dépourvue d'élégance, ce gros derrière, ce nez en pomme de terre (…) Il n'est pas joli, et cependant après avoir frappé à la porte, est sans s'arrêter au cri d'étonnement de Flavie la concierge, ça a monté l'escalier aussi vite que ses jambes (cassées deux fois, pauvres jambes !...) le lui ont permis. »
À une chienne (celle de sa tante) : « Les joies de la maternité se sont renouvelées pour vous. (…) Les échos du petit salon doivent retentir de vos Gnaff Gnaff… Je vous exhorte donc de bien lécher vos enfants de façon que toutes les bonnes gens de Castelnau puissent venir lever les bras au ciel en disant au milieu de leurs larmes « Chès, semblo sa mairé » (ce qu'ils ressemblent à leur mère). Je vous serre la patte. »
À Madeleine Tapié de Céleyran : « Mme Ludet a un fils officier ; il m'a paru assez chic et gentil. Qu'est-ce que j'ai vu !! Un grand dadais, puant, musqué, pédant jusqu'à citer Boileau, et qui m'a dit qu'il avait récité des vers !!! Oh le monstre !!! Il m'a dit aussi qu'il aimait le grec, le code civil, et tout un amas dans ce style ; j'en ai froid dans le dos. »

LA FORMATION ARTISTIQUE - 1882-1886 : À Paris Toulouse s'inscrit à l'atelier privé Bonnat. Sympathique, celui-ci lui dit : « « Votre peinture n'est pas mal, c'est du chic, mais votre dessin est tout bonnement atroce. » Chez Cormon ensuite, à Montmartre, les amis qu'il rencontre se feront un nom par la suite : Émile Bernard, Louis Anquetin et Vincent van Gogh. Il se fait un nom d'illustrateur populaire pour la revue du chanteur Aristide Bruant « le Mirliton », un des cabarets de la Butte où il traîne.
À sa mère : « J'ai commencé une petite tête de pensionnaire à l'auberge où j'ai fait des panneaux, phtisique au dernier degré mais bien jolie. Je regrette de ne pouvoir amener cette jeune fille à Malromé pour la peindre et l'enterrer après. »
À Lili Grenier : « Duchesse, je viens vous rappeler que demain nous boulottons ensemble. Les garçons de l'Ermitage m'ont dit que l'autre jour vous étiez avec un vieillard à nous attendre. Oubliez-le, s'il vous plaît, dans une armoire. »

LE DÉBUTS 1887-1891 : Son succès est grandissant. Il fait partie d'un groupe que Van Gogh nomme les « Impressionnistes du petit boulevard » et peint une première affiche « Moulin rouge, la Goulue ».
À Théo van Gogh, en juillet 1890 : « J'ai reçu trop tard la lettre faire-part de votre pauvre frère pour me rendre à son enterrement. Vous savez quel ami il était pour moi et combien il a tenu à me le prouver. »
À sa mère : « Mon modèle a failli crever et j'ai bien peur que le fait d'avoir posé au soleil n'y soit pour quelque chose. de telle sorte que mon navet a été encore enrayé. »

LA MATURITÉ 1892-1897 : Toulouse a la trentaine. Période prolifique. Ses thèmes favoris sont les plaisirs de cette vie nocturne qu'il fréquente. Yvette Guilbert lui demande une affiche : « C'est le plus beau succès que je pouvais rêver, car elle a déjà été interprétée par les plus célèbres ».
À sa mère : « Quand à ma bonne, le mal était tout simplement une constipation opiniâtre, aussi l'ai-je vigoureusement récurée, et elle commence à bouger. »
À sa mère : « Dites à Balade de préparer une barrique à envoyer, pour que nous puissions le mettre en bouteilles. Je consomme (d'après mes calculs) une barrique et demie par an. »
À Maxime Dethomas : « Miss Belfort (la chanteuse irlandaise May Belfort) demande un époux pour sa chatte. Est-ce que votre chat de Siam est mûr pour la chose ? »

LES DERNIÈRES ANNÉES 1898-1901 : Un déclin tragique : l'alcoolisme, la syphilis, ronge l'artiste. Sa mère le confie à une femme de chambre qui le surveille. Pathétique ! En février 1899, une crise le fait interner dans une clinique à Neuilly. Il écrit à un ami : « Viens m'y voir et nous ferons un peu d'esprit. » Il retrouve un peu de son énergie créatrice et exécute une série de scènes de cirque pour démontrer aux médecins qu'il est sain d'esprit. Dés sa sortie il recommence à boire dissimulant l'alcool dans une canne creuse. Sa cote artistique a monté mais il n'a plus la volonté de travailler.
À sa mère, un dernier trait d'humour : « Nous avons été à Arcachon, Damrémont nous a reçu d'un air embarrassé.. ? Décidemment le célibat a ses charmes. Ce pauvre garçon m'a fait de la peine. Il avait la mine du monsieur qui a foiré dans ses culottes, tout en se forçant pour dire des amabilités qui ne sortaient pas. »

Le jour du décès De Toulouse-Lautrec, le 9 septembre 1901, son père écrit au peintre René Princeteau, qui fut son premier maître : « Henri, mon fils, le « petit » comme vous l'aviez baptisé, est mort cette nuit à 2h15. Je l'ai vu sans qu'il puisse me voir, tant l'oeil grand ouvert ne voyait plus rien, bon et doux, ne récriminant contre presque rien ou personne, lui qui devait tant pâtir de sa tournure qui faisait retourner les gens, pitoyables en général plutôt que moqueurs. »

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
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Lettre de Toulouse-Lautrec à sa grand-mère :

« Je viens de vendre deux tableaux au roi Milan de Serbie, je pourrai mettre sur mes cartes : peintre de la cour de Sofia, ce qui serait d’autant plus paradoxal que Milan est déchu (il avait abdiqué)."

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