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EAN : 978B0014P17XO
272 pages
L'Arche (30/11/-1)
4/5   1 notes
Résumé :
L'Imprudence. Sans argent. Le Fil rompt où il est mince. Le Pain d'autrui. Le Célibataire.
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Que lire après Théâtre complet 01 : L'Imprudence - Sans argent - Le Fil rompt où il est mince - Le Pain d'autrui - Le CélibataireVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Sans argent (1846)

Sans argent (Безденежье), la deuxième pièce de Tourguéniev, est aussi la première qu'il ait pu faire jouer, et cela en 1851, à Moscou. C'est une comédie réaliste en un acte, fondée sur le comique de répétition, où transpire l'influence de Gogol. On n'y trouve pas encore les thèmes de ses oeuvres ultérieures, hormis celui de l'opposition entre l'ennui de la campagne et l'attrait de la capitale.

Le vieux domestique Matveï annonce à son maitre, le jeune Timoféi Jazikov, qu'ils n'ont plus de bois pour se chauffer ni de sucre pour le thé, et que le marchand ne fait plus crédit. Mais ce n'est là qu'un début. le cordonnier puis le marchand de meubles viennent réclamer leur argent, et Jazikov, qui se cache derrière un paravent, leur fait dire par son domestique de revenir le lendemain car il est allé travailler. Tout cela rappelle les Scènes de la vie de bohème d'Henry Murger porté à l'opéra par Puccini, mais il est peu probable que Tourguéniev en ait eu connaissance car le roman de Murger n'est sorti qu'en 1851.

Arrive une jeune fille qui réclame onze roubles pour un paquet de linge. Jazikov essaie en vain de lui faire du charme, et elle repart avec le paquet. Elle est suivie d'un autre visiteur qui menace de saisir la justice. Jazikov envoie alors Matveï chez le général Schoentzel pour qu'il lui prête trois cents rouble. En attendant son retour, il se demande si un engagement l'armée ne serait pas la solution, mais l'idée d'une solution aussi constructive repart tout aussi vite. Matveï revient alors avec le refus du général.

Arrivent alors le domestique de Naoumov qui réclame en vain les cinq cent roubles que Jazikov doit à son maitre, puis un vendeur à qui Jazikov a commandé un chien, et qui insiste en vain pour avoir un acompte.

Matveï conseille alors à son maître de repartir sur les terres de sa mère qui s'inquiète d'ailleurs pour son fils. Elle a écrit à Matveï, mais dans sa réponse, ce dernier omet de dire que son fils ne va plus au bureau et a des dettes tous azimuts. Matveï dépeint à Jazokov la vie heureuse qu'il aurait à la campagne. Il ne craindrait plus la sonnette, et mangerait tous les jours à sa faim. Jazikov sait qu'il s'ennuierait à la campagne, bien morne par rapport à Saint-Pétersbourg, et semble prêt à s'y faire quand arrive un ami de sa mère, à qui il parvient à emprunter deux cent roubles. Il part alors dîner dans un grand restaurant.
Ce livre comporte encore 4 autres pièces :
L'imprudence
Le fil rompt où il est mince
Le pain d'autrui
Le célibataire


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J'aborde ici trois de ces pièces: le fil rompt là om il est mince, L'Imprudence et le Pain d'autrui.

