AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Charles Salomon (Traducteur)Alexandre Zviguilsky (Traducteur)
EAN : 9782729105624
Editions de La Différence (01/01/1900)
4/5   6 notes
Résumé :
Ivan Serguéïevitch Tourguéniev (1818-1883).

De ses vers de jeunesse il a détruit à peu près tout : comme s’il avait pressenti qu’il ne serait jamais poète qu’en prose.

Ce que démontrent les Récits d’un chasseur ou les pages d’Apparitions.
Mais, alors qu’il prend la décision de ne plus écrire, quelques
années avant sa mort, s’imposent à lui, tels des instants de
mémoire, des éclats délivrés du temps, ces Poèmes en... >Voir plus
Que lire après Poèmes en proseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Tourgueniev nous livre une poésie tout en profondeur, poignante et lumineuse, que l'on ne se lasse pas de lire et relire, une pure merveille ! Ses poèmes en prose sont publiés dans le n° 12 du Messager 
de l'Europe en 1882, Il y peint des tableaux de vie empreints d'une indicible beauté et pourtant la mort qui rode déjà dans ses poèmes "va venir et secouer son aile énorme et glacée ». Tourgueniev s'éteindra le 5 mai 1883 à Bougival en France.
Commenter  J’apprécie          180
Ces poèmes en prose sont des capsules de vie, au travers desquelles nous baignons dans le climat slave. Tourgueniev semble très attaché à la vie rupestre de la Russie pauvre et rurale, la Russie qui a faim, mais qui reste humble et généreuse. Les grands concepts abstraits de la vie prennent l'apparence de jeunes femmes ou de vieilles mendiantes. Seul l'ami et/ou le rival ont la figure de l'alter ego. Tourgueniev parvient à glisser, malgré la brièveté de ces histoires, des messages philosophiques, des principes de vie moraux, des aphorismes épicuriens, au travers de ces petites scénettes à moitié rêvées.
Commenter  J’apprécie          160
La même pensée nous vint à tous au même moment : «  c'est la mer » Elle va nous engloutir sur l'heure et tous… Mais pourra-t-elle enfler à ce point, monter si haut? Jusqu'à cette falaise? »
Et cependant elle grossit démesurément… Ce qui se précipite, au loin, ce ne sont plus de petites masses séparées… C'est une seule vague, une vague monstrueuse qui embrasse tout le cercle de l'horizon.
Elle court, elle court vers nous! Elle s'élève en trombe glacée ; elle roule en ténèbres infernales. Alentour, tout a tremblé, et là-bas, dans cette masse qui fonce sur nous, ce sont des craquements, des roulements de tonnerre et les abois de mille gueules de fer...
Ah ! quel rugissement et quel hurlement ! C'est la terre qui a hurlé de terreur…
C'est sa fin, c'est la fin de tout !
Le petit garçon a piaillé une dernière fois… Je fais le geste de m'accrocher aux camarades. Mais nous sommes déjà tous écrasés, ensevelis, noyés, emportés, par la vague glacée, noire comme de l'encre, qui roule avec fracas.
La nuit… la nuit éternelle !
Je suffoquais… je me réveillai.

Mars 1878
Commenter  J’apprécie          20
Tourgueniev compose entre septembre 1879 et juin 1882 six petits poèmes en prose qui ressemblent à de petites nouvelles (la plus longue a deux pages, la plus courte a six lignes et demie). Il s'éteindra peu après, le 5 mai 1883. "Ô fraîcheur, ô beauté des roses d'autrefois" est la vision éphémère d'une jeune femme à qui l'auteur n'ose pas adresser la parole. D'autres visions suivent, mais «ils sont tous morts». "Mon chien" et "Arrête" sont d'autres visions nostalgiques du passé, le souvenir de l'affection éphémère d'un chien, et le désir d'arrêter le temps, mais même la bougie s'éteint. "Demain, demain", malgré son titre, n'est pas plus optimiste («Pourquoi demain serait-il différent d'aujourd'hui»). "Nymphes" est pour un bref instant une vision enchanteresse, mais... quand je me retournai, il n'y avait plus de trace de nymphes». le dernier de ces textes est un ultime hommage de six lignes et demie à "La Langue russe", «à l'heure du doute, ma seule consolation, mon unique soutien».
Commenter  J’apprécie          21
Un beau livre aux pages de belle texture d'avorio 90g sous couverture cartonnée : on ne pouvait guère faire moins pour cette traduction française originale des Poèmes en prose et autres poèmes inédits d'Ivan Tourgueniev, considéré comme « le plus français des poètes russes ».

