AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782234016842
213 pages
Stock (22/02/1984)
4/5   21 notes
Résumé :
De tous les romans de Tourgueniev, le plus riche, le plus intense est sans doute Dimitri Roudine.
Le personnage de Roudine, largement autobiographique, nous y apparaît à travers un cercle d'hommes et de femmes qui le reflètent et nous l'expliquent successivement - procédé cher à Tourgueniev et qui devait influencer Guy de Maupassant. " L'âme d'autrui " a écrit quelque part Tourgueniev, " c'est la forêt obscure ". Et de fait, Roudine nous échappe, sympathique ... >Voir plus
Que lire après Dimitri RoudineVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
“L'âme d'autrui a dit Tourgueniev, c'est la forêt obscure,......”
Dimitri Roudine, figure central du très beau roman éponyme, est un personnage complexe. La forêt obscure s'éclaire au fur et à mesure que se déploient les divers opinions et ressentis qu'il suscite dans le récit, un procédé narratif dont s'inspirera aussi Henry James. "Le domestique annonça M. Dimitri Nikolaitch Roudine ", et dés son entrée théâtrale tardive qu'au quart du livre, le dit Roudine enclenche l'euphorie collective,
“C'est un homme comme il faut .... il faut l'apprivoiser “,
“Il avait ce grand fonds de bonhommie indifférente que possède ceux qui se sentent supérieurs aux autres. Mais dans les discussions il laissait rarement le dernier mot à son adversaire, et l'écrasait de sa dialectique impétueuse et passionnée .”
Et pourtant ......

Outre Roudine, dans cette province russe où se déroule l'histoire, Tourgueniev nous présente une galerie de personnages intéressants dont il esquisse en quelques mots et phrases prononcés, des portraits physiques et morals d'une étonnante vérité. À ce qu'il paraît, Tourgueniev écrivait la biographie complète de chacun de ses personnages , même des moindres, pour dire à quel point il les maîtrise. Daria Michaelovna, la veuve mondaine riche de Moscou en vacances sur ses terres, qui tient salon, chez qui débarque Roudine, sa fille Natalie une timide bien plus futée que son apparence, Pigassof le négaton de service qui emmerde le monde, Lejnieff le voisin « cool » qui snob La Daria et qui a connu Roudine dans le passé.......et dans tout ce petit monde, Roudine le joker, qui observe, sous son masque de fin psychologue 😁. Un Roudine que nous allons voir et entendre sous toutes ses coutures. Un homme qui suscitera en nous tour à tour divers sentiments et dont il est difficile d'en faire une synthèse. Qui est-il vraiment ?Un homme d'esprit ? Un comédien ? Un parasite ? Un imposteur ? Un juif errant ? Un homme sincère et bon ? Un tombeur de femmes ?.....sûrement un peu de tout ça, mais en tout cas un homme qui possède de l'enthousiasme et l'amour de la vérité et le temps d'un été il réchauffera coeurs et esprits, dans ce petit coin de la province russe . Sacré Roudine ! Sacré Tourgueniev !

J'ai beaucoup aimé ce roman et son épilogue triste mais magnifique, un petit tour dans la Russie du XIXéme siècle de Tourgueniev qui fait du bien. Toujours heureuse de le retrouver, avec encore en perspective plusieurs de ses livres à découvrir.
Commenter  J’apprécie          917
Tourgueniev écrit ce roman en 1855 à Spasskoïé, la propriété familiale, cette campagne qu'il nous décrit, il la connaît et l'aime.
Daria Michaëlowna Lassounska, une Moscovite reçoit dans sa maison la visite de Volinzoff et son voisin, d'Alexandra et Pigassof… Tout ce monde de la campagne Russe tient fièrement salon comme à la capitale ! Rentre alors en scène Roudine, et cet homme fascine, il est cultivé, un charme se dégage de ses discours. Notre héros va séduire la très jeune fille de son hôte, Natalie. Un seul homme met en garde sur cet individu qu'il juge faux, et dangereux, Daria n'écoute pas, elle l'apprécie et elle l'invite.
Roudine, nous l'apprenons, est un homme désoeuvré, il n'a pas trouvé sa voie. Il vit un peu hors de son temps il est en décalage… Dans le roman on est frappé par l'évolution de ce personnage, d'abord brillant et sympathique, il devient antipathique lorsqu'après avoir subjugué la jeune Nathalie il s'échappe et devient alors lâche et même odieux.
Tourgueniev sonde avec justesse l'âme de chacun, sans juger mais avec compassion. Les mots sont justes, les situations, les sentiments, désirs, rêves révèlent l'homme et suscitent l'émotion. le plaisir de lire devient savoureux.
Dimitri Roudine est mon coup de coeur, certains passages sont d'une grande finesse et chargé d'une pointe d'humour. Tourgueniev évoque aussi la beauté de la campagne russe c'est un amoureux de la nature Souvenons nous de « la Steppe ». A lire et déguster


