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Edmond Jaloux (Préfacier, etc.)Louis Viardot (Traducteur)Xavier Marmier (Traducteur)Ernest Jaubert (Traducteur)
EAN : 9782234057241
325 pages
Stock (20/10/2004)
4.06/5   17 notes
Résumé :

L'héroïne de L'Abandonnée, la belle et fragile Suzanne, est une jeune femme à la recherche de l'amour. Fille cachée d'un puissant seigneur, elle passe son enfance à guetter dans les yeux de ce vieil homme un signe de tendresse paternelle, aussi timide et discret soit-il. Lorsque, devenue adulte, elle parvient à trouver le bonheur, la malveillance de son entourage la sépare de celui qu'elle aime. Jacques Passinkov me... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je remercie Georgwell de m'avoir donné l'envie irrésistible de me replonger dans la lecture des grands classiques russes, lus durant ma jeunesse.
Et pour commencer, je démarre avec l'un des écrivains les plus romantiques de son époque, le grand Tourgueniev.
Grand, tant par son talent que par sa taille, laquelle lui a d'ailleurs valu, en France, le qualificatif de "géant". Car Tourgueniev a longtemps vécu à Paris et faisait d'incessants aller-retour entre son pays et la France.

L'abandonnée.
Cette nouvelle est une histoire d'amour, celle de toute une vie racontée, dont les sentiments et les émotions sont magnifiquement décrits et transmis au lecteur, en si peu de mots.
Quand j'ai relu L'abandonnée, je n'ai pas pu m'empêcher de penser aux autres chefs-d'oeuvres de la littérature romantique anglaise, comme Jane Austen par exemple. Ces romans si longs, si longs. Mais pourquoi tous ces mots, toutes ces pages. Avec le recul, elles m'ont parues tellement inutiles.
Car comme l'a si bien dit Edmond Jaloux dans sa préface : "L'art d'Ivan Tourgueniev est de s'arrêter toujours quand il le faut. C'est en cela qu'il est un écrivain si merveilleux. Il a cette ressource suprême des plus grands, le silence. Tous les romanciers paraissent bavards à côté de lui. Une sorte de réserve délicate lui interdit d'expliquer, d'insister."

Ici, chaque personnage est décrit physiquement de manière succincte, et pourtant, on se les imagine très bien. Très vite, on les situe dans leur contexte familial et social. Et leur caractère et leur personnalité sont dévoilés de simples mots.
Par exemple, pour le personnage Ratsch, si odieux, si vulgaire, qui a été l'un des instigateurs principaux de la destinée malheureuse de la pauvre Suzanne, on n'a qu'une envie, qu'il le paye un jour ou l'autre, qu'il souffre lui aussi.
Et effectivement, la roue tournera pour lui. Tourgueniev en parle. En 4 lignes. Et c'est assez car d'abord, c'est ce que l'on attend et on est soulagé. Pourquoi s'appesantir ? Ce n'est pas ce personnage qui nous intéresse.

Les deux autres nouvelles, "Jacques Passinkof" et "Andréï Kolosov", plus courtes, sont aussi intenses et riches en émotions.

Très bon moment passé dans la Russie romantique.
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Compliqué quand vous êtes terriblement impressionné par la prestance d'un homme jusqu'à vous représenter en lui, quand cet homme va aimer une fort jolie jeune fille que vous aimez aussi. Quand cette fraîche beauté va éperdument aimer ce grand séducteur qui va l'abandonner, parce que l'explique-t-il un instant il ne l'aime plus. Quand la place est libre, pense-t-on et pourrait-on dire, qu'on se rapproche de la jeune fille tant convoitée, qu'on fait presque pipi dans son pantalon le jour où on a décidé de lui déclarer sa flamme, craignant un refus, qu'elle ne dise pas non et que le bonheur d'une telle relation s'entrevoit comme une réalité devenue mirifique. Quand vous commencez à la vouloir tout entière à vous et que vous commencez à vous la jouer philosophe, et que la fort jolie jeune dame vous fait entrevoir à son tour que son coeur bat toujours pour le grand ami qui l'a abandonnée ..

Dans les Deux amis, ce thème sera repris.