Le Fil rompt où il est mince (1848), publié aussi sous le titre Trop menu, le fil casse est une pièce en un acte (Где тонко, там и рвётся, textuellement: Là où il est fin, il se déchire). C' est la troisième de Tourguéniev, mais c'est la première qui aborde des thèmes personnels comme l'hésitation devant l'amour, l'une de ses thématiques les plus familières. Les personnages s'y expriment dans un russe truffé d'expressions françaises.
Nous sommes dans le salon richement meublé d'Anna Libanova, une jeune veuve de trente ans. Evguéni Gorski, le personnage central, y accueille son ami Ivan Moukhine, un voisin, propriétaire de deux cents serfs. Tous deux ont 30 ans. Pour familiariser le lecteur avec les autres personnages, Evguéni Gorski les décrit à Moukhine en s'attardant sur Véra, la fille de la maison qui vient d'avoir 19 ans, et qui ne lui déplait pas. Gorski ne veut pas se marier, ce qui serait une entrave à sa liberté. Tiraillement, tergiversation, ambivalence, dérobade, on entre de plain-pied dans les thèmes que Tourguéniev ne cessera de cultiver. Mais en même temps qu'il se refuse au mariage, Gorski cherche à empêcher Vladimir Stanitsine, un voisin, de se déclarer à Véra, voulant la garder dans son orbite. Comme souvent, l'écrivain s'attarde sur des personnages mineurs comme Mademoiselle Bienaimé, dame de compagnie et institutrice, et sur des épisodes secondaires, comme quand Anna Libanova impose à Moukhine de jouer aux cartes avec elle ainsi qu'avec Tchoukhanov, capitaine à la retraite et Varvara Morozova, une de ses parentes. Tous deux ne peuvent refuser, car ils vivent à ses crochets et doivent se plier à ses moindres désirs. Véra reproche à Gorski de ne pas savoir ce qu'il veut, et quand il va enfin lui avouer son amour, la conversation est interrompue. Vladimir Stanitsine demande alors Véra en mariage. La jeune fille réserve sa réponse. Espérant encore, elle court demander à Gorski de se déclarer, lui avouant plus que jamais qu'elle est attirée par lui, mais Gorski tergiverse, comme bien d'autres personnages de Tourguéniev.
À la fin de la pièce, Anna Libanova et ses invités se lancent dans un jeu consistant à inventer une histoire, Gorski commence, Véra lui coupe la parole, se moque de lui, et déclare qu'elle accepte la demande en mariage de Stanitsine. Apparemment beau joueur, Gorski organise pour tout ce petit monde une sortie en forêt mais (c'est à peine suggéré) Gorski est dépité, et regrettera d'être passé à côté de son bonheur.

L'Imprudence (Неосторожность), première oeuvre de Tourguéniev pour la scène, n'a pas été jouée de son vivant. Elle s'inspire d'une pièce de Mérimée, le Théâtre de Clara Gazul, comédienne espagnole, dont Tourguéniev reprend le nom de presque tous les personnages. La pièce se passe en Espagne, qui à l'époque romantique est – rappelons-nous Carmen - le pays mythique de tous les excès et de toutes les passions: amour, jalousie, vengeance, mort, combat à l'épée et scènes de balcon.
Doña Dolorès, 27 ans, s'ennuie avec son mari, Don Balthazar, qui a le double de son âge comme c'est le cas du couple Viardot, et qui l'enferme sous la surveillance de Marguerite, domestique de 59 ans. La jeune femme entend soupirer sous son balcon un jeune libertin, Don Raphaël. Flattée mais sage, elle ferme la fenêtre, mais il entre dans le jardin et se retrouve enfermé par Marguerite qui se hâte de prévenir le mari, lequel décide d'occire Raphaël avec l'aide de son ami Pablo, qu'il s'en va chercher.
Dolorès discute avec Raphaël depuis la fenêtre de sa chambre. le seul moyen de s'échapper est de passer par la chambre de Dolorès, ce qu'elle consent non sans hésitation, à condition qu'il reparte immédiatement. Entendant aboyer les chiens du jardinier, Raphaël promet, mais une fois dans la chambre, ne s'en va plus. Pire: il doit se cacher dans la chambre au retour de Balthazar qui était parti en annonçant à sa femme qu'il passerait la nuit dehors. Raphael déclare sa flamme à Dolorès qui reste très digne, puis il quitte la chambre, et tombe sur Pablo qui le fait sortir dans la rue. Quand Balthazar revient avec Pedro, on comprend qu'il a simulé son départ, que le mari a compris la loyauté de sa femme, et qu'il en est satisfait. Mais alors, c'est Pedro qui se déclare à Dolorès. Il l'aime depuis deux ans, mais elle le tourmente par sa froideur. Elle rit de lui et il la tue. Dix ans plus tard, Don Pablo est devenu un important fonctionnaire.

