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Critique de DODONONO



Ce live est le troisième ouvrage consacré à l'affaire Gregory que j'ai lu, après « le bucher des innocents de Laurence Lacour » & « Les deux affaires Gregory » du colonel Etienne Sesmat.
Ce livre de Patricia Tourancheau constitue un réel travail d'investigation, une véritable enquête qui comme son titre l'indique nous conduit au coeur d'une terrible machination familiale qui comme chacun sait à aboutie à la mort de Grégory Villemin, petit garçon de 4 ans retrouvé pieds et poings liés dans la Vologne, petite rivière des Vosges peu après sa disparition le 16 octobre 1984.
de 1984 à 2017, l'assassinat du petit Gregory a été l'affaire criminelle la plus médiatisée de tous les temps. Patricia Tourancheau revient sur ce crime hors normes qui a défrayé la chronique pendant 33 ans, propulsé cette campagne tranquille et bucolique des Vosges au-devant de l'actualité et plusieurs membres d'une famille à la une des médias. Car c'est bien d'une même famille dont il s'agit, même si par le biais des alliances matrimoniales plusieurs noms se retrouvent impliqués dans cette affaire. Les premiers enquêteurs ont vite compris qu'il ne pouvait s'agir que d'une piste familiale, et malgré tout ce qui peut apparaître à la lecture de cet ouvrage comme une évidence, la justice n'a toujours pas officiellement pu mettre un nom sur le ou les meurtriers.
Pourtant, ce corbeau qui inondait la famille Villemin de coups de téléphone puis de lettres anonymes semblait parfaitement bien renseigné sur tout ce qui se passait dans le cercle réduit des grands parents, et parents de Grégory et de ce qui se disait autour de la table des repas dominicaux. Des années durant, deux voix déguisées, dont vraisemblablement celle d'un homme et d'une femme, ont harcelées la famille de Grégory par des appels doublés de blagues douteuses. Puis, les appels ont cessés, remplacés par les lettres et le ton est devenu haineux, vindicatif. Ainsi, les corbeaux ont-ils crachés leurs venins et déversés leur haine emprunte d'une jalousie sans borne, durant des années, jusqu'à ce jour d'octobre 1984 ou le dernier appel adressé à Michel Villemin un frère de Jean-Marie et cette lettre qui glace le sang par ces mots « j'espère que tu mourras de chagrin le chef. Ce n'est pas ton argent qui pourra te redonner ton fils. Voilà ma vengeance pauvre con. »
Ce crime particulièrement odieux et barbare venait d'être revendiqué.
Patricia Tourancheau revient ensuite sur toutes ses années de déferlement médiatique mêlés d'acharnement judiciaire à l'encontre de Christine Villemin, sur l'incompétence totale du juge Lambert qui a conduit cette affaire au chaos, mais aussi sur la politique qui est venu par avocats interposés s'inviter dans ce dossier. Mais elle salue aussi l'amour sans faille de Christine et Jean-Marie Villemin qui ont traversés main dans la main toutes ces épreuves terriblement douloureuses et qui 33 ans après se battent toujours pour faire jaillir la vérité, et mettre enfin un ou des noms sur les assassins de leur enfant.
Car après toutes ses années, en 2017, l'enquête rebondie. A l'aide du logiciel Anacrim, la justice a mis en lumière de nouvelles perspectives d'enquête, se basant sur d'improbables alibis de l'époque. Et surtout, un corbeau auteur de plusieurs lettres serait identifié comme étant Jacqueline Jacob, la grand-tante du petit Grégory.
Patricia Tourancheau nous livre sa vérité, dans cet ouvrage d'investigation complet et captivant. Cette vérité que je partage, celle d'une terrible machination familiale sur fond de jalousie ancestrale et effrayante qui s'est malheureusement traduite par la mort d'un petit enfant joyeux et innocent, dont les parents cherchent depuis 33 ans à connaitre l'assassin.
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