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EAN : 9782290345719
96 pages
J'ai lu (01/10/2004)
3.67/5   723 notes
Résumé :
Réunis un soir, des amis se racontent leur premier amour.
« J'avais alors seize ans. Cela se passait au cours de l'été 1883. J'étais chez mes parents, à Moscou… » Dans la maison voisine, une princesse, jeune fille à la Tourgueniev, délicieuse, pure et volontaire, s'amuse de ses soupirants jusqu'au jour où elle-même succombe à l'amour.
Ce récit au charme cruel est une histoire vraie. L'adolescence de Vladimir fut celle de Tourgueniev. Il n'aima vraiment... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (79) Voir plus Ajouter une critique
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Attention ! Ceci n'est pas de la littérature de jeunesse comme je l'entend parfois dire (même si les protagonistes sont jeunes).
Considérer cette nouvelle comme une littérature de jeunesse, sous prétexte que le narrateur raconte avec ses yeux de 16 ans serait, selon moi, une erreur de taille.
Le synopsis est le suivant : trois hommes de belle condition, dans le XIXème siècle mondain, se proposent, à titre de divertissement, de raconter leur premier amour (on sait par ailleurs combien les hommes des salons aimaient multiplier les aventures) et finalement un seul ose se lancer dans un développement.
S'en suit une narration dans la lignée des romantiques, première passion platonique, amours avortées et dénouement malheureux.
En somme, une nouvelle bien écrite, sans fioriture, pas non plus des plus captivantes. Un bon livre, mais pas, à mon sens, un chef d'oeuvre inimitable, mais ce n'est là que mon avis, c'est-à-dire, bien peu de chose.
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A tous ceux qui ne savent par où aborder la sacro-sainte littérature russe, pourquoi ne pas commencer par « Premier Amour » ? En plus d'être une lecture très rapide - en deux heures, il est facilement terminé - elle présente de très belles qualités littéraires. Pour ma part, le seul reproche que je puisse faire à ce livre est que je le trouve justement bien trop court, et alors, il me semble que le lecteur s'imprègne un peu moins bien de l'histoire, des personnages, et donc de l'essence même du livre.

Cette histoire m'a fait penser à « L'Education Sentimentale » de Gustave Flaubert, puisque dans les deux cas, le jeune héros découvre dans la souffrance, la frustration et la jalousie le sentiment amoureux. J'aime le fait que l'amour soit vécu et ressenti par tous comme une maladie incurable et destructrice ; le père du jeune héros lui écrira d'ailleurs peu avant sa mort : « mon fils, méfie-toi de l'amour d'une femme, méfie-toi de ce bonheur, de ce poison… »
Le personnage de la belle Zinaïda est cruel et passionné à souhait, et que de mystères l'entourent !
Le dénouement inéluctablement malheureux est digne d'une tragédie grecque, je l'ai trouvé absolument délicieux.
Voilà une citation qui, pour moi, illustre et résume parfaitement le message que nous fait passer l'auteur à travers ce court roman : « Je n'étais plus simplement un jeune garçon, j'étais amoureux. » On grandit, on évolue parce qu'on aime, et surtout parce qu'on souffre d'aimer.

Une belle lecture en somme, je suis contente d'avoir découvert Ivan Tourgueniev - dont l'écriture est magnifique soit dit en passant. A lire, pour ceux qui aiment les romans d'apprentissage, qui relatent les premiers émois, la découverte du monde et des sentiments, et pourquoi pas par tous les autres !
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Dans cette nouvelle, Tourgueniev a su échapper des griffes du romantisme exagéré de certaines oeuvres de son époque, en choisissant un jeune homme comme héros (larmes et mélancolie justifiées), et en adoptant un point de vue distant des faits racontés (le narrateur mûr relate des événements de sa jeunesse avec un oeil critique). Par ailleurs, Ivan Sergueïevitch a fait preuve de pénétration psychologique en décrivant cet amour naissant, ce fameux premier amour du jeune garçon de seize ans et en brossant ce portrait de la femme mystérieuse (on sait ce que représentait le personnage féminin dans les oeuvres de cette époque).

