Citations sur Premier Amour. Nouvelles et poèmes en prose (113)
J’étais en proie à une singulière exaltation, comme si j’étais allé à un rendez-vous et avais passé, seul, devant le bonheur d’autrui...
La Langue russe
A l'heure du doute, lorsque, sombre, j’interroge le destin de ma patrie, tu es ma seule consolation, mon unique soutien, ô langue russe, grande, forte, libre et franche ! Sans toi, comment ne pas désespérer de ce qui se passe chez nous ? Mais il n'est pas possible de croire qu'une telle langue n'ait pas été donnée à un grand peuple !
Juin 1882
2555 – [Le Livre de poche n° 497, p. 272]
Aussitôt que son regard plongeait dans le miens, je lui appartenais corps et âme ...
Rien ne peut t’émouvoir, ô jeunesse ! Tu sembles posséder tous les trésors de la terre.
« Mon Dieu ! Elle m'aime ! »
En réalité, je m'assis sur une chaise et restai longtemps immobilie, comme sous l'effet d'un charme. Ce que j'éprouvais était si neuf, si doux....Je ne bougeais pas, regardant à peine autour de moi, la respiration lente. Tantôt je riais tout bas en évoquant un souvenir récent, tantôt je frémissais en songeant que j'étais amoureux et que c'était bien cela l'amour. Le beau visage de Zinaïda surgissait devant mes yeux, dans l'obscurité , flottait doucement, se déplaçait mais sans disparaître.
C’est cela la vraie beauté de la poésie : au lieu de parler de ce qui est, elle chante quelque chose d’infiniment plus élevé que la réalité et qui, pourtant, lui ressemble davantage…
Elle portait une robe foncée, déjà usagée, et un petit tablier. Et j’aurais voulu caresser chaque pli de cette robe et de ce tablier ! Les pointes de ses souliers dépassaient de sa robe. Avec quelle adoration ne me serais-je pas prosterné devant ces souliers-là !
Il est des femmes qui trouvent de la douceur dans le sacrifice...
J'étais en proie à une singulière exaltation, comme si j'étais allé à un rendez-vous et avais passé, seul, devant le bonheur d'autrui...