Il s'agit de courts textes qui, pour la plupart, consistent en la saisie sur le vif d'un élément naturel, ou en l'attrapage au vol d'une pensée de passage, ou en la capture d'une scène anodine, à partir de quoi l'auteur développe un point de vue ou confie une émotion, un sentiment, un aveu, une vision, une hypothèse, une interrogation. Sauf quelques très rares exceptions de pièces versifiées, ces morceaux de ce qui s'apparente à d'ultimes propos ante mortem, pour certains quasiment testamentaires, sont donc écrits en prose.
Lien : http://www.lacauselitteraire..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
DEMAIN ! DEMAIN !

Oh ! comme chaque jour qui passe est vide, morne et fastidieux
! Comme il laisse peu de traces ! Et que la course des heures
est stupide !

Pourtant, l'homme est avide de vivre ; il y tient ; il a foi en
lui-même, dans son existence, dans son avenir… Ô, combien
d'espoirs il fonde sur demain !

Mais pourquoi s'imagine-t-il donc que le jour qui s'annonce
ne ressemblera point à celui qu'il vient de vivre ?

Il n'y songe même pas. D'ailleurs, il n'aime pas réfléchir —
et il fait bien.

« Demain, demain ! » se console-t-il jusqu'à ce que ce demain
le jette dans la tombe.
Commenter  J’apprécie          170
Le Merle

Je suis encore couché, et cette fois encore je ne dors pas... Me voici de nouveau entouré par la splendeur d'une aube d'été. Et de nouveau, sous ma fenêtre, un merle chante, et dans mon coeur brûle la même blessure.

Mais le chant de l'oiseau ne m'apporte pas l'apaisement, et pourtant je ne pense pas à ma blessure. D'autres blessures me torturent, qui sont innombrables et béantes. Un sang qui est mien, un sang qui m'est cher, coule en ruisseaux de pourpre, en vain, sans raison, telles les eaux de pluie, du haut des toits, sur la boue et les ordures de la route.
Commenter  J’apprécie          100
La bougie vacille et s'éteint... Qui est-ce qui tousse là-bas d'une voix sourde et rauque ? Recroquevillé sur lui-même, mon vieux chien se blottit et frissonne à mes pieds - mon seul compagnon... j'ai froid... je gèle..., et ils sont tous morts... tous...
ö fraicheur, ô beauté des roses d'autrefois...
Septembre 1879
Commenter  J’apprécie          130
Arrête

L'énigme est dévoilée !… Mystère de la poésie, de la vie, de
l'amour !… C'est cela l'immortalité !… Il n'y en a point, il n'en
faut point d'autre !… Tu es immortelle en cet instant.

Mais il passe, et tu redeviens une pincée de cendre, une
femme, une enfant… Que t'importe ! — Tout à l'heure, tu étais
plus grande que tout ce qui passe. — Et ton heure ne finira jamais.

Arrête-toi ! Et permets-moi de communier à ton immortalité,
laisse choir dans mon âme un reflet de ta vie éternelle !
Commenter  J’apprécie          30
Aujourd'hui,c'est l'hiver ; le gel a soupoudré de frimas les vitres de ma croisée ; une bougie solitaire brûle dans ma chambre obscure. Je me suis blottie dans un coin de la pièce, et le souvenir scande inlassablement :
ô fraîcheur, ô beauté des roses d'autrefois ...
Commenter  J’apprécie          50

Video de Ivan Tourgueniev (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ivan Tourgueniev
En librairie le 23 mai 2019 ---
Byx serait-elle la dernière de son espèce, celle que l'on appelle l'ultimon ? Pour en avoir le coeur net, elle traverse le royaume de Nedarra à la recherche des siens. Mais chaque recoin regorge de prédateurs…
Un voyage fantastique par Katherine Applegate, l'auteure du Seul et Unique Ivan.
autres livres classés : Poésie russeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (30) Voir plus



Quiz Voir plus

Premier amour

Quand a été publié le roman ?

1960
1880
1860
1820
1920

10 questions
88 lecteurs ont répondu
Thème : Premier Amour. Nouvelles et poèmes en prose de Ivan TourguenievCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..