Commenter  J’apprécie          431
Dimitri Roudine écrit à Spasskoïé en 1855, chez lui.
Ivan Tourgueniev

Au menu des réceptions qu'organise l'été dans sa maison de campagne, Madame Daria Michaëlovna qui reçoit bien et tutti quanti, il y a l'art et la philosophie. L'histoire ne dit pas si cette charmante dame distinguée de la haute société reçoit le lundi ou le mardi .. Pas grave, pourvu qu'il y ait un peu de chair fraîche pour notre grand ami Ivan alias Dimitri Roudine l'élégant bellâtre si cultivé que l'exercice n'est pas une torture mais une jouissance absolue, enfin pour commencer .. Celui sur lequel va se bâtir toute la réussite de ces amusements élevés ne va pas tarder à se rendre indispensable auprès de notre hôte charmante, mais néanmoins son aînée.

Bien sûr, comme on peut s'y attendre, le jeune homme séduisant excelle par ses exposés brillants et passionnés. Mais notre aimable ami est fait de chair et de sang et, telle la mangouste qui trouve plus commode de s'attaquer au poulallier qu'au serpent, son charme tout naturel va l'incliner vers la fille de la maison qui se trouve être une jeune fille de rêve et un coeur à prendre ; tout juste une douce ombre vient altérer ce tableau idyllique, la belle a un frère et le parti qu'il est lui le héros est sans fortune.

Tourgueniev, une constante dans sa vie, suscite ici dans ce roman l'amour auprès d'une toute jeune fille, et au moment de conclure, où les sentiments amoureux sont les plus vifs, il se barre et laisse la jeune fille dans un désespoir total. Cette inaptitude à l'amour durable montre à l'évidence qu'il ne veut pas s'attacher.

Objectivement, Il aime bien ça ! Combien de fois l'a-t'il vécu ? Oh, il ne casse pas tout de suite, son imagination d'écrivain a ses limites. Il prend même le temps de voir comment ça se passe dans l'environnement de la jeune fille, avec moult détails comme par vice ! Puisqu' après, il raconte comme le spectateur de lui-même, avec des variantes bien sûr !

L'homme est cultivé, riche, écrit très bien, plaît aux femmes, il est dans le gotha des grands classiques et les débuts d'aventure sont toujours très bien .. Après ça se gâte !..