J'y ai vu là certains traits de Tourgueniev. Oui 'il était un peu comme ça l'artiste, je pense !(*)

(*) Dans son Tourgueniev, Annie Anargyros dit : " Fidèle à l'ambivalence des sentiments qui avait toujours marqué son attitude avec les femmes, il laisse la jeune baronne Julie Vrevski s'enflammer pour lui déclarer ensuite (avec le plus grand chagrin) qu'ils en resteront là. Qu'est-ce que c'est que ces russes qui n'assument pas avec les femmes !!
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Jacques Passinkov (1856), nouvelle brève mais riche en émotions, raconte une série de souvenirs du narrateur qui a été pendant trois ans le condisciple de Jacques Passinkov dans le pensionnat de l'Allemand Winterkeller. Quand Passinkov perd ses parents et se retrouve sans revenus. Winterkeller le garde gratuitement dans son établissement, mais lui demande en contrepartie de donner des cours gratuitement aux plus jeunes, et lui offre des conditions de vie moins brillantes que les autres élèves, et fort humiliantes. Passinkov s'éprend de la nièce de Winterkeller, Frederike, mais doit déchanter quand elle se marie avec le riche boucher allemand Jacob Kniftus dont Tourguéniev fait un portrait assez négatif.
Plus tard, le narrateur, Passinkov, et un certain Assanov, sont tous trois épris de la même fille, Sophie Nikolaïevna Zlotnitski. Elle feint l'indifférence, mais le narrateur découvre par hasard une de ses lettres qui la montre amoureuse d'Assanov. Lui-même n'ose pas avouer sa flamme, qui ne se révèle qu'en lui faisant une violente scène de jalousie qui ne fait que le discréditer. Quant à Passinkov, il cachera son amour jusqu'à sa mort. Sophie épouse donc Assanov, le pire des trois, un officier arrogant et buveur, à la vie débridée, qui la rend malheureuse (dans la première version de la nouvelle il est décrit de manière encore pire, ce qui a été atténué pour rendre plus plausible que l'héroïne ait pu s'éprendre de lui).
Sept ans plus tard, le narrateur est en Russie orientale lors d'un déplacement de service, et y retrouve Passinkov, blessé, et qui mourra peu après avoir révélé son amour pour Sophie, qu'il a toujours gardé secret. Un an et demi s'écoule encore, et le narrateur retrouve Sophie par hasard. Ils parlent de ce pauvre Passinkov sur lequel le narrateur s'apitoie car il n'a jamais été aimé par aucune femme. Sophie le dément. Sa soeur Barbe (Varia) était amoureuse de Passinkov sans lui dire et sans qu'il le sache, et ne s'est jamais mariée à cause de cela.
Enfin, le narrateur rencontre la gracieuse Maria (Macha) qui aimait de loin le pauvre Passinkov, aujourd'hui disparu. Que d'amours non avouées, non abouties ou ratées !
Le personnage de Winterkeller est inspiré de Johann-Friedrich Weidenhammer, le propriétaire du pensionnat moscovite où Ivan Tourguéniev et son frère ont fait leurs études secondaires. Passinkov est le portrait de Biélinski, un romantique des années 1830, pétri comme Tourguéniev de philosophie idéaliste allemande.
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Dans ce recueil de trois nouvelles, dont la principale est l'Abandonnée, Tourgueniev, comme à son habitude prend prétexte de fin de soirée pour entamer des récits, des narrations et des variations autour d'un même thème : l'amour.
Toujours dramatiques ces récits révèlent des passions vécues, espérées et parfois attendues en vain mais qui finissent toujours mal.
L'écriture reste éminemment poétique et cette prose s'approche souvent du poème. La lecture de ces nouvelles a quelques chose de rafraîchissant, mais aussi parfois un peu répétitif. On prend néanmoins un réel plaisir à la lecture de Jacques Passinkov, nouvelle dont la brièveté renforce la puissance et la notion sacrificielle de l'amour.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Frédérica, en le nommant encore son cher monsieur Jacques, le présenta à son mari, en qui tout reluisait, les yeux, les cheveux noirs frisés, le front, les dents, les boutons d'habit, les broderies et le gilet, tout, jusqu'aux bottes qui chaussaient ses larges pieds, tournés en dehors comme ceux des danseurs.
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Toutefois, je ne me permettais aucune débauche; ma conduite était toujours réglée, celle d'un jeune homme de bonne maison. Pour rien au monde je n'eusse voulu chagriner ma brave tante, et, du reste, le sang circulait assez calme dans mes veines.
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Il y a des personnes dont les yeux ne sourient jamais, même quand le rire est sur leur bouche; les lèvres de Michel, au contraire, fines et charmantes, restaient d'habitude sérieuses, et ses yeux souriaient constamment.
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J'écoutais Ratsch avec stupeur. Le fiel, un fiel venimeux, empoisonnait chacune de ses paroles... C'était un fiel concentré depuis longtemps, et qui menaçait de l'étranger par la gorge.
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la fuite du temps et de la vie qui glissent sans arrêt, sans que nous en ayons conscience, nous retinrent comme enchaînés par un charme.
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