La narration est bien menée, embellie par des descriptions romantiques et allégées par des dialogues qui viennent à propos. L'atmosphère mystérieuse qui règne autour des événements a participé à la beauté de cette nouvelle.

En somme, Premier amour, sans être considéré comme un incontournable de la littérature russe, est à lire sans doute, pour découvrir un aspect du talent de Tourgueniev, et revivre cette époque romantique du XIXème siècle.
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pour moi, ce livre est une petite merveille. le narrateur âgé de quarante ans, raconte au cours d'une soirée avec ses amis, son premier amour (c'est la thème de la soirée). Il a seize ans alors, et il tombe amoureux d'une voisine Zinaïda et il nous dévoile toutes ses émotions d'alors, sa découverte de l'amour pur, unique, platonique. c'est un adolescent qui s'éveille à l'amour et qui va rencontrer aussi des désillusions lorsque peu à peu Zinaïda s'éloigne de lui, devient plus froide. c'est très bien écrit, touchant avec ce qu'il faut de pudeur. Bref, la belle époque du Romantisme. un parcours initiatique qui va faire de l'adolescent un homme.
je l'ai lu il y a longtemps, je ne me souviens plus du nom du héros mais le prénom Zinaïda est resté dans ma mémoire
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Je viens d'achever "Premier amour" et je veux dire que ce roman est une vraie merveille ! En effet, l'histoire - qui est en réalité un témoignage du héros lorsque celui-ci a quarante ans - très originale, m'a tout de suite plue : le jeune Vladimir Pétrovitch, âgé de seize ans à peine, connaît les émois d'un premier amour pour sa voisine, Zinaïda, plus âgée que lui...Après une "période" de passion pour elle, Vladimir se rend compte que Zinaïda devient de plus en plus froide, alors il cherche en vain son "rival" caché, celui qui a réussi à séduire la jeune princesse.

Un joli coup de coeur, avec des personnages émouvants, un héros charmant, et une écriture parfaite !

A lire ABSOLUMENT !!!
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Citations et extraits (107) Voir plus Ajouter une citation
[ Incipit ]

Les invités avaient pris congé depuis longtemps. L'horloge venait de sonner la demie de minuit. Seuls, notre amphitryon, Serge Nicolaïevitch et Vladimir Pétrovitch restaient encore au salon. Notre ami sonna et fit emporter les reliefs du repas.
- Nous sommes bien d'accord, messieurs, fit-il en s'enfonçant dans son fauteuil et en allumant un cigare, chacun de nous a promis de raconter l'histoire de son premier amour. A vous le dé, Serge Nicolaïevitch.
L'interpellé, un petit homme blond au visage bouffi, regarda l'hôte, puis leva les yeux aux plafond.
Je n'ai pas eu de premier amour, déclara-t-il enfin. J'ai commencé directement par le second.
- Comment cela ?
- Tout simplement. Je devais avoir dix-huit ans environ quand je m'avisai pour la première fois de faire un brin de cour à une jeune fille, ma foi fort mignonne, mais je me suis comporté comme si la chose ne m'était pas nouvelle : exactement comme j'ai fait plus tard avec les autres. Pour être franc, mon premier - et mon dernier - amour remonte à l'époque où j'avais six ans. L'objet de ma flamme était la bonne qui s'occupait de moi. Cela remonte loin, comme vous le voyez, et le détail de nos relations s'est effacé de ma mémoire. D'ailleurs, même si je m'en souvenais, qui donc cela pourrait-il intéresser ?
- Qu'allons nous faire alors ? se lamenta notre hôte... Mon premier amour n'a rien de très passionnant, non plus. Je n'ai jamais aimé avant de rencontrer Anna Ivanovna, ma femme. Tout s'est passé le plus naturellement du monde : nos pères nous ont fiancés, nous ne tardâmes pas à éprouver une inclination mutuelle et nous nous sommes mariés vite. Toute mon histoire tient en deux mots. A vrai dire, messieurs, en mettant la question sur le tapis, c'est sur vous que j'ai compté, vous autres, jeunes célibataires... A moins que Vladimir Pétrovitch ne nous raconte quelque chose d'amusant...
- Le fait est que mon premier amour n'a pas été un amour banal, répondit Vladimir Pétrovitch après une courte hésitation.
C'était un homme d'une quarantaine d'années, aux cheveux noirs, légèrement mêlés d'argent.
- Ah ! Ah ! Tant mieux !... Allez-y ! On vous écoute !
- Eh bien voilà... Ou plutôt non, je ne vous raconterai rien, car je suis un piètre conteur et mes récits sont généralement secs et courts ou longs et faux... Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je vais consigner tous mes souvenirs dans un cahier et vous les lire ensuite.
Les autres ne voulurent rien savoir, pour commencer, mais Vladimir Pétrovitch finit par les convaincre. Quinze jours plus tard, ils se réunissaient de nouveau et promesse était tenue.
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J'avais alors seize ans. Cela se pasait pendant l'été de 1833.
Je vivais à Moscou chez mes parents. Ils louaient une maison de campagne près de la barrière de Kalouga, en face du jardin Niéskoutchny.
Je préparais l'examen d'entrée à l'université, mais travaillais fort peu et sans hâte.
Мне было тогда шеснадцать лет. Дело проиходило летом 1833 года.
Я жил в Москве у моих родителей. Они нанимали дачу около Калужской заставы, против Нескучного. Я готовилця в университет, но работал очень мало и не торопясь.
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Que ne m’a-t-elle pas fait faire durant les trois semaines où je la vis chaque jour ! Il était rare qu’elle vînt chez nous, et je ne m’en plaignais pas outre mesure, car, à peine entrée, elle prenait ses airs de demoiselle, de princesse, et je me sentais terriblement intimidé.