Qu'on se rassure, la morale sera sauve, et notre grand ami Tourgueniev n'aura pas livré tous ses secrets, tout au plus une fin qui nous explique peut-être son drame !
Commenter  J’apprécie          160
Un livre bien étonnant. Il vous emballe tout au début, ensuite il vous ne mène nulle part, on croirait chuter dans un chaos quelconque. Il soulève en vous des sensations diverses puis les dessèchent d'un seul coup. On se dit pourquoi le lire s'il ne vous ouvre pas d'autres pistes, ce livre. Il est peint à l'image de son héros Dimitri Roudine, un homme éloquent, savant à première puis après on attend, on attend, on attend, qu'il fasse quelque chose, qu'une action vienne de lui...On attendra longtemps, il ne se passera rien.
He bien c'est en ça que ce livre est très intéressant. C'est par ce que toutes pistes semblent fermées qu'on se dit ouais ça c'est moi alors ou c'est mon copain de l'université, mon voisin pourquoi pas mon professeur. C'est en ça que Dimitri Roudine est un personnage intéressant, il est insaisissable, il est charmant, séducteur, il est un bon rhéteur, éloquent, fluide dans son langage, pertinent, il est un esprit savant...ça fait tomber les ailes, ça produit des aaaahhhh, ça se tombe amoureux, ça jure de ne pas vivre sans lui...Puis on attend, on attend, on attend, il ne se passe rien...Puis on découvre un autre Roudine le timide le peureux, le passif, le paresseux...C'est dire simplement un bon diseur n'est pas un bon faiseur!!!
Un bon livre!!!
Commenter  J’apprécie          190
DIMITRI ROUDINE d' IVAN TOURGUENIEV
Premier roman écrit par Tourgueniev. ROUDINE apparaît un jour chez Daria Michaelovna, une riche veuve moscovite, qui passe quelques semaines dans sa campagne, on ne sait presque rien de lui et il va charmer ( presque) toute la maisonnée. Très beau parleur, il ne laisse jamais personne avoir le dernier mot, il impressionne. Nathalie, la fille de Daria est sous le charme et ROUDINE réalise qu'il est tombé amoureux. Vraiment? En fait cet homme qui semble si sûr de lui fait plutôt partie des indécis. Plus le récit avance, plus l'image de ROUDINE change et des doutes et des antagonismes se développent.
En lisant ce livre j'ai repensé à une autre nouvelle de TOURGUENIEV, le journal d'un homme de trop, un homme qui réalise que, malgré ses qualités, il ne sert à rien, sa vie est inutile.
Écriture simple et directe, si le récit ne se passait pas en Russie, on dirait lire du Maupassant.
La traduction est de Louis Viardot, dont la femme était la maîtresse de TOURGUENIEV!
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
À propos, lecteur, avez-vous jamais remarqué que tel homme extraordinairement distrait au milieu de ses inférieurs perd subitement cet air distrait une fois admis dans le cercle de ses supérieurs ? Pourquoi ? Mais qu'importe ? de semblables questions ne ménent jamais à rien.
p.40
Commenter  J’apprécie          400
Je pense, dit lentement celui-ci, qu'il y a trois espèces d'égoïstes : ceux qui vivent eux-mêmes et laissent vivre les autres ; ceux qui vivent eux-mêmes et qui ne laissent pas vivre les autres, et enfin les égoïstes qui ne vivent pas eux-mêmes et ne laissent pas vivre les autres... La plupart des femmes appartiennent à la troisième catégorie.
Commenter  J’apprécie          172
D'après ses paroles, les hôpitaux, les écoles, ne sont que des niaiseries, des inventions inutiles. La bienfaisance doit être individuelle et la civilisation aussi; tout cela est l'affaire de l'âme... C'est ainsi qu'elle s'exprime,et je voudrais bien savoir qui la fait chanter de la sorte.
Commenter  J’apprécie          191
… … …rien n’est plus désagréable en ce bas monde qu’un bonheur qui vous arrive tard. Un pareil bonheur, loin de vous causer du plaisir, vous prive seulement du plus précieux de tous les droits : celui de se fâcher et de maudire le sort… … … un bonheur tardif n’est qu’une plaisanterie offensante et amère !
Commenter  J’apprécie          60
Mais savez-vous quelle est la différence entre l’erreur des hommes et l’erreur des femmes ? Non, vous ne le savez pas ! Voilà en quoi elle consiste : un homme pourra dire, par exemple, que deux et deux ne font pas quatre, mais cinq ; une femme dira que deux et deux font une bougie de cire.
Commenter  J’apprécie          60

Video de Ivan Tourgueniev (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ivan Tourgueniev
En librairie le 23 mai 2019 ---
Byx serait-elle la dernière de son espèce, celle que l'on appelle l'ultimon ? Pour en avoir le coeur net, elle traverse le royaume de Nedarra à la recherche des siens. Mais chaque recoin regorge de prédateurs…
Un voyage fantastique par Katherine Applegate, l'auteure du Seul et Unique Ivan.
autres livres classés : littérature russeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (85) Voir plus



Quiz Voir plus

Premier amour

Quand a été publié le roman ?

1960
1880
1860
1820
1920

10 questions
88 lecteurs ont répondu
Thème : Premier Amour. Nouvelles et poèmes en prose de Ivan TourguenievCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..