Sans argent (Безденежье), la deuxième pièce de Tourguéniev, est la première qui ait été représentée, et cela en 1851, à Moscou. C'est une comédie réaliste en un acte, fondée sur la comique de répétition (un genre inhabituel pour l'auteur), où transpire l'influence de Gogol dont Dostoïevski écrit dans le Manteau «Nous sommes tous sortis de Gogol». On n'y trouve guère les thèmes des oeuvres ultérieures de Tourguéniev, hormis celui de l'opposition entre l'ennui à la campagne et l'attrait de la capitale.
Le vieux domestique Matveï annonce à son maitre, le jeune Jazikov, qu'ils n'ont plus de bois pour se chauffer ni de sucre pour le thé, et que le marchand ne fait plus crédit. Mais ce n'est là qu'un début. le cordonnier puis le marchand de meubles viennent réclamer leur argent, et Jazikov qui se cache derrière un paravent, leur fait dire par son domestique de revenir le lendemain car il est allé travailler. Tout cela rappelle les Scènes de la vie de bohème d'Henry Murger porté à l'opéra par Puccini (premier acte).
Arrive une jeune fille qui réclame onze roubles pour un paquet de linge. Jazikov essaie de lui faire du charme. En vain, elle repart avec le paquet. Elle est suivie d'un autre visiteur, qui menace de saisir la justice. Jazikov envoie alors Matveï chez un général pour qu'il lui prête trois cents rouble. En attendant son retour, il se demande si un engagement dans l'armée ne serait pas la solution, mais cette idée constructive s'envole très vite. Matveï revient alors avec le refus du général.
Arrivent alors le domestique de Naoumov qui réclame en vain les cinq cent roubles que Jazikov doit à son maître, puis un vendeur à qui Jazikov a commandé un chien, et qui insiste en vain pour avoir un acompte.
Matveï conseille alors à son maitre de regagner les terres de sa mère qui s'inquiète d'ailleurs pour son fils. Elle a écrit à Matveï, mais sa réponse omet de dire qu'il ne va plus au bureau et a des dettes tous azimuts. Matveï dépeint à Jazokov la vie heureuse qu'il aurait à la campagne. Il ne craindrait plus la sonnette et mangerait tous les jours à sa faim. Jazikov sait qu'il s'ennuierait à la campagne, bien morne par rapport à Saint-Pétersbourg, mais semble prêt à s'y faire quand arrive un ami de sa mère, à qui il parvient à emprunter deux cent roubles. Il part alors diner dans un grand restaurant.
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Le pain d'autrui,

une pièce qui porte,un message social, entre autres dans les mots de Trembinski :
«Il y a des gens qui naissent coiffés, quand on y pense ! Nous, pour un morceau de pain, on se débat comme des poissons sur la glace, et eux, tout leur est donné gratuitement. Allez chercher la justice dans le monde, après cela.»
Et puis il y a Kouzovkine, qui non seulement est rejeté parce que pauvre, mais aussi moqué parce qu'il est depuis toujours le souffre-douleur des mâles dominants, un souffre-douleur qui attire notre sympathie par sa dignité
«On vous a permis de vous moquer de moi, et vous êtes content ! Mais c'est à vous, Pavel Nikolaïévitch. Feu votre beau-père se moquait de moi tant et plus, il se sentait le droit de le faire, pour le morceau de pain qu'il m'accordait, et les vieilles paires de bottes qu'il me donnait ! Alors, vous voulez en faire autant ? Mais oui, tout ce qu'il m'a donné, je l'ai payé de larmes amères... Alors, vous voulez faire la même chose ? Oh, Pavel Nikolaïévitch, c'est honteux... C'est honteux, petit père... Vous, qui êtes un homme instruit, de Pétersbourg...»
Et l'on va continuer à le moquer, et pourtant, il accepte ces moqueries et refuse qu'elles lui soient payées...
«Je ne suis pas riche, Pavel Nikolaïévitch, mais votre cadeau serait trop amer. J'ai déjà avalé assez d'humiliations ! Oui, monsieur ! Et maintenant vous dites que j'ai besoin d'argent ; mais je n'en veux pas ! Je n'accepterai même pas de vous un rouble pour mon voyage.»
Une très belle leçon de dignité, dans une pièce que l'on aimerait voir sur scène...
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