Je craignais de me trahir devant ma mère : Zinaïda lui était très antipathique et elle nous épiait avec aigreur. Je redoutais moins mon père : celui-là affectait de ne pas faire attention à moi ; quant à Zinaïda, il lui parlait peu, mais avec infiniment d’esprit et de pénétration.

Je n’étudiais plus, ne lisais plus, n’allais même plus me promener aux alentours de la villa et avais oublié mon cheval. Comme un hanneton qui aurait un fil à la patte, je tournais autour du petit pavillon, prêt à y passer toute mon existence… mais cela ne me réussissait pas : ma mère ronchonnait sans arrêt et Zinaïda me chassait parfois elle-même. Alors, je m’enfermais à clef ou m’en allais tout au fond du parc ; là, je montais au faîte d’une serre délabrée et restais des heures durant à contempler la rue, les jambes ballantes, regardant sans rien voir. Des papillons blancs voltigeaient paresseusement sur des orties poussiéreuses, tout près de moi ; un pierrot enjoué se posait sur une brique décrépite, piaillait d’une voix irritée, sautillait sur place et étendait sa petite queue ; encore méfiants, les corbeaux croassaient parfois au sommet d’un bouleau dénudé ; le soleil et le vent jouaient en silence dans ses branches clairsemées ; morne et serein, le carillon du monastère Donskoy résonnait au loin. Et moi, je restais toujours là à regarder, à écouter, à me remplir d’un sentiment ineffable, fait à la fois de détresse et de joie, de désirs et de pressentiments, de vagues appréhensions… Je ne comprenais rien et n’aurais pu donner aucun nom précis à ce qui vibrait en moi… Ou plutôt si, j’aurais pu l’appeler d’un seul nom — celui de Zinaïda…

Quant à la jeune princesse, elle continuait à s’amuser de moi comme le chat d’une souris. Tantôt elle était coquette, et je me sentais fondre dans une allégresse trouble, tantôt elle me repoussait, et je n’osais plus l’approcher ni même la contempler de loin.
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Prends ce que tu peux, mais ne te laisse jamais prendre ; ne s'appartenir qu'à soi-même, être son propre maître, voici tout le secret de la vie, me dit-il un jour. (Page 39)
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"C'est cela la vraie beauté de la poésie : au lieu de parler de ce qui est, elle chante quelque chose qui est infiniment plus élevé que la réalité et qui, pourtant, lui ressemble davantage..."

Premier Amour, Ivan Tourgueniev. Traduit du russe par Michel-Rostislav Hofmann
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